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taient beaucoup; aujourd'hui, ses ouvrages nous coûtent » bien de l'argent, et nous gagnons peu de chose : il est >> vrai que ces vieilles pièces étaient mauvaises; mais les » Comédiens étaient excellens, et ils les faisaient valoir ».

BEAUPRÉ (Mlle. MOTTE de), Comédienne du Marais, en 1669, et depuis du Palais Royal, en 1670.

Cette actrice avait deux qualités fort rares, la beauté et la sagesse; aussi se retira-t-elle du théâtre en 1672. Il n'est pas vrai, comme on l'a écrit, qu'elle ait épousé Brécourt.

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BEAUPRE (Mlle.), actrice de la Comédie Italienne retirée en 1780.

Elle a joué pendant seize ans à ce Théâtre. Dès son début elle montra beaucoup d'assurance. Son jeu était un mélange piquant de naïveté et de finesse.

BEAUPRÉ (N.), danseur de l'Opéra, 1808.

Il excelle dans la danse comique, par sa vivacité, son ardeur et sa précision.

BEAURIEU (GASPARD-GUILLARD DE), né à SaintPaul, dans l'Artois, en 1728, avait soixante-huit ans, lorsqu'il vint à Paris, dans la maison de la Charité. Il avait une figure assez semblable à celle qu'on donne à Ésope; il portait dans le monde, un manteau dans le genre de ceux adoptés, sur la scène, pour les rôles dits à manteau; un large feutre et des souliers carrés. Sa tournure grotesque lui donnait un air d'originalité, que ne démentaient ni ses idées,'ni sa manière de vivre, ni son caractère. Il était simple et bon, aimait les enfans et s'était constamment occupé de leur éducation ce goût l'avait porté à se faire élève de l'École Normale. Admirateur de Locke, de J.-J., de Mably et de Charles Bonnet, il s'était profondément pénétré de leurs

principes. Sa conversation était profonde et pleine de sel. Quand on lui reprochait son indifférence pour la fortune : « J'ai trop aimé, répondait-il, l'honneur et le repos, pour » avoir jamais pu aimer la richesse ».

Il ne pouvait se persuader, que, comme l'ont pensé quelques naturalistes, l'âme se trouvât dans l'Ambryon. Qu'y ferait-elle, disait-il? On n'habite pas une maison qui n'a ni portes ni fenêtres, et qui n'est pas même sortie de terre. Il répétait souvent ce mot piquant du P. Castel, auquel il aimait à se comparer: Lavie de l'homme est une épigramme dont la mort est la pointe.

On a de lui un grand nombre d'ouvrages philosophiques, parmi lesquels on remarque un Cours d'Histoire , l'Histoire des Insectes et l'Étude de la Nature. Il a donné, en 1769, l'Heureux Vieillard, drame pastoral.

BEAUSSOL (PEYRAND DE), né à Lyon, est auteur des Arsacides, de Stratonice, et de plusieurs autres pièces maintenant oubliées.

BEAUVAL ( JEAN-PITEL ), d'abord gagiste et moucheur de chandelles de la troupe de Molière, débuta en 1670, quitta le théâtre en 1704, et mourut en 1709; il excellait dans les rôles de niais, et jouait bien les valets. Il remplaça Hubert, dans les rôles que celui-ci jouait en femme. Molière, qui le protégeait, ne lui donnait que des rôles convenables à son genre de talent: il remplît parfaitement celui de Thomas Diafoirus du Malade Imaginaire, qui semblait fait pour lui. Ses succès, dans cette pièce, le reconcilièrent avec le public, qui ne le voyait pas avant, avec beaucoup de plaisir.

BEAUVAL (Madame), épousa le comédien de ce nom, malgré l'opposition formelle de son père. Pour y parvenir, elle fit cacher son amant dans la chaire du curé ; et, à la fin du prône, elle déclara, devant Dieu et les hommes, qu'elle prenait Beauval pour son époux. A l'instant, celui-ci sortit de dessous la chaire, et fit la même déclaration. De cette manière, ils se virent mariés, sinon par le curé, du moins sous ses yeux.

BEFFARA (N.), né en 1751, a donné en 1777, l'Esprit de Molière, en 2 vol. in-12. Ce recueil est fait, avec autant d'intelligence que de soin. Le choix des articles, leur distribution, méritent des éloges. Ils sont placés, par ordre alphabétique; ce qui est très-commode pour les lecteurs, et sur-tout pour les instituteurs, qui peuvent facilement y choisir les morceaux les plus propres à former le goût de leurs élèves.

BEFFROY (Mlle.), actrice du Théâtre de l'Impé ratrice, 1800.

Cette actrice, qui a de l'intelligence et une figure agréable, a obtenu des succès sur-tout, dans quelques rôles à travestissemens.

BEFFROY DE REIGNY, DIT LE COUSIN-JACQUES, est l'auteur de Nicodème dans la Lune, du Club des Bonnes Gens, de la Petite Nanette, et de quelques autres ouvrages du même genre, où l'on remarque de la naïveté et de l'originalité.

BÉHOURT (JEAN), régent au College des Bons Enfans, de Rouen, y a fait jouer Polyxène, Hypsicratée et Ésaü.

BÉJART (ARMANDE-GRÉSINDE-CLAIRE-ÉLISABETH), épousa, en premières noces, Molière, et en secondes, Guérin Détriché; elle jouait bien dans le haut comique, chantait avec grâce et avec goût, et eut beaucoup de célébrité. Elle quitta le théâtre en 1694, et mourut en 1700. La demoiselle Béjart, sa mère, qui avait épousé en secret le sieur de Modène, était aussi comédienne, jouait les soubrettes et les carricatures; elle mourut en 1672.

BÉJART (N.), frère de la célèbre actrice de ce nom, joua d'abord dans la troupe de Molière, en province, et ensuite à Paris. Il remplissait les rôles de pères et de seconds valets, dans le comique, et les troisième et quatrième rôles, dans le tragique. Il fut estropié d'une blessure qu'il reçut au pied, en séparant deux de ses amis, qui se battaient sur la place du Palais-Royal. Comme cet acteur justement célèbre, était encore plus cher au public, depuis qu'il boîtait, tous les comédiens de Paris et de la province, qui jouaient dans son emploi, imitaient son infirmité. Il se retira en 1670, et mourut fort âgé, en 1676.

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BÉLISAIRE, tragi-comédie, par la Calprenède, 1659, pon imprimée : Quoiqu'assez médiocre, elle eut du succès. Voici ce qu'en dit la muse historique de Loret:

Pour voir en tragi-comédie,
Une pièce grave et hardie,
Dont le sujet soit signalé,
Extrêmement bien démêlé,
Et digne de ravir et plaire,
Il faut voir le grand Bélissaire
Que les sieurs acteurs de l'Hôtel
Tiennent d'un auteur immortel;

Savoir: le fameux Claprenède;
Pièce, sans mentir, qui ne cède
Aux ouvrages les plus parfaits
Que depuis dix ans on ait faits;
Pièce, entre les plus mémorables,
Qui contient des vers admirables;
Pièce valant mille écus d'or,"
Et dans laquelle Floridor,
Qui de grâce, et d'esprit, abonde,

A le plus beau rôle du monde.

BELISAIRE, Tragédie de Rotrou, 1343.

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Après avoir fait la conquête de la Perse et de l'Inde Bélisaire revient à la cour de Justinien, où il va recevoir les honneurs du triomphe. Mais l'Impératrice Théodore, dont il a dédaigné les feux, est animée contre lui du désir de la vengeance: l'amour de Bélisaire pour Antonie redouble encore sa haîne. Elle détermine Léonse à servir ses projets; mais il n'a plus la force de frapper Bélisaire, qu'il croyait l'auteur de sa disgrâce, quand il entend de la bouche de ce héros, son éloge et sa justification. Furieuse, l'Impératrice cherche un autre vengeur dans Narsès, favori de l'Empereur. Il s'introduit auprès de Bélisaire, le trouve endormi, voit un écrit sur une table, le lit et apprend que Bélisaire, honoré de la confiance entière de son maître, vient de lui donner le gouvernement de l'Italie. Il se refuse à immoler son bienfaiteur. L'Impératrice cherche et trouve un autre bras: elle profite de la passion de Philippe pour Antonie et le détermine à assassiner Bélisaire. La vertu et l'innocence triomphent encore de la haîne et de l'amour. Philippe reconnait son libérateur dáns le héros qu'il va frapper, et soudain il est désarmé. Il avoue ses desseins criminels à Bélisaire. Celui-ci, qui recon

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