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gne de Framont; d'où il conclut que cette tradition n'était pas nouvelle.

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ramond roi des Français, avait été enterré autrefois un temple carré oblong, long de à Framont, ou sur le Dounon; et le R. quarante pieds sur trente-un de large P. Mabillon (1) dans sa dissertation sur ayant deux portes, l'une à l'orient et l'aules sépultures des anciens rois de France, tre à l'occident, placées, non au milieu a avancé que dans une charte de l'abbaye de la largeur, mais plus près de l'angle de Senones de l'an 1261, il était dit que septentrional. L'épaisseur des murs au sorPharamond avait été enterré sur la monta- tir de terre, était de trois pieds de roi ; les murs étaient bâtis de grandes pierres de quatre ou cinq pieds, bien taillées de tous côtés, ayant une ou deux entailles assez profondes, à la face qui ne devait pas paraitre, pour aider à les remuer parle moyen d'un levier. Nous en avons vu les murailles, qui étaient encore il y a 40 à quarante cinq ans, à la hauteur de 4 ou 5 pieds: mais depuis ce temps on a démoli cet édifice, et on a transporté la plupart des pierres à Framont, pour former les murs de l'étang ou retenue d'eaux, qui sert aux manufactures et usines pour battre

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Mais il avait été mal informé; nous avons en main la pièce dont il parle; elle fait à la vérité mention de Framont ou Ferramont: mais elle ne dit pas un mot ni de Pharamond ni de sa prétendue sépulture en cet endroit. Vers l'an 1259, on découvrit à quelque distance du Dounon au lieu nommé aujourd'hui Framont, des mines de fer, sur un fond appartenant à l'abbaye de Senones; Henri comte de Salm, avoué de cette abbaye, s'empara de ces mines, et y fit construire des forges; l'ab-le fer des forges. bé de Senones s'y opposa, et employa l'autorité de Jacques de Lorraine, évêque de Metz, protecteur de l'abbaye, qui fit renverser ces forges. On les a rétablies depuis, et elles subsistent encore aujour d'hui: leur nom de Framont ne vient nullement de Pharamond, mais de Ferratus-rée oblongue, par ses dimensions, par les Mons, Ferramont, montagne aux mines inscriptions qu'on croit très probablement de fer, et elles sont dénommées Ferratus-avoir été mises sur les portes et qui sont en Mons, dans un titre latin de l'église de St. langue et caractères latins.

Diey de l'an 1272.

Les portes de ce temple avaient deux pieds de large à l'entrée du dehors et deux pieds et demi à l'ouverture en dedans, et quatre pieds et sept pouces de haut; ce temple est manifestement l'ouvrage des romains, comme il paraît par la forme car

Les gaulois anciennement n'avaient

Il n'y a rien de particulier à Framont, point de temples ni de statues, comme sinon beaucoup de belles eaux, dont une nous le montrerons ci-après ; mais dans la partie sort du lieu nommé Grand-Fon-suite, après qu'ils eurent subi le joug de taine, et l'autre vient du pied du Dounon la domination des Romains, et qu'ils euet des montagnes voisines. On y voit aussi rent adopté leurs cérémonies et une partie de fort belles forges, des usines très-bien de leur religion, ils bâtirent aussi des entretenues, et des réservoirs d'eaux, aux- temples; mais on croit qu'ils les bâtirent quels on a employé plusieurs pierres tail- ordinairement en forme ronde ou octolées, qui ont autrefois servi à l'ancien tem-gone.

ple du Dounon, dont nous parlerons On en voit encore un bon nombre de bientôt on y remarque aussi quelques cette sorte dans les Gaules (1), par exembas-reliefs, et quelques inscriptions an-ple: un à Montmorillon en Poitou ; un à tique, qui y ont été transportés de Dou

non.

Sur le sommet da gros Dounon, était

(1) Mabillon, t. 2, oper. posth. p. 47.

Courseult près Dinan en Bretagne ; un à Erqui dans le diocèse de Brieux; un au faubourg d'Aigurande, ville de Berri ; un (1) Antiquité expliquée suppl. tome 2,

page 291.

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Le temple du Dounon était consacré à Mercure, comme on le voit par les deux pierres qui étaient au-desuss des deux portes, sur lesquelles on voit un cartouche fort bien fait, soutenu à côté par deux génies à demi corps, avec les inscriptions; à la première on ne peut lire que ces mots :

....MERCURIO.....LENI
Sur la seconde qui est plus entière, on lit:
MER....VO....S
....SECATÉ
LISS... MEPO.... CELLO

dans un faubourg de Limoges, joignant l'an 1153 et celle de Honcourt est encore les Pénitens noirs; au faubourg de Ver- plus nouvelle. tillac dans la Marche; un autre au faubourg de Felletin dans la même province; un à Dombes, (1) Celui que saint Grégoire de Naziance le père bâtit à Nazianze, était octogone, et avait des colonnes ou un pé ristyle au dehors; celui d'Othmarsheim près l'abbaye d'Othmarsheim en Alsace; un sur la montagne de Héraple près Forbach (2), dessiné en 1753, par M. Treyze curé de Saint-Avold, il est octogone, et a 18 pieds de roi dans œuvre; on peut joindre le temple de la Daurade à Toulouse, qui a dix angles. On en trouve d'autres qui ont plusieurs faces, mais dont les angles sont au-dessus et au-dessous de huit. Ce qui rend douteuse la réflexion de ceux qui croyent que les temples des Gaulois étaient communément octogones; c'est que ces peuples donnaient cette même forme à d'autres bâtimens qui n'étaient nullement destinés à servir de temples, comme au Phare de Boulogne, à la Tourmagne de Nimes, à la Tour de Matignon et à celle du cimetière des Innocents à Paris.

Le R. P. Mabillon (3), a cru qu'une église rotonde, qui était ci-devant dans l'abbaye de Senones, était l'ouvrage de saint Gondelberg archevêque de Sens, fondateur de cette abbaye, mort après l'an 662. On en voit encore aujourd'hui une pareille dans l'abbaye de Honcourt, à présent abandonnée, en Alsace au Val de Viller.

V......S............LM TRAIANO....DACICO. Aux environs du temple on trouve des fragmens de tuiles antiques comme les faisaient les Romains, plates, longues et larges, avec un rebord; elles ont un pouce d'épaisseur qui règne sur toute la largeur de la tuile; ce qui prouve que le temple a été couvert et achevé dans sa structure.

On voit encore à 25 pieds de ce temple vers l'ouest, les ruines et les vestiges d'un autre bâtiment carré oblong, à peu près de la même forme que celui dont nous venons de donner la description; et un peu plus loin les restes d'un troisième édifice qui pouvait servir à la demeure des Druides ou des prêtres, ou même des officiers romains, si cet endroit a été un camp des troupes romaines qui gardaient l'entrée de l'Alsace de ce côté-là.

L'on voit aussi, du moins on y voyait il y a quarante ou quarante-cinq ans, Le P. Laguille dans son histoire d'Alsa-pierres carrées, plus hautes que larges, ce. (4), a conjecturé que c'était ancienne- que je crois avoir été des autels votifs, ment l'usage de bâtir ainsi les églises des chargés d'inscriptions latines. Ces autels monastères en rotonde, mais il est certain avaient environ quatre à cinq pieds de que ces deux églises rotondes sont moder-haut. nes; celle de Senones n'a été dédiée qu'en

(4) Religion des Gaulois, t. 1, c. 16. (2) Autrement Hieraple ou Jeraple. (3) Mabill. annales Bened., tome 1, liv. 15. P. 462.

(4) Laguille, histoire d'Alsace, livre 14, page 157.

Voici la plus entière et la mieux conservée de ces inscriptions :

I. O. M.

C. LVCVLLVS.

LEPIDINVS.

V. S. L. M.

Au faîte de cette montagne, il y a un

terre-plain d'environ cent-soixante pieds | Vaudémont en Lorraine lui était particu→ de large, qui s'étend en longueur vers l'o-lièrement consacrée, comme son nom le rient, dans l'espace de 400 pas, ou envi- marque ; et l'on trouve encore aujourd'hui ron 1250 pieds, et se termine par un gros sur cette montagne et aux environs quanrocher, au pied duquel on voit plusieurs tité de pièces et de monumens antiques. figures en bas reliefs renversées et mu-Vodan, sane, dit Paul, diacre (1), quem tilées. additá litterá quidam Gevodam dicunt, ipse est qui apud Romanos Mercurius dicitur, et ab universis Germaniæ gentibus ut deus adoratur.

J'y remarque des figures de plusieurs sortes: 1° Il y a un Mercure, qui en a toute les marques et les attributs ; le caducée, le petasus, le coq, la bourse.

2o J'y reconnais une Diane bien marquée, ayant la main droite appuyée sur le bois d'un cerf et portant derrière l'épaule gauche comme le bout d'un dard ou de quelques autres armes, ou même d'un carquois ou d'une flèche. On peut voir ces figures dessinées et gravées à la fin de la Notice de Lorraine.

3o Deux guerriers avec des espèces de masses ou massues, ou javelots, attachés à une courroie, qu'ils pouvaient lancer, et avec quoi ils pouvaient frapper d'assez loin' l'ennemi, sans abandonner ni la courroie, ni cette sorte d'arme.

La plupart de ces figures, tant les divinités que les autres, sont absolument nues' et sans aucune marque de sexe.

A la première découverte qu'on en fit, on s'imagina que c'était toutes des divinités payennes, surtout des Mercures, dont on savait que les Gaulois et les Germains faisaient leur dieu favori et presque unique. Cependant en examinant la chose de plus près, il nous a paru que plusieurs de ces figures étaient des Gaulois, des Romains, des guerriers, et que les autres étaient des divinités romaines; qu'une grande partie étaient des tombes sur lesquels on avait représenté en relief les personnes qui reposaient sous ces tombes, ou peut-être des divinités auxquelles ces personnes avaient eu une dévotion particulière.

Les Gaulois et les Germains dépeignaient Mercure à peu près comme faisaient les Romains, surtout depuis qu'ils eurent adopté leur religion. Ce qui le distinguait était le caducée, ou båten ayant deux serpens entortillés et se regardant l'un l'autre ; c'était le symbole de la paix; la bourse marquait que Mercure était le dieu du commerce; les ailes aux pieds et à la tête exprimaient la vitesse de son vol, comme messager des dieux; un coq à ses pieds désignait sa vigilance. On négligeait quelquefois quelques-unes de ces marques distinctives de Mercure; mais rarement on le dépeignait sans le caducée.

Je remarque outre le caducée que Mercure tient de la main droite, qu'il a à la main gauche une verge ornée par la poi'gnée d'une espèce d'enveloppe ou de bourse ouverte par le bas. Les anciens poètes et les historiens donnaient à Mercure une verge d'or ornée de feuillages, qui était brûlante par le bout, dont il touchait les corps pour voir s'ils étaient réellement morts; cette verge avait une vertu merveilleuse; par son moyen Mercure évoquait les månes et conduisait les morts au lieu qui leur était destiné. Il l'employait aussi pour rendre la vie et la jeunesse à ceux qu'il tirait des enfers; enfin on dit que par la vertu de sa verge d'or il endormait ceux dont il touchait les yeux, ou les éveillait, selon que les circonstances le demandaient Tout le monde convient que Mercure et que les dieux l'ordonnaient. était la grande et principale divinité des Les anciens francs, quand en temps de Gaulois. Ils lui donnaient le nom de Wo-guerre ils envoyaient leurs ambassadeurs dans ou Voodos, et par abrégé Goth, qui vers leurs ennemis, leur donnaient certaines est encore aujourd'hui le nom commun de () Paul. diacon. Rer. Longobardor., lib. 1, Dieu parmi les Allemands. La montagne de chap. IX.

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baguettes sacrées, qui étaient des marques Metz, du temps de M. Meurisse, suffragant de leur commission et mettaient leurs per-de cet évêché, une druidesse nommée sonnes en sûreté contre toutes sortes d'in- Arété Ansistita, Arêté la prêtresse. sultes.

Le caducée est manifestement imité de la verge de Moïse, qui se changea en serpent devant Pharaon. Mercure porte la verge d'or comme ambassadeur et ministre des dieux et comme le patron des voyageurs, etc. Mais je ne vois pas à quoi pouvait servir ce linge ou cette bourse ouverte qu'il tient de la main gauche et d'où la verge semble sortir; peut-être n'y a-t-il point d'autre mystère dans ce linge que de servir d'enveloppe à la poignée ou à la boule de ce bâton, pour l'empoigner plus commodément et plus proprement; ou plutôt l'on aura voulu joindre ensemble deux attributs de Mercure, la bourse ouverte et le bâton ou la verge d'or; ou enfin cette bourse aura été brisée par des chrétiens zélés.

Homère, dans son poème en l'honneur de Mercure, dit qu'Apollon donna à ce dieu, en signe d'amitié, une verge d'or, avec trois rejetons ou trois branches, pour lui servir à exécuter les ordres des dieux. Ces trois branches sont remarquables; on a mis des serpens entortillés autour de la verge en leur place.

Les trois figures suivantes sont aussi apparemment des druidesses, car elles ont la figure de femmes toutes nues, avec des anneaux aux parties naturelles, et tiennent en leur main gauche, nou le caducée, mais des serpens entrelacés comme ceux du caducée; la druidesse tient un de ces serpens par la tête et paraît la lui vouloir écraser. Elles n'ont rien à la main droite. Nous en voyons de cette sorte jusqu'à trois, sans compter une quatrième qui n'est qu'un frag ment de plus grande. Si ces femmes étaient de simples fenimes Gauloises, elles ne paraîtraient pas entièrement nues sur leurs tombes. Celles qui se voyent sur les tombeaux antiques sont ordinairement vêtues de long, avec beaucoup de décence.

Si ces pierres sont des tombes de Druidesses, comme nous le supposons, la nudité de ces figures de femmes est la première chose qui se présente à expliquer (1); it est assez commun de voir des Grecs et des Gaulois représentés nus sur leurs tombeaux. Les peuples barbares se mettaient peu en peine de la sépulture. Plusieurs nations exposaient leurs morts nus à la camParmi ces figures, une des plus remar-pagne, pour servir de nourriture aux bêtes quables est une femme ou une druidesse de sauvages et aux oiseaux carnaciers. Dioconséquence, tenant le caducée de la main gène le cynique ordonna que le sien füt gauche, tout droit appuyé contre son épaule. ainsi exposé à la voirie, pour être dévoré Elle avait un grand collier qui lui descen- par les chiens. Les anciens Germains n'édait jusqu'au-dessus des mamelles et qui taient nullement somptueux dans leurs fupouvait être d'un métal précieux, puisqu'on nérailles. Funerum nulla ambitio, id sol'a arraché, mais l'entaille où il était est en- lum observatur, ut corpora clarorum core très-sensible. Elle avait quelque chose virorum certis lignis crementur, dit Tade semblable sur les reins, qui lui descen- cite (2). Après avoir brûlé les corps des dait sur les parties naturelles et les cou- hommes illustres avec certain bois, ils ravrait décemment ; elle tient de la droite une massent soigneusement leurs os et leurs espèce de bourse déchirée. M. Le Beuf cendres, et les enterrent sous le gazon. Separle de deux femmes Gauloises nues, ayant pulchrum cespes erigit. Monumentorum un collier et une ceinture à peu près comme arduum opus, et operosum honorem, celle-ci. gravem defunctis aspernantur, dit encore Tacite. Nos tombeaux du Dounon repré(1) V. Antiquité expliqnée, t. 5, p. 192, et Supplém. p. 30.

Nous croyons que c'était une druidesse prêtresse de Mercure, dont elle portait le caducée comme marque de sa dignité. Nous voyons dans les inscriptions trouvées à

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(2) Tacit. de morib. German.

ut

sentent les morts nus, pour mieux faire sentir le mépris qu'ils faisaient des orne mens superflus et de la somptuosité des funérailles. Il y a quelqu'apparence qu'ils jettaient ainsi leurs morts tous nus dans le tombeau.

de l'entreprise des Gaulois, qui avaient autrefois pris et saccagé Rome, affectaient de prendre des hommes de cette nation, pour les faire Galles, ou eunuques, consacrés à l'honneur de Cybele, ou de la déesse Syrienne. Mais ce sentiment de saint Jérôme ne paraît pas fondé dans l'antiquité. Les galles d'ordinaire étaient des étrangers; on n'a jamais accusé les druides de se mutiler, ni de mutiler les autres. Si dans nos bas-reliefs de Framont ils paraissent mutilés, c'est par honnêteté et par esprit de pudeur, ou pour imiter leurs dieux

Ces figures ont deux ou trois anneaux passés l'un dans l'autre, qui couvrent leurs parties naturelles. Dans la croyance que ces figures représentent des druidesses, nous supposons qu'on leur a mis ces anneaux, pour montrer sans doute qu'elles gardaient une exacte continence; les anciens Romains nommaient ces anneaux dans lesquels ils n'admettaient point de boucles, fibula. On les mettait aux musiciens, afin que gardant la continence, ils conservassent mieux leur voix, et aux enfans, ne pubescens ætas, in virilitatem precipitaretur. Voyez Plin, LXXXII, t. 12 et Celsus de medicina, l. 7, c. 125. Martial, Il pouvait y en avoir parmi eux, qui af1. 7, epig. 81. Encore aujourd'hui quel-fectant une plus haute perfection, se conques derviches turcs, portent au même sacraient de même, à une continence enendroit de ces boucles ou anneaux. tière. Quant à la figure de Mercure, où on les voit aussi, c'est qu'il n'a jamais été marié.

Ces anneaux ne sont peut-être que des marques symboliques de la continence dont elles faisaient profession. Je remarque aussi un ou deux anneaux, à des figures qui paraissent des hommes, et on ne lit pas que communément les druides fissent profession de continence. Les druidesses de l'île de Saïn, gardaient une continence parfaite; d'autres, quoique mariées, étaient obligées aux lois de la continence, et à rester toujours dans le temple qu'elles desservaient, sinon une seule fois l'année, qu'elles allaient voir leurs maris, pour avoir des enfans. Mais la plupart étaient mariées, et vaquaient comme les autres femmes, à l'éducation de leurs enfans, et au gouvernement de leurs familles. Il y avait eutr'elles des druidesses de différens rangs. Il y avait des Prétresses supérieures, et d'autres inférieures.

Pour les hommes druides, on ne lit pas qu'ils se fissent eunuques, ni qu'ils s'engageassent à garder la continence. St. Jérôme (1) dit que les romains pour se venger

(4) Hier. in cap. IV, Oséc.

différence de sexe. Il était de l'exacte bien-
séance en représentant les druides et drui-
desses tous nus et toutes nues,
d'y sup-
primer tout ce qui pouvait blesser la
pudeur.

Ces femmes tiennent de la main gauche, deux serpens par la tête, ces serpens sont entortillés comme ceux du Caducée de Mercure, mais il n'y a point de verge au milieu d'eux qui les sépare.

Tout cela sans doute, est symbolique, car on ne voit point de serpens au haut du Dounon, l'air et le froid, pendant l'hiver les y feraient périr. Ce n'est pas ici non plus le pays où l'on enchante les serpens, et où on les manie impunément et sans danger. Ces serpens peuvent signifier que les druidesses avaient le talent de prédire l'avenir, et de tirer des augures, des serpens ou d'autre chose. Et quelques anciens (1) donnent aux druidesses le nom de magiciennes, à cause de leur art, magique ou naturel, de tirer des présages de ce qui paraissait autour d'elles. Cicéron parlant du gaulois Divitiacus l'Eduen (2), qui était de sa con

(1) Plin., I. 3.

Cicéron l. 1, de divinat.

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