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soient appliqués à l'accroissement des re- Nancy, en plus grande solennité, pour y venus du chapitre. Le tout sous le consen-être inhumé avec ses ancêtres dans l'église tement de Henri d'Amelrin, fils de Henri des Pères Cordeliers.

de Blâmont, et de Cunegonde sa femme, Le château de Deneuvre, autrefois forfondateur et fondatrice. teresse considérable, est aujourd'hui enDans la suite, pour augmenter le nom-tièrement ruiné, de même que l'ancienne bre des chanoines, on obtint de l'abbé de église paroissiale située hors le bourg de Senones (1), le droit de patronage et la Deneuvre, elle était dédiée sous l'invoca`moitié des dimes et des novales, de la pa- tion de saint Remi; on en a bâti depuis roisse de Deneuvre et Baccarat; au moyen quelques années une nouvelle dans l'emde quoi, lesdits abbés et religieux de Se-placement du château, laquelle se trouve nones, demeureront déchargés de toute par ce moyen entre Deneuvre et Baccarat, fourniture à ladite église, à l'exception de dont elle est église paroissiale. Collateur, la toiture qu'ils seront obligés d'entretenir le chapitre de Deneuvre qui la fait desservir à l'ordinaire, et demeureront en possession par un de ses chanoines; décimateurs, des novales anciennes, nouvelles et futu-l'abbaye de Senones. pour la moitié de la res, comme du passé. Marguerite de Mon-grosse dime et des novales, et ledit chafaucon, et Henri son fils comte de Bla-pitre pour l'autre moitié, sur laquelle les mont, fondèrent en 1336, une nouvelle abbé et religieux de Senones prennent un prébende, de pareil revenu que les pre-préciput de douze paires, seigle et avoine. mières. Seigneur, le roi. Chef-lieu d'une prévôté, bailliage de Lunéville, cour souveraine de Lorraine.

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Aujourd'hui Deneuvre est chef-lieu d'un doyenné du diocèse de Toul, sous le nom de Chrétienté de Deneuvre. Anciennement ce doyenné était à Flin, plus bas sur la Meurthe.

On voit dans la banlieue de Deneuvre l'hermitage de la Madeleine ou de la Rochette, la chapelle de Saint-Volfgang, un hôpital réduit à assez peu de chose; l'église ou la chapelle de Sainte-Catherine, située sur le chemin de Baccarat à Lunéville, auprès de laquelle autrefois on enterrait les pestiférés.

Le 5 septembre 1710, M. l'évêque de Toul, unit au chapitre de Deneuvre, 1° le petit chapitre de Blȧmont, 2° les quatre prébendes de la chapelle de saint Jean de Thelod, 3° le prieuré de Marey, ci-devant appartenant à l'abbaye de saint Mihiel; Les annexes de Deneuvre ou Baccarat 4 la chapelle de saint Nicolas, ci-devant sont la Chapelle, Thiaville, la conse de érigée en l'église paroissiale d'Einville-au- Fagnon, Humberpaire, Bademénil et la Jar. Le 12 septembre 1710, le duc Léo-Chapelle de saint Loup à Humberpaire; pold confima cette union. sur quoi l'on peut voir le pouillé da diocèse de Toul.

Olry de Blâmont, évêque de Toul, le dernier héritier de la maison de Blàmont, augmenta considérablement la fondation de cette collégiale, et y choisit sa sépulture; et l'on y voit son mausolée dans une chapelle à gauche en entrant.

DEISTRICT, ou DESTROCH, ou DESTROFF, ancien comté. Voyez à la suite de Morhange.

DEUILLY, BOURG, CHATEAU ET PRieuré. -Deuilly, en latin Duguliacum, autrefois Le duc François I, étant mort en 1545, château célèbre et qui a donné le nom à à Remiremont, son corps fut rapporté à une maison illustre et ancienne dans la Deneuvre, et déposé dans l'église de la Lorraine. Deuilly est situé entre Tignécollégiale, où on lui fit un service solen-court et Sérécourt, à une heure et demie nel, en attendant qu'on le transportât à de la Marche et de Bleurville; ce château, le bourg attenant et le prieuré situé au même lieu, sont aujourd'hui tellement

(1) Ann. 1354, sous le pape Clément VII.

ruinés, qu'on ne voit plus que quelques et marquis du Pont, et Guy de Luxem

bourg, comte de Ligny et de Saint-Paul, au sujet de la guerre qu'ils ont eue ensemble et du siége mis par lesdits seigneurs devant la forteresse de Deuilly appartenant

débris du château où sont logés quelques fermiers, et on ne voit pas même les ruines du bourg et du prieuré; ce monastère est aujourd'hui transféré à une demi-lieue de sa première situation et se voit près le vil-à Jean de Chaufour, la prise et rasement lage de Morizécourt.

On ignore le temps de la fondation du château de Deuilly et du premier seigneur qui l'a habité; mais dès l'an 1044, Gautier, seigneur de Deuilly, avait fondé un prieuré joignant son château, et lui avait donné des biens considérables, puisqu'en cette année 1044, l'évêque de Toul, Brunon d'Egesheim, qui fut depuis pape sous le nom de Léon IX, confirme cette fondation faite par Gautier de Deuilly, par le conseil et du consentement de sa femme Adile, et le don qu'il a fait à ce prieuré de certaines églises qui lui étaient échues en héritage, et a soumis pour toujours ce prieuré à l'abbaye de Saint-Evre de Toul. L'évêque ajoute qu'il a dédié l'église de ce lieu à la Sainte Vierge et qu'il y a consacré trois autels; il veut que tous ceux qui résideront dans le château ou dans le bourg de Deuilly, soient paroissiens de cette église et soient soumis aux religieux ou au vicaire qu'ils établiront pour la desser vir; il nomme quatre villages, dont il leur donne les églises et la dime.

Pierre, évêque de Toul, en 1188, renouvela le titre de fondation qui avait été brûlé, et Henri, évêque de la mêmeéglise, en 1152, régla ce qui devait appartenir au vicaire de Deuilly; enfin le pape Célestin III, en 1195, confirma le prieuré et tout ce qui lui appartenait, et permit au prieur de recevoir pour religieux tous ceux qui voudraient y faire profession.

de ladite forteresse, et les gens qui étaient dedans qu'ils détenaient prisonniers, les quels ledit comte de Ligny répète; ensemble ses dommages et intérêts résultant du rasement de ladite place; en sorte que ne pouvant pas s'accorder, ils se sont remis à l'arbitrage du roi, pour en juger dans Pâques prochain, pendant lequel temps il ne sera fait aucune guerre de part et d'autre. Je n'ai point vu la décision de cette affaire.

En 1397, Perrin de Deuilly obtient de Robert, duc de Bar, deux cents francs pour réparer la maison-forte de Deuilly. et en 1469, Nicolas de Valfrancourt, abbé de Saint-Evre, représenta au pape Paul II, que les revenus de son abbaye de St.-Evre étaient tellement diminués, qu'il ne ponvait plus ni vivre honnêtement selon sa dignité, ni supporter les charges de son abbaye; c'est pourquoi il demanda que les biens du prieuré de Deuilly fussent réunis au monastère de Saint-Evre, pour sa vie seulement; le pape lui accorda sa demande et lui permit d'entrer en possession du prieuré, après la mort, ou la démission, ou résignation du prieur actuel, et d'en percevoir les fruits pendant qu'il serait abbé de Saint-Evre, en acquittant les charges du prieuré.

Le même Valfrancourt, en 1477, demanda en cour de Rome que tous les biens du prieuré de Deuilly fussent unis à perpétuité à l'abbaye de Saint-Evre, et que la En 1220, Hugues, comte de Vaudé- moitié de ces biens fussent attribués à la mont, et en 1246 et 1250, Villerme, sei- mense abbatiale, et l'autre moitié à l'office gneur de Deuilly, et Alix sa femme, aug-de pitancier du monastère. Cette grace fut mentèrent encore la fondation de Deuilly encore accordée, à condition que le prieuré de nouveaux biens qu'ils lui donnèrent ne serait pas privé de ses services ordiet dont le prieuré jouit paisiblement. naires; que le soin des ames ne serait pas Le septième du mois d'août 1567, fut négligé, et qu'on en acquitterait les charfait appointement entre Jean, duc de Lor-ges accoutumées. En conséquence de cette raine et Marchis, Robert duc de Bar dernière union, on ne laissa à Deuilly qu'un

par

seul religieux pour y dire la messe tous les jours.

à Deuilly, avec une maison pour le loge-ment du religieux commis pour y dire la messe; mais Olry du Châtelet, devenu seigneur de Deuilly, ayant embrassé les erreurs de Calvin, renversa cette chapelle

Charles le Hardi, duc de Bourgogne, ayant commencé la guerre en Lorraine en 1475, fut tué devant Nancy en 1477. Pendant toute cette guerre la Lorraine fut ex-et en employa les matériaux à réparer les posée à une infinité de ravages de la part des troupes bourguignones. Ces maux ne se terminèrent pas à la défaite et à la mort de ce prince. Thiébaut de Neufchâtel, maréchal de Bourgogne, avait obtenu du roi Louis XI, en 1465, la seigneurie d'Épinal; les bourgeois de cette ville refusèrent de le recevoir, pour seigneur, et le roi Louis XI donna Épinal au duc de Lorraine Jean, surnommé duc de Calabre.

bâtimens de sa basse-cour; il bâtit en sa place un prêche pour l'exercice de sa religion calvinienne; ceci arriva en 1560. L'abbé de Saint-Evre s'en plaignit à Olry du Châtelet lui-même, et envoya dom Riquechier, prieur de son abbaye, pour traiter avec lui; mais il n'en put tirer d'autre indemnité qu'une maison bourgeoise au village de Seraucourt, qui n'est pas loin de Deuilly. Ladite transaction passée à Antoine de Neufchâtel, fils de Thiébaut, Gerbéviller, le 25 juin 1568, mais cette maréchal de Bourgogne, était alors évêque maison ne convenant point à la résidence de Toul,; la guerre s'alluma entre les bour- d'un religieux, tant parce qu'elle n'avait geois d'Epinal, ceux de Châtel-sur-Moselle, point de chapelle et qu'elle était éloignée de Charmes, de la forteresse de Chaligni et de l'église paroissiale, que parce qu'il n'éde Liverdun. Ces petites guerres peu consi- tait pas du bon ordre qu'un religieux dedérables en elles-mêmes, causèrent de ter-meurât continuellement au milieu des séribles ravages dans le pays. Le maréchal de culiers, l'abbé et les religieux de St.-Evre Bourgogne s'étant répandu dans la Lor-demandèrent au pape Grégoire XIII de raine à la tête de six mille hommes, y fit faire faire le service à Seraucourt par un des dégats extraordinaires : on compta cinq prêtre séculier, ce qui leur fut accordé par cents villages brûlés ou ravagés. un bref du 23 février 1580.

Ce fut pendant ces désordres et pendant Mais lesdits abbé et religieux, peu satisl'absence du duc René I, qui était allé en faits de la transaction avec Olry du ChâteSicile, que le seigneur de Deuilly fit lui- let, passée en leur nom par dom Riquemême démolir son château, détruisit le chier, prieur de Saint-Evre, lequel avait prieuré de Deuilly et s'empara de tout ce outrepassé ses pouvoirs à cet égard, préqu'il y trouva, jusqu'aux calices, cloches sentèrent, en 1575, leur requête au duc et ornemens; ce qui fut cause qu'Antoine de Lorraine, portant qu'ayant donné leur de Neufchâtel, fils de Thiébaut et évêque procuration à un religieux nommé dom de Toul, transféra au monastère de Saint-Riquechier, pour traiter avec le sieur Olry Evre tout le service qui se faisait au- du Châtelet, et demander le rétablissement paravant au prieuré de Deuilly. L'acte du prieuré, il avait, contre leur intention, est du 4 juin 1480, l'évêque y dit abandonné le fond et la propriété dudit que le seigneur de Deuilly, craignant que prieuré, moyennant une maison à Seraules ennemis ne se servissent des édifices du court, qui lui avait été donnée en indemprieuré contigus à son château pour l'assié-nité par ledit sieur du Châtelet, ils priaient ger plus facilement, les prévint et le ruina Son Altesse de les relever de ce que ledit de fond en comble; ce qui n'empêcha pas Riquechier avait pu faire à leur préjudice; que le château ne fut pris et que les enne- les supplians n'obtinrent le relief de son mis ne s'emparassent de tout ce qu'ils y Altesse qu'en 1614. trouvèrent appartenaut au prieuré.

On rétablit dans la suite un petit oratoire

Vers le même temps, les seigneurs de Morizécourt informèrent les abbé et reli

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nomma un prieur, un sous-prieur et un religieux; depuis ce temps, il y eût quelques contestations pour savoir ce qui serait donné à cette nouvelle communauté par le couvent de saint Evre; et enfin en 1715, le monastère de Morizécourt, fut bàti pour la plus grande partie, et depuis ce temps augmenté et embelli; en sorte qu'il y a à présent une communauté assez nombreuse pour y faire l'office avec décence.

gieux de Saint-Evre qu'ils étaient prêts mit une communauté dans ce monastère d'interpeller les héritiers d'Olry du Châte- jusqu'en 1691, que le chapitre général y let, mort en 1569, pardevant le bailli de Bassigni, au siége de la Marche, pour les faire condamner à rebâtir le prieuré, ne demandant que l'intervention des abbé et couvent de St.-Evre, avec promesse d'en faire la poursuite à leurs frais. Ces conditions furent aisément acceptées ; et après la première sentence obtenue à la Marche, il y eut appel de la part des héritiers au parlement de Paris; comme l'affaire menaçait d'une grande suite de procès, on en vint à une seconde transaction, par laquelle les-prieuré de Deuilly n'était ni belle ni gradits héritiers s'engageaient a faire bâtir à leurs frais une chapelle dans l'église parois siale de Seraucourt ou tout joignant, et de donner l'entrée et la sortie de ladite chapelle libre aux religieux ou à leurs commis, de l'orner et meubler décem-rement ruinés, il y, reste seulement une ment pour y célébrer l'office divin; il y a encore quelques autres articles, le tout homologué au parlement de Paris, par arrêt du 28 novembre 1614.

Dans l'intervalle, Philippe Emmanuel de Ligniville se fit pourvoir en cour de Rome du prieuré de Deuilly, comme vacant par la mort du dernier titulaire, et s'en fit mettre en possession; mais les abbé et religieux de saint Evre ayant fait voir l'irrégularité et la nullité de ses provisions, il y renonça volontairement en 1615.

La situation du château, du bourg et du

cieuse ni avantageuse, le château était posé sur une terre qui n'était pas vaste, près d'un petit ruisseau et d'un bois dans un lieu assez reserré; aujourd'hui comme on l'a dit, le château, le bourg et le prieuré sont entiè

cense qui forme un ban particulier, sur lequel M. le marquis de Bologne et Mr.... sont seigneurs hauts-justiciers, moyens et bas. Ils y ont un juge-garde, et il dépend de ce ban plusieurs métairies, dont les fermiers sont paroissiens de Seraucourt, auquel ce ban est uni pour les impositions. Dans les restes de l'ancien château, il y a trois ou quatre habitans. Il est du bailliage de la Marche, recette de Bourmont, présidial de Langres, parlement de Paris. Deuilly est à une bonne demi-lieue du prieuré de Morizécourt, et à peu près à distance égale de l'abbaye de Flabémont.

Quelques années après les religieux de saint Evre songèrent sérieusement à rebȧtir le prieuré de Deuilly; la question fut de savoir où on le rétablirait, si ce serait J'ai tiré tous ces détails de l'histoire à Seraucourt ou à Morizécourt. (1). Le sei- manuscrite de la réforme de la congrégagneur de Morizécourt menaçait de l'empê-tion de St.-Vanne, par le R. P. D. Pierre cher, si on voulait le rebâtir à Seraucourt; Munier. le sieur de Tornielie, héritier de monsieur | J'ai donné dans l'histoire de Lorraine la du Châtelet, ayant consenti en 1622 que généalogie de la maison de Deuilly, fonce fut à Morizécourt, la chose s'exécuta en due dans celle de Vaudémont, du Châtelet, 4625, avec le consentement de toutes les et de Tornielle. parties et du pape Urbain VIH. Mais les guerres arrivées en Lorraine sous le règne du duc Charles IV, ont empêché qu'on ne

La maison de Deuilly portait burelé d'or et de sable de huit pièces.

DEUXVILLE, SAINT EVRE ET NOTRE-DAME DE LA OUSTRE.

(1) Autrement Malsécourt, histoire de Lor-Deux-ville-Notre-Dame, Duæ-Villæ, seu

raine t. 1. preuves, page 418, ann. 1041

Villa beatæ Virginis, village du diocèse

église était la paroisse des habitans qui occupent les maisons qui sont du côté de la même église; et ces maisons forment le village, qui s'appelait autrefois S. Evre.

Ces deux églises faisaient anciennement deux cures; mais ce n'en est plus qu'une aujourd'hui. Le curé et les décimateurs perçoivent actuellement les dimes sur tout le finage de Deuxville, et sur ce qui est appelé le ban de Luce. L'ancien village qui s'appelait S. Evre, étant tout contigu à l'ancien Deuxville, ce dernier nom a prévalu sur l'autre par la suite des temps.

de Toul, à une lieue d'Einville et de Lunéville. L'église a pour patronne la sainte Vierge en son assomption. Collateur, l'abbé de Senones; décimateurs, le curé pour le quart de la grosse dîme, la moitié de celle du vin et toute la menue. L'abbé de Senones a le quart de celle de vin: le même abbé avait ci-devant une part dans la grosse dime, qui a été cédée au curé pour l'entretien de l'église. D'autres disent que le curé a la moitié de la grosse dime. Seigneur, M. le comte de Vitrimont; bailliage de Lunéville, cour souveraine de Nancy. Il y a dans l'église la chapelle de Notre- Saint-Evre, Sanctus Aper, belle censeDame de pitié, à la nomination de la fief, située à une lieue au-dessus de Lunéfamille des Cuni d'Epinal, chargée de deux ville, entre Léomont et Deuxville, était messes par semaine. Claude Grandcolas, autrefois un village, ayant son ban à part comme aîné de la famille du fondateur, yet sa paroisse, dont l'abbé de Senones était présenta en l'an 1680. collateur. Cette paroisse ou église ayant été

Dépend l'hermitage de sainte Anne, ruinée depuis long-temps, on projeta de situé à droite des rivières de Meurthe et la transférer à Deuxville, qui en était une de Vezouze, à une demi-lieue de Luné-dépendance. Le projet en avait été fait dès ville. Il y a ordinairement quatre ou cinq le temps que le duc Charles V possédait en commande l'abbaye de Senones, en

hermites.

Deuxville est très-ancien. On trouve même temps qu'il était primat de Lorraine. dans les archives de M. le primat de Nancy C'était pour le curé et pour les paroissiens une donation de Bertrade dame et com- une très-grande incommodité, surtout tesse d'Amance, par laquelle elle donne à pendant les mauvais temps, d'être obligés l'abbaye de Clairlieu la seigneurie de Deux-de sortir du lieu pour le service divin. La ville, allodium suum de Deuvilla. Elle translation ne fut faite qu'en 1713, le 13 donne en même temps l'église et la moitié juin, le tout du consentement des patrons des dimes, ne se réservant que les hom- et des décimateurs.

mes, c'est-à-dire, la juridiction. Cette On voit par une bulle du pape Caliste donation n'a eu d'effet que pour un ga-II, donnée en 1123 a Antoine abbé de gnage, actuellement possédé dans le lieu Senones, par laquelle ce pontife confirme par M. le primat, et pour partie des dimes, avec le patronage de l'église que l'on appelle Notre-Dame de Laoustre. Cette donation est du commencement de la fondation de Clairlieu, qui est de 1149, et avant que nos ducs fussent propriétaires d'Amance.

L'église de Notre-Dame de Laoustre existe encore en masure, avec sept ou huit maisons de l'autre côté d'un ruisseau qui passe à Deuxville. L'église de saint-Evre était sur l'éminence d'une colline, éloignée d'environ trois cents toises du village. L'abbé de Senones en était collateur. Cette

les biens de cette abbaye, que le village de S. Evre subsistait déjà avant le douzième siècle; entre autres biens de ce monastère, rapportés dans cette bulle, l'église de S. Evre y est expressément nommée.

En 1190 (1), Gerard abbé de Senones engagea aux chanoines réguliers de Luné ville la cure de S. Evre, pour assurance d'une somme de neuf livres, monnaie de Toul, que les chanoines de Lunéville avaient prêtée à cet abbé, à faculté de rachat. Le traité portait ces conditions: que le

(1) Archives de Senones.

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