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460 DISCOURS SUR L'HISTOIRE Universelle.

remarquer toute la suite de la religion et celle des grands empires jusqu'à Charlemagne.

Pendant que vous les verrez tomber presque tous d'eux-mêmes, et que vous verrez la religion se soutenir par sa propre force, vous connoîtrez aisément quelle est la solide grandeur, et où un homme sensé doit mettre son espérance.

NOTICE

SUR LES DIFFÉRENTES ÉDITIONS

DU

DISCOURS SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE,

ET

SUR LES CORRECTIONS ET ADDITIONS

QUE L'AUTEUR Y A FAITES.

LE DISCOURS SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE fut publié dans les premiers mois de 1681, à Paris, chez Sébastien Mabre - Cramoisy, en un vol. in-4o de 561 pages. Le privilége du Roi pour l'impression, daté du 11 février 1681, est accordé pour quinze ans. Cette édition, ornée de vignettes en tailledouce au commencement et à la fin du livre, est fort bien exécutée. On la contrefit en Hollande (*) la même année.

(*) L'édition que j'ai sous les yeux est assez bien imprimée, en un vol. in-12 de 452 pages. Le frontispice ne porte le nom ni de la ville ni du libraire, mais seulement : Suivant la copie imprimée à Paris, chez Sébastien Mabre-Cramoisy, etc.

Bossuet avoit envoyé son livre, dès le mois de mai 1681, à M. de Neercassel, évêque de Castorie, vicaire apostolique en Hollande. Ce prélat l'en remercia dans une lettre datée du 21 août, et l'instruisit que les libraires de ce pays se disposoient à l'imprimer. Au mois de septembre, Bossuet envoya à M. de Neercassel un errata, afin qu'on en fît usage dans l'édition projetée, en recommandant toutefois de ne pas faire connoître que les corrections venoient BOSSUET. XXXV.

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La seconde édition, qui n'est qu'une réimpression de la première, avec quelques corrections, parut en 1682, chez le même libraire, en un vol. in-12 de 639 pages. On a mis à la première et à la dernière page, les mêmes vignettes réduites, qu'à l'édition in-4o. Il se trouve des exemplaires de cette édition qui portent la date de 1691, Chez L. Roulland; mais le frontispice seul est changé.

Le même Roulland obtint, le 2 septembre 1695, un nouveau privilége pour six ans, à compter du jour de la réimpression. La troisième édition, faite en vertu de ce privilége, fut mise au jour à la fin de mars 1700 (*), en un vol. in-12 de 607 pages. On lit au frontispice: Troisième édition, revue par l'Auteur. La vignette de la première page a été

seule conservée.

Cette édition est la dernière qui ait été donnée du vivant de Bossuet, et qu'il ait revue. Elle dif

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de lui. Dans une nouvelle lettre du 23 novembre suivant, l'évêque de Castorie marque qu'on avoit déjà imprimé le Discours sur l'Histoire universelle en deux endroits à la fois, à Amsterdam et à la Haye. L'errata envoyé par Bossuet arriva sans doute trop tard; car on ne s'en est point servi dans l'édition citée plus haut, et que je conjecture être celle d'Amsterdam.

(*) Lenglet-Dufresnoy, dans le Catalogue des Historiens qu'il a mis à la fin de sa Méthode pour étudier l'Histoire, donne cette édition comme étant de 1695. Il aura pu être induit en erreur par la date du privilége: mais ce qui rend incontestable l'époque de la publication de cette troisième édition, c'est ce qu'on lit à la suite du privilége, et à quoi il n'aura pas fait attention : « Achevé » de réimprimer pour la première fois, depuis l'obtention du der» nier privilége, le 20 du mois de mars 1700 ». Des exemplaires de cette même édition, au lieu de Chez Roulland, 1700, portent Chez Michel David, 1703. Il n'y a de différent que le frontispice.

fère des précédentes en ce que la seconde Partie, qui n'a que treize chapitres dans les deux premières éditions, est divisée en trente chapitres dans la troisième. Le dernier chapitre de l'ouvrage a été aussi partagé en deux; ce qui donne huit chapitres à la troisième Partie, au lieu de sept qu'elle avoit auparavant. L'auteur, en revoyant son livre, y corrigea plusieurs fautes de dates et de citations, retoucha le style en divers endroits, et y fit beaucoup d'additions, principalement sur l'inspiration des livres saints. On a suivi cette édition dans la collection de ses OEuvres, Paris, 1743 et 1748, in-4o, et dans les éditions faites séparément du Discours sur l'Histoire universelle, depuis 1707 jusqu'en 1741. Mais, en 1753, les libraires de Paris qui avoient le privilége de cet ouvrage, au lieu de continuer à le réimprimer d'après l'édition de 1700, reprirent celle de 1681, et ont persisté à la suivre jusqu'à présent. Les éditions de Didot pour l'éducation du Dauphin; celle que le même imprimeur a publiée en 1814 parmi les meilleurs ouvrages de la langue française, et autres imprimées avec tant de luxe, où l'on eût dû s'appliquer à donner le texte le plus correct, ne sont pareillement que des copies de la première édition, et on y a omis les additions et les corrections faites par Bossuet dans la troisième.

Mais l'abbé Ledieu, son secrétaire, nous apprend que dans les dernières années de sa vie, l'évêque de Meaux ne cessoit de revoir son ouvrage. Le fruit de ce dernier travail est un grand nombre d'addition's importantes, qu'on a entièrement écrites

de sa main, et dont le but est de mettre dans un nouveau jour les preuves de l'authenticité des livres saints, et la liaison qu'ont entre eux l'ancien et le nouveau Testament. Le morceau le plus considérable est un chapitre entier, le xxixe de la seconde partie, ayant pour titre : Moyen facile de remonter à la source de la religion, et d'en trouver la vérité dans son principe.

Ces fragmens étoient restés, jusqu'à nos jours, ensevelis dans un profond oubli. Ils furent imprimés pour la première fois, sous le titre assez impropre de Variantes, et confondus avec les additions faites en 1700, à la fin de l'édition stéréotype d'Herhan, en 4 vol. in-18, Paris, 1806. On annonce, dans l'Avertissement, que l'ouvrage est «< enrichi de Va»riantes que les anciens éditeurs avoient déjà pu» bliées dans différentes éditions, notamment dans » les collections des OEuvres de Bossuet, imprimées en 1743 et 1748 »; et l'on reprend M. Didot l'aîné d'avoir « supprimé ces Variantes, soit parce qu'il ne connoissoit pas l'existence des manu»scrits, soit parce que ces Variantes nécessitoient » dans l'ancien texte des retranchemens impor

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» tans ».

Mais ce sont autant d'assertions gratuites.

1o Le plus léger examen démontrera, comme on l'a dit ci-dessus, que dans les collections de 1743 et de 1748, ainsi que dans les éditions séparées du Discours sur l'Histoire universelle, on s'est borné à copier tantôt la première, tantôt la troisième édition.

20 M. Didot n'eût pu avoir connoissance des additions nouvelles qu'autant que les Bénédictins,

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