GRAMMAIRE 26-27 PORTUGAISE RAISONNÉE ET SIMPLIFIEE CONTENANT UN TRAITÉ COMPLET SUR LA PRONONCIATION ET SUR L'ORTHOGRAPHE; ENTRE LA LANGUE FRANÇAISE ET LA LANGUE PORTUGAISE; A FACILITER AUX FRANÇAIS UNE ÉTUDE AUSSI COMPLÈTE QUE POSSIBLE ET ENFIN UN TRAITÉ DE L'INVERSION; RÉDIGÉE SUR UN PLAN NOUVEAU PAR PAULINO DE SOUZA BACHELIER ÉS SCIENCES, PROFESSEUR DE LITTÉRATURE PORTUGAISE A PARIS PARIS GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS 6, RUE DES SAINTS-PÈRES, 6 ! 1 TRANSFER FROM CO JAN 1927 A SON EXCELLENCE MONSIEUR J.-C. DE VILLENEUVE COMMANDEUR DE L'ORDRE DU CHRIST, OFFICIER DE L'ORDRE IMPERIAL DE LA ROSE, COMMANDEUR DE 2 CLASSE DE L'ORDRE ERNESTINE SAINT GRÉGOIRE-LE-GRAND, DE SAXE, DE L'ORDRE DE DE L'ORDRE DE NOSSA SENHORA DA CONCEIÇÃO DE VILLA-VIÇOSA, CHEVALIER DE LA LEGION D'HONNEUR, DE L'ORDRE DE MEDJIDIÉ, MINISTRE DU BRÉSIL EN SUISSE ET DANS LES ÉTATS DE L'ALLEMAGNE DU SUD, Permettez-moi, Monsieur, d'inscrire votre nom en tête de ce livre, dont l'idée première vous est due et qui, sans votre bienveillante sollicitude, n'aurait ри voir le jour. Si faible que soit cet hommage, veuillez l'agréer, Monsieur, comme l'expression de ma vive reconnaissance et de mon sincère et profond attache ment. Faris, le 1er juillet 1870. PAULINO DE SOUZA. a INTRODUCTION Les Espagnols, qui donnent à leur langue le nom de langue des dieux, veulent bien accorder à la langue portugaise celui de langue des fleurs 1. Notre ignorance de la langue des dieux et des fleurs, ne nous permet pas d'apprécier ce qu'il y a de rigoureusement exact dans ces comparaisons; mais l'idée qu'elles expriment nous paraît être celle-ci : qu'en réservant, avec cette modestie qu'on leur connaît, pour l'idiome castillan, les bénéfices de la grandeur et de la majesté, les Espagnols reconnaissent à la langue portugaise des qualités précieuses, la grâce, par exemple, et la douceur. Nous n'admettons pas, sans réserves, un jugement qui tend à dépouiller notre langue de tout caractère de gran Le portugais, ainsi que l'espagnol, est dérivé du roman ou latin corrompu du moyen-âge, légèrement modifié par les idiomes des conquérants germains de la péninsule Ibérique. Ce n'était même, dans l'origine, à proprement parler, qu'un simple dialecte d'une langue, dont le galicien, le catalan et le castillan formaient les autres branches. Mais ce dernier n'était pas encore devenu la langue dominante de l'Espagne, que déjà l'idiome du Portugal se constituait à part, grâce à l'indépendance politique de bonne heure acquise par ce pays, et gagnait rapidement du terrain dans les districts enlevés aux Arabes par le roi Alphonse Jer. De cette épo que date le mélange de la nouvelle langue avec l'arabe qui la pénétra aussi fortement que ses sœurs d'Espagne. |