Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

————————————- fit bâtir. Elle voulut qu'elles fussent basses et sans JANY.26. ornemens recherchés : elle disait à ce sujet que F'argent était bien mieux employé à soulager les membres vivans de Jesus-Christ, qu'à décorer les temples matériels. Elle possédait l'esprit de componction dans un degré éminent; et à voir l'amertume avec laquelle elle pleurait les plus petites fautes, les personnes qui ne l'auraient pas connue l'eusssent crue coupable de crimes énormes. Elle avait une dévotion singulière à la pratique du signe de la croix; aussi avait elle coutume de former souvent ce signe sacré sur sa bouche et sur sa poitrine: elle se servait sur-tout de ce moyen pour obtenir de Dieu la grâce de souffrir avec patience et avec résignation la perte de ses enfans.

Tandis que notre sainte, morte aux yeux du monde, vivait dans la solitude, son fils Toxotius pratiquait toutes les vertus chrétiennes dans l'état du mariage. Il avait épousé Léta, qui, quoique fille d'un pontife des idoles, servait fidèlement JesusChrist. De ce mariage vint la jeune Paule. Saint Jérôme écrivit à la mère une lettre sur la manière d'élever chrétiennement sa fille. Cette lettre, que les parens ne peuvent trop lire, est un excellent traité de l'éducation des enfans (3). La jeune Paule fut depuis envoyée au monastère de Bethleem, où elle succéda a sa grand'mère, qui l'avait formée à la plus sublime perfection.

Enfin, le moment où la sainte devait aller recevoir la récompense de ses vertus, arriva. Elle répétait souvent dans sa dernière maladie, et surtout dans son agonie, quelques versets des pseaumes qui expriment un ardent désir d'être uni à Dieu dans la Jérusalem céleste. Elle mourut le 26 Janvier 404, après avoir fait le signe de la croix sur sa bouche. Elle était âgée de près de 57 ans, et elle en avait passé vingt à Bethleem. Des évêques la portèrent à l'église sur leurs épaules; d'autres suivaient avec des flambeaux et des ciersuivient avec

(3) Ep. 57, ol. 7.

ges; d'autres conduisaient les troupes qui chantaient les pseaumes. On l'enterra au milieu de JANV.26. l'église de la Grotte de Bethleem, le 28 de Janvier.

On voit encore son tombeau auprès de celui de saint Jérôme; mais il est vide. L'épitaphe en vers latins que ce père y avait fait graver, et que l'on trouve à la fin de sa lettre, est totalement effacée. L'église cathédrale de Sens prétend avoir le corps de sainte Paule, et la fête de cette sainte est d'obligation dans la ville; mais on la célèbre le 27 de Janvier, jour où sainte Paule est nommée, dans les martyrologes d'Adon, d'Usuard, etc. Ceci vient peut-être de ce qu'étant morte le 26, après le soleil couché, l'on aura suivi la coutume des Juifs, qui comptaient les jours d'un soir à l'autre. Le martyrologe romain fait mémoire de notre sainte le 26 de Janvier.

LE MÊME JOUR.

SAINT CONON, ÉVÊQUE DE L'ÎLE DE MAN. Nous lisons dans quelques vies de saint Fiacre, et dans l'ancien bréviaire de Limoges, que Conon était fils d'Eugène, roi d'Ecosse. Quoi qu'il en soit, il servit Dieu dès son enfance avec la plus grande ferveur. Ayant passé dans l'île de Man, il y fit fructifier les semences de la foi que saint Patrice y avait jetées, et fut chargé d'en gouverner l'église. Il y mourut vers l'an 648. Son culte a été célèbre dans les îles Hébrides, qui sont à l'occident de l'Ecosse, jusqu'à la prétendue réforme. Il y a encore aujourd'hui plusieurs de ces îles dont le seigneur et tous les habitans sont catholiques (a).

(a) Quelques auteurs font | Peu de temps après, cet évêché saint Conon évêque de Sodor, fut uni à celui des Hebrides. qui, selon eux, était une an- Le siége épiscopal était dans cienne ville de l'ile de Man. l'ile d'Hy, autrement appelée

Voyez sur saint Conon, l'histoire d'Ecosse, par JANV.26. Leslie, etc.

Y-colm-kille; et le savant M. Man, est dérivé de la cathé Keith croit que le titre de Sodor drale d'Y-colm-kille dédiée à qui a été donné à l'évêque de Notre-Seigneur.

XXVII. JOUR DE JANVIER..

SAINT JEAN CHRYSOSTOME,
ARCHEVÊQUE DE CONSTANTINOPLE,
ET DOCTEUR DE L'ÉGLISE.

[ocr errors]

JANY.27.

Tiré de Socrate, de Théodoret et des autres anciens historiens; des ouvrages du saint, et de sa vie écrite par le saint évêque Pallade, qu'il ne faut pas confondre avec celui d'Hélénople, qui était beaucoup plus jeune, et qui a composé l'histoire lausiaque, On assigne plusieurs traits de différence entre ces deux Pallades, comme Tillemont, Montfaucon et le père Stilting l'ont démontré contre Baillet, et · contre tous ceux qui soutiennent le même sentiment que lui. Nous ne nous sommes point servis de George

Alexandrie, ni de l'empereur Léon le Philosophe, dont le premier écrivait en 620, et le second en 890, parce qu'ils méritent peu de créance. Il faut porter le même jugement de la plupart des Grecs modernes. Voyez la vie de saint Chrysostome, donnée par le père Montfaucon, Chrys. Op. t. XII, et le commentaire historique sur la vie du même saint, par le père Stilting, Act. Sanct. t. XLI, depuis la page 401 jusqu'à la page 409.

L'AN 407.

GET incomparable docteur mérita, par la force

[ocr errors]

et par les charmes de son éloquence, le surnom de Chrysostome ou de Bouche d'or (a). Mais il y a des titres bien plus glorieux qui lui assurent une place distinguée parmi les plus grands pasteurs et les plus illustres saints de l'église je veux dire cette tendre piété qui fut l'ame de toute sa con

(a) Il lui fut donné peu de de S. Ephrem d'Antioche, de temps après sa mort, puisque Théodoret et de Cassiodore. nous le trouvons dans les écrits

duite, ce courage inébranlable et ce zèle intrépide JANV.27. qu'il fit paraître en défendant la cause de Dieu.

Jean naquit à Antioche, capitale de l'orient, vers l'an 334 (b). Il perdit, dans un âge encore tendre, son père nommé Second, qui était maître de la cavalerie, ou premier commandant des troupes de l'empire en Syrie. Anthuse sa mère, quoique dévenue veuve à vingt ans, ne voulut point passer à de secondes noces ; elle se chargea elle-même du soin d'inspirer les premiers principes du christianisme à ses enfans (c). Jamais femme ne fut plus digne de porter le nom de mère. Les Païens eux-mêmes ne pouvaient se lasser d'admirer ses vertus ; et l'on entendit un célèbre sophiste s'écrier, en parlant d'elle: « Quelles » merveilleuses femmes se trouvent parmi les » Chrétiens (1)!» En même temps qu'elle travaillait à former ses enfans à la piété, et à leur faire sentir le néant de toutes les choses mondaines, elle s'appliquait aussi à leur conserver le bien de leurs ancêtres, en le gérant avec une économie pleine de sagesse et de désintéressement. Lorsque le temps de donner des maîtres à son fils fut arrivé, elle se comporta en mère, parfaitement convaincue qu'il faut toujours choisir les meilleurs. Jean étudia l'éloquence, qui frayait alors la route aux plus éminentes dignités de l'état, sous Libanius le plus célèbre orateur de son siècle. Ses progrès furent si rapides et si surprenans, qu'il fut bientôt en état d'égaler, et même de surpasser son maître. Libanius voulant un jour donner une idée de la merveilleuse capacité de son disciple, lut dans une assemblée de connaisseurs une dé

(b) Nous suivons dans la vie mée à Rome en 1757. Voyez de S. Chrysostome la chronolo-les pages 19 et suiv. gie du P. Stilting. M. Giaco- (c) Saint Chrysostome avait melli, savant prélat romain une sœur aînée, mais on n'en l'a adoptée dans les notes dont sait pas le nom.

[ocr errors]

il a enrichi son élégante tra- (1) S. Chrys. ad Vid. jun. t
duction des livres de S. Chry-1, p. 340, edit. Ben.
sostome sur le sacerdoce, impri-

« PrécédentContinuer »