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souverain. Ces lois de Beaumont prennent Depuis ce temps, l'histoire ne nous four leur nom d'une petite ville de ce nom, bâ- nit rien sur la ville de Bruyères; mais tie en 1182, par Guillaume de Cham- Champs, qui n'en est qu'à une demipagne, surnommé aux-blanches-mains, lieue (1), est célèbre dans l'histoire de archevêque de Rheims et cardinal du titre Lorraine. parce que l'empereur Charlede sainte Sabine, qui, pour attirer des ha-magne et Louis-le-Débonnaire y sont vebitans dans sa nouvelle ville, leur donna nus quelquefois. L'empereur Charlemagne certaines lois qui fixaient les droits de leurs s'y rendit en 805, et y passa quelque temps seigneurs et les obligations des sujets. Ces dans l'exercice de la chasse: il y reçut lois parurent si avantageuses aux peuples Charles son fils, qui revenait d'une expédu pays, qui pour la plupart étaient en-dition contre les Sclaves et les Bohèmes. core serfs et entièrement assujettis à leurs seigneurs, que ces peuples demandèrent avecempressement d'être affranchis selon ces lois. En même temps que le duc Ferri III donna ces lois de franchises à Bruyères, il en donna de pareilles à Montfort, à Chatenoy, à Arches et à Frouart.

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L'église de Champs a quelqu'air d'antiquité; mais le pays ne présente que des bois et des ruisseaux fort propres à la pêche et à la chasse. Quelques uns conjecturent que le nom de Champs lui vient du Champ de May, où les Rois français tenaient leurs assemblées; mais il paraît par l'histoire, Le duc Charles de Bourgogne, surnom-que ces princes ne venaient à Champs que mé le Téméraire, s'empara de Bruyères et sur l'arrière saison, et uniquement pour la saccagea au mois d'octobre 1475. Quel- la chasse, et à Remiremont pour la pêche. ques jours après il mit le siége devant Nan- BULGNEVILLE.-Bulgnéville, bourg cy et l'emporta le 25 novembre de la même ou gros village, à trois lieues et demie de année. De là il passa en Suisse, où il per- Bourmont, de la Marche et de Neufchâteau, dit la bataille de Morat. Pendant son ab- et à cinq de Mirecourt; avec titre de mar sence les seigneurs lorrains reprirent la quisat érigé par le duc Léopold, en 1708, plupart des petites villes du pays: un bour- en faveur de M. le marquis des Sales, comte geois de Bruyêres, nommé Doron, se trans- de Rorté, capitaine des gardes du corps du porta alors à Strasbourg, où était le duc duc Léopold I, grand bailli de Pont-àRéné II, et lui promit de le rendre maître Mousson, père de Claude-Gustave-Chréde Bruyères, d'Arches, de Saint-Dié, d'E- tien, marquis des Sales, maréchal des pinal et de Remiremont, s'il voulait lui donner quelques troupes. Le duc lui donna six-vingts hommes commandés par un capitaine allemand, nommé Harnekaire.

Ce bourgeois avait sa maison devant l'église de Bruyères; le capitaine bourguignon, qui tenait le château situé sur la hauteur, venait tous les jours à la messe dans la ville. Doron prit si bien son temps, que le capitaine étant descendu à son orHarnedinaire pour entendre la messe, kaire l'arrêta, et en même temps monta au château, somma la garnison de se rendre. Elle se rendit à condition qu'on lui permettrait de se retirer où elle voudrait. St.Dié, Arches et Remiremont, ayant appris la reddition de Bruyères, vinrent faire leur soumission à Harnekaire.

camps et armées du Roi très-chrétien, et lieutenant du Roi de Pologne dans le Barrois; il est seigneur, haut, moyen et bas justicier de ce marquisat. Diocèse de Toul; juridiction du prévôt; office, recette et bailliage de Bourmont; cour souveraine de Nancy. La paroisse a pour patron saint Pierre. L'abbé de St.-Evre de Toul nomme à la cure, et est décimateur pour deux tiers et le curé pour l'autre tiers.

Il y a un couvent de Récollets, fondé en 1706 par le seigneur du lieu, qui y avait mis auparavant des Capucins, qui y sont demeurés un an et plus. Ils n'en sont sortis que parce qu'on leur faisait des propoŝitions contraires à leurs règles. Il y a aussi un hôpital.

(1) Eginhard, ad ann. 305, 153.

Dans l'église paroissiale est la chapelle dans cette place, s'avisa d'un stratagème de Notre-Dame de pitié. Patron, le sei-qui lui réussit, pour prendre sans combat gneur, 1300 francs de revenu; charges, quelques soldats bonrguignons. Il s'arma deux messes par semaine. La chapelle de et monta à cheval avec cinq ou six de ses St.-Sébastien; patron, M. l'évêque de gens les plus résolus, et ayant pris la croix Toul; revenu, 40 francs barrois; charges, de saint André, qui est la marque de Bourune messe par mois. gogne, ils allèrent se mêler avec un escaLa chapelle de sainte Catherine dans le dron de l'armée, qui les prit pour quelchâteau ; patron, le seigneur du lieu; re-ques-uns de leurs gens de la garnison de venu, 40 francs et 3 livres de cire; char-Neufchâteau. Comme ils marchaient enges, une messe par mois. Il y a quatre- semble sans se douter de rien, le bâtard leur vingts habitans et un château appartenant au seigneur.

dit: Messieurs, il y a ici près une place qui est dépourvue de garnison, et dont Bulgnéville est connu dans l'histoire de nous pouvons nous rendre maîtres sans Lorraine par la célèbre bataille donnée en peine, si vous voulez me suivre. J'en sais ce lieu en 1451, le 3 juillet, entre le duc toutes les avenues; je me fais fort de vous Réné I et Antoine, comte de Vaudémont : y faire entrer. Dix ou douze de la bande René y fut fait prisonnier, et y perdit grand aussitôt se présentèrent, le suivirent et nombre de noblesses. Le prince fut conduit entrèrent d'emblée dans Bulgnéville. Mais en prison, d'abord au château de Bracon- à peine y furent-ils entrés, que des gens sur-Salins, puis an château de Dijon, dans apostés par le bâtard leur fermèrent les une tour que l'on nomme encore aujour-portes et les firent tous prisonniers. d'hui la Tour-de-Bar, où ce prince, pour se désennuyer, s'amusait à peindre sur des verres formés en rond, de couleur d'or, qu'il nommait oublies, se plaignant qu'on l'oubliait dans sa prison.

On voit assez près de Bulgnéville la chapelle de Barbasan, le chevalier Sans-Reproche, qui fut blessé dans ce combat, mais qui ne mourut que l'année suivante, fut enterré dans l'église de Saint-Denis en France, où l'on montre son tombeau. Voyez l'Histoire de Lorraine, deuxième édition.

La maison de Bulgnéville très-ancienne dans la sénéchaussée de la Marche, éteinte depuis long-temps, portait d'or à trois pals de gueule au bâton d'azur, peri en bandes, brochant sur le tout. Le dernier måle de la maison de Bulgnéville n'eut qu'une fille, mariée à un seigneur de la de la maison du Châtelet, qui a possédé long temps cette seigneurie.

En 1476 (1), Charles le hardi, duc de Burgogne, étant prês de Bulgnéville, le bâtard de Bulgnéville, qui commandait

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Le marquisat de Bulgnéville est composé de treize villages. Il y a une prévôté établie depuis très-long-temps. La situation du bourg de Bulgnéville est très-agréable. Le château en est magnifique. On y voit un hôpital, et les récollets y ont une très-belle maison. Il y a peu de terres en Lorraine qui réunissent tant d'agrémens et d'avantages que celle-ci : des plaines fertiles, des vastes forêts, qui contiennent près de dix mille arpens de bois, coupées et ouvertes par des tranchées, qui rendent la chasse agréable et aisée. La rivière de Verre prend sa source à Contrexeville, village dépendant du marquisat de Bulgnéville.

La terre de Bulgnéville a été possédée en différens temps par les maisons du Châtelet, de Lystenay, de Havré, de Loiselet. Elle est environnée des terres de Baufremont, du Châtelet, de la Fauche, de Vauvillard et de Deuilly. Chacune de ces terres avait son château fortifié et flanqué de tours élevées. On avait établi au-dessus de ces tours des communications qui servaient de signaux en temps de guerre. Celle de Bulgnéville était nommée la Tour-Géant. Elle était batie à un quart de lieue du bourg,

dans un lieu qui en conserve encore le BULLIAU, ruisseau. Le Belliard, vulnom. Il en reste encore des vestiges. On y gairement appelé Bulliau, est un gros remarque les alignemens et les bornes de la ruisseau qui tire sa source de plusieurs route qui conduisait à Langres. De cette montagnes, à portée de la Vologne, et du tour on découvrait au levant les côtes de lac de Gérardmer; entre autres de la LargeLangres, éloignées de dix lieues, et au Pierre. Il arrose un vallon des Vosges, passc couchant les montagnes de Vôge, distantes près de St.-Joseph, église paroissiale de de douze. Toly, et vient se joindre à la Moselle, une lieue au-dessus de Remirecourt.

On voit dans l'église paroissiale, à la chapelle du Rosaire, une épitaphe en vers LA BURGONCE ET NONPATELIZE. d'un seigneur du Châtelet et de Bulgnéville, La Burgonce, petit village de la dépendont le nom n'est point exprimé; mais on dance de l'abbaye d'Étival et compris dans reconnaît par la date de la mort de ce l'étendue de sa juridiction spirituelle et seigneur, et par les quatre quartiers pater- comme épiscopale, au midi de cette abnels et quatre maternels, dont les écussons baye et au couchant de la ville de St.-Diey, sont autour de la corniche de l'arcade, sur le chemin de Remberviller à St.-Diey. qu'elle ne peut être que celle de Philippe La Burgonce n'a rien de remarquable en du Châtelet, seigneur de Bulgnéville, mort elle-même, mais elle est fameuse dans l'hisà Nanci, le 4 janvier 1607. On avait placé toire de Lorraine, par le meurtre qui fut sous une arcade prise dans l'épaisseur du commis vers l'an 1217, le 3 d'avril, sur la mur la figure d'un homme cuirassé et à personne de Renaud de Senlis, évêque de genoux, qui en a été enlevée depuis quel-Toul, tué par les ordres de Maherus, ou ques années. L'épitaphe est rapportée dans l'histoire généalogique de la maison du Châtelet, imprimée à Nanci, en 1741, page 265.

Mathieu de Lorraine, auparavant évêque de Toul, déposé en 1211, et alors grand, prévôt de l'église collégiale de St.-Diey.

Voici comme Richerius (1), religieux de On a découvert prés du ruisseau de Bul- Senones, historien contemporain, raconte gnéville une petite source d'eau salée qui ce fait. Renaud de Senlis, évêque de Toul, n'a aucun cours et se perd dans le marais étant venu pour faire la visite dans les qu'elle forme. Les ramiers ne quittent point montagnes de Vôge, arriva la veille de cette source. On trouve aussi en ce lieu Pâques en l'abbaye de Saint-Sauveur, qui des pierres minérales d'un grain très-fin et dépendait de la crosse épiscopale; il y transparentes, où le soufre domine. On passa la fête de Pâques, et vint de là en pourrait en former un métal. Les côteaux l'abbaye de Senones, qui en est éloignée des environs produisent des pierres singu-d'environ cinq ou six lieues, accompagné lières par leur couleur. Les unes sont d'une de laïques et d'ecclésiastiques, en la comblancheur à éblouir, les autres noires, pagnie desquels Renaud prenait grand plaicoupées de petites veines d'un blanc plus sir. Le lundi de Pâques il arriva à Senones ou moins vif, ce qui forme des nuances et y fut reçu dans l'hôtel abbatial avec sa très-agréables. Cette espèce de pierre est compagnie et y coucha. Le même jour araussi belle que le marbre, dont elle a les rivèrent à l'abbaye deux espèces d'espions qualités essentielles. On ne doute pas qu'on du prévôt Maherus, envoyés de sa part n'en puisse faire un jour un usage très-pour avoir des nouvelles sûres de la route avantageux. Il y a encore aux environs de de l'évêque; on ne s'en défia pas, et le Bulgnéville une montagne de houille, dont lendemain ils partirent sans dire adieu. on espère tirer un profit considérable.

La terre de Bulgnéville appartient aujourd'hui à M. le marquis Dessalles, lieutenant-général des armées du Roi.

Le prélat dit la messe et dina au monastère, puis il partit pour l'abbaye de Moyen

(1) Richerius, Cronic. Senon. 1, 3, c. 3.

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moutier; il y demeura très-peu de temps tous les équipages de Renaud Richer aset en partit pour se rendre à l'abbaye d'É-sure qu'il a vu toutes ces choses. tival, qui n'en est éloignée que d'une lieue. La vengeance divine éclata bientôt contre D'Étival il prit la route de l'abbaye d'Au- l'auteur de ce meurtre. Maherus ayant aptrey, où il voulait coucher le même jour; pris que Thiébaut, duc de Lorraine, son mais étant arrivé à la Burgence, il se trou-neveu, venait à Saint-Diey avec beaucoup va dans un chemin si serré, qu'il ne pouvait se détourner ni à droite ni à gauche, ayant d'un côté la montagne couverte d'arbres épais, et de l'autre un marais avec des halliers.

de noblesse, pour y célébrer la fête de la Pentecôte, y vint aussi, mais en secret; car il savoit que les parens de l'évêque Renaud publiaient que ce meurtre s'était fait du consentement du duc, soupçon dont il Le prévôt Maherus qui était informé était très-offensé; aussi Maherus n'osa paqu'il devait passer par là, avait encore fait raître en sa présence. Il se retira dans le abattre des broussailles pour embarrasser le voisinage, au château de Clermont sur la chemin et empêcher qu'on ne pût s'en dé-montagne, où il passa comme il pût, la tourner ni passer ailleurs, ni à pied ni à fête, avec peu de gens, car tout le monde le cheval. Tout d'un coup, ceux que Maherus fuyait. Il s'informa sous-main de ses amis, avait apostés sur le chemin, fondirent sur s'il oserait se présenter devant le duc ThiéÉtienne, abbé de Saint-Mansuy, qu'ils baut, son neveu, pour lui demander pardon. renversèrent de son cheval, le dépouil- On lui conseilla de n'en rien faire, ainsi lèrent, le blessèrent et le laissèrent étendn il se tînt au château de Clermont; mais le dans le chemin. Il traitèrent de même les duc Thiébaut ayant passé la Pentecôte à St.autres personnes qui accompagnaient le Diey, monta à cheval avec un gentilhomme prélat. Puis venant à lui, ils le dépouil-nommé Simon de Joinville, et étant arrivé lèrent, le traitèrent ignominieusement; et à un petit ruisseau près de Nonpatelize, un jeune homme nommé Jean, qu'ou di-Maherus se présenta à sa rencontre : Thiésait être petit-fils de Maherus, tirant son baut en colère, dit au gentilhomme qui poignard, lui en donna trois coups, l'un l'accompagnait: si vous m'aimez, percezdans la poitrine et les deux autres par der-le de votre lance: Simon répondit qu'il se riére, et le renversa mort sur la place: il garderait bien de porter ses mains sur un fut enfin jetté nu dans le marais, le long du chemin.

Le prévôt Maherus n'était pas loin de là à cheval, tenant son arbalêtre à la main; ses gens lui vinrent rendre compte de ce qu'ils avaient fait; il vînt et voulut voir si l'évêque respirait encore, puis il se retira dans la montagne avec ses gens. Il n'y demeura pas long-temps, craignant toujours qu'on ne poursuivit la vengeance d'un tel attentat; il alla se cacher daus un château nommé Bilestein dans les Aubourgs, entre Sainte-Marie-aux-Mines et Ribauviller, où il y avait des soldats (ou des gentilhommes, milites) avec lesquels il vêcut quelque temps. Il y porta avec lui les cassettes où l'évêque avait ses ornemens pontificaux, ses sandales, les saintes-huiles et le saintcrême, et il y amena aussi les chevaux et

homme de cette qualité. Thiébaut lui prit sa lance et en perça Maherus, qui s'était jetté à ses pieds et lui demandait pardon.

Quelques-uns passant par là et le voyant étendu dans le ruisseau, le portèrent à St.Diey: de là il fut transféré au château de Clermont, sa demeure ordinaire, et y fut mis dans un cercueil que l'on suspendit entre le ciel et la terre sous le toit de la chapelle de la Madelaine; enfin on le jetta dans une de ces fosses où l'on prend les bêtes sauvages, et on amassa sur lui une quantité de pierres et de bois : telle fut la fin de Maherus., Nonpatelize est un petit village du ban d'Étival, situé entre cette abbaye et la Burgonce, à peu près distance égale de l'une et de l'autre. Il parait que le duc Thiébaut prenait le chemin d'Étival et de Ravon pour s'en retourner à Nancy.

BUSCHVILLER ou BOUXVEILLER. } - Le comte de Hanau a son château dans

l'endroit le plus bas de la ville; il n'y a d'autre défense que des fossés qui l'entourent et qui ont dix ou douze toises de largeur, sur dix de profondeur : les environs de cette ville sont très fertiles.

-Buschviller, ville et château appartenant à un évêque de Metz. En 1401, Jacques, sire de Lichtemberg, le jeudi après la Ste. Lucie, fait ses reprises auprès de Georges de Baden, évêque de Metz, des château et ville de Buschviller, avec tous ses droits et BUSSANS.-Bussans, Bussanum, vilappartenances, et aussi de la ville d'Inghe- lage du diocèse de Toul, annexe de Saintviller, avec tous ses droits et appartenances. Maurice, célèbre par ses eaux aigrelettes; Buschviller est un petit canton dans les c'est le dernier village du diocèse de Toul, pays réunis de Lorraine, aux confins de dans les montagnes de Vôge, à la source I'Alsace, entre la principauté de Lutzel- de la Moselle, sur le chemin de l'Alsace, stein et la seigneurie de Neuville et de Lich-d'Arches, de Remiremont, de Lestraie et temberg. Louis, dernier mâle de cette der- du Val de St.-Amarin. nière maison, ne laissa que deux filles, qui Il y a à Bussans une chapelle sous l'infurent ses héritières. Anne épousa Philippe vocation de sainte Barbe, où le curé de comte de Hanau ; et Élisabeth, Simon Vec- Saint-Maurice dit la messe, excepté les ker, comte de Deux-Ponts (1). jours solennels. La vertu des eaux de Bussans est principalement contre les maux de reins, la gravelle et autres incommodités de cette nature.

Philippe IV, comte de Hanau, acquit la portion du comte de Deux-Ponts, par son mariage avec Marguerite-Louise, fille de Jacques, comte des Deux-Ponts ; et depuis Le chapitre de Remiremont nomme à la ce temps, les comtes de Hanau ont possédé cure de Saint-Maurice, et par conséquent cette seigneurie, laquelle consiste au ban à Bussans son annexe. La dime se partage de Buschviller et d'Einghviller, et des vil- entre le chapitre de Remiremont pour les lages d'Obersulzbach, Nidersulzbanh, Out- deux tiers et le curé pour l'autre tiers. Bailweiler, Menquenhof, Quischtwiller, Mit-liage de Remiremont; parlement de Nancy; telhonsen, Ötzenheim, Frankenheim et souveraineté de Lorraine, Volthim.

Piganiol de la Force, dit que Bouxveiller est une petite ville située dans un fond, environnée de trois montagnes, qui en sont si proches, que de là on voit distinctement ceux qui sont dans les rues (2). Son enceinte est de vingt-cinq pieds de maçonnerie de hauteur, percée de crénaux assez éloignés les uns des autres et flanquée de tours d'espace en espace. Il y a un chemin en rond couvert de tuiles, qui communique tout autour de la place. Il reste au pied du mur quelques vestiges d'une fausse braye qu'il y avait autrefois; de même que du revêtement du fossé qui est large de huit à neuf toises et dans lequel est une petite fontaine dont on peut retenir l'eau quand on veut.

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A douze cents pas en remontant la Moselle, se voyent les sources d'eaux minérales dont nous venons de parler. Les habitans du lieu appellent ces eaux salmade. Le bassin est creusé dans le roc, d'où il sort en quatre ou cinq sources. Ces eaux sont froides, aigres, alcalines, dissolvantes; le poisson n'y peut vivre. M. Lemaire, médecin à Remiremont, a fait imprimer dans la même ville, in-12, en 1750, un Essay analytique des eaux de Bussans. On se propose de faire bâtir quelques logemens auprès de la source, pour la commodité des buveurs.

M. Backer, docteur en médecine, a aussi publié un Traité de l'incorporation, vertu et propriété des mémes eaux de Bussans, à Lunéville. On peut voir, dans ces traités, ce qui regarde les eaux de Bussans. On vend de ces eaux à Nancy, à Lunéville, à

Audiffre Géograph., t. a. p. 377. Piganiol de la Force, Description de la Remiremont, à Plombières, car on n'est France, t. 6, p. cccxxxxj. pas astreint à les prendre sur lieux.

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