La chasse à l'âme: esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien

Couverture
Éditions la Völva, 2017 - 895 pages
Quel phenomene deroutant que le chamanisme ! Religieux certes, mais sans dogme ni clerge ni liturgie, et variant avec chaque chamane. Archaique, mais en perpetuelle resurgence et adaptable autant que vulnerable aux influences. Une plongee dans la foret siberienne permet de mettre au jour son lien avec la chasse, en tant que mode de vie dependant directement des ressources de la nature: nul n'a acces a ces ressources sans entretenir de relations avec les esprits qui les animent, les etres surnaturels. Ces relations sont marquees du sceau de l'alliance et de l'echange, chaque monde etant le gibier de l'autre. De cette alliance, de ces echanges, le chamane est l'artisan. Il se marie symboliquement dans la surnature pour pouvoir y prelever de la force vitale, y chasser de l'ame - d'ou l'allure ensauvagee de son comportement rituel. Il doit aussi assurer le retour d'une contrepartie, par la maladie et la mort des humains. Il est donc autant redoute que juge indispensable. Au-dela de l'apparition du gibier, ce sont tous les phenomenes aleatoires que le chamane peut etre appele a gerer: la pluie, les affaires, l'amour, le succes. Maitre dans l'art de seduire et de negocier, il ouvre la voie de la chance. C'est pourquoi le chamanisme perdure aux marges des grandes religions. Il est un recours latent, revivifie par toute situation de crise car loin d'inviter a se soumettre a des instances transcendantes, il propose de negocier avec des partenaires surnaturels indefiniment Renouvelables.

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