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Fr 2069.10.7

Ger 11237.5

Larvard Collega 11.

OCT 5 1011

Hohenzellern Colle 2

Cut of A. C. Coolid

(2 vol.)

AVERTISSEMENT

DU LIBRAIRE-ÉDITEUR,

SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.

Un ouvrage qui doit vivement nous intéresser, parce qu'il nous fait connaître les lois, les coutumes et les usages de nos ancêtres; nous découvre l'origine et la cause de la chûte des monumens dont nous foulons les ruines presqu'à chaque pas, et souvent sans nous en douter, c'est la Notice de la Lorraine. Pour rendre son travail digne des regards de la postérité, rien n'échappe aux investigations de Dom Calmet; point d'archives, ni de mémoires si ignorés qu'ils soient aujourd'hui, qui n'aient été fouillés et mis à contribution par le savant bénédictin. Aussi son ouvrage est-il le recueil le plus complet que nous possédions sur les localités de la Lorraine. Non sculement l'auteur passe en revue les villes, les bourgs, les castels et les plus humbles hameaux; mais il s'arrête encore à chaque instant pour nous dire: Ici le Romain a assis son camp, fort comme une ville de guerre; là il a jetté un pont dont la hardiesse effraye l'imagination: Plus loin ces débris de colonnes renversées, ces statues mutilées, sont les restes d'un temple fameux où les fausses divinités rendaient leurs oracles menteurs; puis pour vous attacher encore davantage à son récit, il vous fera assister aux innombrables combats que se livrèrent entre eux pendant dix siècles, une foule de petits souverains jaloux ou rivaux.

que

Or, le livre où sont consignés tant de détails si propres à piquer la curiosité des Lorrains, était devenu si rare qu'il ne se trouvait dans quelques bibliothèques privilégiées. C'est donc pour le répandre autant qu'il mérite de l'être, que nous avons cru devoir en publier une édition, qui, par la commodité du format et la modicité du prix, fut du goût de tous. Nous donnerons en trois volumes in-8°, tout ce que renferme les deux forts volumes in-folio de l'ancienne édition.

Notre première pensée était de retrancher tout ce qui semble n'offrir aujourd'hui que très-peu d'intérêt, pour y substituer quelques détails qui ont trait

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au temps actuel. Nos mesures à cet égard étaient prises, et déjà nous nous étions abouchés avec plusieurs notabilités littéraires de la Lorraine; lorsque de toute part on nous fit observer que le présent était assez connu par les statistiques départementales, et que ne pas donner Dom Calmet tout entier, ce serait dépouiller le récit du charme qui attache le savant.

Ces considérations nous ont déterminés à publier la Notice, telle qu'elle est sortie des mains de l'auteur, persuadés d'ailleurs que nous sommes, qu'après Dom Calmet, il n'est plus rien à dire sur notre ancienne patrie. Nous nous sommes donc fait scrupule de reproduire l'édition de 1756, mais pour le texte seulement: car chacun sait que l'auteur, jaloux de ne rien laisser ignorer à ses lecteurs, a ajouté dans la suite un supplément presqu'aussi étendu que le corps de l'ouvrage ; de sorte qu'on reste tout étonné, après avoir parcouru toute la nomenclature des lettres de l'alphabet, de les voir reparaître dans le même ordre. Pour éviter de recourir ainsi à chaque instant au supplément, nous avons reporté à la fin de chaque article les détails qui s'y rattachent. C'est d'ailleurs ce que Dom Calmet se proposait de faire lui-même dans une nouvelle édition.

SUR'

LA NOTICE DE LA LORRAINE

Le pays que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Lorraine, faisait autrefois partie de la Gaule-Belgique, et était compris dans la première Belgique, dont la capitale était la ville de Trèves, comme Rheims était capitale de la seconde Belgique. Sous le règne d'Auguste, la Belgique en général comprenait les peuples Tréviriens, les Médiomatriciens, ou ceux de Metz, les Leuques ou Toulois, les Verdunois, les Rémois, les peuples du Soissonnais, du Châlonnais, du Vermandois, d'Arras, de Cambray, de Tournay, de Senlis, de Beauvais, d'Amiens, les Morini, ou les peuples de Téroüane et de Boulogne, et des environs; Menapa, les peuples de Juliers, Gueldres et Clèves, et des environs; Sequani, les peuples des environs de Besançon : Edui, les peuples de l'Autunois, les Suisses en partie et les Rauraques, ou ceux des environs de Bâle en Suisse, et la Haute-Alsace.

Sous les rois de la première race, la Lorraine porta le nom d'Autrasie, ou France orientale, et forma un royaume considérable, dont la ville de Metz était la capitale. Ce royaume était beaucoup plus étendu qne ne l'est aujourd'hui la Lorraine, dont les limites n'ont presque jamais été bien fixées; parce que les rois d'Austrasie ont souvent ou augmenté leurs états par des conquêtes, ou en ont diminué l'étendue par des pertes ou des échanges, ou par d'autres comme il arrive dans tous les états.

causes,

Le roi Lothaire, vers l'an 858, donna son nom à la Lorraine, et la fit nommer Lotharingia. Ce prince a régné depuis l'an 855

jusqu'en 869. Il mourut en cette dernière année, sans laisser d'enfans.

9

Charles-le-Chauve et Louis de Germanie, oncles du roi Lothaire 9 se partagèrent la Lorraine en 870; Louis eut Cologne, Utrecht, Strasbourg, Bâle, Trèves, Metz, Aix-la-Chapelle, leur territoire et ce qui est entre la rivière d'Ourt et la Meuse : Charles-le-Chauve eut tout le reste du royaume de Lorraine. Après la mort de Charlesle-Chauve, arrivée en 877, la Lorraine fut de nouveau partagée : Louis-le-Bègue demeura maître de ce qui avait appartenu à Charlesle-Chauve son père, et Louis-de-Germanie eut tout le reste de la Lorraine.

Louis-le-Bègue étant mort en 879, Louis-de-Germanie réunit toute la Lorraine sous sa domination. Charles-le-Gros lui succéda en 881, et jouit de toute la Lorraine jusqu'en 887, qu'il fut détrôné, et Arnoù fut reconnu roi de Lorraine en sa place. Il céda ce royaume à Zuindebolde son fils, qui le tint jusqu'à l'an 900.

Louis son frère lui succéda dans tout ce royaume et le gouverna jusqu'en 912. Charles de France, frère cadet de Lothaire roi de France, fut fait roi ou duc de Lorraine, par l'empereur Othon III en 977. C'est sur cela qu'est fondé l'usage de le nommer Charles Ier duc de Lorraine. On doute s'il fut duc ou roi de tout ce pays, ou seulement de la Basse-Lorraine. On peut voir au tome I de l'Histoire de Lorraine, la succession des rois et ducs de Lorraine, jusqu'à Gérard d'Alsace, qui fut nommé premier duc héréditaire de ce pays en 1048 par l'empereur Henri III.

J'entreprends dans cet ouvrage de donner la Notice de la Lorraine, non du royaume d'Austrasie, ni du royaume de Lorraine dans l'étendue qu'ils avaient autrefois sous les rois d'Austrasie, et sous les rois de Lorraine qui ont succédé à Lothaire, qui lui donna son nom vers l'an 858; mais de la Lorraine Mosellane, telle qu'elle a été possédée par le duc Léopold I" jusqu'en 1729 et par le duc François son fils, jusqu'en 1737 et par le roi de Pologne Stanislas, qui la possède aujourd'hui. De plus, j'entreprends de donner la Notice des duchés de Lorraine et de Bar; de l'arche

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