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On peut voir dans le second tome de l'histoire de Lorraine, ancienne édition, plusieurs particularités concernant, cette maison, leurs guerres, leurs alliances, leurs grands emplois, les terres qu'ils ont possédées.

La maison de Linange portait d'azur à trois aigles éployées d'argent, deux et un membrés et ébéqués d'or.

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la saline de Lindre, pour mille florins sur Guemunde.

En 1493, le 26 septembre, René II fait échange avec Simon Vecker, comte des Deux-Ponts, sieur de Bitche, par lequel René emporte pour lui et ses successeurs ducs, la moitié du puits salé et de la saline de Lindres ; et cette saline est très-différente des salines de Dieuze, dont il est parlé dans le même titre.

LINDRE, village et étang.- Lindre; il y a deux villages du nom de Lindre; En 1541, le duc Charles III avance que Lindre la haute, village à un quart de Guemunde a été autrefois le siége des ducs, lieue de l'Etang de Lindre, à une demi- et par conséquent qu'elle n'a jamais apparlieue de Dieuze; du diocèse de Metz, ré- tenu aux comtes des Deux-Ponts. Et dans pondant à Dieuze. Lindre la basse, village une consultation faite à Ingolstat, sur le à un quart de lieue de la haute Lindre, à sujet de Bitche, les docteurs décident que l'endroit où la rivière de Seille sort de l'é- Bitche est un fief lige (1), ne reconnaissant tang de Lindre. point d'autres souverains que le duc de LorCes deux villages n'ont rien qui les dis-raine. On appelle fief-lige: ut Vassalis tingue ; mais l'Etang de Lindre est célèbre juret fidelitatem domino, contra omnes dans la Lorraine, comme étant le plus beau nullius alterius fidelitate reservata, et il et le plus grand du pays. C'est une espèce de faut que dans l'investiture on déclare que lac, ayant la plus grande partie de ses sour- le fief est lige, et que le vassal soumet ses ces dans son propre fond, qui sont augmen- biens, même ceux qui ne sont pas fiefs à tées par quelques ruisseaux qui y viennent son seigneur. d'ailleurs.

Sa forme est fort irrégulière; il peut avoir deux lieues de Lorraine de longueur; on ne peut fixer son diamètre, ayant plusieurs sinuosités et étant beaucoup plus long que large. On assure qu'il faut six heures pour en faire le tour.

sons,

En 1641, les Français sous le com~ mandement du comte de Grancey, assiégeant Dieuze, le gouverneur de ladite ville envoya ordre au commandant de la tour de Lindre, de lâcher les écluses. Ces eaux se répandirent dans les fossés et la campagne de Dieuze, de telle On en fait la pèche tous les deux ou sorte, que les Français furent obligés trois ans, et on en tire de très-beaux pois-d'abandonner le siége. Et en 1663, le roi dont le produit monte aux environs Louis XIV ayant promis de faire évacuer de soixante ou quatre-vingt mille livres par la tour de Lindre, le duc Charles IV enpêche. voya à Paris, le six octobre de la même année, M. de Beauvillier, pour demander entr'autres choses, ladite évacuation; mais cela ne fut pas exécuté. Cette tour de Lindre est une tour carrée bien solide, qui se voit à l'endroit du déchargeoir de l'étang, qui a quatre portes, ou ouvertures pour donner cours à l'eau, lorsqu'on ouvre l'étang.

J'ai parlé de ce lac plus au long, sous l'article de Tarquinpole.

En 1311, Jean Comte de Salm, veut que le traité d'échange fait entre Ferri duc de Lorraine, et Evrard, seigneur des Deux-Ponts, au sujet de Guemunde, Lindres et Morsperg qui est changé contre Bitche, cédé audit Evrard, tiendra. L'échange ci-dessus fut fait en 1302. Et en 1448, Frideric comte des Deux-Ponts, fait ses reprises du duc de Lorraine, pour la moitié de Lembourg, pour la moitié de

Le nom de Lindre, vient apparem

(1) Bitche, fief-lige.
(1) Hist. de Lorr., t 2, p. 212.

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L'église du monastère de Lisle fut for o LISLE EN BARROIS. Lisle en dée et commencée en 1162, et dédiée à la Barrois, abbaye de citeaux, située près Vierge en 1202. Reinier d'Apremont et de Vaubécourt à une lieue de Rembécourt- Mathilde son épouse, en furent les prinaux-Pots, à trois lieues de Bar-le-Duc, cipaux bienfaiteurs. Le premier abbé qui vers le nord (1). Cette abbaye fut d'a-nous soit connu, est Jean, établi en bord commencée aux Anglecourt, et 1154. Le deuxième, Hugues, qui obensuite transférée à l'endroit, où on la tint la première confirmation des biens voit encore aujourd'hui. Elle est nom- de l'abbaye, du pape Alexandre III, en mée Lisle, non qu'elle soit située dans une 1168.

île; il n'y a ni rivière ni ile en cet endroit; En 1507, la veille de Noël, l'abbaye mais elle tire son nom d'un seigneur nom-de Lisle fut totalement brûlée et saccagée mé Ulric de Lisle, lequel avec son épouse par les Huguenots de France. Antoine de Mathilde, donna sa terre d'Anglecourt et Sève, fut le premier commendataire cent journaux de terre situés à Julvécourt, nommé par le roi Louis XIII, mort en au vénérable Eustache, abbé des chanoi-1645.

nes réguliers, qui étaient alors à Montier- En 1602 ou 1603 (1), le duc de Loren-Argonne, où Eustache commença à bâ-raine Charles III, ayant érigé à Nancy une tir un monastère et une église. église primatiale, y donna pour former la

En 1144, les mêmes Ulric et Mathil-mense du primat, la mense abbatiale de de, cédèrent encore à ce nouvel établisse- Gorze. Mais la France s'opposa à ment de Montier, toute la dime de ce lieu cette union, d'autant que Gorze étant de là; et Adalberon évêque de Verdun, vou-fondation royale, on ne pouvait disposer de lant les favoriser, donna à l'abbé Eustache la mense abbatiale de ce monastère, à son des lettres de recommandation pour le pape préjudice. Luce II, afin d'en obtenir la confirmation de cette donation.

Le duc Charles IV convint avec le roi Louis XIV, par le traité de Vincennes, du Mais les chanoines réguliers de Mon- dernier février 1661, que l'abbaye de Gortier, ayant été transférés ailleurs, on miten ze demeurerait à perpétuité à la disposition leur place, vers l'an 1150, des religieux du roi, et que la mense abbatiale de Lisle, de citeaux, à Montier et aux Anglecourt. serait à perpétuité affectée à la mense du Quelque temps après, Reinier d'Apre-primat de Nancy; en laissant néanmoins mont avec sa femme Helvide, et ses en-aux religieux de cette abbaye, un revenu fans, confirmèrent à Hugues, abbé de suffisant pour y entretenir douze ou treize l'ordre de citeaux, établis alors à Angle-religieux. Et tel est l'état actuel de l'abbaye court, la donation de ladite terre, faite de Lisle; ce qui fut confirmé par le pape auparavant par Ulric de Lisle, avec per-Clément XII, par sa bulle datée du 3 des mission d'y bâtir une grange, au cas que (1) Histoire de Lorraine, tome 3, page cccclxiii.

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Ides de janvier 1731. Par ce moyen M. le
(493)
primat de Nancy, comme abbé de Lisle,est
seigneur haut justicier, moyen et bas de
cette abbaye.

qui est comme le boulevard de la ville épis copale, et un lieu de franchise et de paix, où le martyr saint Eucaire est honoré, et L'église qui sert de paroisse à la basse qui l'avaient assiégé. Ut infra quatuor qui le garantit de la violence des Vandales, cour, et qu'on appelle la communauté de Leucas, ab urbe Tullensi nulla munitio Lisle, est composée de huit censes, dont castellaris ædificata maneut, exceptâ imtous les habitans font le nombre de 40 ou munitate Liberdunis, quod proprium luquarante-trois; cette église est sous l'in-lamen civitatis est, et locus pacis, in quo vocation de saint Christophe, et est desser- sanctus Eucarius Martyr veneratur, et vie par un religieux de l'abbaye. Il y a obsessus à vandalis remansit indestructus, une chapelle dans la ferme dite des Angle-etc (1). Ce passage est tiré d'un diplôme LISLE-EN-RIGAUT.-Lisle-en--Ri-gobert ne se trouve plus, mais il est rappelé du roi Arnoů, de l'an 894. Le titre de Dagaut, village sur la rivière de Saulx, dio-dans les anciens monumens de l'église de cèse de Toul, juridiction du juge-garde Toul. des dames et seigneur du lieu; office, recette et bailliage de Bar, présidial de ChâJons; parlement de Paris.

court.

été considéré comme une forteresse imporIl est certain que Liverdun a toujours La paroisse a pour patron saint Hilaire. et sur une espèce de rocher escarpé, situé tante, pər sa situation sur une éminence Il y a dans Lisle-en-Rigaut, environ sur la Moselle, et très-propre à arrêter trente-quatre ou trente-cinq habitans. Ma-les ennemis de ce côté-là. Le bourg est dame de Nonsart y a un château flanqué situé plus bas que le château qui est aude tours, entouré de fossés pleins d'eau, jourd'hui en ruine. Ce château fut brûlé et pont-levis. M. de Rogeville y a une fort et rasé durant la guerre que l'évêque de belle maison, un moulin, une papeterie- Toul (2), Antoine de Neuf-Châtel, fief, et un autre fief consistant en cinquante dans son diocèse, étant entré trop vivement journaux de terre. Neuf-Châtel, qui déclara la guerre à Jean dans la passion de son père Thiébaut de de Calabre, duc de Lorraine, à l'occasion de la ville d'Epinal, que le roi Louis XI, avait donnée au duc Jean, à l'exclusion de Thiébaut, à qui elle avait d'abord été pro

Il ya dans le château de madame de Nonsart, une chapelle sous l'invocation de S. Sébastien, et une autre chapelle à M. de Rogeville, appelée la chapelle du moulin, où les religieux de Jandeure venaient autrefois dire la messe, le jour de St. Sébas-mise. tien, et recevaient sept francs pour leurs peines.

L'évêque Antoine de Neuf-Châtel avait Voyez Viller-sur-Saulx. reçu garnison Bourguignonne à Liverdun, LIVERDUN.-Liverdun, est un bourg, lui appartenaient. Le duc de Lorraine, de même qu'à Brixei et à Maizière, qui chef-lieu d'une prévôté et châtellenie ap-Jean de Calabre, envoya le prince Nicolas partenant au temporel de l'évêque de son fils, pour s'opposer aux ravages que Toul. Il est situé sur la rive gauche de la les Bourguignons faisaient dans la LorraiMoselle, entre la ville de Toul et le Pont-ne. La garnison de Liverdun qui désolait à-Mousson. Son nom latin est Liberum tout le pays d'alentour, fut assiégée et oblidunum, ou Liberdunum. Ce lieu est très-gée de se rendre an seigneur de Fénétranancien on cite un titre du roi Dagobert, ge, maréchal de Lorraine, que le duc qui accorde à l'évêque de Toul, le privi-Jean de Calabre, avait envoyé contre elle, lége, que nul ne pourrait bâtir aucune forteresse à quatre lieues de distance de la Le château de Liverdun était bien forville de Toul, au préjudice de Liverdun,

1) Hist. de Lorr. t. 1. pag. 325. preuves, (2) Benoît hist. de Toul. pag. 961, 562.

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portions, l'une haute, aux environs du château, et l'autre basse, plus près de la Moselle.

Le bourg de Liverdun est divisé en deux troupes, qui y travaillèrent avec tant de diligence, qu'en six semaines la place se trouva en état de défense, et dès lors la garnison Barrisienne commença à faire des courses sur les terres de Lorraine.

Le château de Liverdun n'a point été rétabli depuis sa ruine au quinzième siècle, sous l'évêque Antoine de Neuf-chatel. Le roi Louis XIII, avait ordonné qu'on fortifiat ce lieu; mais on n'a ni achevé, ni entretenu ces fortifications.

Le duc Raoul devenu majeur, entra en guerre avec le même Henri comte de Bar. Il fit parler à l'évêque, le menaça, l'intimida, et l'obligea à renoncer au traité qu'il avait avec le comte, et à en passer un nouOn lit dans l'abrégé de la vie des évê veau avec lui. L'évêque fit sortir par straques de Toul, que l'évêque Henri de Vil- tagème les troupes Barrisiennes, qui étaient le-sur-Illon, qui fut évêque depuis 1409 dans Liverdun, et y fit entrer celles de jusqu'en 1436 (1), fit réparer les forteres- Raoul; elles n'y demeurèrent pas longses de Liverdun, de Brixei, de Blénod et temps. L'évêque traita de nouveau avec de Maizière, et les mit en tel état, qu'on Henri IV comte de Bar, et introduisit les les tenait pour imprenables. Louis d'Ha- Barrisiens dans Liverdun, après en avoir raucourt, évêque de la même église, de- tiré les troupes Lorraines par artifice. Ces puis 1437 jusqu'en 1456, répara aussi à variations du prélat déplúrent même au grands frais Liverdun et Brixei, et y ajou- comte Henri, qui s'accommoda avec le ta de nouveaux ouvrages. Guillaume Fil- duc de Lorraine, et demanda à l'évêque latre, qui fut évêque de Toul, depuis la restitution des frais de la guerre, qui 1456 jusqu'en 1461, bâtit à Liverdun un avait été suscitée à son occasion, entre le lieu propre pour garder les chartres de la duc et lui. L'évêque fut obligé de donner mense épiscopale, ce qui lui coûta cinq cents six mille livres au comte. florins.

Hector d'Ailli, qui gouverna l'église de Toul, depuis 1525 jusqu'en 1552, mit la forteresse de Liverdun entre les mains du duc Antoine, pendant les guerres de l'empereur Charles V, et du roi François Ier.

Le roi Louis XIII étant entré en Lorraine en 1652 vint d'abord à St.-Mihiel, puis au Pont-à-Mousson, où le duc Charles IV le vint trouver (1). Du Pont-àMousson le roi s'avança vers Liverdun, apparemment pour y passer la Moselle, car il n'y avoit alors point de pont à Frouart, pour de là venir investir Nancy. Dans cette extrémité, le duc Charles en

-Sous l'évêque Thomas de Bourlémont, qui siéga depuis l'an 1330 jusqu'en 1353 (1), Isabelle d'Autriche, régente de Lor-voya des députés pour faire ses soumisraine, sous la minorité du duc Raoul son fils, pour se venger des ravages que les troupes de l'évêque de Toul avaient faits dans la Lorraine, s'était emparée du château de Liverdun, et l'avait fait ruiner. L'évêque Thomas de Bourlémont, quelque temps après, fit un traité avec Henri IV comte de Bar, par lequel il lui cédait cette forteresse, à charge d'en réparer les fortifications. Le comte y fit aussitôt entrer se

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sions au roi. Les articles en furent arrêtés le 26 juin 1632. Il y fut dit que le duc remettrait au roi, Stenay, Jametz et Clermont-en-Argonne, et que dans un an, il ferait hommage au roi pour le Barrois mouvant, et qu'il observerait religieusement les cinq premiers articles du traité de Vic.

Ce fut aussi à Liverdun que les gentilshommes de l'ancienne chevalerie de Lordre entre eux les mesures qu'ils croiraient raine, s'assemblèrent en 1659 pour pren

(1) Hist. de Lorr., t. 3, pag. 221, première édition, P. D. Preuves.

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