Images de page
PDF
ePub

Les rois de France y eurent un palais royal, et le roi Théodoric III y a donné une charte en favenr de l'abbaye de Mor

Gondrecourt est chef-lieu de l'office et de la prévôté de même nom; il est de la recette de Bourmont, du bailliage de la Marche, du présidial de Châlons-sur-bach en Alsace en 737. Il est fait plusieurs Marne, et du parlement de Paris, le roi en est seul seigneur.

Hors la ville de Gondrecourt est une chapelle ou léproserie sous l'invocation de la sainte Vierge.

Sous le duc Léopold en 1707 le comte des Sales avait obtenu de construire sur le ban de Gondrecourt, à titre de fief, une forge et un fourueau; cette forge a été transférée sur le ban d'Abainville, trois ou quatre cents pas plus bas. Il n'en reste sur le ban de Gondrecourt, que le corps de logis, les écuries et partie de la halle; on a fait un moulin du fourneau. Il y a à Gondrecourt prévôté et hôtel de ville, dont le prévôt est le chef. Avant l'édit de 1747 il y avait aussi une gruerie qui est à présent du ressort de la maitrise de Bourmont.

GONDRECOURT-EN-VOIVRE.

fois mention de ce palais sous la race des Mérovingiens. Louis-le-Débonaire y demeura quelque temps, et ordonna à Frotaire évêque de Toul, d'y faire une galerie, qui communiquât du palais à l'église de Gondreville.

Les seigneurs et les évêques du royaume de Charles-le-Chauve, s'assemblèrent à Gondreville le 9 de septembre 873 et y firent serment de fidélité à ce prince en présence de la reine Ingelberge et des légats du saint siége (1).

et

Au mois de juin de l'année 880 les rois de France Louis et Carloman, Charles-le- Gros roi d'Allemagne et de Lombardie, se rendirent à Gondreville (2). Louis roi de Germanie devait aussi s'y trouver; mais étant tombé malade, il fut obligé d'y envoyer des députés. Dans cette assemblée on confirma à Louis roi Gondrecourt-en-Voivre, village aux sour- de Germanie, la jouissance du royaume ces de l'Ottain, à deux lieues et demie entier de Lorraine. On renonça en faveur de Briey, diocèse de Verdun, office et de Charles-le-Gros aux prétentions que recette de Briey, juridiction des juges- les autres princes de la maison royale, gardes des seigneurs ; la paroisse a pour pouvaient avoir aux états d'Italie, et on patron saint Sébastien, bailliage d'Etain, convint que ces princes se donneraient cour souveraine de Nancy. M. Charpen-mutuellement secours contre les ennemis tier de Neuvron, président au parlement communs de la monarchie; ces ennemis de Metz, en est seul seigneur, haut, moyen et bas justicier.

Il est fait mention de Gontrecuria dans un titre de saint Maur de Verdun vers l'an 1046 (1).

GONDREVILLE. Gondreville est un bourg situé sur la Moselle à une lieue de la ville de Toul vers l'orient septentrional, et à trois lieues de Nancy au couchant. Son nom latin est Gondulphivilla: M. de Vallois dans sa notice des Gaules, dérive le nom de Gondreville, de Gondulphe, qui fut maire du palais du jeune Théodebert roi d'Austrasie, et qui fut dit-on préposé à l'éducation de saint Arnou.

(1) Hist. de Lorr., p. 421.

étaient d'une part les Normands et de l'au tre l'abbé Hugues, qui en voulait à la Lorraine et le duc Boson usurpateur de la Provence.

Le duc Mathieu Ier båtit ou rétablit le château de Gondreville vers l'an 1154 (3). Henri évêque de Toul son oncle, le trouva fort mauvais, et excommunia son neveu. Ce prince irrité fit le dégat sur les terres de l'église de Toul; mais le pape ayant ordonné aux évêques de la province, de mettre les états de Lorraine en interdit, Mathieu se rendit et répara le tort qu'il avait fait à l'église de Toul.

(1) Hist. de Lorr., t. 1, p. 751, nouv. édit, (2) Ibidem, p. 787.

(3) Ibid., t. 2, p. 13.

Gondreville était donc dès auparavant Le bâtard de Vaudémont fut fait comau duc de Lorraine, puisque le duc mandant de Gondreville, après que le Thierri y batit un chateau; l'évêque de duc René I eut repris Nancy sur le duc Toul et son chapitre ne se plaignirent de de Bourgogne. Un jour veille de la Touscette entreprise du château, que parce saint, à six heures du soir, le bâtard sort qu'il était trop voisin de la ville épiscopale de ce lieu avec ses gens, à qui il fait prenet qu'il pourrait leur causer du dommage; dre une écharpe blanche, afin qu'ils se ou plutot parce que les anciens rois de France pussent, mieux reconnaître. Ils tombèrent avaient défendu qu'on ne bâtit aucune sur les Bourguignons qui étaient au village forteresse dans la banlieue de Toul, en de Laxou près Nancy, jetèrent l'alarme deça de la forteresse de Liverdun, qui de- jusque dans le camp du duc Charles, qui puis très-long-temps était comme le boule- était revenu devant Nancy : et après avoir vard de la ville et de l'évêché de Toul, pris et tué bon nombre de Bourgaide ce côté là. Voyez ci-après l'art. de gnons, ils s'en retournèrent à Gondreville Liverdun. avec plus de trente chevaux et beaucoup de butin.

Le premier octobre 1520 (1), le duc Antoine abandonna à Rénée de Bourbon son épouse, Gondreville et ses revenus, par ce que cette princesse s'y plaisait et voulait

Quelques années après, le duc Thiébaut 1er étant décédé sans enfans en 1220, sa veuve Gertrude de Dasbourg épousa le comte de Champagne (1). Le duc Mathieu II, frère de Thiébaut et son successeur dans le duché, fut obligé de faire valoir y faire séjour. à Gertrude, Nancy et Gondreville, qui lui avaient été donnés pour douaire; mais comme on avait assigné Nancy pour douaire à la duchesse Agnès mère de Mathieu, il fallut user de violence pour l'obliger de rendre cette ville à Gertrude.

En 1252 (2), il y avait un pont à Gondreville sur la Moselle ; le duc Mathieu II ayant été obligé de lever le siége du château de Foug, se jeta dans Gondreville après en avoir rompu le pont.

En 1295, Thiébaut prince de la maison de Lorraine, donne en fief à Ferri duc de Lorraine son père, la terre de Gondreville, et ordonne à tous ses vassaux de lui rendre hommage.

Durant la guerre du duc Charles de Bourgogne contre la Lorraine, ce prince s'empara de Gondreville et y mit garnison; mais les troupes de Lorraine qui tenaient Fontenoy qui n'en est pas loin, les harcelèrent et les fatiguèrent de telle sorte qu'ils furent obligés d'abandonner ce poste (5).

(1) Hist. de Lorr. p. 222.

(2) Hist de Lorr., t. 2, p. 231.

(3) Histoire de Lorraine, tome 3, page lxxvi. Preuves.

Dans la vie de St. Bernard (2), on lit que ce saint guérit à Gondreville, une femme aveugle, en présence d'une infinité de personnes qui y étaient accourues de tout le voisinage.

Gondreville est chef d'une prévôté dépendante du bailliage de Nancy; cette prévôté comprend environ trente-cinq villages ; autrefois Gondreville était compris dans le comté de Toul.

L'église paroissiale est dédiée à l'Assomption de la Vierge.

Il y avait autrefois, un hôpital de petit revenu, qui ne subsiste plus; mais M. le prince d'Elbœuf y a fondé il y a environ trente ans un hôpital magnifique, dont il a donné la direction aux frères de la charité. Leur maison est très bien bâtie, et tout s'y ressent de la grandeur d'ame, et du bon goût du fondateur.

L'ancien palais ne subsiste plus; mais le même prince s'y est bâti une maison fort bien entendue. Elle est sur les ruines de l'ancien château. Pour le nouvel hôpital,

(1) Archives de Lorraine, Layette Gondreville.

(2) Vita sancti Bernardi, tome 2, édit. Mabil. p. 1152.

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

il est hors de Gondreville, à l'extrémité Gorze (1) était dans le Comté de Scardes jardins du prince, et près le passage pone; et les chroniques de Metz, portent que de la Moselle où se voit le bac aujour-St. Clément, premier apôtre des Médiod'hui assez peu fréquenté, depuis qu'on a matriciens, ayant été converti par saint fait près de-là, la grande route de Nancy à Toul, et qu'on a construit un pont sur la Moselle, près la ville de Toul.

La seigneurie de Gondreville relevait autrefois de l'évêque de Metz (1).

[ocr errors]

Il y a un autre village de Gondreville sur le chemin de Metz, à Viller-bretnach à une lieue et demie de cette abbaye, où l'on montre une espèce de circonvallation, où l'on dit qu'un empereur et un roi de France, ont eu une entrevue. C'est la tradition du pays.

GORCY. Gorcy, Gorcium, petit village du diocèse de Trèves; office de Villers-la-montagne, juridiction des juges des dames du lieu; recette et bailliage d'Etain; cour souveraine de Nancy. Mes dames de la fontaine et Martinières en sont dames, hautes, moyennes et basses justicières, et perçoivent toute la dime. Il y a onze ou douze habitans.

Pierrre fut envoyé par lui avec saint
Céleste prêtre, et saint Félix diacre, pour
y annoncer la foi de Jésus-Christ ; qu'ils ar-
rivèrent à Gorze,qui était alors un lieu sau-
vage, couvert de bois, rempli de belles
sources d'eau, destiné à la chasse par les
princes du et remarquable par l'a-
pays,
queduc que l'empereur Auguste (2) avait
fait bâtir à Joui-aux-arches, pour conduire
d'une montagne à l'autre, les eaux de Gorze
dans la ville de Metz.

[ocr errors]

C'est là que saint Clément et ses compagnons s'arrêtèrent et bâtirent un oratoire en l'honneur de saint Pierre apôtre, qui les avait envoyés. Il n'y avait pas long-temps qu'ils y étaient arrivés, lorsque le prince de la ville de Metz, avec ses chasseurs, vint dans la forêt de Gorze, et les chiens ayant poursuivi un grand cerf, cet animal vint se jetter aux pieds de St. Clément, comme pour lui demander sa proGORZE. - Gorze, est un gros bourg, tection. Le prince ayant demandé au saint ou une petite ville, située au couchant de qui il était, et ce qui l'amenait en ce pays, Metz, environ à trois bonnes lieues de cette Clément lui dit qu'il était venu de Rome, ville, sur un ruisseau nommé Gorze, qui envoyé par l'apôtre saint Pierre, pour lui se décharge dans la Moselle, au-dessus annoncer les vérités du salut. Le prince d'Arnaville, vis-à-vis Corny. Ce ruisseau traita d'abord ces discours de réveries, et de même que le lieu de Gorze, se nomme cependant leur dit qu'ils pouvaient venir quelquefois Gurgés, ou Gouffre, apparem- en la ville. ment à cause de l'abondance de la source d'eau, ou d'une espèce de gouffre ou de profondeur, qui se voit à Gorze. Ce nom ne se lit pas dans les anciens géographes, ni dans les itinéraires, ni dans les anciens historiens des Gaules, mais dans les auteurs et les titres du moyen-âge. Gorze et très célébre, principalement à cause de l'abbaye qui y fut fondée en 749, par Crodegang évêque de Metz, la quelle y a subsisté avec beaucoup de réputation et de splendeur, jusqu'à ce qu'elle fut entièrement ruinée et supprimée sur la fin du sei

zième siècle.

(1) Arrêt de réunion du 26 déc., p. 212.

Ils y vinrent, et y annoncèrent l'évangile. Ils promirent au peuple que s'il voulait croire en Jésus-Christ, ils le délivreraient de serpens qui infectaient l'air des environs, et faisaient mourir les hommes et les animaux. Plusieurs se convertirent, et saint Clément assisté de ses deux compagnons, Céleste et Félix, et suivi des nouveaux convertis, et des bourgeois de Metz, marcha en habits pontifi

(1) Hist. de Lorr., t. 1. p. 273. Preuves. t. 1. P. 275.

(2) C'est ce que porte le manuscrit de Gorze, imprimé, t. 1. pag. 275, Preuves de l'Histoire de Lorr.; mais cette tradition n'est rien moins que certaine.

caux, vers le lieu étaient ces serpens, qui beron I du nom, évêque de Metz, l'abbaye sortirent aussitôt de leurs repaires. St. Clé était comme abandonnée, t réduite à peu ment mit son étole au cou du plus grand de religieux, qui n'avaient que l'habit de et du plus dangereux de ces animaux, et le leur ordre. traîna dans la rivière deSeille, qui n'était pas loin de là, où il noya ce serpent et tous les autres qui l'avaient suivi. Ce miracle fit tant d'impression sur le peuple qui en avait été témoin, qu'il se convertit, et fut baptisé. C'est ce que racontent beaucoup plus au long les chroniques de Metz, qui voulant embellir la vie de saint Clément, premier apôtre du pays messin, l'ont entièrement défigurée et travestie en une espèce de roman spirituel.

Adalberon y introduisit Jean de Vandière, connu sous le nom du B. Jean de Gorze, qui avec six compagnons remplis du même zèle, y firent bientôt refleurir l'observance régulière. Ils choisirent pour leur abbé, le vénérable Einolde; et Jean de Vendière s'étant chargé du soin du temporel, et le comte Adalbert ayant rendu les biens qu'il détenait du monastère, l'abbaye changea de face; l'on y retablit les édifices ruinés ou négligés, et la régularité qu'on y observait, y attira bientôt plusieurs excellens sujets. L'on y envoyait des religieux des autres monastères pour y apprendre la pratique de la règle de saint Benoit, et on en vit sortir plusieurs religieux qui portèrent la réforme dans les abbayes d'où ils étaient venus.

Pour revenir à Gorze (1), on dit que l'église de ce monastère fut dédiée en 761, par le pape Jean, en présence du roi Pépin, de vingt-quatre évêques et de grand nombre de seigneurs, mais ce fait souffre quelque difficulté ; car Alcuin dit expressément que l'église de Gorze fut dédiée par Crodegang, évêque de Metz, le cinq des Ides de juillet. Depuis que l'abbaye de ce nom y eut été fondée vers le milieu du huitième siècle, par le même Crodegang, ce lieu devint fameux ; et il s'y forma auprès du monastère, un bourg considérable, dont on ne peut guères séparer l'histoire de celle de l'abbaye, qui en faisait le principal or-le, Varengéville et le lieu de saint Nicolas,

nement.

L'abbaye de Gorze avait de grandes dépendances, non seulement dans la Voivre et dans le Comté de Scarpone, mais encore dans l'Alsace et dans le pays de Vorms, où l'évêque Crodegang son fondateur lui avait donné des fonds considérables (1). Le roi Pepin lui céda Dombas

les prieurés d'Amance, d'Apremont, d'Amelle et quelques autres qui en dépendaient. Elle a eu dans les commencements des abbés d'un mérite extraordinaire; dans la suite elle en a eu de la première noblesse de Lorraine. L'hospitalité s'y exerçait avec grandeur, et l'office divin s'y célébrait avec beaucoup d'édification et de dignité.

Le monastère et le bourg allèrent en augmentant par les grands biens que les princes donnèrent aux religieux, et par le concours des étrangers qui venaient en ce lieu par principe de dévotion, ou par intérêt, et pour profiter du voisinage de cette nombreuse et puissante communauté. La vigueur de l'observance régulière s'y main- L'évêque Crodegang y fit venir de Rome tint assez long-temps; mais les malheurs le corps de saint Gorgon, qui en devint des guèrres et les irruptions des Hongrois, le principal patron, et qui lui donna son l'usurpation des biens temporels, par des nom. Les anciens abbés de Gorze jouissaient seigneurs séculiers, diminuant les revenus des droits régaliens, faisaient la guerre et du monastère, réduisirent les religieux à la paix en leur nom, ou se liguaient de leur un très petit nombre, et y introduisirent chef avec les autres seigneurs de Lorraine, par une suite nécessaire, le relâchement pour la faire à leurs ennemis. Ils frappaient et le désordre; de manière que sous Adal-monnaie à leur coin, et nous avons encore (1) Hist. de Lorr.. t. 1 › p. 511.

(2) V. Hist. de Lorr., t. 1.

p. 288 des preuves.

des monnaies d'argent des abbés de Gorze. aux environs de Metz au mois de mai 1542, Varri de Dommartin abbé de cette abbaye, avec ses troupes; il se logea d'abord à Anpuis évêque de Verdun, avait bâti sa mai-cy, puis à Gorze, où il arriva la veille de son abbatiale avec une somptuosité ex- Saint-Jean-Baptiste; il s'en rendit maître traordinaire; l'abbaye était devenue comme et y mit garnison. Le 9 de juillet suivant il une espèce de forteresse, et ce fut en partie entra dans Metz sans résistance, à la faveur ce qui fut cause de sa ruine et de sa perte. de Gaspard de Heu, maître échevin. QuelEn 1386 (1), le comte de Saint-Pol, que temps après il fit venir à Gorze, dont frère du B. Pierre de Luxembourg, évêque le roi lui avait fait présent, Guillaume Fade Metz, voulant punir les Messins qui rel, zèlé calviniste, qui n'était ni prêtre, avaient fait quelqu'entreprise contre les ni religieux, ni docteur, ni savant, mais droits de l'évêché de Metz, entra en armes grand déclamateur, et dont le principal sur leurs terres et prit la ville de Gorze, talent était de traduire en bouffonneries les puis marcha contre Moyenvic et Marsal. cérémonies les plus sérieuses de la religion. Le 21 mars 1387, le même comte vint de Il prêcha à Metz, dans le cimetière des janouveau sur les terres de Metz, attaqua les cobins, qui est aujourd'hui à l'abbaye de châteaux de Louvigny, qui étaient défendus Saint-Arnoù. par des troupes de Metz; il prit ces trois châteaux ou maisons-fortes, puis attaqua la ville de Gorze, qu'il prit d'assaut le 26 mai; enfin il vint loger à Wapy, où il fit de grands ravages.

En 1441, une troupe d'aventuriers d'environ trois mille hommes, de l'armée du roi Charles VII, qui étaient venus cette année dans la Champagne et dans le Barrois, se jetèrent dans le pays Messin et y séjournèrent environ trois semaines; ils prirent la ville de Gorze et y demeurèrent environ quinze jours. Ils avaient pour chef un capitaine nommé Montgomeri; lorsqu'ils en voulurent sortir ils y mirent le feu, et près de la moitié de la ville fut réduite en cendres. Ils disaient qu'ils n'en voulaient point à la ville de Metz, et le capitaine Montgomeri entra même dans la ville comme ami et y demeura quelque temps; mais quelques-uns du menu peuple de la ville étant sortis sur eux sans ordre, furent repoussés et fournirent prétexte à ces troupes de faire le dégât dans la campagne.

Les protestants d'Allemagne, sachant de quelle importance pourrait être la ville de Metz pour répandre leurs erreurs dans la Lorraine, le Barrois et le Luxembourg, firent tous leurs efforts pour s'y introduire. Guillaume de Furstemberg, un des plus zélés partisans du lutheranisme, se rendit (1) Histoire de Lorr., t. 2, p. 625.

Farel ne put demeurer long-temps à Metz; les catholiques l'obligèrent à se retirer à Montigni, village fort près de la ville; il en sortit encore quelque temps après, et se retira à Gorze, où il demeura avec ses adhérens, sous la protection de Guillaume de Furstemberg, jusqu'à Pâques de l'an 1543.

Le jour de Noël, un cordelier prêchant dans cette ville avança, suivant la créance de l'Eglise, que la Sainte Vierge était demeurée vierge, après comme avant son enfantement; Farel qui était au sermon se leva brusquement, interrompit le prédicateur et nia ce qu'il venait de dire : les femmes du lieu l'ayant entendu, se jetèrent sur lui, lui arrachèrent la barbe et les cheveux, et auraient fait de même des yeux sans le capitaine qui commandait dans le fort, qui y accourut et le tira de leurs mains; il garda la chambre, se fit traiter jusqu'au jour des rois, qu'il monta en chaire, et continua de prêcher jusqu'à Pâques, tantôt dans les paroisses, tantôt dans la chapelle des Apôtres qui était dans l'abbaye.

Depuis ce temps, Gorze devint comme la forteresse des luthériens. Le duc Claude de Guise fut prié par le cardinal Charles de Lorraine, son frère, de les en chasser; il marcha contre ce bourg, l'attaqua le jour même de Pâques, 25 mars 1545, et s'en

« PrécédentContinuer »