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pag. 109.

Analyse

quatorzième, quinzième, seizième, dix

septième, dix

neuvième

vingtime ho

mélies.

pag. 120.

et

moines qui la demandaient, et veut que l'on donne l'aumône à tous ceux qui la demanHomél. 11, dent, sans trop examiner leur vie. « Il n'en est pas de même, ajoute-t-il, des ecclésiastiques comme des pauvres; car si vous trouvez un homme qui se dise du clergé, ou même prêtre, c'est en cela que vous devez être curieux d'examiner ce qui en est; parce que d'entrer légèrement en communion avec lui, c'est une chose très-dangereuse, et il s'agit en cette occasion d'une affaire de trèsgrande conséquence. Il n'est pas ici question de donner, mais de recevoir; si c'est qu'il manque de subsistance pour vivre, alors ne vous en informez point si scrupuleusement; considérez plutôt comme Abraham exerçait l'hospitalité envers ceux qui passaient chez lui. >> 5. Selon saint Chrysostôme, ce qui est dit des douzième, dans l'Epître aux Hébreux de Melchisedech, qu'il était sans père et sans mère, sans généalogie, ne signifie autre chose, sinon que l'Ecriture ne nous a pas fait connaître ni son père, ni sa mère, et qu'elle n'a pas fait sa généalogie, et en cela même Melchisedech Homél. 12, a été l'image de Jésus-Christ qui, en effet, n'a point eu de père en tant qu'homme. L'Apôtre, en disant que Jésus-Christ est prêtre selon l'ordre de Melchisédech, fait bien voir que ce sacerdoce était plus excellent que celui d'Aaron. Inutilement les manichéens s'autorisaient de ces paroles: La première loi est abolie comme impuissante et inutile, puisque saint Paul ne dit pas que cette loi ait été mauvaise et vicieuse, mais seulement qu'elle n'a conduit personne à une parfaite justice, n'ayant pas été donnée pour sanctifier les hommes intérieurement, mais seulement pour leur proposer ce qu'ils avaient à faire et à éviter. Il arrive très-souvent que ceux qui tardent jusqu'à la vieillesse à recevoir le baptême, pour pécher plus librement, meurent quelquefois sans l'avoir reçu, et saint Chrysostôme dit en avoir vu plusieurs exemples; il ajoute que Dieu a institué le baptême pour effacer les péchés, non pour les augmenter. Comme il était persuadé que le ciel ou le firmament n'est pas d'une figure ronde, et qu'il est immobile, il combat l'opinion contraire. Homol. 15, Il dit beaucoup de choses contre les immodesties qui se commettaient dans l'église par toutes sortes de personnes; et, s'adressant particulièrement aux femmes: « Vous vous couvrez, leur dit-il, la tête d'un voile dans l'église, et vous y causez et y riez? Vous y êtes entrées pour y confesser vos fautes,

Homél 13, pag. 128.

Homlé. 14.

Homél. 27, pag. 250.

pag. 155.

pour vous y prosterner devant Dieu, pour lui demander avec instance dans vos prières le pardon de vos péchés, et vous faites tout cela en riant? Comment vous imaginez-vous pouvoir ainsi apaiser sa juste colère ? Quel mal y a-t-il à rire, me direz-vous ? Je vous réponds que rire n'est pas un mal, mais que c'en est un de rire dans un lieu et dans un temps qu'on ne doit pas le faire. » Voici ce qu'enseigne saint Chrysostôme dans la seizième homélie : « Le sang des animaux, ditil, dont on faisait des aspersions dans la loi ancienne, n'avait de vertu que pour produire une pureté extérieure et pour absou- Pag. 160. dre des peines et des irrégularités légales; le sang de Jésus-Christ pénètre jusque dans l'intérieur de l'âme et lui donne une force,ure pureté et une beauté inexplicables.>> Ici le langage de ce Père est tellement enveloppé que les initiés aux mystères pouvaient seuls le comprendre. Il veut que l'on règle le temps et les jours de communion par la pureté de la vie, en sorte que ceux qui vivent d'une manière irrépréhensible, qui ont une conscience sincère et un cœur pur, s'en approchent toujours, et que ceux qui sont dans des dispositions contraires, ne s'en approchent pas même une seule fois, parce qu'ils y reçoivent leur jugement et se rendent dignes de condamnation. Dans le même endroit, on voit que plusieurs ne s'approchaient pag. 159. de l'eucharistie qu'une fois l'année, les autres deux fois seulement, et qu'il y avait des solitaires qui, durant toute une année, et quelquefois même pendant deux ans, ne communiaient qu'une fois. Saint Chrysostome y dit encore que c'était l'usage de l'Eglise que le diacre criât à haute voix avant la communion: Les choses saintes sont pour les saints, et que le prêtre appelât ceux qui étaient dignes de s'en approcher, et dit aux autres de s'en éloigner. Il y en avait quelques-uns qui ne croyaient pas que la résurrection dût être pag. 181. générale, mais seulement de quelques personnes. Saint Chrysostôme leur fait voir que ce n'est pas là croire avec cette pleine foi dont parle l'Apôtre, et qu'il est nécessaire de croire autant les choses invisibles que si elles étaient visibles, et même plus fortement, puisque la vue nous peut tromper, mais jamais la foi. En expliquant ces paroles de saint Paul: Combien croyez-vous que celui-là sera jugé digne d'un plus grand supplice, qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu! il dit que c'est le fouler aux pieds que de participer

Home.

Homel. 1

Hom. 2 pag. 187.

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indignement aux saints mystères. « Vous avez, ajoute-t-il, été faits le corps de JésusChrist, et vous vous mettez ensuite en état d'être foulés aux pieds par le démon. »

6. En parlant du danger auquel s'exposent ceux qui sont prompts à accuser leurs frères et à les condamner, il dit que ce seul péché, quand nous n'en ferions d'ailleurs aucun autre, serait suffisant pour nous perdre, parce qu'il renferme en lui seul presque tous les autres. «Ecoutez sur cela, ajoute-t-il, le Prophète qui vous dit: Vous parliez contre votre . 21, frère. En vain vous direz que vous n'êtes 21. point l'auteur de ce mauvais jugement. Si vous ne l'aviez point communiqué, cet autre ne l'aurait point su; et quand même il eût pu l'apprendre d'ailleurs, du moins vous. n'eussiez pas été l'auteur de sa faute, d'autant que vous êtes obligé de couvrir sous le voile du silence les fautes de votre prochain. Mais tout au contraire, sous le prétexte de probité, vous les découvrez; si donc vous n'êtes pas un accusateur, du moins êtes-vous un badin, un bouffon, un railleur.» Ce Père ajoute que quand même nous croirions le mal que l'on dit de notre frère, nous n'en devrions point parler, et encore moins si 22, nous ne le croyons pas. Il croit que les premiers hommes, comme Abel, étaient bien persuadés que Dieu récompense les gens de bien, mais qu'ils ne savaient point si nos corps devaient ressusciter, n'ayant point encore vu d'exemple de résurrection. La première des vertus du chrétien, et qui, selon saint Chrysostôme, comprend toutes les autres, c'est de n'être que comme un voyageur sur la terre, de ne point prendre de part aux choses et aux affaires de ce monde, et de les regarder sans attachement et comme nous étant étrangères. Il conseille à ceux qui veulent travailler sérieusement à régler leur vie, de n'acquérir les vertus que les unes après les autres. «Entreprenons, dit-il, durant ce mois-ci de vaincre en nous la colère et l'emportement, puis nous passerons à l'acquisition d'une autre vertu; et quand nous en aurons acquis l'habitude, nous irons encore à une autre, passant de la patience au mépris des richesses, et de là à un détachement parfait des biens du monde, qui nous portera à les donner en aumônes. >>

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Homél. 29,

Homél. 30,

Du temps de saint Paul, il n'y avait aucun vestige de la profession monastique. On connaissait les tombeaux de saint Pierre, de saint Paul, de saint Jean et de saint Thomas, mais non pas ceux des autres Apôtres. On doit donner l'aumône à proportion de ses biens, et donner au moins tout ce que l'on a de superflu; par le superflu, on doit entendre toutes les choses sans lesquelles on peut fort bien vivre. La mollesse et la délicatesse des habits amollit la force de l'âme, et quelque fort et robuste que soit le corps, elle en énerve la vigueur. Si les femmes sont si délicates et si peu robustes, cela ne vient point pag. 275. de leur sexe seul, mais principalement de leur éducation et de leur manière de vivre. La bonne chère est la source de l'impureté, et il ne se peut faire que le vin et l'abondance des viandes ne portent à la volupté l'homme le plus continent du monde. Si l'on ne peut empêcher dans un homme la volonté pag. 282. de pécher, on doit faire tous ses efforts pour l'empêcher de consommer son crime; à l'égard d'un homme sujet à de mauvaises habitudes, il ne faut pas entreprendre de le corriger en même temps de ce qu'il y a de mauvais en lui, car on n'en viendrait pas à bout, mais y travailler peu à peu. Dieu nous laisse quelquefois tomber pour nous humilier et pag. 282. nous persuader que sans lui l'on ne peut rien faire de bien, selon ces paroles d'un psaume Si le Seigneur n'édifie la maison, c'est en vain que l'on travaille à la bâtir. Si nous ne perdons point la mémoire de nos péchés, et si nous offrons continuellement à Dieu la douleur que nous en ressentons et lui en demandons pardon avec instance, il les oubliera et les effacera incontinent. Si, au contraire, nous les oublions ici, ils nous seront un jour représentés malgré nous, et seront publiés avec un grand appareil au jour du jugement en présence de nos amis, de nos ennemis, de tous les hommes et de tous les anges. Nous devons travailler avec persévérance à effacer nos fautes par la pénitence, par les larmes, par les oraisons et par les aumônes. Si nous n'avons pas de quoi donner l'aumône, nous avons du moins

qualité de frères, et un catéchumène, fût-il moine, n'est pas digne qu'on l'appelle frère.

un verre d'eau froide à donner : nous avons des pieds pour aller visiter les malades et, les prisonniers, et quelque méchant toit pour donner retraite aux passants et aux étrangers. N'avoir personne pour se conduire, c'est un grand mal et l'origine de tout déréglement et de toute confusion. Si ceux qui sont pré

Homél. 31,

Homél. 34, posés pour notre conduite ne nous ordonnent

pag. 311.

Elles ont été préchées à Constanti

rien contre Dieu, nous devons leur obéir, fussent-ils de mœurs corrompues: parce que, si leur vie est déréglée, leur autorité est légitime; mais s'ils nous enseignent quelque chose contre la foi, alors nous devons les fuir, quand ce seraient des anges descendus du ciel. Saint Chrysostôme finit ses explications sur l'Epître aux Hébreux en disant qu'il ne comprend pas comment il peut y avoir un seul pasteur de sauvé, voyant que, nonobstant les menaces effroyables et la lâcheté présente des chrétiens, il y en a encore qui courent après ces emplois et qui se chargent si inconsidérément de l'énorme fardeau du gouvernement des âmes. « Si ceux, ajoute-t-il, qui y ont été engagés comme par une espèce de nécessité, ne savent presque où avoir recours, ni quelles excuses ils pourront trouver un jour, s'ils ne s'acquittent pas bien de leur administration; quel sera le danger du salut de ceux qui ont employé toute leur industrie pour obtenir ces emplois, et qui s'y sont si témérairement précipités? Car ces sortes de gens-là se privent eux-mêmes de toute excuse et de tout pardon. >>

§ II.

De quelques homélies de saint Chrysostome

imprimées pour la première fois.

1. A la suite des homélies de saint Chrysostome sur l'Epitre aux Hébreux, on en nople. trouve onze qui jusqu'ici n'avaient point encore été imprimées : l'éditeur les a tirées d'un manuscrit du Vatican, apporté à Rome il n'y a pas longtemps du mont Athos, ou, selon quelques-uns, de l'île de Pathmos. On croit que ces homélies ont été transcrites par quelqu'un des disciples de saint Chrysostôme et on en juge ainsi : par l'exactitude

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1 Chr. Er. Matthæi a publié des notes sur la première, la troisième, la cinquième et la sixième homélie, Wittemberg, 1795, in-8°; sur la quatrième dans son livre intitulé: Quatre homélies de saint Chrysostome, Misène, 1792, in-8°; sur la septième, à Leipzig, 1801, in-8°; sur la huitième et la neuvième à Wittemberg, in-8°, 1802. Ce savant s'exprime très-durement sur les inexactitudes qu'a commises celui qui

traits qui servent beaucoup à l'éclaircissement de l'histoire du temps. Elles furent toutes prêchées à Constantinople en 398 et 399, la plupart de suite et sans interruption 1.

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323.

2. Saint Chrysostôme fit la première dans Analys une église des Martyrs, située en un lieu bomelie, que l'on appelait l'Ancienne Pierre, environ trente jours après un grand tremblement de terre qui avait tellement secoué la ville, que plusieurs d'entre les riches s'étaient sauvés de peur, abandonnant tous leurs biens, leurs maisons, leurs terres et leur patrie 2. Ce tremblement paraît être un de ceux que 3 Claudien dit être arrivés avant le consulat d'Eutrope, c'est-à-dire en 398. Il n'y est rien dit des litanies dont saint Chrysostôme parle + dans une autre homélie faite aussi après un tremblement de terre, mais seulement du chant des psaumes et des hymnes : ainsi il n'y a point de doute que ces deux homélies n'aient été faites en différents temps. Il s'y plaint du petit nombre de ses auditeurs, et il a peine à recevoir pour excuse l'abondance des pluies qui rendaient les chemins presque impraticables. Toute cette homélie est employée à prouver aux pécheurs qu'ils ne doivent point désespérer de leur salut, mais faire pénitence; c'est pour les y engager que Dieu a donné aux hommes des ministres sujets aux infirmités ordinaires de la nature humaine, afin qu'ils fussent plus indulgents envers les pécheurs, et que ceux-ci eussent moins de peine de leur découvrir leurs péchés.

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330.

3. La seconde homélie fut prêchée en un An jour de fête solennelle où l'on avait porté en boeie, procession des reliques de martyrs, depuis la grande église jusqu'à celle de Saint-Thomas, apôtre et martyr, éloignée de neuf milles de Constantinople. Il y trouva une multitude incroyable de monde, et l'impératrice Eudoxie assista à cette cérémonie, qui dura une partie de la nuit et du jour, marchant à pied auprès de la châsse des reliques, qu'elle touchait de temps en temps pour en attirer sur elle quelque bénédiction.

a recueilli ces homélies. Vid. note sur la neuvième homélie, édition Gaume, tom. XII. (L'éditeur.)

Matthæi et l'annotateur de l'édition Gaume, tom. XII, pag. 459, prouvent que saint Chrysostome emploie ici une figure, et qu'il ne s'agit point d'un tremblement réel. (L'éditeur.)

3 Claudian., lib. II in Eutrop. Tom. II, pag. 717.

Après que l'on fut arrivé à l'église de SaintThomas, saint Chrysostome fit le discours dont nous parlons, où il relève la pompe de cette cérémonie, la vertu des reliques des martyrs qui ont le pouvoir de chasser les démons et de faire beaucoup de bien à ceux qui s'en approchent avec la foi, la piété et la vertu de l'impératrice. Il prouve que la grâce du Saint-Esprit, qui réside dans les os des saints, peut se communiquer dans ceux qui les touchent avec foi, parce que nous lisons 1,12 dans les Actes des Apôtres que les mouchoirs

et les linges qui avaient touché le corps de saint Paul, étant appliqués aux malades, les guérissaient et chassaient des corps les esprits malins. leg.. La double grâce que reçut Elisée en se couvrant du manteau d'Elie, et la résurrection du mort que l'on avait jeté dans le tombeau du prophète, lui servent aussi à le prouver. Il compare Eudoxie avec Marie, sœur de Moïse, qui, à la tête du peuple d'Israël, chanta un cantique au Seigneur, et remarque que dans cette solennité toute la ville de Constantinople avait tressailli de joie, et que les moines, le chœur des vierges, les prêtres, les princes, les riches, les pauvres, et généralement toutes sortes de conditions y avaient assisté, tenant un cierge allumé en main.

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4. Le lendemain on recommença la même cérémonie, et l'empereur Arcade, qui n'y avait pas assisté la veille, accompagna les reliques depuis la grande église jusqu'à celle de Saint-Thomas, suivi de son armée, tous les soldats sans armes, et l'empereur sans diadème. Mais ce prince s'en étant retourné aussitôt, saint Chrysostome fit un discours où, après avoir parlé de la dignité de l'homme dans l'état d'innocence, il prouva que, par un effet de la Providence, les hommes, depuis le péché d'Adam, pouvaient parvenir à un plus grand degré de félicité, s'ils voulaient pratiquer la vertu. Il dit ensuite que la résurrection des morts n'avait été figurée que fort obscurément dans le premier âge du monde, mais que dans la suite Dieu l'avait annoncée sous des figures moins obscures. Il ajoute, en parlant des martyrs, que nous pouvons, sans les persécutions, imiter leurs vertus, leur force, leur zèle, leur foi, leur mépris des choses présentes, et désirer comme eux les biens à venir.

La quatrième homélie 1 qui est très-belle, fut faite dans l'église de Sainte-Anastasie. Il

1 Matthæi a publié cette homélie avec des notes,

ne s'y trouva que peu de personnes, et saint Chrysostome s'en plaignit. La matière de son discours est que la vertu se perfectionne dans l'adversité, et pour mettre cette vérité dans tout son jour, il parcourut les circonstances les plus remarquables de la vie de Job, faisant remarquer son amour pour la justice, son assiduité aux œuvres de miséricorde, sa constance dans le bien au milieu des tribulations, son humilité, sa bonté, sa générosité, sa chasteté.

Le saint évêque prêcha la cinquième homélie dans l'église de Sainte-Irène. Il y recommande la lecture de l'Ecriture sainte comme propre à former en nous la vertu et à dégager notre âme des liens du corps. On y trouve aussi une description si pathétique du jugement dernier, que ses auditeurs en furent touchés jusqu'à pousser des sanglots et à se frapper le visage. En leur parlant de l'avantage qu'il y avait à chanter les psaumes, il remarque que chacun en avait la liberté dans l'église, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, les maîtres et les serviteurs : tous, dit-il, se trouvant égaux à cet égard, nous offrons à Dieu un commun sacrifice de louanges et une commune oblation. L'exemple de la mère des Machabées, de Phébé et de Priscilla, lui sert à prouver qu'il n'y a rien dans les femmes qui puisse les empêcher de marcher dans le chemin de la vertu.

La sixième homélie fut prêchée dans l'église des Saints-Apôtres, le jour de l'empereur Théodose, c'est-à-dire apparemment celui de sa mort, arrivée le 17 janvier 395, dont on faisait chaque année la mémoire. Saint Chrysostome y remarque que deux évêques avaient prêché avant lui; l'un était jeune, mais il avait la gravité d'un vieillard; l'autre était vieux, mais plein de vigueur. Il prend pour sujet des louanges qu'il donne à l'empereur Théodose, sa piété et les victoires qu'il avait, avec le secours de Dieu, remportées sur les tyrans Maxime et Eugène, qu'il ne nomme pas néanmoins, se contentant de dire sur ce sujet ce que les historiens du temps en ont écrit. Cette homélie n'est pas venue entière jusqu'à nous, et il y manque beaucoup de choses que saint Chrysostôme y avait dites contre les cathares ou novatiens qui étaient en grand nombre à Constantinople, et qui y avaient

Misène, pag. 1, 65. (L'éditeur.)

Homél. 5,

pag. 347.

Homél. 6 pag. 353.

même un évêque de leur secte. Il oppose à la vanité de ces hérétiques qui osaient se dire purs, l'humilité de saint Paul, qui se regardait comme un avorton et le dernier des Apôtres et passant de là à l'instruction de ses auditeurs, il leur enseigne à effacer leurs péchés en les confessant, en gémissant de les avoir commis, en priant, en pleurant, en faisant des aumônes, en faisant du bien à nos ennemis. L'éditeur remarque qu'à la suite de cette homélie, l'on trouve dans le manuscrit du Vatican celle qui a pour titre : Tom. VI, Contre ceux qui vont à l'hippodrome et aux spectacles du théâtre. Nous en avons parlé en son lieu.

pag. 472.

Analyse des

tième et neu

vième homé- ne fût

lies, pag.

356.

Philip. 1, 7.

5. La septième homélie fut faite dans l'éseptième, bui glise de Sainte-Anastasie. Quoique l'assemblée nombreuse, saint Chrysostôme ne pas s'en plaignit point, mais espérant que ses auditeurs l'écouteraient avec autant de zèle et d'ardeur que la Samaritaine en témoigna dans le long entretien qu'elle eut avec JésusChrist, il fit l'éloge de cette femme. Après quoi il expliqua fort au long ces paroles de saint Paul aux Philippiens: Il est juste que j'aie ce sentiment de vous tous, parce que je vous ai dans le cœur, comme ayant tous part à ma joie, par celle que vous avez prise à mes liens, à ma défense, à l'affermissement de l'Evangile; il dit que cet Apôtre, par la confirmation ou l'affermissement de l'Evangile, n'entend autre chose que les chaînes, les prisons, les dangers et les travaux qu'il avait endurés Homél. 8, pour la prédication de l'Evangile, rien n'étant plus propre pour établir la vérité que ce qu'on souffre pour la vérité même.

pag. 371.

La huitième fut prononcée dans une occasion assez extraordinaire. Il y avait à Constantinople ou autour de la ville beaucoup de Goths infectés de l'arianisme; mais il y en avait aussi beaucoup de catholiques. Ceux-ci s'étant trouvés à l'assemblée qui se tenait à l'église Saint-Paul pendant la semaine de Pâques, saint Chrysostôme ordonna à quelques-uns de cette nation de lire divers endroits de l'Ecriture qu'ils avaient traduite en langue gothique, et à un prêtre goth de prêcher. Le dessein du saint évêque était de confondre les philosophes païens et les juifs par l'exemple d'une nation barbare qui avait reçu l'Evangile, tandis que ces infidèles le combattaient. Ensuite il prêcha lui-même et fit voir dans son discours qu'il y avait encore beaucoup d'autres nations barbares converties à la foi, comme les Scythes, les Thraces,

les Sarmates, les Maures, les Indiens et autres peuples éloignés, qui tous lisaient l'Ecriture sainte traduite en la langue de leur pays. Il ajouta que celui même qui, dans l'Ancien Testament, fut le premier appelé à la foi, c'est-à-dire Abraham, avait été barbare et élevé parmi les Barbares, et que les Mages, qui annoncèrent les premiers la naissance du Sauveur et l'adorèrent, étaient nés aussi barbares. Il remarque que l'on ne doit point rejeter l'opinion vulgaire où l'on était alors, que les Mages offrirent à JésusChrist de l'encens en témoignage de sa divinité, de l'or en témoignage de sa royauté, et de la myrrhe pour marquer qu'ils le croyaient en même temps homme.

L'an 399, le mercredi de la semaine sainte, qui était le 6 avril, il tomba une telle pluie, qu'on craignit que les campagnes n'en fussent entièrement désolées. On fit donc des prières publiques et des processions auxquelles saint Chrysostôme assista avec tout son peuple. Le danger étant passé, plusieurs coururent dès le vendredi saint voir les courses de chevaux, peu inquiets de célébrer ce saint jour comme il était convenable. Ils firent plus le lendemain, qui était le samedi saint, et ils allèrent au théâtre pour être spectateurs des impuretés que l'on y devait représenter. Saint Chrysostôme, touché de ces désordres, s'en plaignit amèrement dans un discours qu'il fit le jour de Pâques, et menaça d'excommunication ceux qui à l'avenir assisteraient à de semblables spectacles. Ces menaces effrayèrent les coupables, qui, avides d'entendre parler le saint évêque sur la même matière, vinrent en grand nombre à l'assemblée qui se fit dans la grande église le dimanche suivant. Mais il arriva un évêque de Galatie, à qui saint Chrysostome crut devoir céder sa place, soit à cause des lois de l'Eglise qui voulaient que l'on permit à un évêque étranger de faire un discours au peuple, soit à cause que cet évêque de Galatie était un vieillard respectable. Ce Père ne put donc faire sa neuvième homélie que le dimanche suivant, c'est-à-dire le second d'après Pâques. Il y parle contre les jeux du cirque, et raconte un événement déplorable arrivé la veille dans l'hippodrome, qui en devait donner de l'éloignement à tout le monde. Un jeune homme qui devait se marier le lendemain, y eut, par un accident imprévu, la tête tranchée et les extrémités des membres coupées. Saint Chrysostôme y

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