dev. du monde. J. C. de la toute-puissance divine; homme enfin selon le cœur de Dieu, comme il le nomme lui-même, et qui par sa pénitence a fait même tourner son 2970 1034 crime à la gloire de son créateur. A ce pieux guerrier succéda son fils Salomon, sage, juste, 2990 pacifique, dont les mains pures de sang furent jugées dignes de bâtir le temple de Dieu. SIXIÈME ÉPOQUE. Salomon, ou le temple achevé. Cinquième age du monde. 2992 Ce fut environ l'an 3000 du monde, le 488 depuis la sortie d'Egypte; et pour ajuster les temps de l'histoire sainte avec ceux de la profane, 180 ans après la prise de Troie, 250 devant la fondation de Rome, et 1000 ans devant Jésus-Christ, que Salomon acheva ce merveilleux édifice. Il en 3000 célébra la dédicace avec une piété et une magnificence extraordinaire. Cette célèbre action est 3001 suivie des autres merveilles du règne de Salomon, qui finit par de honteuses foiblesses. Il s'abandonne à l'amour des femmes; son esprit baisse, son cœur s'affoiblit, et sa piété dégénère en idolâtrie. Dieu, justement irrité, l'épargne en mémoire de David son serviteur; mais il ne voulut pas laisser son ingratitude entièrement impunie : il partagea son royaume après sa mort, et sous son fils Roboam. L'orgueil brutal de ce jeune 3029 prince lui fit perdre dix tribus, que Jéroboam sépara de leur Dieu et de leur roi. De peur qu'ils ne retournassent au roi de Juda, il défendit 1014 1012 1003 1004 975 du dev. monde. J. C. d'aller sacrifier au temple de Jérusalem, et il érigea ses veaux d'or, auxquels il donna le nom du dieu d'Israël, afin que le changement parût moins étrange. La même raison lui fit retenir la loi de Moïse, qu'il interprétoit à sa mode; mais il en faisoit observer presque toute la police, tant civile que religieuse (1); de sorte que le Pentateuque demeura toujours en vénération dans les tribus séparées. 3033 3087 3080 30go Ainsi fut élevé le royaume d'Israël contre le royaume de Juda. Dans celui d'Israël triomphèrent l'impiété et l'idolâtrie. La religion, souvent obscurcie dans celui de Juda, ne laissa pas de s'y conserver. En ces temps, les rois d'Egypte étoient puissans. Les quatre royaumes avoient été réunis sous celui de Thèbes. On croit que Şésostris, ce fameux conquérant des Egyptiens, est le Sésac roi d'Egypte, dont Dieu se servit 971 pour châtier l'impiété de Roboam. Dans le règne d'Abiam fils de Roboam, on voit la fameuse victoire que la piété de ce prince lui obtint sur les 917 tribus schismatiques. Son fils Asa, dont la piété est louée dans l'Ecriture, y est marqué comme un homme qui songeoit plus, dans ses maladies, au secours de la médecine, qu'à la bonté de Dieu. 924 De son temps, Amri roi d'Israël bâtit Samarie, où il établit le siége de son royaume. Ce temps 914 est suivi du règne admirable de Josaphat, où fleu rissent la piété, la justice, la navigation, et l'art militaire. Pendant qu'il faisoit voir au royaume de Juda un autre David, Achab et sa femme Jé(1) III. Reg. x11. 32. du dev. J. C. monde. zabel, qui régnoient en Israël, joignoient à l'ido- vers ce temps la fondation de Carthage, que Didon, 3112 fut sur lui. Son règne fut court, et sa fin fut 3119 899 897 892 888 885 du 3120 dev. moude. J.C. qui prophétisèrent durant les règnes d'Achab et de cinq de ses successeurs. En ce temps Homère fleurit (1), et Hésiode fleurissoit trente ans avant lui. Les mœurs antiques qu'ils nous représentent, et les vestiges qu'ils gardent encore, avec beaucoup de grandeur, de l'ancienne simplicité, ne servent pas peu à nous faire entendre les antiquités beaucoup plus reculées, et la divine simplicité de l'Ecriture. Il y eut des spectacles effroyables dans les royaumes de Juda et d'Israël. 884 Jézabel fut précipitée du haut d'une tour par ordre de Jéhu. Il ne lui servit de rien de s'être parée : Jéhu la fit fouler aux pieds des chevaux. Il fit tuer Joram, roi d'Israël, fils d'Achab : toute la maison d'Achab fut exterminée, et peu s'en fallut qu'elle n'entraînât celle des rois de Juda dans sa ruine. Le roi Ochozias, fils de Joram roi de Juda, et d'Athalie, fut tué dans Samarie avec ses frères, comme allié et ami des enfans d'Achab. Aussitôt que cette nouvelle fut portée à Jérusalem, Athalie résolut de faire mourir tout ce qui restoit de la famille royale, sans épargner ses enfans, et de régner par la perte de tous les siens. Le seul Joas fils d'Ochozias, enfant encore au berceau, fut dérobé à la fureur de son aïeule. Jésabeth sœur d'Ochozias, et femme de Joïada souverain pontife, le cacha dans la maison de Dieu, et sauva ce précieux reste de la maison de David. Athalie, qui le crut tué avec tous les autres, vivoit sans crainte. Lycurgue donnoit des lois à Lacédémone. Il est repris de les avoir fait (1) Marm. Arund. du dev. monde. J. C. toutes pour la guerre, à l'exemple de Minos, dont (1) Plat. de Rep. lib. vin: de Leg. lib. 1. Arist. Polit. lib. 11, c. 9. 878 840 839 825 |