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vertu, et qui auroit préservé l'empire du règne de Tibère. C'est Drusus qui fit tirer le canal du Rhin à l'issel. Il eut de sa femme Antonia trois enfans, Germanicus, Livie et Claude.

che cruauté de l'accuser dans le sénat après sa mort.

+DRUTMAR (Chrétien), natif d'Aquitaine, moine de Corbie dans le 9e siècle, professeur de théologie au monastère de Malmédy, dans le diocèse de Liège, a donné un Comprimé à Strasbourg en 1514, in-fol., mentaire sur saint Matthieu, imavec quelques additions.

DRYADES (Mythol.), nymphes qui présidoient aux bois et aux forets, sans être attachées à certains arbres, comme les Hamadriades.

+I. DRYANDER (Jonas) médecin et mathématicien de Wetteren, dans le pays' de Hesse, enseigna à Marpurg, où il mourut protestant le sieurs ouvrages de médecine et de 20 décembre 1560. On a de lui plumathématiques. Il fit aussi des dé

III. DRUSUS, fils de Tibère et de Vipsanie, eut plusieurs des défauts de son père, la cruauté, l'emportement, la débauche; mais il ne les eut pas tous. Après avoir été questeur l'an 10° de J. C., on l'envoya au bout de cinq ans en Pannonie, pour apaiser les légions révoltées au temps de la mort d'Auguste. La sagesse et la fermeté qu'il it paroitre en cette occasion lui méritèrent le cousulat. Il ne se signala pas moins dans l'Illyrie, d'où il fomenta adroitement les divisions qui déchiroient les Allemands. Le sénat lui décerna les honneurs de l'Ovation, pour le récompenser de ses couvertes en astronomie, inventa succès. De retour à Rome, il fut fait quelques instrumens de mathématiconsul avec l'empereur son père; il partagea ensuite avec lui la puis-inventés. Son Anatomia capitis, ques, ou perfectionna ceux qui étoient sance tribunitienne. Ces dignités Marpurg, 1537, in-4°, avec fig., sembloient lui assurer l'empire; a été estimée dans le temps. mais Séjan, fourbe audacieux, à qui il avoit donné un soufflet, corrompit Livie, femme de Drusus, et, de concert avec elle, le fit emDRYAS (Mythol.), fille de Faune, poisonner par un eunuque. Le mé- honorée comme déesse de la chasteté decin de Livie, qui étoit aussi un de ses amans, entra dans ce complot. soient des offrandes dans un temple et de la pudeur. Les femmes lui faiLe poison fut lent; mais il n'em-magnifiquement décoré, dont l'enporta pas moins Drusus, l'an 23 trée étoit interdite aux hommes. de J. C.

II. DRYANDER (François), frère du précédent. Voyez ENZINAS.

* DRYDEN (Jean), poëte an

IV. DRUSUS, fils de Germa-glais, né d'une ancienne famille en nicus et d'Agrippine, jouit d'abord 1631 à Aldwincle, au comté de d'une grande faveur, et obtint des Northampton, mort en 1700, fut postes importans; mais l'artificieux à l'école de Westminster, où il Sejan réussit à le perdre auprès de eut pour maître le docteur Busby. Tibère. Cet empereur le fit renfer- Ensuite il étudia au collège de la mer, et défendit à tous ceux qui le Trinité à Cambridge, où il entra gardoient dans sa prison, de laisser en 1650, et fut reçu maître-ès-arts passer aucun aliment. On le trouva en 1657. Dryden passa à Londres mort au bout de neuf jours, ayant dès l'année suivante, et y composa mangé la bourre de ses matelas, l'an son Elégie sur la mort de Crom53 de J. C. Tibère eut encore la là- wel. A la restauration, il composa

;

duc de Buckingham, lui a fait élever un monument. Le nombre des ouvrages de ce célèbre auteur est considérable. Ses Préfaces critiques sont admirables : sa poésie est forte, correcte, harmonieuse, particulièrement dans ses satires. Comme poëte dramatique, c'est sur-tout dans la tragédie qu'il a excellé. Dryden a eu trois fils: Charles, qui fut huissier du palais du pape Clément XI, et qui se noya en 1704. Jeau, qui a donné une Comédie intitulée Le Mari qui se cocufie lui-même et Henri qui se fit religieux en pays étranger. On a eu raison de dire que Dryden s'étoit adonné à l'astrologie judiciaire : mais la prédiction qu'on lui attribue du sort infortuné de son fils ainé est une fable. La réputation de Dryden seroit sans mélange, s'il n'avoit fait que la dixième partie de ses ouvrages. 11 avoit une grande facilité, mais il en abusoit quelquefois; de là des inégalités étonnantes. Ses principales productions sont, I. des Tragédies qui offrent de grandes beautés. Atterbury en traduisit deux en vers latins, Achitopel et Absalon. L'abbé Prévost a traduit en français Tout pour l'amour, ou le Monde bien perdu, Paris, 1735, in II. Des Comédies d'une licence que le théâtre français ne supporteroit point. III. Des Opéras, et plusieurs autres Pièces de poésies, parmi lesquelles on distingue la fameuse Ode sur le pouvoir de l'harmonie, traduite

une autre pièce de vers, intitulée | Westminster, où le lord Sheffield, Astrea redux; c'étoit un compliment au roi. En 1665, il épousa lady Elizabeth Howard, fille du comte de Berks. Lors de l'établissement de la société royale de Londres, Dryden fut un de ses membres. En 1662, il donna sa première pièce, intitulée Le Galant sauvage. Peu après l'incendie de Londres, il s'engagea avec le directeur du théâtre du roi à lui fournir un certain nombre de pièces chaque année, moyennant un | prix conveau. Après la mort de sir Guillaume Davenant, Dryden fut | nommé poëte lauréat, et environ dans le même temps, il obtint la place d'historiographe du roi, avec une pension annuelle de 200 liv. sterl., et un butt de vin (pièce de 504 pintes de France. ) La supériorité de son talent dans la poésie dramatique excita contre lui l'envie de plusieurs rivaux. Le duc de Buckingham le tourua en ridicule dans le personnage de Bays du Rehearsal; et le comte de Rochester, offensé d'un trait piquant échappé au poëte, dans un essai sur la satire, qu'il 'avoit composé avec le lord Mulgrave, fit maltraiter Dryden au sortir d'un café. A l'avénement de Jacques II au trône, Dryden embrassa la religion catholique; et aussitôt, par un sentiment naturel à tous les convertis, qui les porte à défendre leur nouvelle croyance aux dépens de l'ancienne, il composa contre les protestans un poëme satirique, intitulé The Hind and Panther, auquel Prieur et Montaigne ont parfaitement répondu dans le Rat de campagne et le rat de ville. A la révolution, Dryden perdit sa place d'historiographe, et Shadwell lui succéda. C'est lui que le poëte a joué sous le nom de MacFlecknoe. En 1695, il donna sa Traduction de Virgile, qui suffiroit pour immortaliser sa mémoire. Dryden a été enterré à l'abbaye de

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en

- 12.

vers français par Dorat: ces poésies ont été recueillies dans ses Œuvres dramatiques, en 6 vol. in12, Londres, 1762, à la tète desquelles on trouve une longue Dissertation en forme de dialogue sur la poésie dramatique. Chaque pièce est accompagnée d'une dédicace et d'une préface savante et curieuse. IV. Des Fables, Londres, 1797, in-fol. V. Une Traduction de Virgile en vers

couronnée de fleurs par les passans. Elle est placée sur un piedestal de la hauteur d'environ six pieds. On met d'ordinaire près d'elle deux

qui ont chacune dans leur centre une cavité où les voyageurs qui implorent les secours de Dsisoo posent des flambeaux, qu'ils allument en son honneur.

anglais. VI. Une autre des Satires de Juvenal et de Perse. VII. Une Version en prose du poëme latin de l'Art de la peinture du célèbre Alfonse du Fresnoy, enrichie des Re-pierres beaucoup moins élevées, et marques de de Piles sur cet ouvrage, et d'une belle Préface, dans la quelle il compare la poésie à la peinture. On ne dissimulera point un reproche que l'on peut adresser à Dryden. Il a quelquefois imité les grands auteurs français du siècle de Louis XIV, et en cela il mérite des éloges; mais au lieu de reconnoître ce qu'il leur devoit, il les a dépréciés. Jamais la jalousie d'auteur, et mème, si l'on veut, les préventions nationales, n'ont pu excuser l'injus-Il tice et l'ingratitude.

I. DRYOPE (Mythol.), femme qui habitoit l'ile de Lemnos, et dont Vénus emprunta la figure pour engager toutes celles du pays à se défaire de leurs époux.

II. DRYOPE (Mythol. ), nymphe d'Arcadie, aimée de Mercure. Tenant un jour son fils entre ses bras, elle arracha un branche de lotos pour l'amuser. Bacchus, à qui cette plante étoit consacrée, en fut si irrité, qu'il la métamorphosa en arbre. Elle n'eut que le temps d'appeler sa sœur pour prendre l'enfant, qui auroit été enfermé avec elle sous l'écorce.

DSINGU, héroïne du Japon, accompagna son époux, l'empereur Tsian-ti, dans la conquête de la Corée, l'an 201. Ce dernier étant mort au milieu de ses victoires, Dsingu en continua le cours, réduisit toute la Corée sous son obéissance, et donna des lois sages au Japon.

DSISOO (Mythol.), dieu qui, selon les Japonais, préside aux grandes routes, et met les voyageurs à l'abri de tout danger. On trouve souvent sur les chemins sa statue

+ DUAREN (François), né à Moncontour en Bretagne, célèbre professeur du droit à Bourges, où il mourut en 1539, à 50 ans. C'étoit, suivant de Thou, le plus savant jurisconsulte de son temps après Alciat. fut le rival de Cujas dans l'université de Bourges; mais celui-ci, rendant justice à son mérite, se retira à Valence. Il avouoit qu'il devoit une partie de son savoir à l'émulation que Duaren avoit excitée en lui. Ce jurisconsulte joignit à l'étude de la jurisprudence celle des noissance de l'antiquité. On a de belles-lettres, et une exacte conlui, I. Pro libertate Ecclesiae Gallica adversùs Romanam, defensio Parisiensis curiæ. II. De sacris Ecclesiæ ministeriis ac beneficiis libri octo. III. Commentaires sur Lettre écrite en 1549 à François le Code et le Digeste. IV. Une Balduin sur les plagiaires. On a plusieurs éditions des ouvrages de Duaren; la première, de Lyon, 1554, in-fol., réimprimée dans la même ville, 1578, 2 vol. in-fol., peu commune; la dernière imprimée à Lucques, 1765, en 4 vol. in folio. Il arriva aux écrits de Duaren ce que Cujas craignoit pour les siens. Ses écoliers ajoutèrent aux ouvrages qu'il avoit composés tout ce qu'ils lui avoient entendu dire dans ses explications; et ce mélange ne contribua pas à sa gloire.

* I. DUBARRY (Le comte Jean), fils d'un paysan sans fortune, mais

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né d'un goût vif pour l'intrigue, choisit Paris pour exercer ses taJens. Il y vécut long-temps en chevalier d'industrie, et mena la vie d'un débauché. Il associa uue trèsjolie fille à ses projets de fortune, se logea splendidement avec elle, la présenta comme sa femme, et attira chez lui, par ce moyen, de jeunes seigneurs, que le jeu et la débauche rendirent aisément ses dupes. Il conuut dans le même temps la célèbre Vaubernier-Lange, et parvint à inspirer à Lebel, agent secret des plaisirs de Louis XV, le désir de présenter ses charmes au foible monarque. Après diverses entrevues avec le monarque, l'aventurier, pour satisfaire ses vues ambitieuses, la fit épouser à son frère. Mademoiselle Lange devenue ainsi comtesse Dubarry, fut présentée à la cour en qualité de maitresse reconnue de Louis XV. Alors il ne mit plus de [ bornes à son insolence, à son faste, à ses prodigalités; mais la mort de ce prince termina sa fortune. Il se retira à Toulouse, fut accusé d'être un des chefs du soulèvement qui éclata dans cette ville, le 18 avril 1790, de la part des royalistes contre les patriotes; et le 28 nivôse an 2 (11 janvier 1794), il fut condamné à mort comme conspirateur par le tribunal criminel de ce département.

fut présentée à la cour, et devint le canal des graces. Dirigée secrétement par d'Aiguillon et Maupeou, elle contribua puissamment à la chute de Choiseul et à la destruction des parlemens. Elle puisoit à son gré dans le trésor public, et ses chiffons de papier y étoient reçus comme des ordonnances du roi. A la mort de ce prince, elle fut reléguée dans l'abbaye du Pont-auxDames près de Meaux; elle vécut d'une manière exemplaire, et édifia même les religieuses par l'austérité de sa dévotion. Louis XVI l'en retira et lui accorda le château de Lucienne

près Paris, que Louis XV avoit fait construire pour elle, et qui avoit coûté plus de 6 millions. Louis XVI y ajouta une forte pension. La comtesse parut alors ne plus s'occuper de la cour, s'attacha à embellir son domicile età cultiver les beaux-arts. Al'époque de la révolution, elle se prononça fortement contre elle, et sa maison devint souvent le rendez-vous des courtisans, et un appui de la monarchie chancelante; on prétend même qu'elle ne fit courir le bruit qu'elle avoit été volée, que pour pouvoir assurer aux émigrés la valeur de ses diamans, qu'elle leur porta ellemême en Angleterre. Arrêtée, à son retour en France, en juillet 1793, elle fut traduite au tribunal révolutionnaire le 4 novembre suivant, et ne répondit aux accusations dirigées contre elle que par des dénégations absolues. Elle fut condamnée à mort, le 17 frimaire an 2 ( 7 décembre 1793), comme conspiratrice, et ayant porté à Londres le deuil de Louis XVI. Lorsqu'elle entendit pronosicer son arrêt, elle jeta des cris perçans, versa des larmes, et prit le ton et le maintien d'une

* II. DUBARRY (M. J. GOMART DE VAUBERNIER, comtesse), née a Vaucouleurs en 1744, fille d'un commis de barrières, vint très-jeune à Paris, où elle fut d'abord marchande de modes, puis fille chez la famense matrone Gourdan, sous le nom de mademoiselle Lange. Elle fut présentée par Dubarry le roué à Lebel, valet de chambre de Louis XV, qui la produisit au roi. Elle plut telle-suppliante. On fut obligé de l'arrament à ce prince, qu'on se hâta de la marier au comte Dubarry, frère de son dernier amant. Dès qu'elle eut acquis le titre de comtesse, elle

cher de sa place pour la conduire à sa prison. Ce ne fut que le lendemain à cinq heures du soir qu'on la mena au supplice. Un peuple im

elle étoit vêtue de blanc, et ne parut reprendre ses forces que pour implorer la pitié des spectateurs. «Mes amis, s'écria-t-elle, demandez grace pour moi; j'ai toujours été votre amie, je ne vous ai jamais fait de mal. » Quand elle vit que ses prières ne produisoient aucun effet, elle retomba dans son abattement; ses yeux étoient baignés de larmes; une pâleur extrême couvroit son visage, et son corps penché sur le bourreau paroissoit se soutenir à peine. Arrivée au pied de l'échafaud, elle dit à l'exécuteur d'un ton suppliant: «Encore un moment, monsieur le bour-reau »; puis elle poussa des cris lamentables, et se débattit long-temps avant de recevoir la mort. On a remarqué que c'est la seule des femmes victimes de cette malheureuse époque qui ait montré une pareille foiblesse.

mense entouroit la fatale charrette: | Dubocage commença sa réputation; elle l'accrut par des ouvrages plus considérables: mais la malignité publique voulut les attribuer: aux hommes qui formoient sa société, c'est-à-dire à Linant, et à l'abbéDuresnel. Le Paradis perdu, poëme en six chants, imité de Milton, fut de ce nombre; il parut en 1748. Il offre des descriptions intéressantes et le talent de peindre; on y applaudit sur-tout le tableau du coucher nuptial de nos premiers pères ;mais ce fut une entreprise trop hardie de vouloir suivre le poëte anglais : la démarche gracieuse et légère d'une femme ne put atteindre au vol bardi de son modèle ; et l'auteur fut forcé de réduire à une miniature agréable le tableau le plus grand et le plus terrible qui ait été fourni à l'épopée. Sa Mort d'Abel fut encore mieux accueillie que ne l'avoit été sou Paradis; ce qui ne l'empêcha pas de dire, avec sa modestie ordinaire, qu'elle demandoit pardon à Milton et à Gessner du tort qu'elle leur avoit fait. Le poëme de la Colombiade, en dix chants, suivit de près celui du Paradis ter restre. La découverte et la conquête d'un nouveau monde, le contraste des nations sauvages, la simplicité des mœurs européennes avec celles et les vertus de la nature en opposition avec la cupidité, les vices et les talens des peuples policés, ap

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+ DUBOCAGE ( Anne-Marie LEPAGE), née à Rouen le 22 octobre 1710, morte à Paris en juillet 1802, épousa le receveur des tailles de Dieppe, dont elle devint veuve encore jeune. Aux charmes de la figure elle réunissoit les agrémens de l'esprit et du caractère. Elle avoit plus de 30 ans, lorsqu'elle remporta le premier prix de poésie décerné par l'académie de Rouen, fondée en 1745. Ce succès rappela celui de mademoiselle Scudéry, qui, en 1671, remporta le prix que l'académie fran-peloient toute l'énergie de la poésie çaise distribua pour la première fois. C'est à cette occasion que le savant La Condamine lui adressa ce joli madrigal :

D'Apollon, de Vénus réunissant les armes,
Vous subjuguez l'esprit, vous captivez le cœur,
Et Scudéry jalouse en verseroit des larmes ;
Mais sous un autre aspect son talent est vain-

queur;

Elle ent celui de faire oublier sa laideur;
Tout votre esprit u'a pu faire oublier vos char-

mes.

épique; madame Dubocage a plutôt esquissé que rempli son objet. On y trouve cependant de grandes idées et de très-beaux vers, comme ceux où l'auteur passe en revue les divers peuples de la terre :

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La couronne obtenue par madame Et tant d'autres états, dont l'éclat, les rever?

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