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arrivé aucune qui ne fût surnaturelle. Nous avons les propres paroles de Phlégon, affranchi d'Adrien, citées dans un temps où son livre étoit entre les mains de tout le monde, aussi bien que les Histoires Syriaques de Thallus qui l'a suivi; et la quatrième année de la 202o Olympiade, marquée dans les Annales de Philégon, est constamment celle de la mort de notre Seigneur.

Pour achever les mystères, Jésus-Christ sort du tombeau le troisième jour; il apparoît à ses disciples; il monte aux cieux en leur présence; il leur envoie le Saint-Esprit, l'Eglise se forme; la persécution commence; saint Etienne est lapidé; saint Paul est converti. Un peu après, Tibère meurt. Caligula son petit-neveu, son fils par adoption, et son successeur, étonne l'univers par sa folie cruelle et brutale: il se fait adorer, et ordonne que sa statue soit placée dans le temple de Jérusalem. Chéréas délivre le monde de ce monstre. Claudius règne, malgré sa stupidité. Il est déshonoré par Messaline sa femme, qu'il redemande après l'avoir fait mourir. On le remarie avec Agrippine fille de Germanicus. Les apôtres tiennent le concile de Jérusalem (1), où saint Pierre parle le premier, comme il fait partout ailleurs. Les Gentils convertis y sont affranchis des cérémonies de la loi. La sentence en est prononcée au nom du Saint-Esprit et de l'Eglise. Saint Paul et saint Barnabé portent le décret du concile aux églises, et enseignent aux fidèles à s'y

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soumettre (1). Telle fut la forme du premier concile. Le stupide empereur déshérita son fils Britannicus, et adopta Néron fils d'Agrippine. En récompense, elle empoisonna ce trop facile mari. Mais l'empire de son fils ne lui fut pas moins funeste à elle-même, qu'à tout le reste de la république. Corbulon fit tout l'honneur de ce règne, 58, 60, 62, par les victoires qu'il remporta sur les Parthes et sur les Arméniens. Néron commença dans le même temps la guerre contre les Juifs, et la persécution contre les Chrétiens. C'est le premier empereur qui ait persécuté l'Eglise. Il fit mourir à Rome saint Pierre et saint Paul. Mais comme dans le même temps il persécutoit tout le genre humain, on se révolta contre lui de tous côtés : il apprit que le sénat l'avoit condamné, et se tua lui-même. Chaque armée fit un empereur : la querelle se décida auprès de Rome, et dans Rome même, par d'effroyables combats. Galba, Othon et Vitellius y périrent : l'Empire affligé se reposa sous Vespasien. Mais les Juifs furent réduits à l'extrémité: Jérusalem fut prise et brûlée. Tite, fils et successeur de Vespasien, donna au monde une courte joie ; et ses jours, qu'il croyoit perdus quand ils n'étoient pas marqués de quelque bienfait, se précipitèrent trop vite. On vit revivre Néron en la personne de Domitien. La persécution se renouvela. Saint Jean sorti de l'huile bouillante fut relégué dans l'île de Patmos, où il écrivit son Apocalypse. Un peu après, il écrivit son Evangile, âgé de quatre-vingt-dix ans, et joignit la qualité (1) Act. XVI. 4.

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d'évangéliste à celle d'apôtre et de prophète. Depuis ce temps les Chrétiens furent toujours persécutés, tant sous les bons que sous les mauvais empereurs. Ces persécutions se faisoient, tantôt par les ordres des empereurs, et par la haine particulière des magis rats, tantôt par le soulèvement des peuples, et tantôt par des décrets prononcés authentiquement dans le sénat sur les rescrits des princes, ou en leur présence. Alors la persécution étoit plus universelle et plus sanglante; et ainsi la haine des infidèles, toujours obstinée à perdre l'Eglise, s'excitoit de temps en temps elle-même à de nouvelles fureurs. C'est par ces renouvellemens de violence, que les historiens ecclésiastiques comptent dix persécutions sous dix empereurs. Dans de si longues souffrances, les Chrétiens ne firent jamais la moindre sédition. Parmi tous les fidèles, les évêques étoient toujours les plus attaqués. Parmi toutes les églises, l'église de Rome fut persécutée avec le plus de violence; et les papes confirmèrent souvent par leur sang l'Evangile qu'ils annonçoient à toute la terre. Domitien est tué l'Empire commence à respirer sous Nerva. Son grand âge ne lui permet pas de rétablir les affaires; mais, pour faire durer le repos public, il choisit Trajan pour son successeur. L'Empire tranquille au dedans, et triomphant au dehors, ne cesse d'admirer un si bon prince. Aussi avoit-il pour maxime, qu'il falloit que ses citoyens le trouvassent tel qu'il eût voulu trouver l'empereur s'il eût été simple citoyen. Ce prince dompta les Daces et Décébale leur roi; étendit

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ses conquêtes en Orient; donna un roi aux Parthes, et leur fit craindre la puissance romaine: 115, 116. heureux que l'ivrognerie et ses infâmes amours, vices si déplorables dans un si grand prince, ne lui aient rien fait entreprendre contre la justice. A des temps si avantageux pour la république, succédèrent ceux d'Adrien mêlés de bien et de mal. Ce prince maintint la discipline militaire, vécut lui-même militairement et avec beaucoup de frugalité, soulagea les provinces, fit fleurir les arts, et la Grèce qui en étoit la mère. Les Barbares furent tenus en crainte par ses armes et par son autorité. Il rebâtit Jérusalem, à qui il donna son nom; et c'est de là que lui vient le nom d'Ælia; mais il en bannit les Juifs, toujours rebelles à l'Empire. Ces opiniâtres trouvèrent en lui un impitoyable vengeur. Il déshonora par ses cruautés, et par ses amours monstrueuses, un règne si éclatant. Son infâme Antinoüs, dont il fit un dieu, couvre de honte toute sa vie. L'empereur sembla réparer ses fautes, et rétablir sa gloire effacée, en adoptant Antonin le Pieux, qui adopta Marc-Aurèle le Sage et le Philosophe. En ces deux princes paroissent deux beaux caractères. Le père, toujours en paix, est toujours prêt dans le besoin à faire la guerre : le fils est toujours en guerre, toujours prêt à donner la paix à ses ennemis et à l'Empire. Son père Antonin lui avoit appris qu'il valoit mieux sauver un seul citoyen, que de défaire mille ennemis. Les Parthes et les Marcomans éprouvèrent la valeur de Marc-Aurèle : les derniers étoient des Germains

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que cet empereur achevoit de dompter quand il mourut. Par la vertu des deux Antonin, ce nom devint les délices des Romains. La gloire d'un si beau nom ne fut effacée, ni par la mollesse de Lucius Verus, frère de Marc-Aurèle et son collègue dans l'Empire, ni par les brutalités de Commode son fils et son successeur. Celui-ci, indigne d'avoir un tel père, en oublia les enseignemens et les exemples. Le sénat et les peuples le détestèrent ses plus assidus courtisans et sa maîtresse le firent mourir. Son successeur Pertinax, vigoureux défenseur de la discipline militaire, se vit immolé à la fureur des soldats licencieux, qui l'avoient un peu auparavant élevé malgré lui à la souveraine puissance. L'Empire, mis à l'encan par l'armée, trouva un acheteur. Le jurisconsulte Didius Julianus hasarda ce hardi marché; il 194, 195, lui en coûta la vie : Sévère, Africain, le fit mourir, vengea Pertinax, passa de l'Orient en Occident, 207, 209 triompha en Syrie, en Gaule et dans la Grande

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Bretagne. Rapide conquérant, il égala César par ses victoires; mais il n'imita pas sa clémence. Il ne put mettre la paix parmi ses enfans. Bassien ou Caracalla son fils aîné, faux imitateur d'A211, 212 lexandre, aussitôt après la mort de son père, tua son frère Géta, empereur comme lui, dans le sein de Julie leur mère commune; passa sa vie dans la cruauté et dans le carnage; et s'attira à lui-même une mort tragique. Sévère lui avoit gagné le cœur des soldats et des peuples, on lui donnant le nom d'Antonin; mais il n'en sut pas soutenir la gloire. Le Syrien Héliogabale, ou plu

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