Images de page
PDF
ePub

POLICHINELLE.

Qui font les coquins que j'entens?

Euh.

Violons & Danceurs
POLICHINELLE.

Violons & Danceurs.

POLICHINELLE.

Hola mes laquais, mes gens.

POLICHINELL E.

Violons & Danceurs.

[blocks in formation]

POLICHINELLE. Champagne, Poitevin, Picard, Bafque, Breton. Violons & Danceurs.

POLICHINELLE.

Donnez-moy mon moufqueton.
Violons & Danceurs.
POLICHINELLE.

Pouf.

Ils tombent tous par terre.
POLICHINELLE.

Ah, ah, ah, ah, comme je leur ay donné l'épouvante. Voilà de fottes gens d'avoir peur de moi qui ai peur des autres. Ma foi il n'eft que de jouer d'addreffe en ce monde. Si je n'avois tranché du grand Seigneur, & n'avois fait le brave, ils n'auroient pas manqué de me haper. Ah, ah, ah.

ARCHER S.

Nous le tenons, à nous, Camarades, à nous. Dépêchez, de la lumiere.

BALLE T.

Tout le Guet vient avec des lanternes.

ARCHER S.

Ah traître, ah fripon, c'est donc vous,

Fa

faquin, maraut, pendart, impudent, temeraire, infolent, effronté, coquin, filou, voleur,

Vous ofez nous faire peur.

POLICHINELLE.

Meffieurs, c'eft que j'eftois yvre.

ARCHER S.

Non, non, non, point de raison
Il faut vous apprendre à vivre.
En prifon vite, en prifon.
POLICHINELLE.

Meffieurs je ne fuis point voleur.

ARCHER S.

En prifon.

POLICHINELLE.

Je fuis un Bourgeois de la ville.

ARCHERS.

En prifon.

POLICHINELLE.

Qu'ai-je fait ?

ARCHERS.

En prifon, vîte en prifon.

POLICHINELLE.

Meffieurs, laiffez moy aller.

ARCHER S.

[blocks in formation]

ARCHERS.

[blocks in formation]

Mifericorde.

ARCHER S.

Non, non, non, point de raifon,
Il faut vous apprendre à vivre,
En prifon vite, en prison.
POLICHINELL E.

Eh, n'est-il rien, Meffieurs, qui foit capable d'attendrir vos ames?

ARCHER S

Il eft aifé de nous toucher.

Et nous fommes humains plus qu'on ne fçauroit croire,

Donnez-nous doucement fix pistoles pour boire, Nous allons vous lâcher.

POLICHINELLE.

Helas, Meffieurs, je vous affeure que je n'ai pas un fou fur moi.

T

ARCHER S.

Au deffaut de fix piftoles,
Choififfez donc fans façon
D'avoir trente croquignoles,
Ou douze coups de bâton.
POLICHINELLE.

Si c'eft une neceffité, & qu'il faille en pafler par là, je choisis les croquignoles,

ARCHERS.

Allons, preparez vous,
Et contez bien les coups.

BALLE T.

Des Archers Danceurs lui donnent des croquignoles

en cadence.

PO

PO LICHINELLE.

Une & deux. Trois & quatre. Cinq & fix Sept & huit. Neuf & dix. Onze & douze & treize, & quatorze & quinze.

ARCHERS,

Ah! ah! vous en voulez paffer;
Allons, c'eft à recommencer.

POLICHINELLE.

Ah, Meffieurs, ma pauvre tête n'en peut plus, & Vous venez de me la rendre comme une pomme cuite. J'aime mieux encore les coups de bâton que de recommencer.

ARCHER S.

Soit, puifque le bâton eft pour vous plus char

mant,

Vous aurez contentement.

BALLET.

Les Archers Danceurs lui donnent des coups de ba ton en cadence.

POLICHINELLE.

Un, deux, trois, quatre, cinq, fix, ah, ah, ah, je n'y fçaurois plus refifter. Tenez,Meffieurs, voilà fix piftoles que je vous donne.

ARCHER S.

Ah l'honnête homme! ah l'ame noble & bel

le!

Adieu, Seigneur, adieu, Seigneur Polichinelle.
POLICHINELLE.
Meffieurs, je vous donne le bon foir.

ARCHER S.

Adieu, Seigneur, adieu, Seigneur Polichinelle.

POLICHINELLE.

Vôtre ferviteur.

ARCHER S.

Adieu, Seigneur, adieu, Seigneur Polichinelle.
POLICHINELLE.

Trés-humble valet.

ARCHER S.

Adieu, Seigneur, adieu, Seigneur Polichinelle.

PO

POLICHINELLE.

Jufqu'au revoir.

BALLET.

Ils dancent tous en rejoüiffance de l'argent qu'ils

ont receu.

Le Theatre change, & représente la même chambre.

ACTE II.

SCENE I.

TOINETTE, CLEANTE.

Q

TOINETTE.
Ue demandez-vous, Monfieur?

CLEANTE.

Ce que je demande ?

TOINETTE:

Ah, ah, c'eft vous! quelle furprise!

que venez-vous faire ceans?

CLEANTE.

Sçavoir ma deftinée; parler à l'aimable Angelique; confulter les fentimens de fon cœur, & luy demander fes refolutions fur ce mariage fatal, dont

on m'a averti.

TOINETTE.

Ouy; mais on ne parle pas comme cela de but en blanc à Angelique. Il y faut des mysteres, & l'on vous a dit l'étroite garde où elle eft retenue; qu'on ne la laiffe ni fortir, ni parler à perfonne, & que ce ne fut que la curiofité d'une vieille tante qui nous fit accorder la liberté d'aller à cette Comedie, qui donna lieu à la naiflance de vôtre paffion, & nous nous fommes bien gardez de parler de

cette avanture.

CLEANT E. Auffi ne viens-je pas iey comme Cleanie, &

fous

« PrécédentContinuer »