Chine Cet accroiffement de population eft encore plus fenfible: Population de la dans le Se-tchuen. Cette province ne contenoit autrefois que cent quarante-quatre mille cent cinquante-quatre familles qui fuffent infcrites pour le tribut: on en compte aujourd'hui trois millions trente-fix mille trois cent quarante-deux. Cette énorme augmentation ne provient fans doute que du grand nombre de familles qui, lors de l'invafion des Tartares, fe retirerent dans les montagnes de cette province, & qui s'y font établies. Il en eft de même de l'augmentation qui s'eft faite dans les provinces. de Chen-fi & de Kan-fou, où une multitude de familles. se réfugierent à la même époque. Ces divers accroiffe mens, dont on a tenu un compte exact pendant plufieurs années, donnerent lieu à une foule de difficultés pour la perception du tribut. Ces difficultés, jointes à celles qui résultoient du grand nombre des exempts, des. pauvres, des Ouvriers ambulans, des gens de rivieres, &c. engagerent enfin l'Empereur Yong-tching à abolir le Jinting pour lui fubftituer le Tyting, c'est-à-dire, à changer la capitation en taille réelle, afin que les revenus de l'Etat fuffent moins variables, & que leur recouvrement fe fît d'une maniere plus exacte & moins onéreuse au peuple. I Nous avons conduit le calcul du P. Amiot, fur la population Chinoise, à cent cinquante-fept millions trois cent un mille fept cent cinquante-cinq; mais les objets qu'il affigne enfuite pour le refte de fon évaluation, pourroient peutêtre laiffer encore, dans l'efprit de nos Lecteurs, quelque doute fur la poffibilité de porter à deux cents millions le nombre des habitans de la Chine. Pour justifier l'affertion Chine. de l'habile Miffionnaire, & la mettre à l'abri de tout foupçon TCHONG MIN TCHE-LY (*). Ching, province. Ta, grands, Nan, hommes, Niu, femmes · }vingt Ouan; 668,852.) (*) C'eft le Leao-tong. (*) Ou Pe-tcheli. |