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An. 867. un monastere de fon royaume. C'étoit saint Vaast An. Bertin.866. d'Arras, donné au traité de Juillet 866. Le pape dir enfuite, que Thietberge ayant eu recours à l'églife,

867.

Epift. 49.

ne doit plus être foûmise à un jugement feculier; & que les parties s'étant rapportées au faint fiége, ne peuvent être jugées ailleurs. Il prie le roy Charles de faire rendre feurement la lettre au roy Lothaire, & une qu'il écrit aux évêques de fon royaume.

Dans celle-ci il déclare qu'il n'a point permis à Valdrade de retourner en France, comme on avoit publié ; & dénonce pour la troifiéme fois fon excommunication. Il fe plaint de ce que même aprés tant d'exhortations, ces évêques ne font rien pour retirer leur roy de fon égarement. Il s'efforce d'exciter leur zele, & les conjure par la fainte Trinité de lui envoyer inceffamment des deputez avec des lettres, pour lui faire favoir, fi Lothaire traite comme il doit Thietberge, fuivant qu'il avoit promis au legat Arfene. Quiconque n'obeïra pas, ajoûtet-il, fe déclarera par la fauteur de l'adultere,& fera retranché de nôtre communion. Celui qui n'aura perfonne à envoyer, doit du moins écrire; excepté l'évêque de Verdun. Car nous voulons abfolument, qu'il envoye quelqu'un de fon clergé. Cette lettre & la precedente font du 25. Janvier 867.

Ap. Baron an. L'évêque de Verdun étoit Hatton, à qui Adventius de Mets écrivit vers le même temps, en ces termes : Nous avons appris de deux côtez, c'est-à-dire, du royaume de Charles & du royaume de Loüis, que le pape Nicolas a declaré fa refolution fixe touchant le roy Lothaire nôtre maître : à favoir, que si

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dans la veille de la Purification, il ne quitte Valdrade, il fera exclus de l'entrée de l'églife. Cette nouvelle nous met dans une peine mortelle. C'est pourquoi nous vous prions de l'aller trouver inceffamment & lui representer le peril qui le menace. Nous croyons que le meilleur parti eft que deux jours avant la fête, il se rende à Floriquing, ou en tel autre lieu qu'il lui plaira, avec trois évêques au moins qu'il aura choifis ; & qu'en leur prefence il confeffe fecrettement ses pechez, avec douleur & promeffe de fe corriger, & reçoive l'absolution. Alors il promettra d'examiner de nouveau l'affaire de fon mariage, par le confeil de fes fideles ferviteurs : ainfi il pourra entrer dans l'églife de faint Arnoul, pour celebrer la fête, fans mettre fon ame ni fon royaume en peril. Autrement il fe jettera & nous avec lui dans une perte irreparable. Adventius recommande le fecret de cette lettre fous le seau de la confeffion. Elle fait voir les alarmes des partifans de Lothaire, qui craignoient, que file pape prononçoit une fois l'excommunication contre lui, fes oncles ne s'en prevalusfent, pour envahir fon royaume. C'eft pourquoi Lo- Ap. Baron.ibid. thaire continua d'écrire au pape des lettres tres-foûmises: témoignant un grand defir d'aller à Rome se prefenter à lui, & offrant de joindre ses forces à celles de l'empereur Loüis fon frere, pour secourir 'I'Italie contre les Sarrafins. Peu de temps aprés, Epift.s3. c'est-à-dire le septiéme de Mars, le pape écrivit à Loüis roy de Germanie: afin qu'il travaillât de son côté à ramener Lothaire, & lui ôter l'efperance de conferver Valdrade, par les déclarations forcées qu'il

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tiroit de Thietberge. Il l'exhorte auffi à faire obeïr Ingeltrude excommuniée, qui apparemment étoit dans fon royaume ; & l'obliger de retourner avec Bofon fon mary, qui vouloit abfolument se rema·à

rier à une autre.

y

Egilon archevêque de Sens, revint en France chargé de toutes ces lettres du pape, qu'il rendit au roy Charles le vingtiéme jour de May 867. à Samouci, An. Bertin. 867. maison royale prés de Laon. L'archevêque Hincmar avoit amené par ordre du roy Charles, les clercs de Reims compagnons de Vulfade, qui s'y étoit auffi rendu & deux autres évêques, Rothade de Soif fons & Hincmar de Laon. On lût en leur prefence les lettres du pape pour la restitution de ces clercs, les évêques s'y foûmirent volontiers ; & le roy indiqua pour cet effet un concile à Troyes, pour le vingt-quatrième d'Octobre. Cependant au mois de Juillet, l'Archevêque Hincmar étant de retour de ce voyage, & fe preparant à un plus grand, qu'il devoit faire, pour fuivre le roy à la guerre contre les Bretons : écrivit une grande lettre au pape, qu'il envoya fecretement par quelques uns de fes clercs déguifez en pellerins: craignant les traverses des princes à qui il étoit odieux, c'est-à-dire du roy Lothaire & de l'empereur Loüis.

Flod. 111. c. 17.

Opufc 26. tom. 2. P.

En cette lettre, qui est tres-soumise & toutefois vigoureufe, Hincmar déclare au pape, que confor mément à fes ordres, il a rétabli dans leurs fonctions les clercs ordonnez par Ebbon, fans attendre le terme d'un an qui lui étoit accordé. Il se justifie fort au long fur tous les reproches que le pape lui avoit faits;

&

& ajoûte à la fin: comme vous avez défendu à ces clercs, de monter à des degrez plus élevez; je vous prie de me mander fi je dois refufer de les promouvoir, en cas que nos confreres les élifent évêques. parce que je ne veux ni les choquer, ni vous defobeïr en rien. Il est vrai-semblable qu'Hincmar fe preffa d'envoyer cette lettre au pape, afin de l'appaiser, avant la tenue du concile de Troyes: où il craignoit que l'on n'examinât de nouveau la dépofition d'Ebbon & fon ordination, qui en depen

doit.

Les clercs porteurs de cette lettre arriverent à Rome au mois d'Aouft, & trouverent le pape Nicolas déja fort malade ; & fort occupé des differends qu'il avoit avec les empereurs Michel & Bafile, & lesévêques d'Orient, tant fur le fchifme de Photius, que fur les erreurs qu'ils imputoient à l'église Latine. C'est pourquoi ils furent obligez de demeurer à Rome jufques au mois d'Octobre.

An. 867.

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An. 867.

I. Mort de Michel. Bafile em.

LIVRE CINQUANTEUNIEME.

L

EMPEREUR Michel fe dégoûta bien-tôt de Bafile, qu'il avoit affocié à l'empire; & quiloin Poft. The ph. IV. de prendre part à fes débauches & à fes jeux impies, Fant. in Bafil. s'efforçoit de l'en retirer par fes fages confeils. Min. 25. 26.chel donc ne pouvant plus le fouffrir, prit un jour

pereur.

n. 43. 44. Con

un rameur de fa galere imperiale nommé Bafilicin; & le tenant par la main le prefenta au fenat, aprés l'avoir revétu de la pourpre du diadême & de tous les ornemens imperiaux : leur faisant remarquer sa bonne mine, & difant: Je devois bien plutôt avoir fait empereur celui-ci, que Bafile; & je me repens de l'avoir affocié à cette dignité. Cette extravagance étonna tout le monde; & l'on fut indigné de voir que Michel pretendît leur faire ainfi changer de maître tous les jours. D'ailleurs quand il étoit yvre, il commandoit de coupper les oreilles à l'un, le nez à l'autre, la tête à un troifiéme. Ce que l'on n'executoit pas; efperant comme il arrivoit qu'il s'en repentiroit aprés. Enfin, il voulut faire tuer Bafile dans une chaffe: mais le coup ayant manqué, Bafile averti, le fit tuer par fes propres gardes, comme il étoit yvre dans le palais de faint Mamas, le vingtquatrième de Septembre indiction premiere, l'an 867. Il avoit regné prés devingt-fix ans depuis la mort de fon pere Theophile: favoir quatorze Sup. liv.xiv. ans avec fa mere, onze feul, & quinze mois avec Bafile.

83.4.

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