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gie adressée à l'empereur Théodose- | le-Jeune, Leipsick, 1653, in-18. Le père Sirmond en avoit aussi donné une édition in-8°, en 1619, avec les Poésies d'Eugène, évêque de Tolède.

plus bas. Il avoit fait creuser de ce côté un nouveau canal, opposé an canal de Cantara ( c'étoit celui où se trouvoient les Espagnols), par lequel ses galères passèrent d'une mer à l'autre. Doria n'apprit cette nouvelle extraordinaire que par la perte de la capitale de Sicile, que Dragut enleva presque à sa vue. C'est ainsi que le corsaire se tira du danger par un moyen qu'avoient employé longtemps auparavant les Tarentins ? conseillés par Annibal. Dragut s'étoit rendu maître de cette ile de Gerbes par une perfidie bien hor

sous prétexte d'amitié, un certain Soliman qui en étoit le seigneur, il

ans après, en 1565, Soliman II ordonna à Dragut de se trouver devant Malte qu'il venoit assiéger; le pirate y vint avec quinze galères. Un jour qu'il recounoissoit la brèche, un coup de cauon qui donua contre une muraille en fit sauter un éclat de pierre, dont le corsaire fut frappé à l'oreille avec tant de violence, qu'il en mourut quelque temps

DRAGUT - RAIS, c'est-à-dire Capitaine, né de parens obscurs dans la Natolie, d'abord domestique d'un corsaire, devenu ensuite favori de Barberousse, et enfin son successeur, mena les compagnons de ses vols maritimes au butin, avec autant de bonheur et de capacité que ce fameux pirate. Il se signala d'arible. Ayant fait venir à Tripoli, bord sur les côtes du royaume de Naples et de la Calabre. Mais en 1550, surpris sur les côtes de la Corse, ille fit pendre, et la lui enleva. Cinq fut fait prisonnier avec plusieurs de ses vaisseaux, par Jeannetin Doria, neveu et lieutenant du fameux André Doria, qui ne lui rendit sa liberté qu'au bout de quelques années, et moyennant une rançon. Cette longue détention ne corrigea point ce brigand. En 1560, il vint relâcher dans le havre de l'ile de Gerbes. André Doria vint l'y bloquer avec ses galères, qui jetèrent l'ancre à l'embouchure du havre, pour lui couper toute retraite. Le corsaire, se voyant enfermé, imagina, pour se tirer de là, un moyen qui lui réussit. Il fit croire à Doria, par l'attention qu'il eut de fortifier les bords du havre, qu'il avoit résolu d'en défendre l'entrée jusqu'à l'extrémité. Il faisoit aplanir dans le même temps un che-poussa son fils Boleslas, qui étoit min qui commençoit à l'endroit où ses galères étoient mouillées, et sur lequel on éleva un exhaussement composé de plusieurs pièces de bois, qu'il fit couvrir de planches frottées de suif, pour faciliter le passage à tout ce qu'il voudroit faire glisser dessus. On guinda ensuite, par la force des cabestans, ses galères sur ces planchers; et, avec des rouleaux de bois, on les fit avancer jusqu'à un endroit de l'ile où le terrain étoit beaucoup

après.

+ DRAHOMIRE, femme d'Uratislas, duc de Bohême. Irritée de ce que son mari avoit laissé en mourant le gouvernement de ce pays à sa mère, elle la fit étrangler en 929. Une action si noire fut suivie de plusieurs autres crimes. Elle

idolatre et très-cruel, à tuer dans un festin son frère Vencesias qui professoit le christianisme. Elle périt peu après dans un précipice auprès de la ville de Prague, où il sembloit que la terre se fût entr'ouverte pour l'engloutir.

I. DRAKE ( François), l'un des plus grands hommes de mer de son temps, naquit près de Tavistock, dans le comté de Dévon en Angle

bonne. En 1594, ce célèbre navigateur se mit encore en mer avec une flotte de vingt-huit vaisseaux. Il se rendit maitre de Sainte-Marthe en

terre, d'une famille assez obscure. | 1589. La première année, il coula à Son père, ministre d'un vaisseau fond vingt-trois vaisseaux dans le anglais, le remit à un pilote de sa ¡ port de Cadix, et la seconde, il se connoissance, qui lui laissa en mou-signala avec l'amiral Haward contre rant son petit navire, ou plutôt sa la flotte espagnole; mais ils ne pubarque. Le jeune homme continua rent parvenir à leur objet : c'étoit de quelque temps le commerce de son rétablir Antoine sur le trône de Porbienfaiteur; mais ayant appris qu'on tugal. Ce mauvais succès fut attriéquipoit des vaisseaux à Plimouth bué à Drake, qui avoit négligé de pour l'Amérique, il vendit sa bar-faire avancer sa flotte jusqu'à Lisque en 1567, et vint offrir ses services à Jean Hawkins, capitaine de la flotte. Il perdit tout ce qu'il avoit dans ce premier voyage. Ayant réparé ses pertes, il arma deux vais-Amérique, de Rio, de La Hacha, et seaux, fit des courses sur les Espa- de plusieurs autres villes; mais il guols, et rentra à Plimouth en août échoua dans l'entreprise principale, 1573, avec de grandes richesses. En qui étoit de se rendre maître de Porto1577, Drake partit encore avec cinq Rico. Le chagrin qu'il en conçut lui. bâtimens que divers accidens rédui- donna un flux de sang mortel, et en sirent à un seul, fit en trois ans le revenant à Porto-Bello, il termina tour du monde, remporta des avan- sa glorieuse carrière le 28 janvier tages considérables sur les Espagnols, | 1596. Son corps n'eut d'autre tomleur prit diverses places, et un grand beau que la mer, le théâtre de ses nombre de navires chargés riche-exploits. Drake est le premier qui ment. Il revint à Plimouth en septembre 1580, après avoir pris possession, au nom de sa souveraine, des côtes de la Californie, qu'il nomma la Nouvelle-Albion. La reine Elizabeth revêtit de la dignité de chevalier ce citoyen qui rapportoit à | sa patrie des matières d'or et d'argent, et des richesses plus précieu- II. DRAKE (Jacques), médecin ses encore, des connoissances utiles. anglais, né à Cambridge en 1667, Cette princesse voulut diner à Derp- mort à Westminster le 2 mars 1707, fort, sur le vaisseau avec lequel il quitta la médecine pour se livrer à avoit fait le tour du monde, et fit l'étude de l'histoire. On lui doit, I. faire des inscriptions qui transmet-Mémorial pour l'Eglise d'Angletoient à la postérité un voyage si terre, in-8°. II. Historia Anglomémorable. Une nouvelle expédi- | Scotica, 1703, in-8°. tion, en 1585, lui acquit une nouvelle gloire il s'empara de quelques places dans les Canaries et dans les îles du Cap-Verd, dans celle de Saint-Domingue, dans la province de Carthagène, et dans plusieurs autres de l'Amérique. La reine Elizabeth ajouta à la dignité de chevalier celle de vice-amiral. Elle l'envoya contre les Espagnols en 1588 et en

fit connoître le tabac ( petun) à son pays. Ses Voyages à l'entour du monde, ont été traduits en français par François de Louvencourt de Franchette, d'Amiens, Paris, 1672, et réimprimés en 1641, in - 4°. Voyez l'article de BASSANO.

* III. DRAKE (Samuel), savant antiquaire anglais, né en 1735, mort en 1770, élève du collège de SaintJean à Cambridge, a publié en 1729 un livre De antiquitate Britannica Ecclesiæ, de l'archevêque Parker.

*IV. DRAKE ( François), célèbre antiquaire et chirurgien anglais, né

à Yorck en 1695, mort en 1770, a publié en 1736 l'Eboracum, ou Histoire des antiquités d'Yorck, 1 vol. in-fol.

pellier le 3 juin 1772, mort en 1804, savoit le grec, l'hébreu, l'italien, l'anglais, l'allemand et l'espagnol: il dessinoit supérieurement,

† DRAKENBERG (Chrétien-et joignoit divers talens agréables Jacob), centenaire du nord, né à à ses grandes connoissances. Il a Stavanger en Norwège en 1624, laissé manuscrites la Monographie mourut à Aarrhus, en 1770, dans des conferves et l'Histoire des molla 146° année de son age. Après avoir lusques, qu'il étoit sur le point de servi sur la flotte danoise en qualité publier, comme le fruit de quinze de matelot pendant l'espace de 91 ans d'observations, quand il fut atans, il pensa à se marier à l'âge de taqué de la maladie dont il est mort. 113 ans, et avoit épousé alors une Ces deux ouvrages seront publiés veuve âgée de 60 ans. Il survécut à incessamment. sa femme, et à l'àge de 130 ans, il devint amoureux d'une jeune paysanne,qui,comme on peut bien l'imaginer, ne le paya point de retour. Pendant les dernières années de sa vie, il reçut la visite des personnes les plus distinguées, qui admiroient son bon sens, sa présence d'esprit et sa santé vigoureuse.

DRAKENBORCH (Arnaud ), professeur en histoire et en éloquence à Utrecht, mort en 1748, s'est fait connoître par quelques ouvrages, et sur-tout par sa belle édition de Tite-Live, en 7 vol in-4°, Leyde, 1738. Les notes dont il l'a accompagnée, font plus d'honneur à son savoir qu'à son goût; la plupart manquent de précision. Son édition de Silius Italicus, 1717, en 1 vol. in-4o, mérite les mêmes éloges et les mêmes reproches.

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* I. DRAPER (Guillaume), général anglais, né à Bristol, d'un père qui étoit collecteur des douanes, mourut à Bath en 1787, élève d'Eaton et du collège du roi à Cambridge. Après avoir achevé ses études, it passa aux Indes orientales et s'avança dans le service jusqu'au grade de colonel. En 1765, de concert avec l'amiral Cornish, il prit Manille; cette place, pour éviter le pillage, se soumit à une contribution de quatre millions de dollars qui n'ont jamais été payés. Le colonel fut créé chevalier du Bain. En 1796, il s'engagea dans une dispute avec Junius, contre qui il défendit son ami le marquis de Granby. En 1779, il fut nommé lieutenant-gouverneur de Minorque; et quand cette place se rendit à l'ennemi, Draper accusa le général Murray qui en étoit gouverneur. Un

DRAN (Henri - François le ), arrêt de la cour condamna le lieuVoyez LEDRAN. tenant à faire au gouverneur une réparation.

DRANCÈS, courtisan du prince Latinus, haïssoit mortellement Turnus, dont les nombreux exploits excitoient sa jalousie. I excelloit dans la politique et l'éloquence, mais il étoit plus propre à décrire une entreprise périlleuse qu'à en suivre l'exécution.

* II. DRAPER (Elizabeth), plus connue sous le nom d'ELIZA, par l'éloge qu'ont fait d'elle deux au

teurs célèbres, Sterne, dont on a publié un recueil de lettres à cette dame, sous le titre d' Yorick à Eliza, et l'abbé Raynal, qui lui a consacré * DRAPARNAU (Philippe-Rai- un élégant paragraphe dans l'Hismond), naturaliste, né à Mont-toire philosophique des deux Indes.

Eliza,née à Bombay, aux Indes orien- du jour du patron, objet pour letales, de parens anglais, épousa Da- quel il eut des contestations toute niel Draper, esq. conseiller à Bom- sa vie avec le chapitre de Saintbay. Elle paroît avoir eu avec les Vaast, curé primitif de sa paroisse. deux célèbres auteurs, particulière- Ces disputes échauffèrent la bile ment avec Sterne, les plus étroites de Drappier; elle s'évapore dans relations d'amitié que la vertu peut son ouvrage. V. Traité du gouverpermettre. Les lettres d'Yorick paru- nement de l'Eglise en commun, rent d'abord sans réponses, et l'édi- | par les évêques et curés, Båle teur annonça qu'il n'avoit pu vaincre (Rouen), 1707, et Nanci 1708 à cet égard la modestie de madame 2 vol. in-12. VI. Du gouverneDraper; quoique les réponses se nement des diocèses en commun trouvent jointes aux éditions posté par les évêques et les curés, Bale, rieures, on a jeté cependant quelque doute sur leur authenticité. Eliza étoit accoutumée à écrire, et l'abbé Raynal vante beaucoup ses écrits. On n'a les dates ni de sa naissance ni de sa mort. L'abbé Raynal dit seulement qu'Eliza Draper mourut à 33 aus dans sa patrie.

DRAPIER (Roch), avocat au parlement de Paris, né à Verdun en 1685, mort à Paris en 1734, a laissé, 1. Recueil de Décisions sur les matières bénéficiales, dont la meilleure édition est en 2 vol. in-12, 1732. II. Un autre Recueil de Décisions sur les dimes, réimprimé en 1748, in -12, augmenté par Brunet d'un Traité du champart.

† DRAPPIER (Gui), curé de la paroisse de Saint-Sauveur à Beauvais, mourut en 1716, à plus de 91 ans. Ses principaux ouvrages sont, I. Un Traité des Oblations, in-12, Paris, 1685. II. Tradition de l'Eglise touchant l'ExtrêmeOnction, Lyon, 1699, in-12. III. Gouvernement des diocèses en commun, Bale, 1707, 2 vol. in-12. IV. Défense des abbés commandataires et des curés primitifs, 1685. C'est, malgré le titre favorable, une invective continuelle contre les uns et les autres. L'auteur combat le droit des curés primitifs avec plus d'érudition que de solidité. Il réelame sur-tout la liberté de l'office

Rouen), 1707, 2 vol. in-12. VII Plusieurs Ecrits en faveur du P. Quesnel, son ami.

DRAUDIUS (George), auteur allemand, a publié en deux gros vol. in-4° une Bibliothèque classique, Francfort, 1625, dans laquelle il a ramassé le titre de toutes sortes de livres. C'est à peu près une compilation des ouvrages qui ont paru aux foires de Francfort; mais elle n'est pas en assez bon ordre, et elle fourmille de fautes. On en a corrigé beaucoup dans les dernières éditions; et cette Bibliothèque, quoique imparfaite, est trèsutile aux bibliographes, sur- - lout pour la connoissance des productions germaniques.

DRAYTON (Michel), poëte anglais, né en 1563 dans le comté de Warwick, se fit estimer par ses élégies, ses chansons et l'agrément de ses poésies. Il mourut en 1631 et fut enterré à Westminster. On a recueilli ses Œuvres en 1748, infolio.

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+ DREBEL (Corneille ), philosophe alchimiste, né l'an 1572, à Alcmaer en Hollande, mort à Londres en 1634, avoit une aptitude singulière pour les machines; mais il ne faut pas croire tout ce qu'on a raconté de la sagacité de ce philosophe. Il faisoit, dit-on, certaines

santeur jointe au ressort de l'air renfermé dans le tube fût en équilibre avec le poids de l'atmosphère; l'air du tube, se dilatant ensuite par la chaleur, en faisoit sortir une partie de l'eau, où elle remontoit lorsqu'il venoit à être condensé par le froid. Le premier ne fut d'abord connu qu'en Allemagne. Il parut, pour la première fois en 1621. Fontana s'en attribua mal à propos l'invention, environ trente ans après.

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machines pour produire la pluie, la grêle et les éclairs, aussi naturellement que si ces effets venoient du ciel. Il produisoit par d'autres machines un froid pareil à celui de l'hiver. On prétend qu'il en fit l'expérience, à la priere du roi d'Angleterre, dans la salle de Westminster, et que le froid fut si grand, qu'on ne put le supporter. Il avoit construit un verre qui attiroit la lumière d'une chandelle mise à l'autre bout d'une salle, et qui donnoit assez de clarté pour qu'à cette lueur on pût lire aisément. Ce ministre de l'Église prétendue réfor+ I. DRELINCOURT (Charles), philosophe laissa quelques ouvramée à Charenton, né à Sédan en ges de physique, le principal est 1595, mort à Paris en 1669, à 74 intitulé De naturá elementorum, ans, s'acquit l'estime de ceux de sa in-8°. On prétend qu'il trouva, le communion par des mœurs exactes, premier, le secret de teindre en par un caractère bienfaisant, et par écarlate; secret qu'il confia à sa fille. Cuffler, qui l'épousa, en fit usage ques. Les principaux sout, I. Un divers ouvrages contre les catholià Leyde long-temps avant qu'on Catéchisme, un vol. in-8°. II. Un l'employat aux Gobelins. Une singularité de cette belle couleur, c'est Abrégé de controverse; pleins l'un et l'autre des systèmes de sa secte. qu'elle ne s'attache qu'à la laine et III. Consolations contre les frayeurs aux matières animales, et non au de la mort, Amsterdam 1724, 2 coton, au lin et au chanvre. Quel-vol. in-8°. IV. La préparation à ques-uns ont fait honneur à Drebel de l'invention du Télescope. La découverte en paroit incontestablement due à Zacharie Jansen de Middelbourg. En 1620, Jacques

la Sainte Cène; ouvrage écrit avec onction, ainsi que le précédent. V. Trois volumes in-8° de Sermons. VI. Veron, ou le Hibou des Jésuites, opposé à la Corneille de Charenton, avec la messe trouvée au 15o cha

messe est de Lucas Jausse), Villefranche, sans date, in-12. Ce dernier

frère d'Adrien Matius se rendit avec Drebel en cette ville et y acheta des télescopes des enfans de Jansen. Ce-pitre des Actes des Apôtres (cette pendant Adrien Matius attribue à son frère l'honneur de la découverte du télescope, et il fait donner Des-ouvrage est assez recherché par les cartes dans la même erreur. On pense assez généralement qu'il fut l'inventeur du Microscope et du

ennemis de la société. Charles DRELINCOURT, son fils, médecin de Montpellier, dont on a des Opus

Thermomètre. L'invention du ther-cules, in-4°, 1727, mourut à Leyde momètre semble plus authentique-noissances et de vertu, en 1697. Ce médecin, rempli de condéfendit en ment appartenir à Drebel. Il lui donna la forme qu'il a aujourd'hui,

mais il le faisoit servir différemment.

Il chassoit une partie de l'air du tube, le plongeoit ensuite perpendiculairement dans l'eau, la boule en haut; l'eau s'y élevoit jusqu'à ce que la pe

nèbre: il n'aimoit pas cet usage, qui mourant qu'on fit son oraison fupresque toujours fait bailler les vivans, sans rien apprendre sur les

morts.

+ II. DRELINCOURT (Laurent),

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