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J.C. qu'elle avoit eus des deux frères, Démétrius Nicator et Antiochus Sidétès. La Syrie ainsi agitée ne fut plus en état de troubler les Juifs. Jean 109 Hyrcan prit Samarie, et ne put convertir les Sa

maritains. Cinq ans après, il mourut : la Judée 650 104 demeura paisible à ses deux enfans Aristobule et 103 Alexandre Jannée, qui régnèrent l'un après l'autre sans être incommodés des rois de Syrie. Les Romains laissoient ce riche royaume se consumer par lui-même, et s'étendoient du côté de l'Occident. Durant les guerres de Démétrius Nicator et 125 de Zébina, ils commencèrent à s'étendre au-delà des Alpes; et Sextius, vainqueur des Gaulois 124 nommés Saliens, établit dans la ville d'Aix, une

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colonie qui porte encore son nom. Les Gaulois 123 se défendoient mal. Fabius dompta les Allobroges

et tous les peuples voisins; et la même année que 121 Grypus fit boire à sa mère le poison qu'elle lui

avoit préparé, la Gaule Narbonnoise, réduite en province, reçut le nom de province romaine. Ainsi l'Empire romain s'agrandissoit, et occupoit peu à peu toutes les terres et toutes les mers du monde connu. Mais autant que la face de la république paroissoit belle au dehors par les conquêtes, autant étoit-elle défigurée par l'ambition désordonnée de ses citoyens, et par ses guerres intestines. Les plus illustres des Romains devinrent les plus pernicieux au bien public. Les deux Gracques, en flattant le peuple, commencèrent des divisions qui ne finirent qu'avec la république. Caïus, frère de Tibérius, ne put souffrir qu'on eût fait mourir un si grand homme

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d'une manière si tragique. Animé à la vengeance Rome. par des mouvemens qu'on crut inspirés par l'ombre de Tibérius, il arma tous les citoyens les uns contre les autres; et à la veille de tout détruire, il périt d'une mort semblable à celle qu'il vouloit venger. L'argent faisoit tout à Rome. Jugurtha 635,640, roi de Numidie, souillé du meurtre de ses frères, que le peuple romain protégeoit, se défendit plus long-temps par ses largesses que par ses armes;

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et Marius, qui acheva de le vaincre, ne put par- 648 - 106 venir au commandement, qu'en animant le peuple contre la noblesse. Les esclaves armèrent 651 encore une fois dans la Sicile, et leur seconde révolte ne coûta pas moins de sang aux Romains que la première. Marius battit les Teutons, les Cimbres et les autres peuples du Nord, qui pé- 652 nétroient dans les Gaules, dans l'Espagne et dans l'Italie. Les victoires qu'il en remporta furent une occasion de proposer de nouveaux partages 654 de terre : Métellus, qui s'y opposoit, fut contraint de céder au temps; et les divisions ne furent éteintes que par le sang de Saturninus tribun du peuple. Pendant que Rome protégeoit la Cappadoce contre Mithridate roi de Pont, et qu'un si grand ennemi cédoit aux forces romaines, avec la Grèce qui étoit entrée dans ses intérêts; l'I- 668 talie exercée aux armes par tant de guerres, soutenues ou contre les Romains, ou avec eux, mit leur empire en péril par une révolte universelle. Rome se vit déchirée dans les mêmes temps par

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les fureurs de Marius et de Sylla, dont l'un avoit 666, 667, fait trembler le Midi et le Nord, et l'autre étoit le et suiv.

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J. C. vainqueur de la Grèce et de l'Asie. Sylla, qu'on 82 nommoit l'Heureux, le fut trop contre sa patrie, que sa dictature tyrannique mit en servitude. Il 79 put bien quitter volontairement la souveraine puissance; mais il ne put empêcher l'effet du mauvais exemple. Chacun voulut dominer. Sertorius, zélé partisan de Marius, se cantonna dans l'Espagne, et se ligua avec Mithridate. Contre un si grand capitaine, la force fut inutile; et Pompée ne put réduire ce parti qu'en y mettant la division. Il n'y eut pas jusqu'à Spartacus, gladiateur, qui ne crût pouvoir aspirer au commandement. Cet esclave ne fit pas moins de peine aux préteurs et aux consuls, que Mithridate en faisoit à Lucullus. La guerre des gladiateurs devint redoutable à la puissance romaine Crassus avoit peine à la finir, et il fallut envoyer contre 68 eux le grand Pompée. Lucullus prenoit le dessus en Orient. Les Romains passèrent l'Euplirate : mais leur général, invincible contre l'ennemi, ne put tenir dans le devoir ses propres soldats. Mithridate souvent battu, sans jamais perdre courage, se relevoit; et le bonheur de Pompée sembloit 67 nécessaire à terminer cette guerre. Il venoit de purger les mers des pirates qui les infestoient, depuis la Syrie jusqu'aux Colonnes d'Hercule, quand il fut envoyé contre Mithridate. Sa gloire parut alors élevée au comble. Il achevoit de soumettre ce vaillant roi; l'Arménie, où il s'étoit 65 réfugié, l'Ibérie et l'Albanie, qui le soutenoient; la Syrie déchirée par ses factions; la Judée, ой 63 la division des Asmonéens ne laissa à Hyrcan II,

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fils d'Alexandre Jannée, qu'une ombre de puis- Rome. sance; et enfin tout l'Orient: mais il n'eût pas eu où triompher de tant d'ennemis, sans le consul Cicéron qui sauvoit la ville des feux que lui préparoit Catilina suivi de la plus illustre noblesse de Rome. Ce redoutable parti fut ruiné par l'éloquence de Cicéron, plutôt que par les armes de C. Antonius son collégue. La liberté du peuple romain n'en fut pas plus assurée. Pompée régnoit dans le sénat, et son grand nom le rendoit maître absolu de toutes les délibérations. Jules César, en domptant les Gaules, fit à sa 69Get suiv. 58 patrie la plus utile conquête qu'elle eût jamais faite. Un si grand service le mit en état d'établir sa domination dans son pays. Il voulut premièrement égaler, et ensuite surpasser Pompée. Les immenses richesses de Crassus lui firent croire qu'il pourroit partager la gloire de ces deux grands hommes, comme il partageoit leur autorité. Il entreprit témérairement la guerre contre les Parthes, funeste à lui et à sa patrie. Les Arsacides vainqueurs insultèrent par de cruelles railleries à l'ambition des Romains, et à l'avarice insatiable de leur général. Mais la honte du nom romain ne fut pas le plus mauvais effet de la défaite de Crassus. Sa puissance contrebalançoit celle de Pompée et de César, qu'il tenoit unis comme malgré eux. Par sa mort, la digue qui les 705 retenoit fut rompue. Les deux rivaux, qui avoient en main toutes les forces de la république, décidèrent leur querelle à Pharsale par une bataille 706 sanglante. César victorieux parut en un moment

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J.C. par tout l'univers, en Egypte, en Asie, en Mau47 ritanie, en Espagne : vainqueur de tous côtés, il fut reconnu comme maître à Rome et dans tout 44 l'Empire. Brutus et Cassius crurent affranchir

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leurs citoyens en le tuant comme un tyran, mal43 gré sa clémence. Rome retomba entre les mains de Marc-Antoine, de Lépide et du jeune César Octavien, petit neveu de Jules César et son fils par adoption, trois insupportables tyrans, dont 42 le triumvirat et les proscriptions font encore horreur en les lisant. Mais elles furent trop violentes pour durer long-temps. Ces trois hommes partagent l'Empire. César garde l'Italie; et changeant incontinent en douceur ses premières cruautés, il fait croire qu'il y a été entraîné par ses collégues. Les restes de la république périssent avec Brutus et Cassius. Antoine et César, après avoir ruiné Lépide, se tournent l'un contre l'autre. Toute la puissance romaine se met sur la mer. César gagne la bataille Actiaque les forces de l'Egypte et de l'Orient, qu'Antoine menoit avec lui, sont dissipées : tous ses amis l'abandonnent, et même sa Cléopatre 30 pour laquelle il s'étoit perdu. Hérode Iduméen,

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qui lui devoit tout, est contraint de se donner au vainqueur, et se maintient par ce moyen dans la possession du royaume de Judée, que la foiblesse du vieux Hyrcan avoit fait perdre entièrement aux Asmonéens. Tout cède à la fortune de César : Alexandrie lui ouvre ses portes : l'Egypte devient une province romaine: Cléopatre, qui désespère de la pouvoir conserver, se tue elle-même après

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