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rendit maître sans beaucoup de résistance.
Farel trouva le moyen de se sauver avec
une charette de lépreux, dont il avait pris
l'habit et les marques, s'étant enfariné le
visage et portant des cliquettes en mains.
Peu de temps après, la garnison de
Thionville, irritée de ce que les Français
qui étaient en garnison à Gorze faisaient
des courses sur les terres d'Espagne, jus-
qu'en Bourgogne, vinrent le 27 avril 1543,
avec du canon et des bonnes troupes, at-l'endroit où elle était.
taquèrent le château et l'abbaye de Gorze.
La garnison française y fit une vigoureuse
résistance; elle fut toutefois forcée de se
rendre; la plupart des soldats furent taillés
en pièces, les autres furent pendus aux
crénaux des murailles. La ville et l'abbaye
furent pillées, et après avoir laissé dans la
place du monde pour la garder et pour ré-
parer les brêches, ils se retirèrent.

qui le distingue. On voit encore au voisi-
nage les belles sources d'eau que les Ro-
mains avaient fait conduire à Metz, par le
moyen de l'aqueduc de Jouy-aux-Arches,
dont nous voyons encore les magnifiques
restes dans le peu d'arches qui en restent
sur pied. Pour l'abbaye qui a fait autre-
fois une si grande figure dans le pays et
qui passait pour souveraine, on n'en voit
pas même les ruines, et à peine connaît-on

L'église même et tous les lieux réguliers furent démolis en 1609, malgré la résistance et les oppositions de M. d'ArquienLagrange, qui était alors lieutenant pour le roi à Metz.

Les rois de France étaient protecteurs et non pas souverains à Gorze; de sorte que le roi Henri II, au traité de Cateau-Cambresis, et Henri IV, au traité de Vervins, Mais comme la nouvelle garnison laissée comprirent l'abbé de Gorze au nombre de à Gorze n'était pas nombreuse, les Fran- leurs alliés; mais les ducs de Lorraine, çais y revinrent bientôt. Le château fut dont les frères ou les fils s'étaient fait donaisément forcé et les soldats passés au fil ner cette abbaye, la ruinèrent absolument, de l'épée; l'église de l'abbaye fut de nou- en démembrèrent les grands biens et dissiveau pillée et profanée. A peine en étaient-pèrent les religieux qui y étaient en assez ils sortis que les Lorrains y entrèrent, et petit nombre.

n'ayant pas trouvé de quoi piller, its mi- En 1572, le cardinal Charles de Lorrent le feu à l'abbaye et à l'hôtel abbatial ; | raine, évêque de Metz, ayant formé le desde là le feu se communiqua au château et sein de fonder une université au Pont-à-, en consuma une grande partie. L'église Mousson, obtint du pape Grégoire XIII seule fut épargnée pour cette fois. la suppression du titre abbatial, dont ledit

En 1552, le connétable de Montmoren-cardinal était alors pourvu, pour en forcy, étant à Pont-à-Mousson, fut informé mer la mense d'un primat à Nancy; il obque le château de Gorze était une retraite tint aussi le démembrement des prieurés de brigands et de bandits, qui disaient re-d'Amelle et d'Apremont, dépendans de tenir cette place pour l'empereur. Il détacha la même abbaye, comme aussi des offices douze compagnies sous le commandement claustraux de Gorze, pour de leurs revedu duc d'Aumale, avec trois ou quatre nus former la mense des pères jésuites du pièces de canon, et les envoya pour ré-Pont-à-Mousson, auxquels il voulait donduire ce château, dont la garnison pouvait incommoder l'armée du roi dans sa marche. On tira soixante coups de canon contre les murailles, et la brêche étant faite, le duc d'Aumale entra dans la place, tailla en pièces ceux qui la défendaient, rasa le chàteau et le réduisit en tel état que depuis ce temps il n'a jamais pu se rétablir.

Aujourd'hui le bourg de Gorze n'a rien

ner la conduite de l'université qu'il avait projetée. On tira de plus des revenus de l'abbaye de Gorze de quoi entretenir douze chanoines, qui devaient faire le service dans l'église paroissiale de Gorze.

C'est de la ville de Gorze que l'on tirait les eaux qui étaient conduites à Metz, par l'aqueduc de Jouy-aux-Arches, comme on l'a dit.

une grosse tour carrée en pierres de taille, taillées d'une façon rustique, en pointe de diamans, comme j'en ai remarqué quelques autres ; par exemple à Brisac et à Saverne

En l'année 1751, M. de Creil, intendant de Metz a fait travailler au canal qui conduisait autrefois les eaux de la belle source qui se voit à Gorze, sur le fameux aqueduc dont une partie subsiste à Jouy-au palais de M. l'évêque de Strasbourg. aux-Arches; ces eaux avaient leur source Cette tour sert à présent de clocher à l'édans un vallon près de Gorze et le canal y glise paroissiale dédiée à sainte Libaire, qui subsiste encore dans son entier, il est d'une était de Gran même, et qui y fut martyribeauté parfaite. M. de Creil a fait suivre ce sée en 361, par les ordres de l'empereur canal, et a fait ôter les terres qui le cou-Julien l'Apostat. Saint Elophe ou Eliphe, vraient par-dessus (1). Ce canal se partage frère de sang, ou seulement frère en Jésusen cinq conduits, qui se réunissent en un Christ, de sainte Libaire, y souffrit dé à une certaine distance. même le martyre, dans le même temps. Tous GOUSSAINCOURT.-Goussaincourt, les monumens du pays en rendent témoivillage du diocèse de Toul, partie Cham-gnage, et on montre partout aux envipagne, partie Barrois mouvant, à gaucherons des vestiges de leur martyre et de leur de la Meuse, à deux lieues et demie de culte. Neufchâteau et de Vaucouleurs; bailliage La ville de Gran est située dans l'Ornois, de la Marche, présidial de Chaumont, qui tire son nom de la rivière d'Orne, ou parlement de Paris. Le roi est seul seigneur de la partie du Barrois. La paroisse, qui est commune aux deux parties, a pour patrons saint Gervais et saint Protais.

GRAFIGNI.-Grafigni, village situé entre la Meuse et le Mouzon, à une lieue de Bourmont, diocèse de Toul; bailliage de Bourmont, cour souveraine de Lorraine. L'église a pour patron saint Eliphe, ou Elophe, martyr.

Annexe Malaincourt, dont l'église est dédiée à sainte Marie-Magdeleine. Bailliage de Bourmont; cour souveraine de Lorraine.

La chapelle de Ste. Marie-Magdeleine. Chemin, autre annexe de Grafigni, ne faisant qu'une communauté avec Grafigni. Patron saint Nicolas, bailliage de Bourmont. C'est ce que dit le Pouillé de Toul. GRAN-EN-BASSIGNY. — La ville, ou plutôt le bourg de Gran ou de Grans en Bassigny, du bailliage et de la recette de Chaumont en Bassigny Français, avec prévôté royale. C'est un lieu fort ancien, et autrefois fort considérable, comme il paraît par les monumens qu'on y voit encore aujourd'hui. Nous y avons remarqué des vestiges très-sensibles d'un amphithéâtre; (2) Lettre de M. Lançon le fils, conseiller à Metz, du ro janvier 1752.

Ornay, Odorna. Ce canton d'Ornois, Odornensis pagus, est fort différend d'un autre Ornois, Odornensis situé dans la Voivre, entre la Meuse et la Moselle, sur l'Orne, Odorna ou Orna, petite rivière qui se jette dans la Moselle, entre Metz et Thionville. Dans le partage fait en 870, entre les rois Louis de Germanie et Charles roi de France, l'Ornois supérieur, dont Renaud était comte, échut à Louis roi de Germanie; c'est l'Ornois du côté de Metz; l'autre Ornois du côté du Barois et du Bassigny, échut à Charles il avait alors pour comte, Thetmarus.

:

Il est assez surprenant qu'on ne trouve pas le nom de Gran, dans les anciens géographes. Ammien Marcellin, qui a décrit dans un assez grand détail, la vie de l'empereur Julien, n'en fait aucune mention, non plus que l'itinéraire d'Antonin, ni les tables de Peutinger. On croit que sous Charles-le-Chauve, en l'an 886, la ville de Gran est marquée par ces mots : actum in Granis villa, in Dei nomine. Mais si l'on considère les ruines presque immenses de ce bourg, l'amphithéâtre dont nous avons parlé, des murs de trois et quatre pieds d'épaisseur, les médailles du haut empire qu'on y trouve fréquemment, les débris des colonnes et des chapiteaux, les

armes anciennes, les conduits souterrains, France. Il remarque que M. Baillet se les briques et les tuiles antiques, la tra- tompe; que Gran n'est point une ville, dition constante du lieu et des environs mais un bourg, et qu'il n'est point en Lor on ne pourra guères se refuser à croire,raine, mais en Champagne, et dans le que Gran n'ait été une ville de consé- Bassigny même, et à la source de la rivière quence. d'Ornez.

Quelques manuscrits du pays (1), por- Il dit après M. Baugier (1), que Gran tent que l'empereur Julien l'Apostat faisait est remarquable par le tombeau de saint sa demeure à Gran. François de Rosières Thibet, seigneur du lieu, qui est sous des avance même que cet empereur fit le siége arcades et des portiques fort anciens, sous de cette ville et l'emporta. La tradition lesquels on tient que l'empereur Julien lui constante de la Lorraine et du diocèse de fit trancher la tête. Ce tombeau est visité Toul, veut que cet empereur y fit souffrir par une infinité de personnes malades, qui le martyre à saint Elophe ou Eliphe, et espèrent y recevoir la guérison de leurs maà sainte Libaire (2). Cela prouve au moins ladies incurables. Ce bourg a été autrefois la persuasion où l'on est depuis très-long-possédé par des seigneurs de ce nom, qui temps, que la ville de Gran est très-an- étaient considérables; on y voit les vestiges cienne, et qu'autrefois elle était très-d'un ancien château qu'ils habitaient. C'est grande. ce que dit M. Baugier.

L'abbé Rupert (3), qui vivait au com- Mais il était mal informé ; il a mis saint mencement du douzième siècle, et qui a Thibet pour saint Eliphe, qu'il fait sciécrit la vie de saint Elphe, sur de plus gneur de Gran. Saint Thibet est inconnu anciens monumens, appelle Gran, Civi-dans l'église de Gran, on ne connait tas, nom qui ne se donne qu'aux villes point de seigneurs particuliers qui aient importantes: urbem tunc longitudine et possédé ce lieu, ni qui y aient eu leur latitudine maximam, et turribus et muris château. munitissimam nomine Grandem. Orthétius On sait seulement que depuis l'an 1220, cite la vie de saint Eliphe, composée par et peut-être encore auparavant, les ducs l'abbé Rupert, qui parle de la ville de de Lorraine reprenaient du comte de Gran, comme d'un lieu considérable du Champagne, Gran, ou du moins la moidiocèse de Toul, et peu éloignée de cette tié de cette ville, de même que Nancy, ville; mais elle en est environ à neuf lieues. Chatenoy, Montfort, Neuf - Château et M. Baillet dans sa topographie des saints, Frouart; et qu'ils ont continué à en faire en parle comme d'une petite ville de Lor-hommage à la France, depuis la réunion raine sur les limites du Bassigny ; il ajoute de la Champagne à la couronne, jusqu'on prétend sans beaucoup de fonde-qu'en 1463, que le roi Louis XI en remit ment, qu'elle a été autrefois épiscopale. l'hommage à Jean de Lorraine, duc de On croit poursuit-il, qu'elle est le lieu de la Calabre. naissance de St. Eliphe et de St. Eucaire, et de leurs trois sœurs, Libaire, Menne et

Susanne.

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Lorsqu'en 1323, le duc Ferri promit à Raoul duc de Lorraine, son fils, en faveur de son mariage avec Eléonore de Bar, fille d'Edouard comte de Bar, les terres de Neuf-Château, Chatenoy, Gran et Montfort, il fallut encore obtenir l'agrément du roi de France, dont ces lieux relevaient.

1312, on ne parle plus de Gran, dans le Je reconnais méanmoins que depuis l'an (1) Baugier, mém., hist. de Champag. t. 1,

p. 356.

1

dénombrement des lieux relevant de la Quelques années après, c'est-à-dire en France, et que dès auparavant quelque-1707, le même ouvrage reparut sans nom fois on omet le nom de cette ville dans d'auteur et sans préface, c'est-à-dire, qu'on ces dénombremens. Le bourg de Gran, y fit un nouveau frontispice, et qu'on en est aujourd'hui nuement à la France, supprima la préface, qui se trouve pourchef d'une prévôté, bailliage de Clermont. tant dans plusieurs exemplaires. J'ignore le temps et la manière dont ce Dans cet ouvrage, M. l'abbé de Riguet lieu est sorti des mains des ducs de Lor-montre que les catalogues des évêques de raine, qui en ont possédé moitié pendant Toul, publiés jusqu'alors, sont très-faulong-temps. tifs : comme ceux de Symphorien Cham→

été

Après la levée du siége de La Mothe, pier de l'an 1510, celui du rituel de en 1642 (1), le duc Charles IV qui s'é- Toul, imprimé en 1616, et même dé tait avancé pour la secourir jusqu'à Lifou-1638, publié à la fin du rituel imprimé en le-Grand, ayant appris que le maréchal 1652, au chap. 11; il s'efforce de mondu Hallier avec ses troupes, s'était logé à trer que saint Eucaire martyr, n'a pas Basoile, se mit incontinent en marche, évêque de Toul, mais de Gran. Il soupour l'y aller attaquer : du Hallier informé tient qu'il a eu le caractère épiscopal, et de sa marche, se retira à Gran. il le prouve par la vie de saint EliLe duc le poursuivit, mais du Hallier phe, qui en parlant de saint Eucaire, dit ne l'attendit pas, et Charles après avoir episcopali functus honore; or, il est cerbattu quelques détachemens français, qu'il tain qu'il n'a jamais été reconnu pour évêtrouva sur sa route, se rendit à Neuf-Cha-que de Toul. Mais les anciens míssels, bréteau, prit la ville, en tira quantité de blé, qu'il fit conduire à la Mothe, outre 6 mille resaux de froment, qu'on trouva dans les bois de Gran.

Gran est aujourd'hui du diocèse de Toul, et on croit qu'il a toujours été du pays des Leuquois, quoique fort voisin du diocèse de Langres. La grande route de Langres à Neuf-Château, et de NeufChâteau à Ligni et à Bar-le-Duc, passe assez près du bourg de Gran. La rivière d'Ornez, qui passe à Gondrecourt, à Ligni et à Bar, prend sa source au même lieu.

viaires et autres monumens de ce diocèse,
lui donnent le titre d'évêque de Gran
(1). Il est en particuler nommé ainsi,
dans un ancien breviaire de l'église de
Toul, et dans deux autres des années
1595 et 1628, où dans l'hymne des vêpres,
on lit:

Sanctum tamen Eucarium
Ac virtutum opificem
Urbs Grandis et confinium
Habuit in pontificem.

im

Dans le bréviaire de 1512 et 1513, primé par l'ordre de l'évêque Hugues des Hazards, la septième leçon commence ainsi: In ea siquidem urbe grandi nomine, præclarissimus vir Eucarius Deo dilectus, Dei disponente gratiá, fuerat episcopus ordinatus.

On imprima à Nancy, peu de temps après la mort de M. l'abbé de Riguet, en 1701, chez Paul Barbier, un petit ouvrage in-douze, sous le nom de M. l'abbé Riguet, grand aumônier de S. A. R. Dans le bréviaire de 1595 le répons grand-prévôt de Saint-Diey, etc., inti- de la troisième leçon, est conçu dans tulé: Système chronologique, historique, ces termes : Julianus dum gallias ingredes évéques de Toul, avec une assez lon-ditur, urbem Grandem introivit, chrisgue préface, que l'on croit être de M. ticolas insequitur; pluresque carceravit l'abbé Hugo, alors prieur de St. Joseph à Eucarium aggreditur et ipsum decollavit Nancy. Dans un missel à l'usage de Toul, de (1) Riguet, système, pages 23, 25, 27, : 28 et 29.

(1) Le P. Donat, histoire de Lorraine sous Charles IV.

l'an 1550 après l'épitre de la messe, qui la ville de Toul étant devenue plus conest propre pour saint Eucaire, le gra- sidérable, saint Mansuy a pu y comduel est conçu en ces termes : 0 pie mencer une nouvelle suite d'évêques; et pastor ovium, urbis grandis et finium, nostrum pasce collegium.... coronam gloriæ triumphator Eucari, dignè prome

ruisti.

quand on voudrait dire qu'il y avait un évêché à Toul avant le martyre de sainte Eacaire, on pourrait avancer qu'il y en avait encore un autre à Gran, lequel Et dans la prose qui suit: Hic urbi après la ruine de cette ville, aurait été Grandi præfuit, ibi vitá resplenduit. confondu avec celui de Toul, ainsi qu'il Dans le bréviaire de l'an 1513 il est dit est arrivé lorsqu'on a confondu deux évêque saiut Eucaire était né au village nommé chés en un. Il dit de plus, qu'on pourPoirier, ou Pyrus, d'une race illustre, rait dire que saint Eucaire aurait eu l'oret du sang royal; que son père se nom-dination épiscopale, et qu'il en aurait fait mait Baccius, et sa mère Lientrude, les fonctions dans la ville de Gran, de qu'il eut pour frère saint Eliphe, et pour même que dans Toul: qu'en Orient les sœur sainte Menne, dont le corps repose corévêques, et même en occident, les à Poussay, sainte Susanne qui est inhu-évêques régionaires ont fait les fonctions mée en Champagne, sainte Libaire, qui épiscopales dans différens endroits, où ils fut décolée pour la foi. n'ont pas eu des successeurs dans les fonc

On tient communément que saint Eu-tions de ce ministère. caire souffrit le martyre à la jonction de la L'auteur de la préface du système de Moselle et de la Meurthe, près de Frouart, M. de Riguet, que l'on dit être M. l'abbé où l'on voit un ermitage (1): aux deux Iugo, après avoir beaucoup loué M. de côtés de la porte de la chapelle, on Riguet, qui n'avance jamais, dit l'auteur, lit deux inscriptions, l'une latine et l'autre française; la latine dit que le père de saint Eucaire était Baccius, et sa mère Lientrude, tous deux de la race du roi

pour fait constant, que ce qui est appuyé sur des preuves démonstratives, et ne donne que pour conjectures, ce qui ne lui parait pas évident. Il réfute sans aigreur de Châlons. ce qui est apocryphe, et se défiant de ses Qu'ils eurent pour enfans saint Eu-lumières, il ne risque pas une décision caire, saint Eliphe, sainte Libaire, sainte sur des signes équivoques de certitude. Susanne, sainte Menne, sainte Ode et sainte Gertrude.

L'inscription française ne parle que de saint Eucaire, et dit qu'il fut mis à mort en cet endroit en l'an 562 avec deux mille deux cents autres martyrs, enterrés au même lieu.

Mais à Liverdun, où fut transféré le corps de saint Eucaire, une ancienne inscription porte que ce saint était évêque de Gran.

L'ami de Dieu, et vrai martyr Eucaire, Jadis de Gran, évéque débonnaire. Après cet étalage de citations M. de Riguet convient qu'après le martyre de saint Eucaire, et son épiscopat à Gran,

(1) Histoire de Lor.; t. 1, p. 201 202.

C'est ainsi qu'il propose l'établissement · du siége épiscopal de saint Eucaire à Gran, comme une probabilité, et quoique les documens de Toul et de Liverdun, qui sont les témoins irréprochables de la tradition locale, conspirent unanimement à prouver ce fait, néanmoins il n'ose établir une décision positive, abandonnant à son lecteur la résolution de ce probléme.

M. l'abbé Hugo s'étend après cela à montrer que du temps de saint Eucaire, la ville de Toul était très-bornée, et il s'étonne après cela que le R. P. Benoit Picart (1), cet auteur si judicieux et si sincère ait pu uous vanter la ville de Toul, comme la capitale des Leuquois, sous les empe

(1) Benoit critique de l'histoire de N.-D. de Sion, p. 91.

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