Princeffe.... CLEOMENE. PSICH E'. Encor un coup, Princes,vivez pour elles, Tant que vous m'aimerez vous devez m'obeïr, A force de m'être fidelles. Allez, laiflez-moi feule expirer en ce licu, route D'où vous n'entendrez plus cette mourante voix. Nous la perdons de veuë, allons tous deux chercher Prince, les moyens de la fuivre. Allons y chercher ceux de ne lui point furvivre. L'AMOUR en l'air. Allez j Llez mourir, rivaux d'un Dieu jaloux, Pour avoir eu le cœur fenfible aux mêmes charmes. Où l'Amour de Pfiché veut effuyer les larmes, SECOND INTERMEDE. LA Scene fe change en une cour magnifique, ornée de colomnes de lapys,enrichies de figures d'or, qui for ment un palais pompeux & brillant, que l'Amour de-. fine pour Pfiche. Six Cyclopes avec quatre Fées y font une entrée de Ballet, où ils achevent en cadence quatre gros vafes d'argent que les Fées leur ont apportez. Cette Cette entrée eft entrecoupée par cé recit de Vulcain, qu'il fait à deux reprises. Epêchez, preparez ces lieux L'Amour ne veut point qu'on differe, Ilfe plaît dans l'empreflement. On n'a jamais fait affez tôt. L'Amour ne veut point qu'on differe, Fin du fecond Acte. ACTE III. SCENE I. L'AMOUR, ZEPHIRE. Ο ZEPHIR E. UY, je me fuis galamment acquité Et du haut du rocher je l'ai, cette beauté, Bbbb s Par Par le milieu des airs doucement amenée Mais vous me furprenez par ce grand changement Cette taille, ces traits, & cet ajustement, Auffi ne veux-je pas qu'on puiffe me connoître, Et pour en exprimer l'amoureufe langueur, Aux yeux qui m'imposent des loix, ZEPHIRE. En tout vous étes un grand maître, Sous des déguifemens de diverfe nature Que recoivent les cours de vos traits pleins de feux; Pour avoir un fuccés heureux Prés de l'aimable fexe où l'on porte fes vœux. Oui, de ces formes là l'affiftance eft bien forte, Et fans parler ni de rang, ni d'efprit, Qui peut trouver moyen d'être fait de la forte, Ne foûpire guere à credit. L'AMOUR. J'ai refolu, mon cher Zephire, Il eft temps de fortir de cette longue enfance Il est temps deformais que je devienne grand. ZE ZEPHIRE. Fort-bien, vous ne pouvez mieux faire, Ce changement fans doute irritera ma mere. Je prévoi là deflus quelque peu de colere. Ne doivent point regner parmi les immortelles, C'eft dans le procedé que l'on vous voir tenir, Laiffons cela, Zephire, & me di fi tes yeux Mais je la voi, mon cher Zephire, Qui demeure furprise à l'éclat de ces lieux. ZEPHIRE.. Vous pouvez vous montrer pour finir fon martyre, Et vous dire entre vous tout ce que peuvent dire En confident difcret je fçai ce qu'il faut faire OU fuis-je ? & dans un lieu que je croyois bar bare, Quelle fçavante main a bâti ce palais, Que l'art, que la nature pare Tout Tout rit, tout brille, tout éclate, N'ont rien qui n'enchante & ne flate; Et de quelque côté que tournent mes frayeurs, Le Ciel auroit-il fait cet amas de merveilles Et lors que par leur veuë il amufe & fufpend Non, non, c'eft de fa haine en cruautez féconde De ce qu'a de plus beau le monde, Qu'afin que je le quitte avec plus de regret. Que mon efpoir eft ridicule, Ne me fai plus languir, vien prendre ta victime, Veux-tu que je te cherche, & faut-il que j'anime- Si le Ciel veut ma mort, fi ma vie est un crime, Contre un châtiment legitime, Vien, que j'acheve d'expirer. SCENE III. L'AMOUR, PSICHE', ZEPHIRE. L'AMOUR. L E voilà ce Serpent, ce monftre impitoyable, Qu'un Oracle étonnant pour vous a préparé, E |