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voir le que pays était assez connu et fréquenté. Il n'en est pas de même des pays de Montagne et des lieux écartés, dont une grande partie a changé de nom, ou a été entièrement ruinée par les malheurs des guerres, par la longueur des siècles, et par les révolutions des choses de ce monde, ou a changé de face par les travaux des habitans qui les ont défrichés, cultivés et habités.

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La Lorraine se trouvant par sa situation entre la France et l'Allemagne, a été sujette à une infinité de révolutions, et comme le théâtre de la guerre entre ces deux grandes puissances rarement en paix entr'elles autre raison des changemens qu'elle a éprouvés, et de l'ignorance où l'on est de l'état où elle était anciennement. L'on remarque souvent dans les anciens monumens du pays, qu'on parlait allemand dans une grande partie de la Lorraine, et qu'on y distinguait le Roman Pays où l'on parlait français, ou Roman, de l'Allemagne, ou Tietsch, où l'on parlait allemand. Aujourd'hui la langue française y est beaucoup plus étendue et plus commune dans tout le pays.

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La religion catholique est la seule usitée et permise en Lorraine les ducs de cette province ayant toujours été très-zélés pour y maintenir les peuples dans la communion de l'église romaine, et pour en écarter les novateurs. Ils ont aussi donné tous leurs soins à y procurer la réforme du clergé et des ordres religieux, suivant l'esprit du concile de trente, à quoi ils ont si heureusement réussi, que non seulement les ordres de Bénédictins, de Prémontrés et de Chanoines réguliers ont embrassé la réforme, mais qu'ils l'ont même communiquée dans le royaume de France, et dans quelques provinces voisines.

Il serait fort à souhaiter que dans chaque province il se trouvât quelqu'un qui entreprît la Notice de son pays en particulier; on pourrait espérer par ce moyen, d'avoir un jour une Notice parfaite de l'Europe, n'étant guères possible autrement qu'un particulier, quelque laborieux et quelque diligent qu'il soit, puisse avoir assez de lumières et assez d'acquit pour réussir dans une telle entreprise. M. Adrien Vallois qui a fait un gros volume de la Notice des

Gaules, et qui a employé à cet ouvrage plus de vingt ans, n'a pas toute fois épuisé toute cette matière, et je remarque dans la seule Lorraine, plusieurs lieux considérables qu'il n'a connu qu'assez imparfaitement, et dont il n'a pas même fait mention dans son ouvrage; parcequ'il ne trouvait pas leur nom dans les anciens monumens qu'il avait en main. Mais depuis la publication de sa Notice, on a donné au public un très-grand nombre de pièces nouvelles, qui répandent un grand jour sur la géographie de la Lorraine.

Ce n'est pas que ce pays ne fournisse une matière très-abondante pour l'histoire, tant ancienne que moderne: la ville de Trêves seule et celle de Metz, sont remplies de monumens anciens et respectables. On voit à Trêves des vestiges de l'amphithéâtre, des anciens greniers, d'une porte encore bien entière.

A Metz, le bel aqueduc de Jouy-aux-Arches, les restes de l'arène et de la Naumachie.

A Gran, en Bassigni, les restes de l'amphithéâtre.

A Toul, quelques figures de divinités antiques.

A Nay et à Charpagne, d'anciennes inscriptions, des figures et d'autres monumens qu'on y découvre tous les jours.

Les historiens lorrains loüent les mines d'argent, de cuivre et de plomb qui se trouvent dans les montagnes de Vôges; celles d'Azure, qui se voient à Vaudrevance; les lacs et les étangs fameux qui produisent abondance d'excellens poissons ; la rivière de Vologue où l'on pêche les huitres qui produisent des perles ; les grandes et belles riviè res qui ont les sources dans nos montagnes, comme la Meuse près le Neuf-Château, la Meurthe dans le val de saint-Diez, la Moselle et la Sarre dans la vôge, les sources salées de Marsal, Moyenvic, Rozières, qui fournissent du sel non seulement dans la Lorraine, les trois évê– chés, le Luxembourg, le pays de Trêves, mais encore dans le Palatinat, la Suisse et quelques provinces de delà le Rhin; les paturages de nos prairies, et ceux des chaûmes qui se voient sur les montagnes de Vôge, où l'on nourrit quantité de bétail pendant cinq ou six mois de l'année.

Les montagnes de Vôges produisent des bois en abondance pour

l'usage du pays, non seulement pour le chauffage, mais aussi pour l'entretien des salines du pays: ces mêmes montagnes donnent aussi des bois de marronnage et des planches pour les bâtimens, et le commerce de ces bois produit dans le pays de très-grands profits, par la facilité de bâtir, et par le transport qui s'en fait par la Meuse et par la Moselle, dans les pays où ces fleuves ont leur cours jusqu'en Hollande.

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DE L'ARCHEVÊCHÉ DE TRÊVES, ET DES ÉVÊCHÉS DE METZ TOUL ET VERDUN,
DES BOURGS, ET AUTRES LIEUX LES PLUS
DES VILLES PRINCIPALES,
CÉLÈBRES DANS L'HISTOIRE, RANGÉS par ordre alphabétique.

A.

possédait au même licu mouvant du duc de Bar, à cause de sa châtellenie et pré

ABAINVILLE. — Abainville ou Abien-vôté de Gondrecourt. Rauxin de Void,

ville, Abani-Villa, village à droite de
l'Ornain, une demi lieue au-dessous de
Gondrecourt-le-Château, diocèse de Toul,
bailliage de la Marche, présidial de Châ-
lons, parlement de Paris. Le roi est le
seul seigneur. La paroisse à pour patron
St. Martin. Le chapitre de la cathédrale
de Toul nomme à la cure. Décimateur, le
même chapitre pour
le tout, en payant la
pension du curé. On compte en ce lieu

environ soixante habitans.

écuyer, en fit de même le 4 mars même année. L'acte est scellé du sceau d'André, abbé de l'Ile en Barrois.

Un nommé Pierre de Toul, dit Jobart, écuyer, seigneur en partie d'Abienville, fit ses reprises le 3 septembre 1456, de ce qu'il avait audit lieu, auprès de René roi de Jérusalem, duc de Bar. En 1487

et

rend

1510, Jean-Antoine de Bilistein, écuyer, demeurant à Abienville, reprit du duc de Bar ce qu'il avait au même lieu. Il est fait mention d'Abainville (1) dans Je trouve encore le dénombrement donné un acte passé en 1318, par lequel Gau- par François de Bilistein, seigneur en thier de Briey écuyer, seigneur de Do- partie d'Abienville, le 9 février 1564, mange, et Mahaut sa femme, vendent à Claude d'Augy, écuyer, seigneur de Bouch Edouard, comte de Bar, tout ce qu'ils en partie, demeurant à Abienville, ont en ban et finage, pour une somme de ses foi et hommage en 1574, au duc de trois cent vingt livres de bons petits tour-Lorraine, pour la maison et héritages au-devant du penois. Abienville est encore rappelé dans qu'il a audit Abienville, un dénombrement donné par Robert duc tit pont, pour lesquels il promet faire les ainsi que le rede Bar, en 1397, le 1er avril au roi de services et obéissances, France, à cause de son comté de Champa-quiert ledit fief. gne. La même année le 17 février, Alix d'Abienville, donna son dénombrement à Robert duc de Bar, de tout ce qu'elle

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Le duc Charles III, vendit à Charles Coirenot, écuyer apostolique, demeurant à la cour de Rome, à charge de réachat, la seigneurie d'Abienville, avec la haute, moyenne et basse justice, pour la somme de neuf mille sept cent trois francs Barrois,

que ledit Coirenot a remis entre les mains prévôté de Dieppe de Verdun, Aboncourt du sieur Jean Vincent, trésorier général de la prévôté de Nomeny, Aboncourt de des finances du dit seigneur duc. Ladite la prévôté de Sierques, etc. vente est du 10 décembre 1588.

ACHERIC ou Echeric, prieuré près de

Il y a au même lieu un fief appartenant Sainte-Marie-aux-Mines; voyez SAINTEaux héritiers de M. de Circourt de Girau-Marie-aux-Mines. villers.

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ACHEN.- Achen, village, mairie sur Entre le village d'Abainville et la ville l'Eiguel, situé dans le comté de Bitche, à de Gondrecourt, il y a une forge avec un cinq lieues de Bitche, trois de Sarguehameau du même nom d'Abainville, située mines, de Saralbe et de Bouquenum sur l'Ornain. Cette forge appartient aux diocèse de Metz, bailliage de Sarguemihéritiers de M. le comte Dessalles. ne, parlement de Nancy. Ce lieu est régi ABAUCOURT. Abaucourt ou Abo-par la coutume générale de Lorraine. court-sur-Seille, village du diocèse de En 1246 (1), Mathieu duc de Lorraine, Metz, de l'archiprêtré de Nomeny, dont la échangea avec Hugues, comte de Ribaucure est de la collation du chapitre de Fé-pierre, la ville de Guersling avec ses dénétrange, situé à gauche de la Seille, trois pendances, de même que les possédait quarts de lieue au-dessus de Nomeny. On Simon, comte de Sarrebruck, contre la le distingue en grand ban, qui est du ville d'Achen, la forêt et ses dépendances, marquisat de Nomeny, et ban de Chatema- à condition qu'il lui en ferait hommagegne, qui dépendait autrefois d'Amance. Illige, après les évêques de Metz et de y avait dans cette dernière partie, une Strasbourg, reconnaissant ledit duc, que seigneurie appelée Vintremont, dont il ni lui ni ses hoirs ne doivent retenir auest parlé dans un titre de l'abbaye de Neu-cuns sujets de Guersling, en aucun lieu viller en Alsace, de l'an 1224.

ABONCOURT. Aboncourt, village à trois lieues de Vézelize, répondant à Darney. La paroisse à pour patron Saint Pierre. Collateur, M. de Malvoisin. Décimateur, le curé pour un tiers dans les grosses et menues dimes. Le chapitre de Porsas pour les deux autres tiers. Le curé à droit de prendre deux paires sur la dime du chef-haut, et le sixième dans les grosses et menues dimes de Répec. Il y a encore d'autres détails sur la Dime, que l'on peut voir dans le Pouillé de Toul.

Le curé à une rétribution particulière pour les messes qu'il doit dire à Répec.

La chapelle de Notre-Dame de Pitié fut fondée par Chrétien Bauzerau et Agnès sa femme et érigée en bénéfice le 28 août 1536. Patron, la famille des Gadaux.

La maison d'Aboncourt porte d'or à trois tours d'azur, massonnées de sable, au canton de gueule et d'argent de huit pièces.

Il y a encore plusieurs autres villages du nom d'Aboncourt: comme Aboncourt de la prévôté d'Amance, Aboncourt de la

de ses terres; et que si cette ville revient au duc ou à ses successeurs, il rendrait audit Huart celle d'Achen. L'acte est passé après la fête de l'Invention de St.-Etienne.

En 1621 (2), le 28 décembre, Jacques Conrad, abbé de Suzelbronne, du consentement de ses religieux, céda à Henri duc de Lorraine les dimes du village d'Achen, et en récompense le duc Henri leur assigna six muids de sel, à prendre sur les salines de Dieuze annuellement, et à condition de célébrer à perpétuité un anniversaire de trois messes précédées de vigiles, le 26 mars de chaque année, et d'en donner leurs lettres reversales et obli

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