Images de page
PDF
ePub

de

Rome.

dev.
J. C.

de l'Orient, ils vinrent dans l'Asie mineure, conduits par leur roi Brennus, et s'établirent dans la Gallo-Grèce ou Galatie, nommée ainsi de leur nom, d'où ils se jetèrent dans la Macédoine qu'ils ravagèrent, et firent trembler toute la 476 278 Grèce. Mais leur armée périt dans l'entreprise sacrilége du temple de Delphes. Cette nation re

muoit partout, et partout elle étoit malheu471 283 reuse. Quelques années devant l'affaire de Delphes, les Gaulois d'Italie, que leurs guerres continuelles et leurs victoires fréquentes rendoient la terreur des Romains, furent excités contre eux par les Samnites, les Brutiens, et les Etruriens (1). Ils remportèrent d'abord une nouvelle victoire, mais ils en souillèrent la gloire en tuant des ambassadeurs. Les Romains indignés marchent contre eux, les défont, entrent dans leurs terres, où ils fondent une colonie, les 472 282 battent encore deux fois, en assujettissent une partie, et réduisent l'autre à demander la paix. Après que les Gaulois d'Orient eurent été chassés 277 de la Grèce, Antigonus Gonatas, fils de Démétrius Poliorcète, qui régnoit depuis douze ans dans la Grèce, mais fort peu paisible, envahist sans peine la Macédoine. Pyrrhus étoit occupé · ailleurs. Chassé de ce royaume il espéra de con474 280 tenter son ambition par la conquête de l'Italie, où il fut appelé par les Tarentins. La bataille

477

que les Romains venoient de gagner sur eux et sur les Samnites ne leur laissoit que cette res475 279 source. Il remporta contre les Romains des vic

(1) Polyb. lib. 11, cap. 20.

:

:

de

dev.

J. C.

toires qui le ruinoient. Les éléphans de Pyrrhus Rome. les étonnèrent mais le consul Fabrice fit bientôt voir aux Romains que Pyrrhus pouvoit être vaincu. Le roi et le consul sembloient se disputer la gloire de la générosité, plus encore que celle des armes Pyrrhus rendit au consul tous les prisonniers sans rançon, disant qu'il falloit faire la guerre avec le fer, et non point avec l'argent ; et Fabrice renvoya au roi son perfide médecin, 476 278 qui étoit venu lui offrir d'empoisonner son maître. En ces temps, la religion et la nation judaïque commence à éclater parmi les Grecs. Ce peuple, bien traité par les rois de Syrie, vivoit tranquillement selon ses lois. Antiochus surnommé le Dieu, petit-fils de Séleucus, les répandit dans l'Asie mineure, d'où ils s'étendirent dans la Grèce, et jouirent partout des mêmes droits et de la même liberté que les autres citoyens (1). Ptolomée fils de Lagus les avoit déjà établis en Egypte. Sous son fils Ptolomée Phila- 477 277 delphe, leurs Ecritures furent tournées en grec, et on vit paroître cette célèbre version appelée la version des Septante. C'étoit de savans vieillards qu'Eleazar souverain pontife envoya au roi qui les demandoit. Quelques-uns veulent qu'ils n'aient traduit que les cinq livres de la loi. Le reste des livres sacrés pourroit dans la suite avoir été mis en grec pour l'usage des Juifs répandus dans l'Egypte et dans la Grèce (2), où ils oublièrent non-seulement leur ancienne langue,

(1) Joseph. Ant. lib. x11, c. 3. et lib. XII, c. 2.

(2) Joseph. Antiq. lib. 1. Prooem.

de

Rome.

dev.

J. C. qui étoit l'hébreu, mais encore le chaldéen que la captivité leur avoit appris. Ils se firent un grec mêlé d'hébraïsmes, qu'on appelle le langage hellénistique les Septante et tout le nouveau Testament est écrit en ce langage. Durant cette dispersion des Juifs, leur temple fut célèbre par toute la terre, et tous les rois d'Orient y présentoient leurs offrandes. L'Occident étoit attentif à la guerre des Romains et de Pyrrhus. Enfin 479 275, ce roi fut défait par le consul Curius, et repassa en Epire. Il n'y demeura pas long-temps en re

482 272

pos, et voulut se récompenser sur la Macédoine

des mauvais succès d'Italie. Antigonus Gonatas 480 274 fut renfermé dans Thessalonique, et contraint d'abandonner à Pyrrhus tout le reste du royaume. Il reprit cœur pendant que Pyrrhus inquiet et ambitieux faisoit la guerre aux Lacédémoniens et aux Argiens. Les deux rois ennemis furent introduits dans Argos en même temps par deux cabales contraires et par deux portes différentes. Il se donna dans la ville un grand combat : une mère, qui vit son fils poursuivi par Pyrrhus qu'il avoit blessé, écrasa ce prince d'un coup de pierre. Antigonus défait d'un tel ennemi rentra dans la Macédoine, qui, après quelques changemens, demeura paisible à sa famille. La ligue des Achéens l'empêcha de s'accroître. C'étoit le dernier rempart de la liberté de la Grèce, et ce fut elle qui en produisit les derniers héros avec Aratus et Philopomen. Les Tarentins, que Pyrrhus entretenoit d'espérance, appelèrent les Carthaginois après sa mort. Ce secours leur fut inutile: ils

de

dev.

J. C.

Rome.

furent battus avec les Brutiens et les Samnites leurs alliés. Ceux-ci, après soixante-douze ans de guerre continuelle, furent forcés à subir le joug des Romains. Tarente les suivit de près : les peuples voisins ne tinrent pas : ainsi tous les anciens peuples d'Italie furent subjugués. Les Gaulois souvent battus n'osoient remuer. Après quatre cent quatre-vingts ans de guerre, les Romains se virent les maîtres en Italie, et commencèrent à regarder les affaires du dehors (1) : ils entrèrent en jalousie contre les Carthaginois, trop puissans dans leur voisinage par les conquêtes qu'ils faisoient dans la Sicile, d'où ils venoient d'entreprendre sur eux et sur l'Italie, en secourant les Tarentins. La république de Carthage tenoit les deux côtes de la mer Méditerranée. Outre celle d'Afrique, qu'elle possédoit presque toute entière, elle s'étoit étendue du côté d'Espagne par le détroit. Maîtresse de la mer et du commerce, elle avoit envahi les îles de Corse et de Sardaigne. La Sicile avoit peine à se défendre; et l'Italie étoit menacée de trop près pour ne pas craindre. De là les guerres Puniques, malgré les traités, mal ob- 490 264 servés de part et d'autre. La première apprit aux Romains à combattre sur la mer. Ils furent maî- 494 200 tres d'abord dans un art qu'ils ne connoissoient pas; et le consul Duilius, qui donna la première bataille navale, la gagna. Régulus soutint cette gloire, et aborda en Afrique, où il eut à combattre ce prodigieux serpent, contre lequel il fallut employer toute son armée. Tout cède: Car(1) Polyb. lib. 1, c. 12; lib. 11, c. 1.

de Rome.

dev. J. C.

thage, réduite à l'extrémité, ne se sauve que par le secours de Xantippe Lacédémonien. Le général 499 255 romain est battu et pris; mais sa prison le rend plus illustre que ses victoires. Renvoyé sur sa parole, pour ménager l'échange des prisonniers, il vient soutenir dans le sénat la loi qui ôtoit toute espérance à ceux qui se laissoient prendre, et retourne à une mort assurée. Deux épouvantables naufrages contraignirent les Romains d'abandonner de nouveau l'empire de la mer aux Carthaginois. La victoire" demeura long-temps douteuse entre les deux peuples, et les Romains furent prêts à céder mais ils réparèrent leur flotte. Une seule bataille décida, et le consul Lu513 241 tatius acheva la guerre. Carthage fut obligée à payer tribut, et à quitter, avec la Sicile, toutes les îles qui étoient entre la Sicile et l'Italie. Les Romains gagnèrent cette île toute entière, à la réserve de ce qu'y tenoit Hiéron, roi de Syracuse, leur allié (1). Après la guerre achevée, les Carthaginois pensèrent périr par le soulèvement de leur armée. Ils l'avoient composée, selon leur coutume, de troupes étrangères, qui se révoltèrent pour leur paie. Leur cruelle domination fit joindre à ces troupes mutinées, presque toutes les villes de leur empire; et Carthage, étroitement assiégée, étoit perdue sans Amilcar surnommé Barcas. Lui seul avoit soutenu la dernière guerre. Ses citoyens lui durent encore 516 238 la victoire qu'ils remportèrent sur les rebelles : il leur en coûta la Sardaigne, que la révolte de (1) Polyb. lib. 1, c. 62, 63: lib. 11, c. 1.

« PrécédentContinuer »