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être les vengeurs, s'accrut sous Asaraddon fils de Rome. Sennacherib. Il réunit le royaume de Babylone à ce- 73 lui de Ninive, et égala dans la grande Asie la puissance des premiers Assyriens. Les Mèdes commençoient aussi à se rendre considérables. Déjocès leur premier roi, que quelques-uns prennent pour l'Arphaxad nommé dans le livre de Judith, fonda la superbe ville d'Ecbatanes, et jeta les fondemens d'un grand empire. Ils l'avoient mis sur le trône pour couronner ses vertus, et mettre fin aux désordres que l'anarchie causoit parmi eux (1). Conduits par un si grand roi, ils se soutenoient contre leurs voisins, mais ils ne s'étendoient pas. Rome s'accroissoit, mais foiblement. Sous Tullus Hostilius son troisième roi, et par le fameux combat des Horaces et des Curiaces, Albe fut vaincue et ruinée: ses citoyens, incorporés à la ville victorieuse, l'agrandirent et la fortifièrent. Romulus avoit pratiqué le premier ce moyen d'augmenter la ville, où il reçut les Sabins et les autres peuples vaincus. Ils oublioient leur défaite, et devenoient des sujets affectionnés. Rome en étendant ses conquêtes régloit sa milice; et ce fut sous Tullus Hostilius qu'elle commença à apprendre cette belle discipline, qui la rendit dans la suite maîtresse de l'univers. Le royaume d'Egypte, affoibli par ses longues divisions, se réta- 84 670 blissoit sous Psammitique. Ce prince, qui devoit son salut aux Ioniens et aux Cariens, les établit dans l'Egypte, fermée jusqu'alors aux étrangers. A cette occasion, les Egyptiens entrèrent en (1) Herod. lib. 1, c. 96.

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commerce avec les Grecs; et depuis ce temps aussi l'histoire d'Egypte, jusque-là mêlée de fables pompeuses par l'artifice des prêtres, commence, selon Hérodote (1), à avoir de la certitude. Cependant les rois d'Assyrie devenoient de plus en plus redoutables à tout l'Orient. Saosduchin fils d'Asaraddon, qu'on croit être le Nabuchodonosor du livre de Judith, défit en bataille rangée Arphaxad, roi des Mèdes, quel qu'il soit. Si ce n'est pas Déjocès lui-même, premier fondateur d'Ecbatanes, ce peut être Phraorte ou Aphraarte, son fils, qui en éleva les murailles. Enflé de sa victoire, le superbe roi d'Assyrie entreprit de conquérir toute la terre. Dans ce dessein il passa l'Euphrate, et ravagea tout jusqu'en Judée. Les Juifs avoient irrité Dieu, et s'étoient abandonnés à l'idolâtrie à l'exemple de Manassès; mais ils avoient fait pénitence avec ce prince : Dieu les prit aussi en sa protection. Les conquêtes de Nabuchodonosor et d'Holopherne son général, furent tout-à-coup arrêtées par la main d'une femme. Déjocès, quoique battu par les Assyriens, laissa son royaume en état de s'accroître sous ses successeurs. Pendant que Phraorte son fils, et Cyaxare fils de Phraorte subjuguoient la Perse, et poussoient leurs conquêtes dans l'Asie mineure jusques aux bords de l'Halys, la Judée vit passer le règne détestable III 643 d'Amon fils de Manassès; et Josias fils d'Amon, 113 641 sage dès l'enfance, travailloit à réparer les dés

ordres causés par l'impiété des rois ses prédécesseurs. Rome, qui avoit pour roi Ancus Martius, (1) Herod, lib. 11, c. 154.

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domptoit quelques Latins sous sa conduite, et Rome. continuant à se faire des citoyens de ses ennemis, elle les renfermoit dans ses murailles. Ceux de Veies, déjà affoiblis par Romulus, firent de nouvelles pertes. Ancus poussa ses conquêtes jusqu'à 128 la mer voisine, et bâtit la ville d'Ostie à l'embouchure du Tibre. En ce temps, le royaume de Babylone fut envahi par Nabopolassar. Ce traître, que Chinaladan, autrement Sarac, avoit fait gé néral de ses armées contre Cyaxare roi des Mèdes, se joignit avec Astyage fils de Cyaxare, prit Chinaladan dans Ninive, détruisit cette grande ville si long-temps maîtresse de l'Orient, et se mit sur le trône de son maître. Sous un prince si ambitieux, Babylone s'enorgueillit. La Judée, dont l'impiété croissoit sans mesure, avoit tout à craindre. Le saint roi Josias suspendit pour un 130 624 peu de temps, par son humilité profonde, le châtiment que son peuple avoit mérité; mais le

mal s'augmenta sous ses enfans. Nabuchodono- 144 610 sor II, plus terrible que son père Nabopolassar, 147 607 lui succéda. Ce prince nourri dans l'orgueil, et toujours exercé à la guerre, fit des conquêtes prodigieuses en Orient et en Occident; et Babylone menaçoit toute la terre de la mettre en servitude. Ses menaces eurent bientôt leur effet à l'égard du peuple de Dieu. Jérusalem fut abandonnée à ce superbe vainqueur, qui la prit par trois fois la première, au commencement de son règne, et à la quatrième année du règne de Joakim, d'où commencent les soixante-dix ans de la captivité de Babylone, marqués par le pro

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JC. phète Jérémie (1); la seconde, sous Jéchonias, 599 ou Joachin fils de Joakim; et la dernière, sous 598 Sédécias, où la ville fut renversée de fond en comble, le temple réduit en cendre, et le roi mené captif à Babylone, avec Saraïa souverain pontife, et la meilleure partie du peuple. Les plus illustres de ces captifs furent les prophètes Ezechiel et Daniel. On compte aussi parmi eux les trois jeunes hommes que Nabuchodonosor ne put forcer à adorer sa statue, ni les consumer par les flammes. La Grèce étoit florissante, et ses sept Sages se rendoient illustres. Quelque temps devant la dernière désolation de Jérusalem, 160 594 Solon, l'un de ces sept Sages, donnoit des lois aux Athéniens, et établissoit la liberté sur la 176 578 justice : les Phocéens d'Ionie menoient à Marseille ` leur première colonie. Tarquin l'Ancien, roi de Rome, après avoir subjugué une partie de la Toscane, et orné la ville de Rome par des ouvrages magnifiques, acheva son règne. De son temps, les Gaulois, conduits par Bellovèse, oc566 cupèrent dans l'Italie tous les environs du Pô,

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pendant que Segovèse son frère mena bien avant dans la Germanie un autre essaim de la nation. Servius Tullius, successeur de Tarquin, établit le cens, ou le dénombrement des citoyens distribués en certaines classes, par où cette grande ville se trouva réglée comme une famille particulière. Nabuchodonosor embellissoit Babylone, qui s'étoit enrichie des dépouilles de Jérusalem et de l'Orient. Elle n'en jouit pas long-temps. Ce

(1) Jerem. XXV. 11, 12. XXIX. 10.

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roi, qui l'avoit ornée avec tant de magnificence, Rome. vit en mourant la perte prochaine de cette superbe ville (1). Son fils Evilmerodac, que ses dé- 192 bauches rendoient odieux, ne dura guère, et fut tué par Nériglissor, son beau-frère, qui usurpa 194 560 le royaume. Pisistrate usurpa aussi dans Athènes l'autorité souveraine, qu'il sut conserver trente ans durant, parmi beaucoup de vicissitudes, et qu'il laissa même à ses enfans. Nériglissor ne put souffrir la puissance des Mèdes, qui s'agrandissoient en Orient, et leur déclara la guerre. Pendant qu'Astyage, fils de Cyaxare I, se préparoit à la résistance, il mourut, et laissa cette guerre à soutenir à Cyaxare II, son fils, appelé par Daniel, Darius le Mède. Celui-ci nomma pour général de son armée, Cyrus fils de Mandane sa 195 559 sœur et de Cambyse roi de Perse, sujet à l'empire des Mèdes. La réputation de Cyrus, qui s'étoit signalé en diverses guerres sous Astyage son grand-père, réunit la plupart des rois d'Orient sous les étendards de Cyaxare. Il prit, dans sa ville capitale, Crésus roi de Lydie, et jouit de 206 ses richesses immenses: il dompta les autres alliés 211 des rois de Babylone, et étendit sa domination non-seulement sur la Syrie, mais encore bien avant dans l'Asie mineure. Enfin il marcha contre 216 Babylone: il la prit, et la soumit à Cyaxare son oncle, qui, n'étant pas moins touché de sa fidélité que de ses exploits, lui donna sa fille unique et son héritière en mariage. Dans le règne de Cyaxare, Daniel, déjà honoré, sous les règnes 217 (1) Abyd. apud Euseb. Præp. Ev. lib. 1x, cap. 41.

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