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tenaient à la duchesse; elle fit enfin la paix | par Nicolas de Gournay, et allèrent mettre avec l'évêque, et renonça à tous les droits le siége devant le Châtel-Saint-Blaise. Cette qu'elle prétendait sur les terres et châteaux forteresse n'était défendue que par quinze qui faisaient alors le sujet des contestations. Marengeois ou paysans (1). Pendant une En 1348 Ademare, évêque de Metz, grande pluie qui survint, les assiégeans engagea à la duchesse de Lorraine la forte s'étant retirés dans leurs maisons à Metz maison de Beaurepaire pour trois ans, le samedi au soir, les assiégés enlevèrent le pour caution de la promesse qu'il lui fit, dimanche les deux bombardes que ceux de de n'empêcher le rétablissement de la forte Metz avaient laissées devant le château. Les maison de Château-Salins, qu'il avait fait Messins en firent grand bruit, et s'en plaidémolir, et s'obligea à six mille florins gnirent au Maître-Echevin, qui jura qu'il envers ladite dame, qui promit rendre la ferait déclarer chelmes ceux du Châteaudite forteresse de Beaurepaire après les Saint-Blaise, pour avoir ainsi, en trahitrois ans expirés. son, et non en bonne guerre, enlevé leurs Le château de Beaurepaire ne subsiste bombardes. On ajoute qu'il y eut un procèsplus, mais Château-Salins est devenu fort verbal dressé, et il fut dit que furtivement, considérable par ses salines, car pour ses mal à-propos, et contre les bonnes lois de fortifications, on ne les considère plus au- la guerre, lesdites pièces avaient été enlejourd'hui comme choses qui méritent atten- vées. La place ne fut prise que par comtion. Les ducs de Lorraine depuis long-position, et les quinze soldats avec leur temps, possèdent Château-Salins sans capitaine sortirent du château, vie, biens aucune dépendance des évêques de Metz; et bagues saufs. il ne paraît pas même qu'ils aient jamais Châtel-Saint-Blaise est du ressort du relevé d'eux pour cette seigneurie. Le bail-parlement de Metz, et situé entre Jouylage de Château-Salins est composé de aux-Arches et Corny. trente-cinq villages ou hameaux.

Autrefois Château-Salins était le siége du prévôt de la Marchisie de Lorraine. Voyez notre dissertarion sur le titre de Marchis, affecté dès le commencement aux ducs de Lorraine, et des droits annexés à cette dignité.

CHATEL-SUR-MOSELLE ET AUBIEY, Prieuré. Chatel, ou comme on prononce ordinairement, Chaté-sur-Moselle, est une petite ville située sur la Moselle, entre Charmes et Epinal. (2)

La seigneurie de Châtel a toujours été distinguée du duché de Lorraine, comme L'eau de la saline de Château-Salins est en- étant un fief mouvant du comté et du daché viron à onze degrés, comme est aujourd'hui de Bar, et du marquisat du Pont. Ses seià peu près celledeRozières, depuis la gradua- gneurs, dans le douzième siècle avaient tion. On n'en a point fait à Château-Salins, titre de comte; un seigneur de Châtel ayant l'eau étant d'elle-même suffisament salée. épousé Clémence, fille de Folmare, comte Il y a à Château-Salins une communauté de Châtel; c'est ce que dit M. l'abbé dede religieuses de sainte Elisabeth, vulgai-Longuerue(5)dans sa description de la Franrement nommées Sœurs grises.

CHATEL-SAINT-BLAISE.

ce, mars nous croyons qu'il a confondu ChâCha-tel-sur-Moselle avec Custre, Castel ou Bliscastel. Voyez au tome II de la seconde édition de l'Histoire de Lorraine, la généalogie des comtes de Castre.

tel-Saint-Blaise, aujourd'hui hameau de la paroisse d'Augny, diocèse de Metz, situé sur une haute montagne, à un quart de lieue d'Augny et deux de Metz vers le midi.

C'était autrefois un château de la souveraineté des ducs de Lorraine. En 1843, ceux de Metz mirent sur pied une armée d'environ cinq mille hommes, commandée

Gérard de Lorraine, premier comte de Vaudémont, frère de Thierri, duc de Lor(1) Histoire de Lorraine, t. 5. p. 600. (a) M. l'Abbe de Longueruc, p. 195. (3) Idem page 142

raine, (1) ayant imprudemment déclaré la gogne, auquel elle apporta en mariage les guerre à Heimbert, duc de Bourgogne, terres de Châtel-sur-Moselle, Bainville-auxfut battu et fait prisonnier; il ne sortit de Miroirs et Chaligni. prison qu'en cédant au duc de Pourgogne la ville de Châtel-sur-Moselle en indemnité de Suniacum ou Xugnei, ou Savigni, que Gérard d'Alsace, duc de Lorraine, père de Gérard, comte de Vaudémont, avait autrefois pris sur le duc de Bourgogne.

Alix de Vaudémont en 1399 fit ses reprises pour Châtel-sur-Moselle auprès de Robert, comte de Bar, pour le chateau et chatellenie de Chatel – sur--Moselle, de Bainville et leurs dépendances, qu'elle reconnait tenir ligement dudit comte.

Le duc Antoine les acquit en 1545, de Valentin comte d'Isembourg, en lui donnant en échange Vaudrevanges et Belrain, ou Bérus, dans la Lorraine Allemande.

Mais je pense que le duc de Bourgogne Thiebeau de Neuchatel, maréchal de se contenta d'exiger l'hommage du comte Bourgogne, dans son testament passé à de Vaudémont pour Châtel-sur-Moselle, Dole, le 28 octobre 1463, donne à Henri et qu'il en laissa la seigneurie et la propriété son fils ainé, les terres de Neuchatel, de sauf l'hommage, au comte Gérard, car on Châtelet, de Blamont, Clairmont, Châtelremarque que cette seigneurie a toujours sur-Moselle, Epinal, Bonneville et Chaligni. fait partie du comté de Vaudémont. Le De la maison de Neuchatel, les villes de même comte Gérard de Lorraine dont on Châtel-sur-Moselle et de Bainville-auxvient de parler, fondant le prieuré de Miroirs passèrent à la maison des comtes Belval, lui donna la dime de Châtel, qui d'Isembourg, en Allemagne. (1) n'est éloigné que d'une lieue de Belval ; (2) un autre comte de Vaudémont, donna au même monastère de Belval les moulins de Châtel, ce qui suffit pour prouver qu'il était seigneur de cette ville. Encore aujourd'hui les Bénédictins de Nancy, comme prieurs de Belval, en sont curés primitifs. En 1216, Hugues III du nom comte de Vaudémont, fait hommage-lige à Henri comte de Bar, de tout ce qu'il tient au comté de Vaudémont; et en 1219, le même Hugues se reconnait homme lige de Blanche, comtesse de Troyes et de Champagne, et à son fils, sauf l'hommage lige du comte de Bar. Voyez ci-après Vaudémont.

Le comte de Vaudément, Hugues II du nom, fit son testament en 1235; et dans le partage qu'il fait de ses biens à ses trois fils, il donne à Hugues, qui était l'aîné, Vaudémont, Chátel, Chaligni, Vitri et Vandelainville. Châtel appartenait donc encore aux comtes de Vaudémont en 1235, et il demeura dans cette maison jusqu'au mariage d'Alix, seconde fille de Henri V du nom, comte de Vaudémont, qui épousa Thiébeau de Neuchatel, maréchal de Bour

(1) Bayon, Hist. Mediani Monasterü, t. 88, pages 265, 266.

(2) Historia Mediani Monasterü p. 169.

L'hommage de Châtel-sur-Moselle, appartenait au duc de Bar, à cause de la prévôté et château de Foug, membre dépendant du duché de Bar.

Le sept avril 1451, (2) le duc Charles II étant à Charmes, suivi de sa noblesse, se fit rendre par Thiebaut de Neuchatel, les fois et hommages pour la ville de Chatel et Bainville; mouvans du duché de Bar. Jean d'Haussonville, maréchal de Lorraine, portant la parole, en fit voir l'obligation et l'origine dans Alix de Vaudémont, fille de Henri comte de Vaudémont, laquelle porta cette ville dans la maison de Neuchatel par son mariage avec Thiébaut, et qui en fit ses reprises de Robert duc de Bar, lui étant à Châtel le huit février 1599 (ou 1400) (3), et le seize juillet 1431, Thiébaut demanda délai au duc pour faire jurer ses fiéfés, qu'il désigne, et qui ont pareillement prêté serment audit seigneur duc.

(1) Longueruë t. 2, p. 196.

(2) 1431. Archives de Lorraine, Châtel-surMoselle.

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(3), 1299.-1400.

En 1472, Henri de Neuchatel donna acte d'obéissance et d'ouverture au roi et duc René I, des villes, châteaux et dépendances de Châtel-sur-Moselle et Bainville.

Le même roi et duc René Ir vendit le neuf juin 1480 l'hommage de Châtel-surMoselle au roi Louis XI, pour la somme de soixante mille livres.

René étant mort trois mois après, le dix juillet 1480, la somme ne fut pas payée, et l'hommage ne laissa pas de demeurer au roi de France jusqu'à François Ier, qui remit l'hommage de Châtel-sur-Moselle au duc Antoine, au mois de mai 1517, en considération des services qu'il lui avait rendus dans les guerres d'Italie, et il lui remit la souveraineté de Châtel-sur-Moselle et de Bainville-aux-Miroirs; on en pourra voir les Chartres dans la seconde édition de l'histoire de Lorraine.

Enfin, en 1471, le 17 juillet, René Ier donne procuration au duc Nicolas de recevoir en foi et hommage, Henri de NeufChâtel pour Chatel et Bainville confisqués sur lui (1), pour les guerres et cruautés qu'il avait exercés dans le duché de Bar, et pour avoir refusé de faire hommage.

Pendant la guerre du maréchal de Bourgogne contre la Lorraine en 1471 (2), et pendant l'absence du duc Nicolas, qui était à Paris, et ne se hâtait pas de venir en Lorraine pour prendre possession de ses états, les régents de Lorraine résolurent de faire le siége de Châtel-sur-Moselle.

Ce siége fut commencé à la mi-carême de l'an 1471 ou 1472 avant pâques; le comte de Salm, maréchal de Lorraine y commandait. On raconte que le due Nicolas, qui était toujours à Paris, présumant que Châtel serait bientôt pris, en donna la On sçait que le comté de Vaudémont fut confiscation à un seigneur nommé Clerréuni au duché de Lorraine par le mariage mont. Mais ce seigneur s'étant présenté au de Ferri de Lorraine avec la princesse Mar- conseil de Régence qui était à Charmes près guerite de Vaudémont. Auparavant il rele-Châtel, on lui répondit que le duc Nicolas vait du duché de Bar. avait fait ce don imprudemment et sans Châtel-sur-Moselle était autrefois con- connaissance de l'état des choses; que si sidéré comme une place importante, ayant les gens de guerres qui étaient au siége un bon château, et étant fort par sa situa- étaient informés de cette disposition faite tion sur le penchant d'une montagne, au pied de laquelle coule la Moselle.

Sommation fut faite en 1467 (1) à Thiébaut de Neuf-Chatel de venir faire à Bourmont ses reprises de Châtel et de Bainville, selon l'ordre du roi René.

La même année il y eut une guerre entre ledit Thiébaut, le duc Jean de Calabre et son fils Nicolas. Jean de Beaufremont et Erard d'Haraucourt furent députés pour négocier la paix. On voit dans les archives de Lorraine la relation de cette guerre.

Le duc de Bourgogne offrit sa médiation pour accommoder ce différent, et en 1470, après la mort de Thiébaut de Neuf-Chatel, son fils Henri de Neuf-Chatel, demanda la paix au duc de Lorraine, par la médiation du duc de Bourgogne, et se soumit de reconnaître le duc Jean de Calabre pour son souverain seigneur.

(1) En 1467, le 17 août.

en sa faveur, cela ralentirait beaucoup leur courage à pousser le siége. On dit aussi que le roi Louis XI ayant demandé au duc Nicolas quelques troupes pour être employées contre le duc de Bourgogne, le duc Nicolas sans délibérer, manda à son maréchal de lever le siége de Châtel, et d'envoyer ses troupes au roi. Mais le maréchal de Salm s'excusa d'obéir, et le roi même ne put désapprouver ses raisons.

Cependant les officiers du maréchal de Bourgogne ramassaient des troupes pour venir au secours de Châtel. Le maréchal de Lorraine en étant informé, feignit de vouloir donner l'assaut à la place. On fit des propositions d'accommodement: on convint 1° que le maréchal de Bourgogue re

(1) Archives de Lorraine, Layette Chatel.

(2) Histoire de Lorraine, 1. 1, p. 887, 888,

889, et chronique de Lorraine, pag. xxxvj, et xxxvij.

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noncerait à tout le droit qu'il pouvait prétendre sur la ville d'Epinal. 2° Que tous les environs de Châtel, hormis Romont, demeureraient aux Lorrains.

En 1479, le 4 octobre, les seigneurs ef fiéfés du duché de Bourgogne, promettent pour procurer la liberté à Henri de NeuChatel, prisonnier du duc René, que les terres de Châtel-sur-Moselle, Bainville et Chaligni, ne seront ouvertes à personne que du consentement dudit duc.

Saladain V ou Salantain d'Isembourg, ayant épousé Elisabeth d'Hunstat, prétendait à la seigneurie de Châtel-sur-Moselle contre les dames Antoinette, Marguerite, et Anne de Neu-Chatel, filles de Thiébaut de Neu-Chatel (1). Il fit pour soutenir son droit, de vives et longues poursuites, ayant même employé le pape pour cela; mais il fut débouté par sentence du bailliage de Saint-Mihiel.

Moyennant ces conditions, le siége de Châtel fut levé. On prétend que le dépit qu'eurent les seigneurs Lorrains de ce que le duc Nicolas avait donné Châtel au seigueur de Clermont, fut la principale cause de la levée du siége. A peine l'armée Lorraine fut partie de devant Châtel que l'on y vit arriver le secours des Bourgnignons, conduit par M. de Neu-Chatel, fils du maréchal de Bourgogne et par plusieurs seigneurs de marque. L'on jugea à les voir, qu'ils étaient bien huit mille hommes. Dès le lendemain ils s'avancèrent contre la ville de Charmes, où commandait Jacques En 1623, M. de Badeville bailli de d'Haraucourt, Bailli de Lorraine. Chatel-sur-Moselle, résolut avec son épouse Le conseil de régence de Lorraine man- de donner aux religieux réformés de St.da promptement le ban et arrière ban de Vanne, un établissement à Châtel. Il en Lorraine, et en un jour et une nuit, l'ar-écrivit au chapitre général, qui lui réponmée se trouva renforcée de six mille hom- dit qu'on acceptait volontiers ses offres, mes. Thomas de la Rape, bailli de Vau- mais qu'il fallait auparavant demander l'adémont, amena ceux du comté de Vau-grément à monseigneur l'évêque de Toul. démont, qui étaient environ huit cents; Je ne sais si ce prélat y forma quelque oples troupes Bourguignones ayant vu ce position; mais la chose n'a point eu d'exé renfort, jugèrent à propos de se retirer cution. dans leur pays.

Cette ville soutint plus d'un siège sous le duc Charles IV. Dès avant l'an 1636. les Français s'étaient rendus maîtres de la plupart des petites villes de Lorraine. Le duc Charles IV en reprit un bon nombre en 1637, et en particulier, Charmes et Châtel-sur-Moselle. Duhalier forma le siége de cette dernière place en 1641.

En 1475, pendant la guerre du duc Charles de Bourgogne contre le duc René II (1), la ville de Châtel, de même que les autres du pays (2), furent aisément prises pour le duc de Bourgogne, qui mit partout des garnisons. On a remarqué dans cette occasion l'ancienne antipathie de ceux de Châtel-sur-Moselle contre la ville de Charmes; car cette dernière ville ayant été forcée, ceux de Châtel se montrèrent plus acharnés à sa ruine que les ennemis mêmes, ayant acheté plusieurs chariots de butin et jusqu'aux cloches de Charmes, qu'ils firent mener dans leur ville; il ne parait pas que Châtel soit rentré dans l'obéissance du duc René jusqu'après la mort du duc de Bour-nés au pillage; la garnison s'étant retirée

gogne en 1476.

(1) Chronique de Lorraine.

Histoire de Lorraine. t. 2, p. 1017, 10:8.

Le 28 août 1641, l'armée française partit d'Epinal et vint camper devant Chatel-sur-Moselle. Duhalier étant retourné à Nancy, le comte de Grancey fit battre la place. Le 29 on y fit une brêche, et les soldats de Grancey y donnèrent l'assaut, malgré les cris des habitans, qui demandaient quartier, craignant d'être abandon

au château avec le gouverneur Vateville, la ville se rendit sans faire beaucoup de résis

ance.

(1) 1542. — 1543.

Duhalier était occupé à ce siége, lors-fortifier en diligence Epinal et Châtel (1). qu'il reçut ordre de la cour de se transpor- Ces deux villes furent assiégées en 1690 ter à Paris aussitôt après la reddition de par le chevalier de Fourille. Le comte de Châtel, pour rendre compte à la cour de Tornielle commandait dans Epinal et Beausa conduite. On ne doutait pas de sa fidé- fort dans Châtel; cette dernière ville fut lité, mais sa femme avait découvert un se-investie le 28 septembre.

cret dont on fit porter la peine à son mari. Beaufort oublia dans cette occasion toute Il alla en cour et revint bientôt après, avec son ancienne fermeté; il parla de capituler ordre de réduire à l'obéissance de Sa Ma-presque aussitôt qu'il eut vû l'ennemi; les jesté le reste des places de Lorraine qui s'étaient rendues au duc.

articles de la capitulation furent dressés dès le trois deseptembre. Les assiégés promirent Ce fut le comte de Ligniville, qui en de se rendre au maréchal de Créqui, qui l'an 1650 les ramena à l'obéissance du duc était devant Châtel, si dans quatre jours, Charles IV. Il défit Roze-Vorms près de à commencer au premier d'octobre, il ne Châtel, et incontinent après, il fit le siége leur arrivait du secours capable de faire de cette place. Beaufort en pressa si vive-lever le siége; les quatre jours écoulés, ment les attaques, que Vely, gouverneur Beaufort remit la place et se retira à Bitche. pour la France, après quatre jours de ré-C'est à peu près ce que nous savons de sistance, fut obligé de capituler. Châtel. Les fortifications en ont été démolies au dernier siècle.

On dit que Ligniville fit accroire au gouverneur que la mine était prête à jouer, et que le gouverneur, ayant envoyé pour reconnaître l'état de la chose, on lui fit voir une caque de navette sur laquelle on avait répandu quelque peu de poudre; ce qui l'obligea à rendre la place.

L'année suivante, 1651, le maréchal de la Ferté alla mettre le siége devant Châtel, que le comte de Ligniville avait repris, avec plusieurs autres places. Châtel était la ville la plus forte et la mieux munie de toutes celles de ces quartiers là. Beaufort en était gouverneur; après six semaines de siége et quatre mille coups de canons tirés contre la ville, elle se trouvait encore en état de résister assez long-temps.

Le duc Charles IV craignant la perte de tant de braves gens qui s'étaient enfermés dans la ville, envoya un capitaine de ses gardes, nommé Agecourt, pour traiter de la reddition de Châtel avec la Ferté. Les conditions furent bientôt arrêtées, et la ville fut rendue prématurément.

Le duc Charles IV (1), pressé par le roi Louis XIV de lui envoyer ses troupes, fut si mal satisfait des manières que la France avait pour lui et pour ses gens, qu'il fit

(1) Ibid. p. 640.

La paroisse est consacrée à St. Laurent; et l'abbé de St. Leopold de Nancy, à cause du prieuré de Belval qu'il possède, en est curé primitif; autrefois l'église de Moriville, village situé à une lieue de Châtel en était la mère église.

Les capucins furent reçus à Châtel en 1707, et furent logés dans l'ancien château.

Les religieuses de la congrégation y ont aussi un établissement; il y a de plus un hôpital et un hôtel de ville.

J'ai parlé plus au long des derniers siéges de Châtel, dans le dernier tome de l'histoire de Lorraine, première édition.

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Le nouveau bailliage de Châtel s'étend entre les bailliages de Lunéville, de Rosières et d'Epinal. Il se gouverne selon la coutume de Lorraine, excepté les villages de Bademenil, Padoux et Saint-Genois qui suivent celle d'Epinal. Autrefois Châtel avait ses usages particuliers, qui tenaient lieu de coutume, mais ils furent supprimés de même que ceux de Vaudémont, par édit du 10 mars 1723.

La maison de Châtel était de l'ancienne chevalerie de Lorraine. Elle portait d'argent à la face vivrée de gueules; cette maison a été alliée à celle de Lenoncourt.

(1) 1670.

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