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de la Cour de Tfay-tou furent envoyés à Nan-king pour Des ifles de Lieou- étudier le Chinois dans le Collége Impérial, où ces éleves furent entretenus avec diftinction, aux dépens de l'Empereur.

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Les ifles de Licou-kieou manquoient de fer & de por celaine; Hong-vou les en pourvut: il fit fabriquer un grand nombre d'outils & d'inftrumens de fer, & quantité de vases de porcelaine qu'il y fit passer. Bientôt le commerce, la navigation & les arts s'y perfectionnerent. Ces Infulaires apprirent à fondre des cloches pour les temples, à fabriquer des étoffes plus fines & des papiers, & à faire eux-mêmes de la porcelaine, qu'ils tiroient auparavant de la Chine & du Japon.

La révolution célebre qui mit les Tartares fur le trône Impérial de la Chine, ne produifit aucun changement dans la conduite des Rois de Lieou-kieou. Changtché, qui régnoit alors, envoya fes Ambaffadeurs reconnoître l'Empereur Chun-tchi, & il en reçut un sceau gravé en caracteres Tartares. Il fut alors réglé que ce ne feroit plus que de deux ans en deux ans que le Roi de Lieou-kicou payeroit le tribut, & que le nombre des perfonnes qui compoferoient la fuite de fes Envoyés ne feroit pas au deffus de 150.

L'Empereur Kang-hi parut tourner fes vûes fur ces ifles d'une maniere encore plus attentive & plus fuivie que n'avoient fait les prédéceffeurs. Il y fit construire un fu perbe palais pour honorer la mémoire de Confucius, & un College où il entretint des Maîtres pour enfeigner les sciences & les caracteres Chinois. Il y établit auffi des examens pour les différens degrés des Lettrés. Ce fut

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encore lui qui régla que déformais le Roi de Licou-kieou n'enverroit plus en tribut des bois de fenteur, du gérofle, Desifes de Lieous & autres productions qui ne font pas du cru du pays, mais qu'il paieroit une quantité déterminée de soufre, de cuivre, d'étain, de coquillages & de nacres, qui font d'une beauté particuliere dans ces ifles. Il permit, qu'outre le tribut ordinaire, on lui offrît encore des brides, des felles, des fourreaux, & autres chofes femblables, que ces Infulaires ont la réputation de fabriquer avec beaucoup de goût & de propreté. Nous pourrions donner ici ce qu'on fait de la vie des Princes connus qui ont régné dans le Lieou-kieou; mais comme l'Hiftoire des Peuples tributaires de la Chine n'eft qu'acceffoire dans le plan de notre Ouvrage, nous nous contenterons de donner la fuite de ces Rois, telle que la marque le Docteur Chinois Supao-koang.

TABLE CHRONOLOGIQUE Des Rois de Lieou-kieou, depuis l'an de J. C. 1187, jufqu'au fiécle préfent.

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Religion, maurs & ufages des Infulaires de Lieou-kieou.

II y a plus de neuf cents ans que les Bonzes de la Chine ont introduit au Lieou-kieou le culte de Fo & les Livres claffiques de leur Secte. Ce culte formę aujourd'hui la Religion dominante, celle des Grands & du Peuple. On voit encore dans la ville royale un Temple magnifique, élevé en l'honneur d'une autre Idole empruntée des Chinois; on la nomme la nomme Tien-fey, c'est-à-dire, Reine ou Dame céleste. Nous en parlerons en faifant le dénombrement des Divinités Chinoifes.

Ce n'eft point devant les images de leurs Idoles, que ces Infulaires font leurs promeffes ou prononcent leurs fermens. Ils brûlent des parfums, ils préparent des fruits, & fe tiennent debout avec refpect devant une pierre, fur laquelle ils jurent, & qu'ils prennent à témoin de la fainteté de leurs engagemens. On voit dans les cours des Temples, dans les places publiques & fur les montagnes, une grande quantité de ces pierres, uniquement destinées à cet usage. Ils ont auffi parmi eux des femmes

Des ifles de Licou

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confacrées au culte des Efprits, & qui paffent pour toutepuiffantes auprès de ces Intelligences. Elles vont voir les malades, diftribuent des remedes, & récitent des prieres.

Le respect pour les morts eft auffi grand chez eux qu'à la Chine, & le deuil n'y eft pas moins exactement gardé; mais les funérailles s'y font avec moins de pompe & moins de dépenfe. Les bieres, hautes de trois ou quatre pieds, ont la figure d'un hexagone ou d'un octogone; on brûle les chairs du cadavre, & l'on ne conserve que fes offemens. Ils n'ont point la coutume d'offrir des viandes aux morts; ils fe contentent de placer autour d'eux des lampes & des caffolettes.

Les familles font diftinguées dans le Lieou-kieou, comme à la Chine, par des furnoms. Les hommes & les femmes ou filles de même furnom, ne peuvent contracter ensemble de mariages. Il n'eft point permis au Roi d'épouser d'autres filles que celles de trois grandes familles qui occupent toujours les premiers poftes. Il en est une quatrieme, aussi distinguée que les trois autres; mais le Roi & les Princes ne contractent point d'alliance avec elle, parce qu'il eft douteux fi cette famille ne fort pas de la même tige que la race Royale.

La pluralité des femmes eft permife dans ces ifles ; les garçons & les filles y jouiffent de la liberté de se voir & de fe parler, & leur union eft la fuite de leur choix. Les femmes font fort réservées; elles n'ufent point de fard, & ne portent point de pendans d'oreilles. De longues aiguilles d'or ou d'argent afsujettissent au haut de leur tête les treffes de leurs cheveux, qu'elles y raffemblent en forme de boucle.

Outre

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