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Je ne me suis pas engagé à parler de toutes les villes, bourgs et villages qui se trouvent dans la Lorraine, le Barrois, les trois évêchés, le Luxembourg et l'archevêché de Trèves. Une telle entreprises est au-dessus de mes forces. Je me suis contenté de traiter les villes, bourgs et bourgades qui fournissent plus de matière par rapport à l'histoire du pays. Mais j'ai donné une liste détaillée de tous les lieux de ces provinces, et marqué de quel Diocèse et de quel baillage ils sont.

J'ai beaucoup profité pour le détail des lieux de la Lorraine et du Barrois, du travail du R. P. Benoît Picard, capucin, dans son Histoire de Toul, et dans son Pouillé du même diocèse. Je me suis servi de son Pouillé écclésiastique et civil du diocèse de Toul, imprimé par ordre de M. de Camilly, évêque de Toul, à Toul, en 1711, in-8° en 2 vol. et j'ai souvent copié ce qu'il dit des paroisses du diocèse, des patrons des églises, de leurs collateurs, des revenus et charges desdites églises, du partage des dîmes, etc., sans prétendre m'en rendre garant, ni les autoriser, bien informé que ce Pouillé n'a été ni approuvé ni autorisé, ni admis par la cour souveraine de Lorraine. J'en rapporte historiquement ce que j'y ai trouvé, n'ayant pas été à portée de faire mieux, ni de m'informer en particulier dans chaque paroisse, de ce qui les regarde, bien persuadé que ce que les curés pourraient m'en dire, ne serait pas plus certain que ce qu'en dit le R. P. Picard. Je suis très-disposé d'ailleurs à profiter des lumières et des avis, que des personnes plus éclairées voudront bien me donner sur tout cela.

J'en dis de même à proportion des Mémoires Alphabétique pour servir à l'histoire, au Pouillé et à la description générale du Barrois, imprimés à Bar-le-Duc, in-12, en 1749, dont M. de Maillet, conseiller à Bar, passe pour auteur. Je n'ai pas prétendu donner à ces ouvrages une autorité nouvelle en les citant; mais n'ayant rien de mieux, je les ai suivis et cités en historien, qui ne prend point de parti.

J'ai fait copier le Pouillé de l'église de Metz, renouvelé en 1544, par Hugues Nicolas, Chanoine de Metz, et curé de Rosonville, Archiprêtre de Gorze : mais il ne m'apprend que le nom des Églises, des

monastères et des patrons ou collateurs en général, sans entrer dans aucun détail de ce qui pourrait contenter la curiosité des lecteurs. M. de Lançon, conseiller à Metz, m'a fait la grace de me communiquer un Pouillé qui est à son usage, et qui ne m'en apprend guère davantage.

L'auteur de la nouvelle édition de l'histoire de Verdun, imprimée à Paris, in-4°, en 1745, cite assez souvent le Pouillé de Louis Mâchon, archidiacre de Toul; mais il n'a pas été imprimé et je ne l'ai point vu.

Le même auteur de la nouvelle Histoire de Verdun, donne à la fin de son histoire page CXVIII et suivantes, une espèce de Pouillé du Diocèse de Verdun, où il fait un dénombrement assez détaillé des Paroisses de chaque doyenné du même Diocèse.

Enfin on m'a communiqué un petit Pouillé imprimé à Verdun, in-18, en 1758, intitulé Codex ecclesiarum dioecesis Virdunensis vulgo, le Pouillé du Diocèse de Verdun. Mais il est extrêment abrégé, et ne contient que le nom de la paroisse, son patron, le collateur, et les noms des curés qui les ont gouvernées depuis environ l'an 1500, chose assez peu intéressante pour l'histoire et pour le public.

J'ai le Pouillé manuscrit du diocèse de Toul, copié par Matthieu et N. Despreys, notaires Apostoliques, et transcrit de nouveau par Silvestre, docteur en droit et notaire apostolique en 1644.

Pour l'archevêché de Trèves, je n'ai pu avoir que ce que M. de Honthem suffrageant de cet archevêché électoral, en a dit dans le tome III de son histoire de Trèves, imprimée en trois vol. in-folio, à Ausbourg et à Virsbourg. Mais il se contente d'y donner les noms des paroisses qui se trouvent dans chaque archidiaconé, sans entrer dans aucun détail; encore déclare-t-il à la fin de cette liste, qu'il a tiré ce qu'il en dit des écrits tant publics que particuliers, dont il ne garantit pas la vérité et l'exactitude, et le tout étant dit sans préjudice des droits de l'église de Trèves.

Enfin, je me suis servi utilement des Mémoires sur la Lorraine et le Barrois, composés par M. Durival, aujourd'hui greffier en chef de la chancellerie de Lorraine, imprimés in-8° à Nancy au mois de

mars 1742, et d'un autre ouvrage du même auteur, imprimé aussi à Nancy, in-8°, en 1749, sous ce titre, Table alphabétique des villes, bourgs et villages de Lorraine et Barrois. En dernier lieu le mêine M. Durival a donné au public un volume in-4o imprimé en 1753 chez Henry Thomas, imprimeur à Nancy; c'est tout ce que nous avons de meilleur et de plus exact sur la Lorraine. Il y entre dans un très-grand détail des villes, bourgs et villages du pays, et de leur position et distance des principaux lieux, et des baillages du pays, et qui est d'une très-grande utilité pour tous ceux qui ont des affaires aux dits baillage et aux villes de la Lorraine.

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Feu M. Bugnon, géographe de S. A. R. Léopold Ier duc de Lorraine, avait dressé avec un travail infini et une exactitude admirable, la liste alphabétique des villes, bourgades, villages hameaux et censes de toute la Lorraine et du Barrois, marquant jusqu'aux moulins tuileries et hermitages, qui se trouvent dans chaque endroit. J'ai en main une copie exact de cet ouvrage. J'avais même marqué en marge en latin les lieux que j'avais rencontrés dans les titres originaux, et dans les anciens monumens du pays, dans le dessein de marquer les noms latins ancien de chaque lieu, avec le nom moderne qu'on lui donne aujourd'hui. Mais la différence de ces noms anciens comparés aux nouveaux, s'est trouvée si grande, que je n'ai pas réussi comme je l'espérais, à joindre toujours le nom ancien au nouveau, et à illustrer comme j'avais souhaité l'ancienne géographie. Il y a une infinité de noms anciens de Villages et de bourgades tellement défigurés, qu'ils ne sont plus reconnaissables aujourd'hui: et pour les lieux qui ont conservé leurs anciens noms, il est superflu de les remarquer.

II

Si l'on pouvait trouver un imprimeur qui voulut se charger de l'impression de la liste dressée par feu M. Bugnon, il rendrait certainement un grand service au public. M. Bugnon avait été sur les lieux, et avait tout examiné par lui-même. Mais il s'était borné à la Lorraine et au Barrois, et n'avait pas marqué ce qui était nuement à la France dans les trois évêchés, et beaucoup moins ce qui était du Luxembourg et de l'archevêché de Trèves, et il n'est pas aisé de suppléer à ce qui manque à son ouvrage; parce qu'on n'a aucun

catalogue bien exacte des lieux de ces pays-là, Les Pouillés des diocèses ne suffisant pas, parce qu'ils n'apprennent que les noms des lieux, le diocèse, et au plus le collateur de la cure, et même n'avons-nous pas proprement de Pouillés imprimés de Trèves, de Metz et de Verdun, et les manuscrits étant très-imparfaits et très-fautifs, ne nous apprennent que peu de choses.

La plupart de nos villes, hors les villes épiscopales, et celles qui ont été construites aux lieux où les romains ont campé, et quelques capitales des cantons du pays, sont assez modernes, et ne sont devenues grandes et considérables, que dans les derniers siècles.

Il y avait autrefois en Lorraine un très-grand nombre de châteaux et de forteresses, bâties anciennement par les Romains, pour arrêter les irruptions et les courses des peuples de-là le Rhin, et les insultes des peuples barbares, qui depuis la décadence de l'empire romain, innondèrent toutes les Gaules. Il y a aussi grand nombre de châteaux construits par les seigneurs particuliers pour se défendre contre leurs voisins, qui souvent leur faisaient la guerre de leur autorité privée; ou contre des troupes de voleurs, de bandits et de routiers, qui faisaient métier de ravager et de désoler les campagnes et les lieux incapables de faire résistance.

Les ducs de Loraine étaient presque toujours en guerre contre les évêques des trois villes épiscopales, contre les comtes de Bar et de Luxembourg, de Salm et de Blâmont, qui avaient chacun leurs forteresses. Ces châteaux ont été détruits pour la plupart, par les ordres du roi Louis XIII en 1636 et par ceux de Louis XIV en 1670.

Les montagnes de Vosges qui font aujourd'hui une portion considérable de la Lorraine, étaient autrefois un pays inculte et inhabité; les saints solitaires qui s'y sont établis et y ont fondé des monastères, ont défriché ces montagnes, et y ont attiré des habitans, les ont instruits, humanisés et appelés au christianisme.

Les anciens historiens et géographes n'ont pas été fort instruits de ce qui regarde les détails des villes, des bourgs et villages de Lorraine. Les anciennes routes romaines dont on voit encore les vestiges fort bien marqués en plusieurs endroits de la Lorraine, font

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