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dant; sed Ecclesia Christi prodeat nativo decore conspicua, suis firmata regulis, antiquis illis suis castissimisque moribus exornata. Id verò vestrum est, Beatissime Pontifex, id vestra tempora postulant, id ut vobis eveniat assiduis suppliciis Deum flagito; ac Vestræ Sanctitatis pedibus advolutus apostolicam benedictionem expecto, eique me meaque omnia summâ animi demissione subjicio.

Deus Sanctitatem Vestram diu Ecclesiæ suæ salvam et incolumem custodiat, Domine beatissime et in Christo colendissime, sancte Papa.

VESTRE SANCTITATIS,

Devotissimus et obedientissimus filius,

+ J. BENIGNUS, Ep. Condomensis.

In palatio Versaliensi, vin kalendas decemb. 1678.

sainte Jérusalem; c'est-à-dire, rendre à l'Eglise son ancienne beauté, ses premières mœurs, ses règles et sa discipline. Voilà, très-saint Père, le digne ouvrage de Votre Sainteté; c'est ce qui semble être réservé à votre pontificat. Je ne cesse de prier Dieu qu'il vous fasse cette grâce; et humblement prosterné aux pieds de Votre Sainteté, j'y attends sa bénédiction apostolique, lui soumettant, avec un profond respect, mes écrits et ma per

sonne.

Dieu veuille conserver long-temps Votre Sainteté à son Eglise, très-saint Père, digne, en Jésus-Christ, de tout respect et de tout honneur, etc. (1)

A Versailles, ce 24 novembre 1678.

(1) Le Pape fit réponse à cette lettre de M. de Condom, par son Bref du 4 janvier 1679, qui contient l'approbation expresse du livre de l'Exposition. Bossuet le fit imprimer en son rang, dans

EPISTOLA LXI.

CARDINALIS CIBO.

Benevolentiæ Pontificis ipsum certiorem facit, et quanto sit apud eum in pretio ei denuntiat.

CUM sibi jam aditum ad Sanctissimi Domini nostri benevolentiam aperuerat, illustrissimæ Dominationis tuæ virtus et eruditio, ut manuductore non indigeret, litteras sanè tuas eâ excepit paterni erga te animi significatione Sanctitas sua, quæ devoto illarum officio, et Præsuli omni laude præstanti, ac de catholicâ religione præclarè merito debebatur. Id illustrissima Dominatio tua ex adjunctis Sanctitatis suæ litteris cognoscet uberiùs quàm ex meis: neque dubito quin re ipsâ etiam cognitura sit, si occasio se dederit pontificia benignitatis experiendæ.

Probè intelligit Sanctitas sua, et quidem magno cum animi sui solatio, quantùm illustrissima Dominatio tua prodesse christianæ reipublicæ possit, cùm piis doctisque ingenii tui fœtibus, tum institutione serenissimi Delphini, qui auctoritate et exemplo suo comprobaturus olim sit quæ tu ad instaurandam

le recueil des approbations données à cet ouvrage, qu'il mit en tête d'une nouvelle édition de ce livre. Toutes ces pièces se trouvent réunies dans le tome xviii de notre édition, avec l'Exposition de la doctrine de l'Eglise catholique.

Le cardinal Cibo accompagna le Bref du Pape d'une lettre, en réponse à celle que M. de Condom lui avoit écrite; nous la donnons après celle-ci.

Ecclesiæ disciplinam et ad profligandam hæresim doctè sapienterque tradideris. Ego sanè pro comperto habeo nullâ in re magis posse me Sanctitatis suæ animum demereri, quàm occasiones illi suppeditando, tibi, tuique similibus viris gratificandi : qui interim illustrissimæ Dominationi tuæ de humanissimâ ad me scriptâ Epistolâ gratias agens, omne studium, omnia officia mea ex animo offero, ac sospitatem diuturnam atque florentem à Deo auguror. Illustrissimæ Dominationis tuæ servitor,

ALDERANUS, Cardinalis CIBO.

Romæ, die 4 januarii 1679.

LETTRE LXII.

AU MARECHAL DE BELLEFONDS.

Sur l'extrême douceur dont Jérémie, et surtout Jésus-Christ, nous ont donné l'exemple.

Je vous prie, Monsieur, de me mander de vos nouvelles, sans oublier celles de votre santé. Pour nous, nous allons toujours expliquant les saints prophètes. Nous sommes bien avant dans Jérémie; et nous ne cessons d'admirer sa manière forte et douce. La douceur avec laquelle il plaide sa cause devant les grands assemblés en conseil, et devant le peuple, est admirable. Il n'est pas moins merveilleux quand il répond au faux prophète Ananias. Le bel exemple! Comme il souhaite de bon cœur que les promesses favorables de ce faux prophète soient accomplies! Avec quelle modestie lui parle

t-il! De lui-même il ne lui dit rien de fâcheux, et n'ose pas le reprendre: s'il le fait à la fin, c'est que Dieu l'y oblige. Dieu nous fasse la grâce, quand nous serons attaqués, d'agir dans le même esprit; quoique nous ayons encore un plus grand exemple, qui est celui du Sauveur même qui ne se défend que par son silence. Quelle dignité et quelle autorité dans ce silence de notre Seigneur! Quelle punition à ceux à qui il ne daigne pas faire voir son innocence! et qu'ils méritoient bien que l'instruction de la parole leur fût refusée, eux qui n'avoient pas cru à celle des œuvies!

Voilà, Monsieur, un petit sermon que je vous fais; afin que vous soyez toujours de la communion du concile (1) de Saint-Germain. Nous vous regardons toujours comme un des pères laïques.

La lettre de notre saint ami (2) a fait grand bruit; n'importe car elle ne fait pas ce bruit pour être partiale, mais parce qu'elle est simple, et que les partis veulent qu'on entre dans leur chaleur. Au fond, malgré les contradictions, je crois qu'elle édifiera; et je ne me repens point que nous l'ayons divulguée. Je vous prie, quand vous le verrez, de

(1) C'est ainsi qu'on appeloit en Cour l'assemblée de plusieurs savans, qui se rendoient à certains jours auprès de Bossuet pour conférer sur l'Ecriture, la théologie, et d'autres matières ecclésiastiques ou philosophiques.

(2) Tout porte à croire qu'il s'agit ici de la lettre de l'abbé de Rancé, au sujet des humiliations qu'on faisoit subir à des religieux, en leur imputant des fautes ou des défauts dont ils n'étoient pas coupables, et telles qu'elles se pratiquoient à la Trappe. La lettre L, ci-dessus, adressée à M. le Roi, abbé de Haute-Fontaine, fait connoître le sujet de cette contestation.

le prier de redoubler ses prières pour moi, et de demander à Dieu ma conversion. C'est une étrange chose d'estimer tant la vertu, et de n'en avoir point. Prions les uns pour les autres: Dieu soit avec vous. A Saint-Germain, ce 22 janvier 1679.

LETTRE LXIII.

A M. NICAISE,

CHANOINE DE LA SAINTE CHAPELLE DE DIJON.

Le prélat lui fait connoître le jugement qu'il porte des différens écrits de M. Spon.

Vous pouvez assurer M. Spon (1), Monsieur, que ses Miscellanea (2) seront bien reçus de monseigneur le Dauphin, et qu'il peut les lui dédier, aussi bien que sa Réponse à la Guilletière (3). Nous avons estimé son Dictionnaire. Pour son In te, Domine, speravi, il nous a paru ce qu'il étoit, c'est-à-dire, ridicule et profane. Au surplus, j'ai ouï dire qu'il y avoit quelques bonnes remarques dans son livre : car pour moi je n'en ai rien lu; mais j'ai lu avec grand. plaisir tout le Voyage de M. Spon, plein de belles observations et de recherches curieuses de l'anti

(1) Médecin de Lyon, qui professoit la religion protestante. Il s'est rendu célèbre, dans la république des lettres, par un grand nombre d'ouvrages.

(2) Miscellanea cruditæ Antiquitatis, in-fol. imprimés plusieurs fois.

(3) A M. Guillet, qui avoit écrit contre son Voyage de Grèce et du Levant, publié en trois volumes in-12.

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