Images de page
PDF
ePub

le Coutumier de Picardie, 2 vol. in-folio. C'est cet habile jurisconsulte qui commença le Journal des audiences, continué par d'autres avocats, Paris, 1755, 7 vol. in fol.

[ocr errors]

sur la Coutume d'Amiens, dans | nuscrit aux rats qui rongeoient le ciel de son lit. Dufresne ne déposoit pas ses airs superbes avec ses brodequins : dans le particulier, il parloit à peine à ses domestiques, et lorsqu'il étoit question de payer un fiacre où un porteur de chaise, il se contentoit de faire un signe, ou de

III. DUFRESNE (Abraham-dire : Qu'on paye ce malheureux ! Il Alexis QUINAULT) naquit d'une mourut en 1767, à 72 ans. Sa femme famille attachée au théatre depuis étoit aussi comédienne, mais ses talong-temps, et qui a fourni d'ex- lens n'égaloient pas ceux de son cellens sujets à la scène française. époux. Dufresne avoit un frère aîné Son père avoit debuté avec succès et trois sœurs qui se distinguèrent en 1695, et s'étoit retiré en 1717. sur le théâtre frauçais. Le premier, Dufresne, extrêmement jeune quand J.-B.-Maurice QUINAULT, excellent il parut pour la première fois sur le acteur comique, mort en 1744, étoit theatre, débuta le 7 octobre 1712, aussi musicien. par le rôle d'Oreste, dans l'Electre de Crébillon. Une taille noble et haute, * IV. DUFRESNE - St. - LÉON des yeux éloquens, uu organe en- ( B. ), né en 1736 à Navarreins, chanteur, n'étoient pas les seulsavan- [ fut employé dans les bureaux de tages qui contribuèrent aux succès et la marine, sous le ministère de à la gloire de Dufresne; les leçons de Praslin. Il dirigea ensuite ceux de Ponteuil et sa propre intelligence Laborde et Beaujon, banquiers de achevèrent de perfectionner en lui ce la cour, et s'y fit remarquer par que la nature avoit commencé. De son exactitude. Il devint ensuite puis la retraite du célèbre Baron, le premier commis des finances sous vrai goût de la déclamation s'étoit Necker; puis payeur des offices de la absolument perdu au théatre; Du- chambre des comptes, receveur-géfresne le rétablit. Il étoit, ainsi néral de la généralité de Rouen, inque Baron, d'un caractère extrê- tendant des fonds de la marine, et enment hautain, et disoit modeste- fin directeur de la caisse de l'extraorment, en parlant de lui: « On me dinaire, et commissaire à la liquicroit heureux; erreur populaire ! dation des offices de la maison du Je préfèrerois à mon état celui d'un roi. Le 16 juillet 1789, il fut chargé gentilhomme qui mange tranquil- des dépêches du roi et de l'assemblée, lement douze mille livres de rente pour le rappel de Necker qu'il radans son vieux château. >> Dufresne mena à Paris. Le 10 avril 1790, il jouoit le Glorieux d'après nature. fut dénoncé par plusieurs députés, Destouches avoit eu le bon esprit au sujet des dépenses ministé de punir, à la fin de sa pièce, le rielles, et comme s'opposant à la comte de Tuffières ; mais le comé- communication demandée, d'un rédien, qui n'étoit pas fait, di-gistre de décisions. Le 29 septembre soit-il, pour étre maltraité, contraignit l'auteur à gàter le dénouement. Il ne tint pas à lui que la Métromanie ne fût pas admise au théatre; il la trouvoit indigne d'exercer son sublime talent, et comme telle, il en avoit abandonné le ma

T. VI.

1791, il présenta le tableau de ses comptes, et détruisit ces inculpations. Le 22 novembre 1792, il fut arrêté, et le 3 décembre, décrété d'accusation. A la séance du 5, communiqua une pièce extraite de ses papiers, où Louis XVI étoit traité

5

l'on

vers

de bûche, pour avoir refusé de ceaux d'architecture. Dufresnoy se prendre, au 10 août, les armes que vit si à l'étroit, qu'il ne se nourlui présentoit la reine. Le 23 févrierrissoit que de pain et de fromage. 1793, il donna sa démission. Traduit Pierre Mignard, avec lequel il lia ensuite au tribunal criminel de une amitié qui dura jusqu'à la mort, Paris, il fut déchargé de l'accusation vint le trouver à Rome, et le tira de d'avoir trahi les intérêts de la nation l'indigence. Chaque jour étendoit la pour ceux de la liste civile. Le 8 avril sphère de son talent, il étudioit Ra1797, il fut appelé au conseil des phaël et l'antique: et à mesure qu'il cinq-cents par le corps électoral du avançoit dans la théorie de son art, département de la Seine. Le 30 juillet il écrivoit ses remarques en il fit un rapport sur la situation du latins, pour s'aider dans la pratique. trésor public, où il se plaignit des De ces observations rassemblées, naabus d'autorité commis par des mi- quit son poëme De arte graphicá, litaires sur les caisses des départe- (de l'art de la peinture), production mens. Le 18 août, il fut nommé se- estimable pour les préceptes, mais crétaire et présenta encore plusieurs dénuée d'ornemens et de graces. On y rapports sur des matières de finances, reconnoît un homme nourri de la lecsur les fournitures des armées, et des ture des meilleurs auteurs, et qui a touabus qui en sont la suite; au 18 fruc-jours présens les objets dont il traite. tidor an 5 ( 4 septembre 1797 ) son élection fut annulée. Après le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799. )noy prenoit tour à tour la plume et il fut appelé au conseil d'état, et le pinceau. Il approche' du Titien nommé directeur général du trésor pour le coloris, et de Carrache pour public. Dufresne mourut le 22 février le dessin. Ses tableaux et ses dessins 1801. Son éloge funèbre fut prononcé ne sont pas communs. Il mourut eu par M. Defermon,et le gouvernement 1665, au village de Villiers-le-Bel, accorda des regrets publics à ses talens à quatre lieues de Paris. Son Poëme administratifset à son exacte probité. sur la peinture a été traduit en En février 1802, son buste a été français en 1684 par Roger de placé dans une des salles de la tréso- Piles; et cette, version à été retourerie; et M. Barbé - Marbois, son chée en 1753 par Querlou. La successeur, paya, à cette occasion, meilleure édition de ce poëme est un nouveau tribut d'éloges à sa mé- celle de Paris, 1673, qu'on a ornée, moire. des figures de Leclerc, in-12. Il a été aussi traduit par les Italiens et les Anglais.

+ I. DUFRESNOY (Charles-Alfonse), né à Paris en 1611, d'un père apothicaire, fut destiné à la médecine par ses parens; mais son goût le portant à la peinture et à la poésie, les beaux-arts l'emportèrent malgré les mauvais traitemens que sa famille lui fit essuyer. Il prit d'abord des leçons de dessin chez Perrier et chez Vouet. De cette école

(Nous en parlerons plus au long dans l'article de l'abbé DE MARSY.) Dufres

* II. DUFRESNOY (Madame N.), religieuse dans la congrégation des Filles-de-la-Croix à Paris, qui vivoit à la fin du 17° siècle. On trouve dans différens recueils, entre autres dans celui de l'académie française pour l'année 1691, des pièces de vers de sa composition qui ne sont pas sans

il passa dans celle d'Italie sans-mérite.
autre secours pour vivre que son
pinceau. Pour subsister, il fut obligé
de peindre des ruines et des mor-

III. DUFRESNOY. Voyez FRESNOY et LENGLET.

[ocr errors]

:

qui en firent la comparaison, n'eurent pas de peine à en sentir la différence. Le Joueur de Reguard est

† DUFRESNY (Charles RIVIÈ- | RE), né à Paris en 1648, passoit pour petit-fils de Henri IV, et lui ressembloit. Il joignoit à un goût gé-représenté tous les jours avec de nou. néral pour tous les arts des talens particuliers pour la musique et le dessin. Sans crayon, sans pinceau, sans plume, il faisoit des tableaux charmans: il prenoit de différentes estampes, des parties d'hommes, d'animaux, de plantes, dont il formoit un sujet, dessiné seulement dans son imagination. Il excelloit sur-tout dans l'art de distribuer les jardins. Ce talent lui valut le brevet de contrôleur des jardins du roi, et le privilége d'une manufacture de glaces. Dufresny, extrêmement pro digue, le céda pour une somme médiocre. Il vendit en même temps une rente viagère de 3000 livres, que Louis XIV avoit ordonné aux entrepreneurs de lui faire. Ce prince disoit « Il y a deux hommes que je ne saurois enrichir, Dufresny et Bontems. C'étoient ses deux valets de chambre, et presqu'aussi dissipateurs l'un que l'autre. Le premier dit un jour à ce prince, qui l'aimoit beaucoup: «Sire, je ne regarde jamais le Louvre, sans m'écrier: Superbe monument de la magnificence d'un de nos plus grands rois, vous seriez achevé, si l'on vous avoit donné à un des ordres mendians pour tenir son chapitre et loger son général. » Dufresny quitta la cour, après avoir vendu toutes ses charges. Son caractère ne pouvoit s'accomnoder de la contrainte de Versailles. Il aimoit tellement la liberté, qu'il avoit quatre appartemens à la fois; quand on le savoit dans l'un, il se réfugioit dans l'autre. Retiré à Paris, il travailla pour le théatre, en société avec Reguard. On a prétendu, mal à propos, que la comédie du Joueur appartenoit principalement à Dufresny. Celui-ci donna sa comédie du Chevalier Joueur, après celle de Reguard. Les gens de goût,

veaux applaudissemens, et celui de Dufresny ne paroit plus sur aucun theatre. Ce n'est pas que cet ingénieux écrivain n'eût du mérite; mais ce n'étoit pas le mérite de Regnard. Il rend les mœurs et les ridicules de son siècle avec décence et avec finesse; mais il n'a point cette gaieté, cette force comique de l'auteur du Légataire et des Ménechmes. Ses portraits sont vifs, piquans et légers. Dufresny obtint, en 1710, le privilége du Mercure Galant, après la mort de Visé. Il y mit de l'enjouement et des saillies; mais il en céda bientôt après le privilége, moyennant une pension. Il mourut à Paris le 6 octobre 1724. II s'étoit marié deux fois par distraction, ou plutôt pour faire ressource. Le Sage, dans son Diable Boiteux, dit à cette occasion: « Je veux envoyer aux Petites - Maisons un vieux garçon de bonne famille, lequel n'a pas plutôt un ducat qu'il le dépense, et qui, ne pouvant se passer d'espèces, est capable de tout faire pour en avoir. Il y a quinze jours que sa blanchisseuse, à qui il devoit trente pistoles, vint les lui | demander, en disant qu'elle en avoit besoin pour se marier à un valet de chambre qui la recherchoit : « Tu as donc d'autre argent, lui dit-il ; car où est le valet de chambre qui voudra devenir ton mari pour rente pistoles? Hé! mais, répondit-elle, j'ai encore outre cela deux cents ducats.- Deux cents ducats, répliquatil avec émotion! malepeste! tu n'as qu'à me les donner, je t'épouse, et nous voilà quittes»; et la blauchisseuse devient sa femme. des amis de Dufresny lui disoit : « Pauvreté n'est pas vice. - C'est bien pis, répondit-il.... » Ce poëte, qui s'étoit brouillé avec la fortune

Un

sanes. Voltaire, dans ses accès d'humeur et d'envie, reproche vingt fois

sont que le Siamois amplifié de Dufresny; reproche tout au moins trèsexagéré. V. Des Nouvelles historiques, etc. On remarque dans toutes ces productions une imagination enjouée et singulière.

DUFRICHE - VALAZÉ. Voyez ValazÉ.

* DUGARD (Guillaume), maître d'école, né à Bronsgrove, au comté de Worcester, mort en 1662, élève du college de Sidney à Cambridge, a été maitre de l'école de Merchant

de classe fort utiles.

chaque fois qu'elle l'avoit caressé, se voyant, dans le temps du système, sans ressources, s'avisa de pré-à Montesquieu que ses lettres ne senter au régent un placet ainsi conçu: « Monseigneur, il importe à la gloire de votre altesse royale qu'il reste dans le monde un homme assez pauvre pour retracer à la nation la misère dont vous l'avez tirée; je vous supplie donc de me laisser dans mon état. » Le prince mit néant au bas, et donna ordre à Law de compter deux cent mille francs à Dufresny. C'est de ce même argent qu'il fit batir la belle maison, qu'il appela la maison de Pline. Ses ouvrages, recueillis en 1731, en six v. in-12, et imprimés à Paris en 1747, renferment, I. Ses Pièces de théa-Taylor. Il a donné plusieurs Livres tre. Celles qu'on estime le plus sout, La Réconciliation normande; le Double veuvage; la Coquette de village; l'Esprit de contradiction; le Dédit; le Jaloux honteux; la Noce interrompue; le Négligent; le Mariage fait et rompu. Cette dernière pièce, l'une des meilleures de l'auteur, fut jouée en 1721, et obtint beaucoup de succès. L'action est lente et décousue, les scènes mal liées; mais les caractères sont comiques et bien soutenus. Un maritionnaire étymologique des droits orgueilleux et imbécile, mené par royaux, 1693. III. Usage de la prasa femme qui semble obéir, un tique civile sur les saisies réelles, Gascon froid et qui n'en est pas 1696. IV. Conclusions sur plumoins plaisant, une hôtesse dont sieurs questions de droit 1696. les reparties sont pleines de sel, la Charles Dugas avoit laissé un grand font encore revoir avec plaisir. II. nombre de manuscrits, tels que Des Cantates, qu'il a mises lui-même la suite du Dictionnaire étymoen musique. III. Plusieurs Chan- logique des fiefs et des devoirs sons, dont quelques-unes sont très-honoraires des vassaux; le Dicagréables, entre autres la Dor-tionnaire des censives et directes ; meuse, et Philis plus avare que tendre. Elles sont insérées dans l'Anthologie française. IV. Les Amusemens sérieux et comiques; petit ouvrage souvent réimprimé, plein de peintures vives et plaisantes de la plupart des états de la vie. On y suppose un Siamois à Paris, ce qui a pu donner l'idée des Lettres per

DUGAS (Charles) sieur DE VAL-A DURÈSE, lieutenant-assesseur criminel du présidial de Lyon, mort en 1703 à Saint-Chamont sa patrie, agé de 77 ans, avec la réputation d'un magistrat intègre et d'un savant jurisconsulte, avoit publié à Lyon, I. Sommaire des principales règles et maximes du droit civil et canonique, 1673. II. Dic

les Codes criminel, civil et marchand, avec leurs commentaires. L'un de ses petits-fils possédoit ces ouvrages qui ont péri dans l'incendie du quartier de l'arsenal de Lyon, qui a eu lieu pendant le siége de cette ville.

DUCDALE (Guillaume), né à

qui annoncent du talent. Jean Du-
GHET, son frère, a gravé à Rome
quelques-unes des principales pièces
du Poussin.

II. DUGHET. Voy. GUASPRE.
DUGNA. Voy. DIGNA.

Shustock dans le comté de Warwick en 1605, d'une famille noble, mort le 10 février 1686, à 81 ans, passa une partie de sa vie à visiter des archives, à copier d'anciens monumens, et à chercher la vérité dans les décombres que le temps avoit épargnés. Le comte d'Arundel, iustruit de son mérite, Jui procura une place de heraut * DUGOMMIER (Jacques Cod'armes, avec une pension, et un QUILLE), né à la Martinique en logement dans leur palais. Dugdale, 1736, où il possédoit avant la révohomme laborieux et sage, cultiva les lution pour deux millions de bienslettres au milieu des orages qui agi- fonds, entra au service dès l'àge tèrent de son temps sa turbulente de 13 ans, obtint la croix de Saintpatrie; et, à force de soins et de re- Louis, et ayant essuyé un passecherches, il vint à bout de donner droit, il abandonna la carrière miles meilleurs ouvrages qu'on ait sur litaire et se retira sur son habitales antiquités d'Angleterre. Les prin- tion. Nommé en 1789 colonel des cipaux sont, I. Monasticon Angli- gardes - nationales de cette île, il canum, à Londres, en 3 vol. in-fol. se signala par la défense vigoureuse Le premier parut en 1655, le second du fort Saint-Pierre, qu'il soutint à en 1661, le troisième en 1673. leur tête contre les troupes rebelles (Voyez MARSHAM.) Stevens donna du traître Bebague. Il vint ensuite un supplément à ce livre, Londres, en France pour solliciter des secours 1722 et 1723, 2 vol. in-fol. en an- contre les ennemis de la révolution glais, ainsi que tous les ouvrages sui- dans les colonies. Il y arriva en 1792, vans. II. Les Antiquités du comté et refusa d'en être le député à la de Warwick, illustrées par les convention. En septembre 1793, il actes publics, et enrichies de cartes, fut employé comme général de brigaLondres, 1656, in-fol. III. Histoire de, puis comme général en chefà l'arde l'église de Saint-Paul de Lon-mée d'Italie, où il remporta plusieurs dres, tirée des manuscrits, etc., avantages sur les Austro-Sardes, Londres, 1658, in-fol. IV. Histoire presque toujours avec des forces indes troubles d'Angleterre, depuis férieures, notamment les 18 et 19 1638 jusqu'en 1659, Oxford, 1681, octobre à Gillette, et le 22 à Utelin-fol. V. Histoire de la noblesse le. Deux services aussi importans, d'Angleterre, Londres, 1675 et rendus en moins de huit jours, 1676, 2 vol. in-fol. VI. Mémoires avoient fait de Dugommier l'idole historiques touchant les lois d'An- de l'armée d'Italie. Le comité de salut gleterre, les cours de justice, etc., public le chargea expressément de Londres, 1672, in-fol. la direction du siége de Toulon. I s'y conduisit avec autant de sagacité que de bravoure, et s'en empara après cinq jours et cinq nuits de combats et de fatigues. Ce fut à ce mème siége que ce général pressentit Bonaparte à l'activité et à l'intelligence qu'il déploya. C'étoit l'œil d'un héros qui en devinoit un autre. En 1794, nommé comman

*I. DUGHET (Gaspard), peintre de paysages, né à Rome en 1613, où il mourut âgé de 62 ans, surnommé Le Poussin parce qu'il fut élève et beau-frère du célèbre artiste de ce nom. Ses paysages sont assez estimés; il en a gravé lui même plusieurs de sa composition

et

« PrécédentContinuer »