qui je l'ai rachetée viennent de me découvrir qu'elle eft de cette ville, & d'honnête famille; que ce font eux qui l'y ont dérobée à l'âge de quatre ans; & voici un bracelet qu'ils m'ont donne, qui pourra nous aider à trouver fes parens. ARGANT E. Helas! à voir ce bracelet, c'eft ma fille que je perdis à l'âge que vous dites. Votre fille? GERONT E. ARGAN TE.. Oui, ce l'eft, & j'y vois tous les traits qui m'en peuvent rendre affuré. HIACINTE. O Ciel! que d'avantures extraordinaires} CARLE, LEANDRE, OCTAVE, GERONTE, ARGANTE, HIACINTE, ZERBINETTE, SILVESTRE, NERINE. CARLE. H, Meffieurs, il vient d'arriver un accident é Aa trange. Quoi ? GERONTE. CARLE. C'est un coquin, que je veux faire pendre. CARLE. Helas! Monfieur, vous ne ferez pas en peine de cela. En paflant contre un bâtiment, il lui eft tombé fur la tête un marteau de tailleur de pierre, qui lui a brifé l'os, & découvert toute la cervelle. Il fe meurt, &ila prié qu'on l'apportât ici pour vous pouvoir parler avant que de mourir. Où eft-il? ARGANTE. Le voilà. CARLE. SCE SCENE DERNIERE. SCAPIN apporté par deux hommes, & la tête entourée de linges, comme s'il avoit été bien bleffé. Ay, any, yet dans un étrange voyez vous me voyez dans un étrange état... Ahy. Je n'ai pas voulu mourir,fans venir demander pardon à toutes les perfonnes que je puis avoir offenfées.... Ahy. Oui, Meffieurs, avant que de rendre le dernier foupir, je vous conjure de tout mon cœur, de vouloir me pardonner tout ce que je puis vous avoir fait, & principalement le Seigneur Argante, & le Seigneur Geronte. Ahi. ARGANTE. Pour moi, je te pardonne; va, meurs en repos. SCAPIN. C'est vous, Monfieur, que j'ai le plus offenfé par les coups de bâton que.... GERONT E. Ne parle point davantage, je te pardonne auff. SCAPIN. C'a été une temerité bien grande à moi, que les de bâton que je.... coups Laiffons cela. GERONT E. Les malheureux coups de bâton que je vous.... GERONTE. Helas, quelle bonté! Mais eft-ce de bon cœur, Monfieur,que vous me pardonnez ces coups de bâ GERONTE. Eh oui. Ne parlons plus de rien; je te pardon ne tout, voilà qui eft fait. SCAPIN. Ah, Monfieur, je me fens tout foulagé depuis cette parole. GERONTE. Qui, mais je te pardonne, à la charge que tu mourras. SCAPIN Comment, Monfieur? GERONTE. Je me dédis de ma parole, fi tu réchapes. SCAPIN. Ahi, ahi, Voila mes foibleffes qui me reprennent Seigneur Geronte, en faveur de nôtre joie, il faut lui pardonner fans condition. Soit. GERONTE. ARGANTE. Allons fouper enfemble, pour mieux goûter nêtre plaifir. SCAPIN.. Et moi, qu'on me porte au bout de la table, en attendant que je meure. F1 N. |