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Province

de Chan-tong.

quantité, qu'on affure que le feul profit qu'on tire des peaux eft confidérable.

Les Auteurs de Relations rapportent qu'il s'engendre au ventre des vaches du pays, une pierre jaune, que les Chinois appellent pour cette raison nieòu-hoang; elle est groffe comme un œuf d'oie, & auffi fragile que le plus tendre crayon. Les Médecins, qui en font très-grand cas, prétendent qu'elle guérit les catarres & les fluxions les plus invétérées. Cette ville a dans fon reffort une ville du fecond ordre & treize du troisieme.

Ten-tcheou-fou & Lai-tcheou-fou, qui font les deux dernieres villes du premier ordre, ne font remarquables que par leur fituation; elles ont chacune un havre fort commode, une garnison nombreuse, & plusieurs vaisseaux armés qui défendent leurs côtes. Une ville du fecond ordre & fept du troifieme relevent de la premiere; la feconde n'en compte que fept dans fa jurifdiction, dont deux font du fecond ordre.

Province

de Chan-fi.

ARTICLE I X.

Province de Chan-fi.

LA province de Chan-fi, qui est une des plus petites

de l'Empire, est bornée au levant par celle de Pe-tcheli, au fud par le Ho-nan, au couchant par le Chen-fi, & au nord par la grande muraille. Les Chinois difent que c'est dans cette province que les premiers habitans de la Chine fixerent leur féjour. Le climat en est sain & agréable; la terre y eft fertile; on y trouve du mufc en abondance;

quantité de porphyre, de marbre & de jaspe de diverses couleurs; la pierre d'azur y est très-commune, auffi bien que les mines de fer, les falines & le cristal.

Parmi les montagnes dont cette province eft couverte, il en eft quelques-unes d'inhabitables & d'affreufes; mais les autres font cultivées avec foin, & coupées en terrasses depuis le pied jufqu'à la cime, ce qui forme un très-bel afpect. On en trouve même plufieurs, au fommet defquelles sont de vastes plaines qui ne font moins fécondes que pas les plus riches campagnes.

Les habitans de cette province font robuftes & civils, mais extrêmement ignorans ; les femmes ont la réputation d'être belles.

Cette province a des vignes, & le raifin qu'on en recueille est le meilleur qui croisse dans toute cette partie de l'Asie. Il feroit facile aux Chinois d'en fabriquer un très-bon vin; mais ils préferent de faire fécher ces raifins, qu'on tranfporte & qu'on vend dans toutes les provinces de l'Empire. Ses montagnes lui fournissent auffi une grande quantité de charbon de terre; les habitans pilent ce charbon, le détrempent & en forment des pains cette fubftance a de la peine à s'enflammer; mais lorfqu'elle eft embrafée, elle donne un feu très-vif & qui dure long-temps: on s'en sert fpécialement pour chauffer les poêles, la plupart conftruits de briques comme en Allemagne; mais les Chinois donnent à ces poêles la forme de petits lits, fur lefquels ils se couchent en effet pendant la nuit.

Le Chan-fi ne comprend que cinq villes du premier ordre, & quatre-vingt-cinq du fecond & du troifieme. La capitale de la province s'appelle Tai-yuen-fou. Cette

Province de Chan-fi.

Province

de Chan-fi.

ville, qui est ancienne, a environ trois lieues de circuit; mais elle est bien déchue de l'état de splendeur où elle étoit, lorsque les Princes du Sang de la derniere famille Impériale, Tai-ming-tchao, y faifoient leur réfidence; les palais qu'ils occupoient n'offrent plus qu'un amas de ruines & de triftes débris. Les feuls monumens qui reftent, font les fépultures de ces Princes, qu'on voit fur une montagne voifine. Ce lieu funéraire eft décoré avec magnificence; tous ces tombeaux sont en marbre ou en pierres de taille; ils font accompagnés d'arcs de triomphe, de ftatues de Héros, de différentes figures d'animaux, de lions, & furtout de chevaux : ces ftatues & ces figures font distribuées avec goût & fymétrie. De vieilles forêts de cyprès, plantées en échiquier, & auxquelles la hache n'a jamais touché, forment une fombre enceinte autour de ces tombeaux.

Tai-yuen-fou a dans fa dépendance cinq villes du fecond ordre, & vingt du troifieme. Ses principaux articles de commerce font des ouvrages & des uftenfiles en fer, différentes fortes d'étoffes, & en particulier des tapis en façon de Turquie.

Pin-yang-fou ne le cede à la capitale, ni par la bonté de fon terroir, ni par l'étendue de fon reffort, qui contient fix villes du second ordre & vingt-huit du troifieme.

On trouve près de Ngan-y un lac dont l'eau eft auffi falée que celle de la mer, & dont on tire une grande quantité de fel.

Lou-ngan-fou n'a dans fa dépendance que huit villes du troifieme ordre; mais elle est située dans un lieu agréable, & presque à la fource de la riviere de Tfo-tfang-ho. Fuen-tcheou-fou, ville ancienne & commerçante, est

bâtie

bâtie fur les bords de la riviere Fuen-ho; fes bains & fes fontaines, prefque bouillantes, y attirent un grand nombre d'Étrangers, ce qui la rend très-opulente. Une ville du second ordre & fept du troisieme forment tout fon district.

Tai-tong-fou est une place de guerre, bâtie près de la grande muraille. Sa fituation la rend importante, parce que c'est le feul endroit exposé aux excursions des Tartares; elle eft d'ailleurs bien fortifiée, & les troupes qu'on y entretient pour fa défense, forment une nombreuse garnison. Le territoire de cette ville abonde en pierres d'azur & en herbes médicinales; on y trouve auffi une efpece particuliere de jaspe, nommé yu-che, qui a la blancheur & l'éclat de l'agate. Le marbre & le porphyre y font communs, & le commerce des peaux qu'on y prépare est d'un très-grand revenu. La jurisdiction de Tai-tong-fou est affez étendue, elle comprend quatre villes du second ordre & fept du troisieme.

Province de Chan-fi.

ARTICLE X.

Province de Chen-fi.

CETTE province eft divifée en deux parties, l'une orientale,

& l'autre occidentale; elle contient huit fou ou villes du premier ordre, & cent fix du fecond & du troifieme. Elle est bornée à l'orient par le Hoang-ho, qui la fépare du Chan-fi ; au midi, par les provinces de Se-tchuen & de Houquang; au nord, par la Tartarie & la grande muraille, &

à l'occident, par la Tartarie Mongole.

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Le Chen-fi est une des plus vastes provinces de l'Empire;

Province

de Chen-fi.

Province

de Chen-fi.

du

elle avoit, autrefois trois Vice-Rois; mais elle n'en a que deux aujourd'hui, outre les Gouverneurs de So-tcheou & de Kan-tcheou, qui font les deux plus fortes places de guerre pays. Cette province en général est très-fertile, très-commerçante, & très-riche. Elle produit peu de riz, mais on y fait d'abondantes récoltes de froment & de millet; elle eft cependant fujette aux féchereffes, & des nuées de fauterelles dévorent quelquefois toutes fes campagnes : quelques Chinois mangent ces infectes bouillis. On tire de cette contrée une grande quantité de drogues, de la rhubarbe, du mufc, du cinabre, de la cire, du miel, du charbon de terre, dont elle renferme des mines inépuifables. Elle contient auffi de riches mines d'or, que politique empêche d'ouvrir. Le fable des torrens & des rivieres en est tellement chargé, qu'une infinité de perfonnes ne fubfiftent qu'en ramaffant cette poudre d'or. Les Voyageurs ont remarqué que les peuples de cette contrée font beaucoup plus polis, plus affables pour les Étrangers, & ont plus de difpofitions pour l'étude que les autres Chinois feptentrionaux.

la

Si-ngan-fou, capitale de toute la province, est, après Pe-king, l'une des plus belles & des plus grandes villes de la Chine; fes murailles font larges, élevées, & embraffent quatre lieues de circuit; elles font flanquées d'un grand nombre de tours, éloignées les unes des autres d'une portée de fleche, & entourées d'un foffé profond. Quelques-unes de fes portes font magnifiques, & remarquables par leur

hauteur.

On voit encore dans cette ville un vieux palais où demeuroient les anciens Rois du Chen-fi. L'étendue du pays

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