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vieillesse, et le remit, en 581, à un de ses disci JANY. 15. ples nommé Bertulfe. Maur, renfermé dans une étroite solitude, ne s'occupa plus que du passage du temps à l'éternité: il s'y prépara par un redoublement de ferveur dans tous ses exercices. Deux ans après sa démission, il fut saisi de la fièvre et d'un violent mal de côté. Lorsqu'il se sentit proche de sa dernière heure, il voulut être porté à l'église, où il reçut la sainte eucharistie; s'étant ensuite couché sur son cilice, il rendit tranquillement l'esprit le 15 Janvier 584. Il fut enterré près de l'autel de l'église de saint Martin. On mit dans son tombeau un morceau de parchemin, sur lequel on avait écrit que le corps qui reposait en ce lieu était celui de Maur, moine et diacre, qui était venu en France sous le règne de Théodebert. On trouva ce parchemin en 845. On lit le nom de notre saint dans les anciennes litanies françaises composées par Alcuin, et dans les martyrologes de Florus, d'Usuard, etc. Il était singulièrement honoré en Angleterre sous les rois Normands (b).

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S. Benoît. Cette identité ayant tion est divisée en six provin été niée par quelques critiques ces, dont le général réside à modernes, dom Ruinart les a Paris dans l'abbaye de saint réfutés dans son apologie de la Germain-des-Prés. Leurs prinmission de S. Maur, append. 1, cipales maisons sont S. GerAnnal. Bened. t. I, p. 630. On main-des-Prés, saint Denis trouvera dans Chastelain, Not. Fleury on S. Benoît-sur-Loire, sur le Martyr. p. 253, les raisons Marmoutier, Vendôme, saint que l'on apporte pour soutenir Remi de Rheims, saint Pierre le sentiment de ceux qui dis-de Corbie, Fécam, etc. Tout tinguent S. Maur de France, le monde connaît les grands de S. Maur, disciple de S. hommes que la congrégation Benoît. La réforme de la con- de S. Maur a produits, et les grégation de saint Vanne et de services que ses membres ne saint Hydulphe établie en cessent de rendre à la religion Lorraine, donna lieu à celle et aux lettres.

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qu'embrassèrent les bénédic- (b) Camden observe dans tins français en 1621, sous le son livre intitulé Remains, que titre de congrégation de saint l'illustre famille de Seymour a Maur. Elle fut approuvée par tiré son nom de celui de notre les papes Grégoire XV et saint. Seymour est comme qui Urbain VIII. Cette congréga-dirait Saint-Maur

La crainte d'une nouvelle irruption de la part des Normands, fut cause que l'on transporta les JANV. 15 reliques de saint Maur chez les bénédictins de saint Pierre-des-Fossés (c). Cette translation, qui est du neuvième siècle, se fit, avec beaucoup de solennité, par les soins d'Enée, évêque de Paris. Eudes, abbé de saint Pierre-des-Fossés, en écrivit T'histoire, que nous avons encore. Les chanoines qui avaient pris la place des bénédictins, ayant été transférés à saint Louis du Louvre en 1750, les reliques de saint Maur furent portées à l'abbaye de saint Germain-des-Prés, où on les conserve dans une fort belle châsse (1). Dans l'onzième siècle, on donna un bras du même saint à l'abbaye du Mont-Cassin (2). Un possédé ne l'eut pas plutôt *touché, qu'il fut délivré du démon. On apprend ce fait de Didier, alors abbé du Mont-Cassin, et qui devint ensuite pape sous le nom de Victor III (3)."

Voyez dom Mabillon, Annal. Bened.t.I,1.3,4 et l'histoire de la translation du corps de saint Maur, par l'abbé Eudes. Quant à la vie de saint Maur, et à l'histoire de la translation de ses reliques, que quelques-uns ont attribuée à Fauste, c'est un ouvrage supposé, comme le P. le Cointe et d'autres savans l'ont démontré. Voyez encore D. Ansart, Hist, de S. Maur, Paris 1772, in-12.

(c) Cette abbaye, qui était S. Pierre-des-Fossés, avaient à deux lieues de Paris, avait pris anciennement le nom de été fondée sous le règne de S. Maur, qu'ils portent encore Clovis II, par Blidegisile, aujourd'hui.

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diacre de l'église de Paris. Saint (1) Voyez dom Vaissete, Babolen en fut le premier abbé. Géogr. hist. t. VI, p. 515; M. Maïeul, abbé de Cluny, y éta-Lebeuf Hist. du diocèse de blit une réforme en 988. Clé- Paris, t. V, p. 97, et Piganiol, ment VII l'ayant sécularisée en Descript. de Paris,t.VIII, p. 165; 1533, à la requête de Fran- t. III, p. 114; t. VII, p. 79. çois I, on en fit une collégiale (2) Odillon, in vit. S. Madont le doyenné fut réuni à joli; Léon d'Ostie, in Chron. l'évêché de Paris. En 1750, les Cassin. 1. 2, c. 55.

chanoines furent transférés à (3) Victor III, dial. l. 2. D. S. Louis du Louvre (autrefois Ruinart, Apol. Mission. S. saint Thomas de Cantorbéry.) Mauri, p. 632. Mabil. Annal. L'église, ainsi que le village de Bened. 1. 56, c. 73.

JANV. 15.

SAINT BONET OU SAINT BONT (a),
ÉVÊQUE DE CLERMONT EN AUVERGNE.

SAINT BONET, issu d'une famille très-distinguée,

fut d'abord référendaire ou chancelier de saint Sigebert III, roi d'Austrasie. La manière avec laquelle il remplit les devoirs attachés à une place aussi importante, le fit universellement estimer sous quatre rois; il s'appliqua sur-tout à faire fleurir la justice et la religion. Thierri III ayant réuni l'Austrasie à la monarchie française après la mort de Dagobert II, ne fut pas long-temps sans connaître sa grande capacité pour les affaires; il le fit gouverneur de Marseille et de toute la Provence en 680. Bonet se conduisit toujours avec le même esprit de sagesse et de vertu: c'est ce qui porta saint Avit II, son frère aîné, évêque de Clermont en Auvergne, à le demander, au lit de la mort, pour successeur (b). A peine eut-il été sacré, qu'il justifia le choix qu'on avait fait de lui pour l'épiscopat. Il gouverna son église pendant dix ans avec une édification extraordinaire; il lui vint ensuite des scrupules sur la canonicité de son élection. Personne ne lui paraissant plus capable d'éclaircir ses doutes que saint Théau, qui vivait alors en hermite à Solignac, il les lui communiqua, puis se démit de son évêché pour se retirer à l'abbaye de Manlieu (c) dans le diocèse de Clermont. Il y vécut quatre ans dans la pratique de la plus austère pénitence. Enfin, il mourut de la goutte à Lyon le 15 Janvier 710, après son retour de Rome, où il avait fait un pélerinage. Il était âgé de 86 ans. Ses reliques sont dans la cathédrale de Clermont ; il y en a quelques petites portions à

(a) En latin, Bonitus, Bonus, Bonifacius, Eusebius.

(c) Aujourd'hui de l'ordre de S. Benoît. (b) S. Avit mourut en 689.1

Paris dans l'église de saint Bont, près de saintMerri, et dans celle de saint Germain l'Auxerrois. JANV. 15. Voyez dans Bollandus la vie du saint, écrite par un moine de Sommon en Auvergne, lequel était contemporain; les annales du père le Cointe, ad an. 699, et le Gallia Christ. nova.

JANV.16.

XVI. JOUR DE JANVIER.

SAINT MARCEL,

PAPE ET MARTYR.

Voyez l'épitaphe composée en son honneur par le pape saint Damase, carm. 26, et Tillemont, t. V, L'AN 310.

SAINT MARCEL, qui fut prêtre de l'église romaine sous le pape Marcellin, lui succéda en 308, non pas toutefois immédiatement après sa mort, car le saint siége avait été vacant trois ans et demi. A peine fut-il installé, qu'il travailla vigoureusement à maintenir la discipline ecclésiastique, et particulièrement à faire observer les canons qui regardaient la pénitence. Mais son zèle ne produisit pas tout le fruit qu'il en attendait; il trouva des contradicteurs. On vit même des chrétiens lâches et rebelles se réunir contre lui, et le persécuter. La juste sévérité dont il usa envers un apostat, le rendit odieux au tyran Maxence, qui le bannit de Rome (1). Il mourut en 310, après avoir siégé un an sept mois et vingt jours.

Nous apprenons d'Anastase qu'une sainte femme, veuve de Pinianus, qui logeaitle saint lorsqu'il était à Rome, changea sa maison en une église, qui prit le nom de saint Marcel. Il est appelé martyr dans les sacramentaires de Gélase I et de saint Grégoire, ainsi que dans des martyrologes attribués à saint Jérôme et à Béde, et dans tous les calendriers latins qui marquent sa fête au 16 de Janvier. Son corps repose sous le grand autel de l'ancienne église de son nom, qui est aujourd'hui un titre de cardinal. Il y a cependant quelques portions de ses reliques à Cluny, à Namur, à Mons, etc.

(1) Damas carm, 26.

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