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gecourt, qui a possédé une partie de Grange de l'ordre de Citeaux, située à quatre lieues patrimonialement pendant plus d'un siècle. de Luxembourg, et à une d'Arlon, dans un Ce village, composé de vingt-six à vingt-vallon agréable, appellé autrefois Beaulieu, sept maisons, était beaucoup plus considé et aujourd'hui Claire-Fontaine (1). Cette rable avant les guerres et la peste de 1635, abbaye fut fondée en 1213, par Ermensinde, et 1636. Deux régimens de l'armée de Tu-comtesse de Luxembourg. Voici l'occasion renne y logèrent et dans les environs vers de cet établissement, comme on le raconte 1638. Ils y commirent beaucoup de dégats. dans les Annales du pays. Ermensinde s'éDes soldats de la garnison d'Epinal y mi- tant endormie sous un chêne touffu sur les rent le comble de la désolation, en brûlant bords d'une fontaine, crut voir en songe jusqu'à dix ou douze maisons, qui n'ont une dame, d'une beauté et d'une majesté pas été rétablies, et dont on voit encore les ravissante, tenant entre ses bras un enfant, ruines, une enceinte et des murs de cinq à qui vint s'approcher de la même fontaine. six pieds. Cette dame se trouva aussitôt environnée d'un troupeau de moutons, marqués sur le dos d'un bout à l'autre, d'une raie noire, qui avait quelque rapport à un scapulaire

Les habitans ont des lettres patentes du premier septembre 1456, par lesquelles Jean II, de la maison D'Anjou, duc de Lorraine, leur accorda le droit de faire pâ-de religieux de Citeaux. turer leurs bestiaux jusqu'aux portes d'Ar- Ermensinde s'étant éveillée, frappée de ce ches. Ils ne sont séparés de cette prevôté qu'elle venait de voir en songe, consulta sur que par la petite rivière de Cosné, commune cette vision un saint homme, qui vivait en au roi, au chapitre de Remiremont et au solitude en l'endroit où est situé aujourd'hui Seigneur. l'abbaye de Claire- Fontaine. Le solitaire La chambre des comptes de Lorraine les ayant consulté Dieu, dit à la comtesse que son maintint en 1619, au droit de rouage, ma-songe était mystérieux et que la Sainte Vierge ronage, affouage dans les forêts d'Arches. Ils ont le même droit dans les forêts du comté de Fontenoy, quoiqu'ils n'en dépendent en rien, ayant leur haute justice sans part d'autrui.

Il y a un habitant de la seigneurie de Cironcourt, dont la famille subsiste de père en fils depuis six siècles; ce que l'on ne croirait pas, si le titre original de son auteur n'existait. Cet habitantse nomme George Pernot, et le titre est de 1130.

Une autre chose fort extraordinaire, c'est que ce même George Pernot, qui vit au— jourd'hui, et qui est âgé de 60 ans, est extrêmement petit, n'ayant que trois pieds, quatre pouces. Il a été conduit par curiosité au roi de Pologne.

Les droits de haute justice de la seigneurie de Cironcourt ont été reconnus par différens arrêts de la cour, des 24 août 1750, 14 juin 1751, premier décembre 1757, et 13 avril 1758.

CLAIRE-FONTAINE, abbaye de Citeaux. Claire-Fontaine, abbaye de Filles

qui lui était apparue au milieu de ces moutons blancs et rayés sur le dos, avait voulu lui donner à entendre que son intention était, qu'elle bâtit à Claire-Fontaine un monastère de religieuses de Citeaux, qui y louassent Dieu nuit et jour; et qu'elle participerait aux prières de ces saintes filles.

Ermensinde ne différa pas d'exécuter le conseil qui lui avait été donné. Dès l'an 1216, elle commença à y batir une église avec une abbaye, occupée aujourd'hui par des filles nobles, de l'ordre de Citeaux.

Elles y ont conservé jusqu'en l'an 1652, la peinture que l'on y fit alors pour perpétuer la mémoire de la vision ou du songe d'Ermensinde qui avait donné occasion à la fondation de cette abbaye. Cette peinture étant gåtée de vétusté, on l'a' supprimée en 1652, il aurait mieux valu la réparer.

CLAIR-LIEU, abbaye de Citeaux. Clair-Lieu, abbaye de Citeaux située à à une lieue de Nancy au midi, dans un

(1) Hist. de Luxemb. Tom. 4, pag. 425.

vallon fort solitaire, qu'on appelait aupara- qu'il proviendrait dudit moulin. Il ajoute vant en langage du pays Amé-leu ou Amer- que ceux de Nancy, de Rémecourt, de lieu, à qui on donna le nom de Clair-lieu Vandeuvres, Pixerécourt, de Mâchéville, depuis l'établissement des pères de Citeaux d'Essey, Mont-Martemont, de Saussures, en cet endroit. Ces religieux avaient été de Tomblaines; de Bosserville, de la appelés en Lorraine, vers l'an 1150, par Neuve-Ville, de Fleville, de Geraucourt, Gérard II, du nom, comte de Vaudémont de Loncourt et Manoncourt, seront banaux frère d'Eudes de Vaudémont, évêque de aux dits moulins; ce qui fait voir combien Toul. les moulins étaient alors rares dans le

Ce prince fit venir de l'abbaye de Bi-pays. taine au comté de Bourgogne, un person- Le prince Charles de Lorraine, cardinage nommé Vidric, avec quelques reli-nal, évêque de Metz et de Strasbourg, gieux qui s'établirent d'abord à Ferrières, ayant possédé l'abbaye de Clairlieu, envipas loin de Rozières-aux-Salines, d'où ils ron huit ans en commande, l'abandonna, furent chassés par la malice des habitans, et on en fit un grand démembrement au et se retirèrent au lieu où est aujourd'hui située l'abbaye de Clair-lieu.

Mathieu I, duc de Lorraine les y fonda et leur donna un terrain considérable aux environs, et des paturages pour leurs troupeaux. Ils étaient douze religieux et autant de frères convers. Le monastère fut dédié à la Sainte Vierge, par la libéralité du duc Mathieu, de la duchesse Berthe son épouse, de ses fils Frideric et Mathieu, et de son Frère Robert. Le titre de fondation est de l'an 1159. Vidric gouverna l'abbaye jusque vers l'an 1165.

Les grands moulins de Nancy, furent donnés à Clairlieu dès le temps de sa fondation (1); mais cette abbaye ne jouit pas long-temps paisiblement de ces moulins; car Jacques de Lorraine, évêque de Metz, et Renaut son frère comte de Castres, tous deux frères du duc Mathieu II, et oncles du duc Ferri III, ayant pris ces moulins, rendirent pour cela, quelque dédommagement à la dite abbaye. Et en 1257, le duc Ferri III, fils du duc Mathieu, et neveu des deux princes devant nommés, rendit à l'abbaye de Clairlieu, le moulin qui était dans la ville de Nancy, et celui qui était au-dehors, et le moulin de la NeuveVille, et le siége du moulin qui est en Baranbreux ; à condition que la dite abbaye rendrait au duc Ferri, et à ses hoirs, chacun an six vingt reseaux de blé, tel

(1) Voyez sous l'an 1225, aux preuves.

profit de la primatiale de Nancy, à laquelle on donna la cour de Neully, les grands moulins de Nancy, Boudonville et Amance, les dimes de Delmont et Cleveci, les métairies d'Agincourt, d'Enville, d'Azilot et de Varangéville, des prés que l'abbé possédait à Nancy, et dix arpens de bois que l'abbaye avait aux Bois de Hayes et à Chaligni. Les religieux de Clairlieu consentirent à ce démembrement, et l'abbaye n'a pas laissé de conserver son titre abbatial, qui est aujourd'hui entre les mains d'un religieux nommé par le roi.

Cette abbaye jouit de quelques droits honorifiques au chœur de la primatiale de Nancy, en considération des biens qu'elle a cédé à cette église. L'abbé y occupe, dans certains jours solennels, quant il s'y trouve, la première place après le doyen; de plus il a droit de nommer un chanoine dans le mois d'avril, lorsqu'il y vaque une place per obitum pendant ce mois.

On voit dans l'église de Clairlieu, le tombeau du duc Mathieu, qui en est fondateur; la duchesse Berthe, son épouse, y fut transférée après sa mort. On y remarque aussi plusieurs monumens des plus illustres maisons de Lorraine.

SAINT-CLÉMENT.-Saint-Clément, village dépendant de la châtellenie de Moyen, avec son ban, qui renferme les villages de Chenevière et de la Ronce (1). (1) Cartulaire de Senones, t. 1, p. 291, 92,

193, 94.

L'église paroissiale est dédiée à Saint-Clé-garde qu'il avait audit Saint-Clément, et qui consiste à un resal d'avoine, mesure de Moyen, et une poule que chaque laboureur doit au seigneur évêque, à la fête de SaintMartin.

ment, pape et martyr; patron l'abbé de Senones; décimateur le même abbé, pour les deux tiers de la dime, et le curé pour l'autre tiers. Les religieux de l'abbaye de Beaupré prennent sur les dimes de Saint-Clément dix reseaux de seigle et cinq resaux d'avoine, par traité de l'an 1343.

Chenevière, annexe de Saint-Clément, a pour patron la sainte Vierge en son assomption; et la Ronce, hameau dépendant de la même paroisse, a une chapelle sous l'invocation de saint Sébastien.

Le ban de Saint-Clément dépend de l'évêque de Metz pour le temporel, et de l'évêque de Toul pour le spirituel ; il répond au bailliage de Vic et au parlement de Metz.

Avant la cession de Saint-Clément à l'évêque de Metz, les habitans de St.-Clément avaient accoutumé de payer cette redevance sur les greniers de son altesse à Lunéville. C'est ce que porte le pied terrier général de la châtellenie de Moyen, dressé en l'an 1605.

Le cardinal Charles de Lorraine, évêque de Metz et de Strasbourg, avait à SaintClément et au ban, le tiers du passage des bois et flottes qui passaient dans la Meurthe, dans toute l'étendue dudit ban; et le duc Charles III avait, dans les bois flottés de Je trouve qu'en 1571, le 3 septembre la même rivière, dans toute l'étendue du (1), sur différentes contestations qui surve ban dudit Saint-Clément, les deux autres naient journellement entre les officiers du tiers, par le traité d'échange passé le 14 duc de Lorraine et ceux de l'évêque de décembre 1593 entre ces deux seigneurs ; Metz, au sujet de la souveraineté, ressort le cardinal évêque de Metz abandonna son et autres droits prétendus respectivement tiers du passage audit duc, qui par ce par ces deux seigneurs, sur les bans de moyen jouit de la totalité dudit passage; le Saint-Clément et les villages en dépendant, tout en échange d'autres biens et droits comme aussi sur Remeréville, la Neuve-Ville- énoncés dans le traité. aux-Bois, Hélimère, Hampont, Bouzillon, Moncey et Domptaille, les deux princes transigèrent à Joinville, le 3 de septembre 1571, de cette sorte, savoir: Que la souveraineté et ressort du ban de Saint-Clé- Le mardi 25 novembre 1614, dans un ment, consistant ès villages de la Ronce et traité passé entre le duc Henri II et l'évêque Chenevière, demeureraient au duc seul, et de Metz, il est expressément marqué : que à ses successeurs, de même que la souve tout le terrain, depuis l'endroit ou étaient raineté et ressort du ban de Remeréville, et les anciennes vannes du moulin de l'abbaye la souveraineté de la Neuve-Ville-aux-Bois. de Beaupré jusqu'au-dessus de St.-Clément, Quant à Hélimer, que le duc et le cardinal est de la souveraineté de l'évêché de Metz, de Lorraine, évêque de Metz, conserve- et lui appartient en tout droit et usage, raient respectivement la souveraineté sur leurs propres sujets, etc.

Quelques années après, c'est-à-dire le 14 décembre 1595 (2), le duc Charles III, échangea le ban de Saint-Clément contre Marsal, cédant le ban de Saint-Clément à l'évêque de Metz, avec le droit de sauve(1) 1571, Pièces de Lorraine, p. 1975.

Histoire de Lorraine, t. 2, p. 1370.

(2) Hist. de Lorr., t. 2, p. 1564.

Depuis cette cession faite par le duc Charles à l'évêque de Metz, le ban de St.Clément fut incorporé à la châtellenie de Moyen.

comme à lui cédé; parce qu'un seigneur duc de Lorraine a cédé ce qu'il y pouvait avoir avant l'échange de Marsal. Convenu néanmoins que la terre ferme de part et d'autre était Lorraine jusqu'au ruisseau, qui est un peu au-dessous du gagnage de Bettaing, qui fait séparation du ban de Chenevière contre la Lorraine. Il est encore parlé ailleurs des Lettres de l'échange des ville et prévôté de Marsal,

contre le ban de Saint-Clément et autres villages de Lorraine.

Nous ferons imprimer ce traité d'échange que nous avons recouvré depuis peu.

L'Argonne est une contrée assez longue qui s'étend depuis l'abbaye de Moutier-enArgonne, ordre de Citeaux, jusqu'à la Meuse près Mouson. Ce pays était autrefois une vaste forêt dont on voit encore de grands restes autour des abbayes de Moutier, ordre de Citeaux, de Beaulieu, ordre de Saint-Benoît, de Chatrix, ordre de StAugustin, de la Chalade, ordre de Citeaux, et du prieuré de Béchamps, ordre du Val des-Écoliers.

CLÉMERY.-Clémery, village du diocèse de Metz, juridiction des officiers des seigneurs et dames du lieu. Office, recette et bailliage de Pont-à-Mousson; cour souveraine de Nancy. Toutes les justices sont aux héritiers de madame la princesse d'Epinay el à ceux de monsieur le comte du Hautois; la justice y est exercée pendant quatre mois au nom des premiers, et pen-comprise dans l'évêché de Verdun. dant huit au nom des autres..

La ville de Clermont est ancienne et était

Charles Martel passant par Verdun en 719 (1), restitua à l'église de cette ville le haut domaine sur la terre de Clermont et ses dépendances. L'évêque Pepon le racheta du seigneur qui le possédait, comme un fief mouvant de son église. Charles Martel qui aimait Pepon, ratifia ce traité.

La paroisse a pour patron saint Loup, évêque de Troyes; l'abbé de St.-Simphorien de Metz nomme à la cure. Les héritiers de monsieur du Hautois sout seuls décimateurs, et donnent au curé une pension, et à l'abbé de St.-Simphorien une redevance annuelle de quarante quartes de grains, Le comté de Clermont ayant été donné deux tiers bled et un tiers avoine. Il y a un à Heimont, évêque de Verdun, en l'an château appartenant aux héritiers de mon- 1000, ce prélat alla à Rome, où il obtint sieur du Hautois; dépend de ladite seigneu- de l'empereur Othon III l'investiture des rie un petit hameau nommé Benicourt. On biens de son église, où était déjà compris compte dans Clémery et dans ce hameau Clermont, comme le témoigne l'empereur environ quarante-huit habitans, Frédéric Barberousse dans sa patente conLa maison de Clémery, ancienne cheva-firmative de celle de l'empereur Othon, et lerie, portait d'argent coupé de gueule, à donnée l'an 1156. l'aigle d'or. La terre de Clémery fut pre- Albéron de Chiny évêque de Verdun, demièrement donnée par un duc de Lorraine puis l'an 1131 jusqu'en 1138 (2), céda le à Antoine Warin, son receveur général, haut domaine de Clermont à Renaud, comte qui y fit bâtir un château et prit le nom de de Bar, au moyen de quoi le comte de Bar Clémery. Il épousa Claude de Revigny, renonça à ses prétentions sur la ville et dont il eut Réné de Clémery, maître d'hôtel comté de Verdun, dont il ne conserva que du cardinal de Lorraine, qui épousa Mag-la seule qualité d'avoué. deleine de Gournay. Magdeleine, dame de Du temps du pape Léon IX, et vers l'an Clémery, porta cette terre dans la maison 1049 (3), Thicrri, évêque de Verdun, du Hautois, par son mariage avec Jean assiégea la ville ou le château de Clermont, Fridéric du Hautois, sieur de Nubécourt. qni était occupé par un seigneur nommé CLERMONT-EN-ARGONNE.-Cler-Odon, et par ses frères, fils de Humbert. mont-en-Argone est une ville située sur la L'évêque ayant dressé une forteresse consirivière d'Aire, entre Verdun à l'Orient et dérable vis-à-vis la place, s'en rendit Ste.-Menehoud au couchant ; elle est située maître. Laurent de Liège qui raconte cet dans la plaine et a titre de comté. Le châ-événement, nomme Clermont Castrum ; teau est situé sur la montagne voisine; mais il y a apparence que, sous ce terme, c'était autrefois une forteresse de consémais aujourd'hui il est entièrequence, ment ruiné.

350.

(1) Bertrar, hist. Virdun; Spicileg., p. 258.
(2) Voyez Hist. de Lorr., t. 2, p.
Hist. de Lorr., t. 1, Preuves, p. 212.

il désigne plutôt la ville que le château de | ger, Henri, comte de Grandprey, entreprit Clermont, qui ne fut fortifié que par de chasser l'évêque de Verdun; vint assiéHenri I, comte de Bar, père de Thiébaut ger la ville, y entra pendant la nuit par Il, vers l'an 1235, comme nous le dirons une porte qu'on lui livra; l'évêque fut oblici-après. gé de se sauver en chemise, et de passer la Richard de Gandprey, évêque de Verdun, Meuse à la nage. Le comte de Grandprey vers l'an 1110 (1), invita l'empereur Hen- fit le dégat dans la ville et dans la campagne ri IV ou V à venir à Verdun, le reçut avec de Verdun, et alla attaquer le château de honneur à la cathédrale, et lui fit de grandes Clermont, où Renaud, comte de Bar, allié plaintes de Dudon, ou Guide, comte de de l'évêque de Verdun, avait mis des Clermont, qui avait fait de grands ravages troupes. sur les terres de l'évêché de Verdun.

Les soldats du comte de Grandprey atCe Dudon, ou Guide, comte de Cler- tirérent la garnison hors du château, et lorsmont (2), avait dès auparavant commis de qu'elle en fut à une certaine distance, ils la grandes violences sur les terres de l'évêché coupèrent et se jettèrent dans la forteresse, de Verdun; ce qui irrita si fort les cha- tuant tout ce qu'ils y trouvèrent en armes noines, qu'ils résolurent de l'arrêter et de et y mirent le feu. Renaud fut obligé de dele prendre, quand il viendrait dans la ville mander la paix, et il l'obtint par la médiade Verdun. Ils exécutèrent leur dessein et le tion de Fridéric, comte de Toul. Le traité firent prisonnier en 1095. Ce procédé fut fut conclu à l'abbaye de la Chalade, en fort désapprouvé, comme ayant été fait par 1124, et le comte de Bar fut rétabli dans gens d'Eglise, et les chanoines furent obli-sa qualité de comte de Verdun, à condition gés de relâcher Dudon et de lui faire sa- qu'il ne se vengerait pas de ceux de Vertisfaction. dun, qui s'étaient déclarés contre lui; et Dudon n'en devint que plus méchant et qu'il ne répéterait rien au comte de plus irrité, il continua ses violences et ses Grandprey, du butin que ses gens avaient excès (3), ce qui excita Richard de Grand-pris sur ses terres. L'évêque Henri, pour prey à prier l'empereur de venir au secours indemniscr le comte de Bar, des frais de de Verdun. cette guerre, lui donna plusieurs terres dépendantes de son évêché.

L'empereur assiégea donc Dudon dans la ville et l'emporta. Mais les évêques de VerThiébaut I du nom, comte de Bar, ayant dun, successeurs de Richard, ne rentrèrent gagné par présent ou intimidé par menaces, pas dans la jouissance de cette place; elle les seigneurs de Clermont, s'en rendit demeura entre les mains des seigneurs par-maître et le conserva jusqu'en 1204 (1). ticuliers (4), qui relevaient apparemment des évèques, puisqu'en 1116, Clermont est confirmé à l'évêque de Verdun, comme une terre de sa dépendance.

Henri de Vinchestre (5), évêque de Verdun, successeur de Richard de Grandprey, et qui a gouverné depuis 1117 jusqu'en 1129, s'étant ligué avec Renaud, comte de Bar, vint assiéger Verdun en 1120, prit la ville et en brûla une partie. Pour s'en ven

(1), Ibid., p. 216, Preuves.

(2) Laurent Leodien, Hist. Virdun.
(3) Vers l'an 1108.

(4) Hist, de Lor. t. 2, p, CCCL.
(5) Hist. de Verdun, p. 230, 231.

Ses snccesseurs en jouirent de même, à la
charge d'en faire hommage à l'évêque de
Verdun (2). Mais nous lisons que dès l'an
1131, Albéron de Chyny, évêque de
Verdun, fit sa paix avec Thiébaut I comte
de Bar, par la médiation d'Etienne de Bar,
évêque de Metz (3), et qu'Albéron fut
obligé de donner au comte de Bar, une
grosse somme d'argent, avec les fiefs de
Clermont, de Hans et de Vienne', qui dé-
pendaient de son évêché.

(1) Hist. de Lor., t. 1, p. 1240.
(2) Alberic, ad ann. 1204.

(3) Alberic, ad ann. 1131. Vassebourg, t. 4, folio 297, verso.

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