Images de page
PDF
ePub

croiffent au mois de Décembre & de Janvier.....

Quant aux royaumes fombres de Pluton & de Proferpine, on peut retrouver l'origine de ces fables dans les volcans, & placer, fi l'on veut, le trône du Prince du ténébreux empire, fous la Solfatarre, (montagne remplie de foufre) auprès de Pouzzol, ainfi qu'a fait Pétrone..... Cette petite contrée eft connue dans le pays fous le nom de Mercatodel-Sabbato. Au refte, le payfan le plus groffier fait la pofition des Champs Elifés & de l'Acheron.

ACIDALIUS, fontaine de Béotie, dans la En. 1. y. v. ville d'Orchomene. Virgile appelle Vénus, Mater Acidalia, parce que cette fontaine étoit confacrée aux Graces, filles de Vé

Y. 724.

nus.

ACTIUM, ville de Grèce dans l'Acarnanie, ou baffe Albanie, à l'entrée du golfe d'Ambracie & de l'Arta. Ses ruines font connues fous le nom d'Azio. Elle eft devenue célèbre par la bataille navale qui décida de l'empire entre Augufte & Antoine, & changea la république Romaine en monarchie. Elle fe donna dans un baffin antérieur au grand enfoncement du golfe de l'Arta. Le Promontoire d'Actium avoit dès-lors un temple d'Apollon En. I. VIII. célèbre, ce qui donne lieu à Virgile de repréfenter ce Dieu comme bandant fon arc contre Antoine. Augufte pour perpétuer la mémoire de fa victoire, fit bâtir de l'autre côté du golfe, & vis-à-vis d'Actium, la ville de Nicopolis, & y établit des jeux en l'honneur d'Apollon, S. Paul, à ce que l'on croit, y

v. 707.

paffa l'hiver de l'an 64. Il manda à Tite qui étoit en Grèce, de l'y venir trouver. Nicopolis s'appelle aujourd'hui Prévesa.

fes en

EA, île de la mer de Tofcane, féparée autrefois du continent par un bras de mer: aujourd'hui elle tient à la terre; mais environnée des marais Pomptins, elle paroît de loin, comme une île. C'étoit la demeure de Circé fille du Soleil, fi fameufe par chantemens. Elle étoit fœur d'Œeta roi de Colchide. On connoît une île & une ville d'aa aux bouches du Phafe, d'où Circé vint s'établir en Italie. Eaa eft aujourd'hui Monte-Circello; autrefois Circaum Promontorium dans le pays des Volfques.

Tit. 3. 127

En. 1. III.

V. 386.

ÆGÆUM PELAGUS. La mer Egée eft cette grande mer qui baigne à l'orient la prefqu'ile connue fous le nom d'Afie Mineure, à l'occident le Peloponnèfe, la Grèce & la Macédoine, & au nord la Thrace aujourd'hui Romanie. De ce côté-là, elle communique à la Propontide ou mer de Marmara par l'Hellefpont, aujourd'hui Détroit des Dardanelles. Elle eft parfemée d'un grand nombre d'îles qui en rendent la navigation dangereufe, parce qu'on eft souvent réduit à faire route entre deux terres, mais dont plufieurs cnt d'excellens ports qui donnent une retraite fûre aux vaiffeaux battus de la tempête. La plupart de ces îles font trèsfertiles, plufieurs en grains, & prefque toutes en vins excellens, en huiles, coton & fruits. Mais quelle eft l'origine du nom d'Egée, qui en grec fignifieroit mer des chèvres Ayes, capre? Les poëtes la tirent d'Egée

roi d'Athènes qui s'y précipita. Ce père infortuné vit partir avec la douleur la plus vive fon fils Thefée que le fort avoit condamné à être expofé au Minotaure dans le labyrinthe de Crète. Il voulut que tout fûr en noir fur le vaisseau de fon fils, voiles, cordages, & il lui recommanda de mettre des voiles blanches, s'il étoit affez heureux pour échapper au danger. Thefée fut vainqueur du Minotaure par les confeils d'Ariadne fille de Minos. Mais dans la joie que lui caufa un fuccès fi inefperé, il oublia l'avis que fon père lui avoit donné. Ainfi Egée décou

rant du haut d'une tour les voiles noires qu'il avoit fait mettre au vaiffeau, ne douta pas que fon fils n'eût péri; & dans l'excès de fa douleur il fe précipita dans la mer qui prit de ce trifte événement le nom de mer Egée. Cette origine eft trop vifiblement fabuleufe pour s'y arrêter. D'ailleurs, il eft clair que la mer Egée n'eft pas la mer d'Egée. Le mot Anes, qui fignifie des chèvres, fignifie auffi dans le dialecte Dorique, felon Helychius, des flots foulevés, des vagues. Cette mer aura donc été appellée Ana, Agaum, à caufe de la violente agitation de fes flots. Dès-lors on découvre l'origine de ce nom dans la langue Phénicienne. Les Phéniciens, qui éprouvèrent de bonne heure les fureurs de cette mer l'appellèrent mer Furieufe, Bos'. Chan. intraitable, & dans leur langue Az. Or, le même mot par le changement d'une voyelle, fignifie une chèvre, & c'est de-là que vient le grec A. Les Grecs prirent le nom Phénicien dans ce fecond fens, mais

1. i, c. 13.

fans abandonner l'idée primitive, & défignant par le mot As les vagues furieufes qui s'élèvent fur cette mer, ils lui donnèrent un nom qui n'en marque que l'agitation violente, quoiqu'il paroiffe tiré de celui de la chèvre

On a distingué différentes parties dans cette mer. On a appellé Myrtoum, celle qui des côtes de Crète s'étend jufqu'à l'Attique, & qui comprend quelques-unes des Cyclades; Icarium celle qui baigne l'île Icaria, vers la côte d'Afie, & que la chûte d'Icare fils de Dédale a rendu célèbre; Carpathium celle qui eft autour de Carpathos, île fituée entre celles de Crète & de Rhodes. Les Grecs modernes appellent cette mer Egio - Pelago d'où les Marins ont formé par corruption le nom d'Archipel. Les Turcs l'appellent mer Blanche par oppofition à la mer Noire, qui étant auffi orageule, n'offre aux vaisseaux que de mauvaifes rades.

[ocr errors]

ÆGYPTHUS. L'Egype, l'une des principales parties de l'Afrique, eft baignée à l'orient par la mer Rouge, autrefois Golfe d'Arabie, au nord par la Méditerranée. Elle confine à l'occident à la Libye, & au midi à l'Ethiopie. Elle fut célèbre dès les premiers tems par fa fertilité qu'elle doit, non aux pluies du Ciel, car il ne pleut en Egypte que fur la côte de la Méditerranée, & encore rarement, mais aux débordemens réglés du Nil qui après avoir couvert les plaines de l'Egypte, y laiffe un limon gras, principe de la fécondité des terres. Sans ces débordemens l'Egypte ne feroit qu'un terrain fec & stérile,

Géor. 1, IV

Y. 210.

comme on le voit par les terres qui ne peuvent recevoir les eaux du fleuve. Sur les débordemens du Nit, fur les grands travaux des Egyptiens pour en étendre les avantages, voyez Rollin, Hift. anc. tom. 1. Sans admettre l'antiquité vifiblement fabuleuse que fe donnoient autrefois les Egyptiens, on ne peut difconvenir que la monarchie d'Egypte ne remonte jufqu'aux premiers tems. L'écriture l'appelle toujours Mitzraim, parce qu'elle fut d'abord habitée par Mitzraim fils de Cham, le même que les hiftoriens profanes appellent Manés. Il paroit même que Cham s'y établit, & on peut croire que c'eft le Jupiter Hammon ou Chammon des Libyens. L'Egypte ne fut pas moins célèbre par le goût des arts & des fciences, par la fageffe de fon gouvernement & de fes loix, enfin par la magnificence & la folidité de fes édifices dont plufieurs ont réfifté jufqu'ici aux injures du tems. C'eft dans l'Egypte que les Grecs allèrent puifer les principes des fciences. Ils furent les difciples des prêtres d'Egypte, avant que de devenir les maîtres des autres nations. L'Egypte fut conquife par Cambyfe roi de Perfe, qui paroiffoit le moins propre à faire cette conquête. Alexandre l'enleva aux Perfes, & les fucceffeurs de ce prince, les Prolémées y établirent une puiflante monarchie. Ils y firent fleurir les fciences & la navigation. Ils artirèrent à Alexandrie le commerce du monde entier par les canaux qu'ils firent creufer du Nil à la mer Rouge, & du même fleuve à Alexandrie; ils y fixèrent en même tems le

« PrécédentContinuer »