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nombre de gens qui se sauvaient fort bien sans eux, et perdissent avec plus de facilité qu'auparavant ce grand et infini nombre de ceux qui refuseraient de les suivre; en sorte que leur nouvelle lumière fût beaucoup plus nuisible qu'utile à l'Eglise. Il semble que le bon sens ne se peut accommoder de cette bizarre hypothèse, et qu'il reviendra toujours plutôt à celle-ci, quoique trèsfausse on se perdait avant Luther et Calvin; on ne se sauve qu'avec eux.

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VII. Mais l'éducation et une longue habitude ont un grand pouvoir sur les esprits, ils retombent facilement à croire ce qu'ils ont toujours cru, par ces idées confuses qui flattent leur inclination ou leur paresse, et qu'ils ne se donnent pas la peine de démêler. A peine y a-t-il quelqu'un de nos frères qui en persistant dans la séparation, ne condamne secrètement et confusément ceux qui, l'ont faite chose pourtant que la droite et exacte raison ne peut souffrir. Les plus éclairés voudraient trouver des tempéraments pour tout accommoder. Chacun désapprouve quelque point de sa religion, et approuve quelque point de la nôtre. Nous avons vu une dame de très-grande qualité, mais d'un plus grand exemple encore parmi eux, introduire de nouveau l'usage de la confession et de la pénitence qu'ils ont oublié : une autre. se faire donner à la mort, par son ministre et ses anciens, une extrême-onction à sa manière, ne pouvant désobéir, disait-elle, au précepte si formel de saint Jacques (Jac. V. 14); presque toutes se plaindre qu'au mépris des avis de saint Paul (I Cor. VII. 25) on ait aboli les vœux des vierges sacrées, que toute l'antiquité appelle les épouses de NotreSeigneur, et qui faisaient, au témoignage de Justin, martyr, et de tant d'autres, non seulement un des ornements, mais une des marques les plus éclatantes de la première Eglise; d'autres supporter impatiemment, que le jeûne public, dont l'Ecriture est remplie, fût si rare parmi eux; que le jeûne particulier, si recommandé par les apôtres, ne le fût jamais par leurs pasteurs; et que le conseil de Notre-Seigneur (Matth. X. 21) lui-même pour la pauvreté volontaire, bien loin d'être suivi, fut tourné en risée. Ceux-ci sont déjà persuadés de la présence réelle, il n'y a que l'adoration qui les arrête, quoiqu'elle en soit une suite nécessaire : ceux-là ne sont plus blessés que du purgatoire, ou des images, ou de la prière des saints. Ils reviendraient tous à l'Eglise, disent-ils quelquefois, si l'on échangeait le formulaire de l'abjuration, qui fait peine à chacun sur quelque article, suivant la délicatesse de sa conscience ou de son imagination. La racine de toutes ces branches, ou d'erreur, ou d'imperfection et de faiblesse, est cette idée confuse d'un prétendu salut dans les deux religions, mais plus facile en l'une qu'en l'autre ; d'un prétendu partage de la vérité entre elles : c'est à cette racine qu'il faut s'attacher, si l'on veut absolument persuader à nos frères la nécessité du grand et du long examen que nous leur proposons.

SECTION V.

Cette idée est fausse, par un des principes de nos frères.

I. En cela nous avons premièrement à combattre le penchant de notre propre cœur, d'où cette objection secrète et cette idée confuse prennent toute leur force. Et qui estce qui ne voudrait pouvoir sauver, non sculement tous les chrétiens, mais tous les païens, dont quelques-uns nous font tant de honte; mais tous les hommes en général, mais tous les démons mêmes, avec Origène, après les avoir châtiés et corrigés ?

II. Mais nous ne faisons pas la loi, nous la recevons. Nos lumières sont trop courtes pour percer la profondeur de la justice divine; nous n'en connaissons pas même les fondements et les principes. Le péché est le premier de tous les maux: il plaît à Dieu d'y ajouter le second, qui est sans doute la peine éternelle, non point pour corriger le coupable, comme fait quelquefois la justice humaine, car ce coupable ne se corrige plus; non point pour l'exemple, car cet exemple ne se voit plus par ceux qui pèchentici: mais seulement com me pour mettre le mal avec le mal, ainsi qu'ila mis l'eau avec l'eau, et la terre avec la terre O profondeur ( Rom. XI. 13)! Seigneur, vous nous l'avez dit: Vos pensées ne sont pas nos pensées, et vos voies ne sont pas nos voies (Is. LX. 8). Quand votre infinie bonté nous aura mis à couvert de votre justice infinie, nous conprendrons ce que c'est que votre justice infinie et votre infinie bonté. Cependant aideznous à marcher vers vous avec la petite et faible lumière que vous nous avez donnée.

III. Ne connaissons donc plus personne selon la chair (II Cor. V. 6), et examinons (quoique avec larmes) ce prétendu salut en deux églises, ce prétendu partage de la vérité. Notre humanité pour nos frères serait trop cruelle, si en les flattant et les voulant tous sauver, elle contribuait à les endormir et à les perdre. Souvenons-nous seulement de ce que nous avons déjà établi, que chaque religion est obligée de suivre ses principes, bons ou mauvais; et que les choses dont les deux religions conviennent, sont un principe commun dont on ne peut plus douter.

IV. Nous ne faisons pas ici un traité de l'Eglise, mais un traité général qui serve d'introduction à tous les autres, et commence à lever le voile dont les yeux de nos frères sont couverts. Ainsi nous nous contentons de leur opposer un seul de leurs principes, parce qu'on leur en a moins fait remarquer la conséquence. Non seulement leur confession de foi, mais toutes les confessions protestantes rassemblées en un seul volume, et dont on rapportera les passages dans les Preuves de ce traité (1), sont d'accord que la véritable Eglise, où est la pureté de la doctrine, a aussi reçu du ciel le pouvoir d'excommunier: et ce n'est point de l'Eglise invisible dont il s'agit là, car elle n'excommunie personne; c'est de celle qu'on voit communier avec les

(1) Voyez les preuves, col. 850-533.

uns, excommunier avec autres. Ce pouvoir n'est pas un nom vain et inutile: c'est ce qu'ils appellent eux-mêmes le pouvoir des clés, c'est-à-dire le droit d'ouvrir et de fermer le ciel, de lier et de délier, si solennellement donné par Notre-Seigneur à ses apôtres et à leurs successeurs (Matth., V, 29; XVI, 19; XIII, 8, 18; Marc., IX, 42; Jean, XX, 23; I Cor., V, 3, 10; XVIII, Thess., III, 6, 24. 1; Tim., 1, 20; Tit., III, 10; I Cor ‚V, 4; II 1hess., 14; Jean., IX, 22, 34, 42; XVI, 2). Ce pouvoir, employé justement et dans les règles, ferme le ciel, retranche du corps des fidèles ceux qu'il condamne, les rend anathème, maranatha, malédiction, qui sont les termes dont ceux qui ont vécu parmi nos frères savent qu'ils se servent en quelques occasions solennelles, et quand ils n'en usent pas, ils en conservent la force et la vertu; comme quand ils disent,avant que de célébrer leur cène: Nous avons oui, mes frères, comment Notre-Seigneur fit sa cène entre ses disciples; et par cela il nous démontre que les étrangers, et c'està-dire ceux qui ne sont pas de la compagnie de ses fidèles, n'y doivent point être admis. Par quoi, suivant cette règle, au nom et en l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, j'excommunie tous idolâtres, blasphémateurs, contempteurs de Dieu, hérétiques, et toutes gens qui font secte à part, pour rompre l'union de l'Eglise, ete., leur dénonçant qu'ils aient à s'abstenir de cette sainte table, de peur de polluer et contaminer les viandes sacrées que Notre-Seigneur Jésus-Christ ne donne qu'à ses domestiques et fidèles. Voilà donc les excommuniés retranchés du corps des fidèles et exclus du salut.

V. Suivant ce principe, quand deux églises visibles s'excommunient l'une l'autre dans les règles établies, et dont elles sont d'accord, il faut de nécessité, que celle qui est la véritable Eglise ferme à l'autre la porte du salut. L'Eglise romaine du ciel et la prétendue réformée s'excommunient l'une l'autre; reste à voir si c'est dans les règles et avec justice d'un côté ou d'autre, en supposant les sentiments qu'elles ont chacune.

VI. Non seulement elles s'excommunient dans les règles établies dont elles sont d'accord; mais elles ne pourraient s'en empêcher. On n'en saurait douter, à moins qu'on n'ignore et les règles et la pratique de tous les temps. Jamais séparation ni excommunication ne furent fondées sur un si grand nombre d'articles de foi contestés. Mais quels articles encore? Ce ne sont point seulement pratiques presque indifférentes sur la discipine, où l'un puisse s'accommoder à l'autre, le fort supportant l'infirme, selon la doctrine de saint Paul. Ce ne sont pas questions subtiles que l'on puisse renvoyer aux écoles, et entièrement ignorer sans hasarder son salut. Ce sont opinions formellement opposées en choses très-importantes et qui ne demeurent pas seulement dans l'esprit, mais qui passent aux actes extérieurs en la plus grande et principale partie du culte. L'un croit Notre-Seigneur présent dans l'eucharistie, l'autre ne le croit pas; l'un l'adore en DEMONST. EVANG. III.

ce lieu-là, l'autre se fait un crime de l'y adorer; l'un prie les saints, l'autre prétend que c'est une impiété ou tout au moins une chose ridicule et frivole de les prier; l'un excite la dévotion publique par des images, l'autre ne les peut souffrir, et soutient qu'il les faut briser et abattre; l'un célèbre avec affection et avec pompe des services pour les morts, l'autre s'en moque. Et comment former une communion où, quand l'un dira Amen, l'autre dise Non; et, s'il ne le dit pas, en dissimulant la vérité qu'il connaît, se rende cou. pable d'un très-grand crime? Concluons donc que de ces deux églises, chacune dans ses sentiments, excommunie très-justement l'autre ; et par conséquent qu'il y en a une qui fermé à l'autre la porte du ciel.

VII. De cette première conclusion, il en faut encore tirer une seconde très-nécessaire, et dont nous verrons ailleurs l'importance: c'est que la vérité ne peut être partagée entre ces deux églises visibles, au moins en choses essentielles qui soient un juste sujet d'excommunication et qui puissent fermer le ciel. Car si l'Eglise catholique, par exemple, avait raison sur l'eucharistie et qu'elle eût tort sur la prière des saints, il s'ensuivrait que l'Eglise catholique excommunierait justement la prétendue réformée sur l'eucharistie, et que la prétendue réformée excommunierait justement la catholique sur la prière des saints. Ainsi elles s'excluraient mutuellement du salut, et le salut ne serait plus, ce qui est impertinent et absurde. En voilà, ce semble, assez pour montrer que, par les principes de nos frères non plus que par les nôtres, il n'y peut avoir, ni salut en ces deux communions opposées, ni partage entre elles de la vérité nécessaire au salut.

SECTION VI.

Cette idée est contraire à l'esprit de la religion chrétienne. Il n'y peut avoir, ni salut dans les deux communions, ni partage de la vérité entre elles. L'examen, quelque difficile qu'il puisse être, est donc nécessaire à nos frères.

I. Qu'il nous soit permis d'ajouter seulement une réflexion générale pour mieux confirmer encore cette vérité par l'esprit de la religion chrétienne. Le monde a été longtemps partagé entre deux religions: la païenne d'un côté, la judaïque de l'autre, dont la chrétienne n'est que la perfection. Mais si nous voulions leur donner un autre nom, nous pourrions les appeler hardiment, l'une, religion d'incertitude, et l'autre, religion de certitude. Cette distinction n'est point de nous ; on peut dire que Notre-Seigneur Jésus-Christ la faisait lui-même en parlant à la Samaritaine, à qui il s'expliqua si clairement qu'il était le Messie: Vous adorez, lui disait-il, ce que vous ne connaissez pas; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut est des Juifs: Vos adoratis quod nescitis; nos adoramus quod scimus, quia salus ex Judæis est (Joan., IV, 22). Tout était certain dans l'origine entre les premiers hommes, à qui Dieu s'était découvert lui-même; mais le paganisme avait

(Vingt-sept.)

ayant guère moins de sectes entre ceux qui s'appellent chrétiens et qui ont, comme nos frères, l'Oraison dominicale, le Symbole des apôtres et les commandements de Dieu? On aurait beau le dissimuler, c'est à une indiffe rence et à une incertitude générale de dogmes et de religions que nous mène insensiblement, mais tout droit, l'idée confuse de nos frères. Ils ne peuvent eux-mêmes s'arrêter où ils voudraient. Ils parlent souvent, à la vérité, de certains points qu'ils nomment fondamentaux, nécessaires au salut; mais ces points fondamentaux, quels ils sont ou ne sont pas, nulle autorité publique ne l'a encore décidé parmi eux, nul particulier, qu'on sache, ne l'a même bien précisément marqué dans ses écrits. Chacun nous donne sa pensée géné rale, vague, indéfinie, pour y pouvoir ajouter ce qui lui plaira quand il sera pressé : autant de têtes, autant d'avis. Jusque-là que Jacques Cappel, l'un de leurs savants hommes du dernier temps, après avoir subtilement distingué entre pécher au fondement et pécher contre le fondement (voyez les Preuves, section VI), semble sauver les mahométans, parce qu'ils ne maudissent pas Notre-Seigneur comme les juifs, mais le croient un grand prophète, sur lequel même il fallait fonder son salut et son espérance avant que Mahomet fût venu. Après cela, nous ignorous ce qu'il aurait pu dire contre Arius, Macédonius, Nestorius et Eutychès, à qui nos fères pourtant disent anathème aussi bien que nous; contre Socin, l'Antechrist de nos jours; contre Servet, celui que Calvin fit brûler vif à Genève; tant il est difficile de donner des bornes à nos vains raisonnements, quand nous avons une fois passé celles que la vérité éternelle nous a marquées.

tout rendu incertain. La pluralité des dieux une fois reçue faisait que tous les faux dieux pouvaient être véritables sans qu'il y eût rien d'assuré et de constant par ce principe, sinon qu'il y avait des dieux; à quoi un grand philosophe de l'antiquité disait qu'il fallait se borner. Il se composait de tous ces cultes divers, un culte général d'incertitude : le Romain adorait ses dieux, mais il trouvait bon que l'Egyptien adorât les dieux d'Egypte; il s'accommodait au culte de tous les lieux où il passait; il révérait quelquefois dans Rome les mêmes dieux qu'il venait de mener captifs et en triomphe des pays conquis. Les grands hommes aspiraient à devenir dieux, tant leurs idées étaient incertaines et fausses; et quand Alexandre le désirait avec faiblesse, ce n'était pas une extravagance qui lui fût particulière, il trouvait dans son Homère que les héros avaient fait le même souhait. Jules-César suivait Alexandre et Romulus, et les césars les plus indignes de ce nom ne voulaient pas valoir moins que lui, encore qu'il y en eût aussi qui se moquassent de cette folie; témoin celui qui, à sa fin même, au lieu de dire à ses amis: Je me meurs, leur disait plaisamment : Mes amis, je me fais dicu. Voilà ce que c'était que la religion païenne. Au contraire, parmi les Juifs, tout était certain un seul Dieu jaloux qui n'en pouvait souffrir d'autre (Exode, XX, 5), un seul culte, un seul lieu du sacrifice où il le fallait principalement adorer (Jean, IV, 20, 23). Ce Dieu n'avait pas seulement parlé, il avait écrit sa loi sur la pierre (Exode, XXIV, 12); jusqu'aux moindres mesures du tabernacle, tout avait été montré à Moïse sur la montagne (Exode, XXV, 9). S'il y avait quelque chose d'incertain et d'obscur, non pas pour le culte, mais pour la spéculation, un prophète devait venir plus grand que Moïse, un Messie qui expliquerait toutes choses. Les Samaritains, moitié païens, moitié juifs, prenaient, pour prétexte de demeurer dans l'incertitude, l'attente de ce Messie qui devait tout rendre certain, comme on le voit par le discours de la femme samaritaine. Ce Messie est venu; nous croyons tous, et nous et nos frères, par la grâce de Dieu; il a tout expliqué; il a même répandu du ciel son esprit sur ses frères, qui les a tous rendus disciples, non plus de Moïse, mais de Dieu même (Heb., I, 1; I Pier., IV, 14; Joel, XI 28). Il a établi par toute la terre ce sacrifice pur qui avait été promis (Malach., I, 11). Rien n'est demeuré incertain, ni pour le dogme, ni pour le culte, sous ses apôtres, nous en convenons tous. Par quelle si terrible et si bizarre aventure, ou par quel changement soudain de sa divine volonté nous aurait-il laissé retomber dans ce règne d'incertitude dont il venait de nous tirer? Et comment serait-il permis au chrétien de croire ce qu'il voudra, pourvu qu'il ne soit pas païen, de même qu'il était permis au païen de croire ce qu'il voulait, pourvu qu'il ne fût ni juif ni chrétien? Car, si nous avons deux communions opposées où l'on se sauve, pourquoi non dix et douże, et autant que les païens avaient de faux cultes et de faux dieux, ny

11. Les premiers chrétiens, dont nous voulons tous être la postérité légitime, étaient bien autrement jaloux de l'union et de la certitude. Ils s'excommuniaient sur la question en quel jour il fallait célébrer la féle de Pâques (Galat., IV, 10), ou le quatorzième du premier mois, ou le premier dimanche qui venait dans la pleine lune de ce premier mois. Non pas qu'ils fussent sujets à l'observation des jours, des mois et des lunes, dont Notre-Seigneur les avait affranchis; mais ils croyaient absolument nécessaire que le culte fût un comme l'Eglise était une; el que tous les fidèles lui rendissent obéissance aux grandes choses, parce qu'elles étaient grandes; aux petites, parce qu'elles étaient petites. Cette Eglise, qui dans sa naissance usait presque tous les jours du don des miracles pour faire du bien, en usait aussi quelquefois pour punir ceux de son corps, quand ils lui étaient rebelles; témoin le Corinthien, et Hyménée, et Alexandre livrés à Satan (II Cor., V, 5; 1 Timoth., I, 20), pour la destruction de la chair et la correction de l'esprit, et quelques autres encore, dont l'antiquité a conservé la mémoire, qu'on vit af fligés miraculeusement de peines corporelles. à la seule voix des apôtres ou de leurs premiers successeurs. Mais outre ce pouvoir

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crdinaire et merveilleux, il y en avait un ordinaire et naturel à l'Eglise, qui était les peines ecclésiastiques, la privation des sacrements, l'excommunication enfin, dont nous avons tant parlé. Le pouvoir extraordinaire. n'a pas été continué, au moins dans un usage fréquent, parce qu'il n'était nécessaire que pour le premier établissement de l'Eglise. Le pouvoir ordinaire est demeuré, parce qu'il était nécessaire à la conservation de l'Eglise; et que nulle république, nulle communauté, nulle société ne peut subsister longtemps, si elle n'a en elle-même, ou si elle n'emprunte d'ailleurs de quoi se faire obéir. Celui qui se sépare de la république, est privé de tous les avantages du citoyen, par l'autorité de la république. Celui qui se sépare de l'Eglise, est privé de tous les avantages du fidèle, par l'autorité de l'Eglise, et par conséquent du ciel et du salut.

III. Loin de nous donc, loin de nous et de nos chers frères, celte malheureuse confiance qui a perdu jusqu'ici, par l'aveu même de nos frères, tous ceux qui ont fait sectes à part, pour rompre l'union de l'Eglise. Ils étaient tous chrétiens comme eux; ils avaient tous, nous l'avons déjà dit, tout ce qui endort nos frères, et les tient dans ce mortel repos, l'Oraison dominicale, le Symbole des apôtres, les commandements de Dieu, l'Ecriture sainte, une fort grande clarté prétendue, un chemin au moins plus court et plus facile pour arriver au salut. Croyons plutôt ce que le grand corps des chrétiens a toujours et perpétuellement cru: Un seul vrai Dieu, plusieurs faux dieux; une seule religion véritable, plusieurs fausses; une seule véritable Eglise dans cette religion, plusieurs fausses églises; une seule communion qui peut sauver, plusieurs qui ne peuvent que perdre. Que si notre malheur nous a fait naitre dans quelqu'une de ces sociétés séparées, dont le principe est, qu'il faut tout examiner par notre propre lumière, sans déférer à l'autorité; quelque grand, quelque laborieux, quelque difficile que nous paraisse cet examen, puisqu'il n'est pas seulement nécessaire pour suivre notre principe, mais aussi pour trouver notre salut, ne prétendens pas que rien puisse nous en dispenser.

IV. Jusque-là en vain nous dirons, comme font quelquefois nos frères Je ne reux point que ma part soit avec les hypocrites; je ne puis faire profession de ce que je ne puis croire. C'est ainsi qu'ont dit tous ceux qui se sont perdus : l'incrédulité n'excusa jamais personne à l'égard de Dieu; mais comme nous l'avons déjà dit, elle n'excuse pas même à l'égard des hommes, tant qu'on n'a pas examiné à fond, selon son propre principe, les raisons qu'il y a de croire ou ne croire pas.

prouvée, il n'y a plus qu'à considérer la difficulté. Cette difficulté est telle pour la plus grande partie de nos frères, qu'on peut l'appeler impossibilité. Car s'il faut, comme nous croyons l'avoir montré, que cet examen soit à peu près tel que Calvin a dû le faire lui-même avant que de se séparer; s'il ne le faut croire de rien sur sa parole, parce que ce n'est pas à son autorité, mais à ses raisons et à ses preuves que l'on croit; s'il est juste de lire ou d'écouter ce qu'on a dit et écrit contre lui; d'éclaircir la vérité des faits qui lui sont contestés; de peser la force de tous les raisonnements divers et contraires sur ces mêmes faits que fera ce grand nombre de gens qui ne savent ni lire ni écrire; cet autre grand nombre qui est un peu plus instruit, mais dont les lumières, comme il le reconnaît lui-même, sont fort bornées ? Que fera un sexe entier, qui compose la moitié de la république et de l'Eglise, porté à la piété, et qui donne de très-grandes marques d'esprit en toutes les choses où il s'applique; mais à qui l'éducation, la coutume et les mœurs de nos temps ne semblent pas permet tre une si longue et si laborieuserecherche ?

SECTION VII.

Difficultés de cet examen. Première difficulté, qu'on peut appeler impossibilité pour la plus grande partie du monde.

1. La nécessité de cet examen étant

II. Qu'on ne nous oppose pas, que personne n'est obligé à l'impossible, mais chacun à proportion de son pouvoir ce serait presque oublier tout ce que nous avons dit; et pour le redire en peu de mots, en y donnant un nouveau jour, la maxime est vraie et fausse en deux divers sens, tous les deux également opposés aux prétentions de nos frères. Personne n'est obligé à l'impossible; il est très-vrai, aux choses qui lui sont ordonnées contre sa propre volonté. Personne n'est obligé à l'impossible; il est très-faux, aux choses qu'il entreprend par son choix et par sa volonté propre. Raisonnons sur le fondement de cette distinction: il est impossible à la plus grande partie des fidèles d'examiner la religion par leurs propres lumières; qu'en devons-nous croire? Donc il est impossible que Dieu, qui est tout juste et tout bon, et qui veut que tous soient sauvés, les ait obligés à cet examen impossible. C'est assurément une conséquence très-juste et trèsnaturelle qu'on en tire contre leur principe; mais qui a été si bien traitée en d'autres endroits et dans quelques écrits du temps, qu'il n'est pas besoin de s'y arrêter davantage. Prenons maintenant l'autre partie de la distinction. Nos frères, au moins le plus grand nombre, après avoir pris sur euxinêmes cet examen, et s'y être volontairement engagés, comme à une chose nécessaire pour se séparer, sont contraints de reconnaitre que cet examen leur est impossible: c'est une autre conséquence très-juste et très-naturelie, que nous en tirons contre eux: Donc vous ne deviez pas vous séparer; donc vous ne devez pas demeurer séparés. Vous reconnaissez qu'il vous est absolument impossible d'être juge, avocat, médecin, soldat, capitaine ni la conscience, ni l'honneur, ni la loi ne vous permettent plus de l'être; et si vous l'entreprenez, on ne vous pardonnera pas vos fautes (Voyez les Peruves, section

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I

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SECTION I

I ́visene L. Tout pour tous.

I The Tsieme & Siente se armenie. met je comble 171 101 212S IN NO savant aura troqve a rapaces e In qu'il faut pour cet examen, 1 ma tant qua la fin de ses kartes et à tervis recnerabes u a azra pocit encore la tate necessare 113 choses tu 81.10 et 2 fié, à moins qu'il fasse ce rasennem dont Laura hoate lus-même : LE ~. point infalible, mas mit je puts in. c'est pourquoi je ne saurais me t'imar perire. Ceci a besoin peut-etre, pour partie de nos freres, d'une pas grande pination.

II. Actre est la certitude que nous 1′′

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