à quoi principalement se rapporte le Décaogue, elc. (1). Or tout de même qu'il n'est pas nécessaire de fixer un nombre certain et limité des points fondamentaux, sans qu'on y ait omis aucun dogme de cet ordre, il ne faut pas non plus faire un calcul juste et précis de toutes et chacunes les erreurs fondamentales. JACQUES CAPPEL, sur la première Epitre de S. Pierre, chap. III, v. 21, dans les critiques sacrées, imprimées à Londres l'an 1660. Tom. VII, part. 2, colonne 4535. fauts propres et particuliers; l'une et l'autre peut conserver le fondement du christianisme; les membres de l'une et de l'autre peuvent errer non tant dans le droit que dans le fait. Et quand cela est ainsi, l'on convient quelquefois ensemble aux choses mêmes où l'on pense être le plus opposé. A la vérité, l'ignorance du droit n'excuse pas, comme l'on parle, du tout, mais du tant, principalement lorsqu'on ne pèche point ni contre le fondement ni dans le fondement, mais seulement aux choses de moindre importance. II est certain que les Juifs, en maudissant JésusChrist, errent contre le fondement, sans qu'il leur serve de rien de couvrir leur erreur du voile de l'ignorance, lorsqu'à la fin de leur vie ils seront présentés devant le tribunal de Dieu, quoique leur erreur leur pût être pardonnée s'ils la reconnaissaient, s'ils la confessaient et y renonçaient avant que de mourir. Les mahométans ne maudissent point Jésus-Christ, ni ne souffrent que personne le maudisse impunément; ils disent au contraire qu'il a été un certain temps le fondement de la piété et de la religion, mais qu'enfin Dieu a trouvé bon de lui substituer Mahomet : de sorte qu'on peut dire, en quelque manière, qu'ils errent plutôt dans le fondement que contre le fondement, quoique ces erreurs soient telles que l'une entraîne l'autre. Or, quant aux erreurs dans le fondement, il y en peut avoir plusieurs, les unes plus importantes que les autres. Il n'est pas de mon dessein d'en faire ici le catalogue; mais, quoi qu'il en soit, il est constant qu'il y a beaucoup d'erreurs qui, bien qu'elles soient de grande importance à cause de la liaison qu'ont entre eux les points de la religion, ou articles de foi, sont néanmoins telles, que quelqu'un y peut être engagé par ignorance, sans qu'on doive pour cela désespérer de son salut, non pas même quand son ignorance serait positive et non négative seulement. Car, encore qu'il ne demande pas directement à Dieu le pardon de cette erreur, il le lui demande cependant indirectement, si tant est qu'il dise sérieusement et de bonne foi, comme David au Psaume XIX, 12: Qui peut connaître tous ses péchés? Nettoyez-moi, Seigneur, des fautes qui me sont inconnues. Du reste, parce que plusieurs concluent de ce passage qu'il n'y a point de salut hors de l'Eglise, non plus que hors de l'arche de Noé, je veux expliquer en peu de mots ce que je crois de cet axiome. Les prophètes s'en sont abstenus prudemment, les apôtres s'en sont abstenus prudemment encore : mais depuis que les catholiques d'Afrique eurent commencé à l'employer contre les novatiens et les novalistes, plusieurs en ont étrangement abusé. Cependant cet axiome est véritable en quelque manière, soit qu'on prenne l'Eglise ou pour le corps des vrais croyants, ou pour l'assemblée de ceux qui font profession de croire en Jésus-Christ. Si on entend l'Eglise au premier sens, comme il est certain que c'est celui qu'on lui donne toutes les fois qu'on parle de l'Eglise par antonomase, n'y ayant point de salut hors de Jésus-Christ, il ne saurait y en avoir hors de l'Eglise, parce que étre membre de l'Eglise et être membre de Jésus-Christ sont des choses synonymes et réciproques. Mais si l'on prend l'Eglise pour l'assemblée de ceux qui font profession de croire en Jésus-Christ, cet axiome pourra être encore véritable en ce sens. Car premièrement, si quelqu'un a l'insolence de mépriser toutes les sociétés chrétiennes, il ne saurait avoir pour Jésus-Christ même la vénération qu'il faut, ni par conséquent se promettre en lui le salut. En second lieu, si quelqu'un est légitimement chassé par l'Eglise, et qu'il néglige les moyens de son retour et de sa réunion avec elle, un tel, étant lié des chaînes de son crime, demeure exilé du royaume des cieux. D'entre ces sociétés, plus chacune a de pureté, plus est-il vrai que le nom d'Eglise lui convient. Celui donc qui abandonne une Eglise pure pour entrer dans une impure, connaissance qu'il ait que P'une soit beaucoup plus pure que l'autre, on peut dire qu'il est tout ensemble et déserteur de l'Eglise et traître à la vérité de Dieu; et par cela même on peut dire qu'il court volontairement à sa perte. Mais quoique cet axiome ait quelque usage légitime, cependant l'on en abuse le plus souvent. 1° De quelques haines capitales que soient animécs les disputes des Eglises entre elles-mêmes, ou bien de leurs pasteurs, jusque là qu'une Eglise damne l'autre, il ne faut pourtant pas dire que si quelqu'un se sauve dans l'une, tous ceux qui meurent dans l'autze périssent nécessairement, car l'une et l'autre peut avoir ses dé (:) Wittichius, vérités et erreurs fondamentales, p. 362. SECTION VII. Article II, p. 56. La loi romaine passe plus avant. AUX DIGESTES, sur la loi Aquilia. Loi 8, § 1. Que si un muletier, faute d'adresse, n'a pu arrêter la fougue de ses mulets, et qu'ils aient écrasé l'esclave d'autrui, la maxime commune est qu'il peut être poursuivi comme coupable; il en est encore de même, si c'est par sa scule faiblesse qu'il n'a pu arrêter l'impétuosité de ses mulets, sans qu'il paraisse injuste de prendre la faiblesse pour faute, personne ne devant affecter un emploi dans lequel il sait ou doit savoir que sa faiblesse sera dangereuse aux autres. Ce même droit a lieu en la personne de celui qui, faute d'adresse ou de force, n'a pu retenir la fougue du cheval qui le porte. SECTION VIII. Après avoir parlé de S. Athanase, de S. Ba Article I, pag. 57. « En l'an 138, on parlait sile, de S. Grégoire de Nazianze et de S. Amdéjà d'un purgatoire. » broise, qui ont invoqué ou exhorté d'invoquer les saints, comme les centuriateurs le rapportent, ils ajoutent: De là, il paraît que l'esprit malin a répandu beaucoup de choses: dans les écrits de ces grands hommes, comme sont les passages que nous venons de rapporter de l'invocation des saints (1). Il est certain que Grégoire fut ordonné évêque par Basile, après l'an 70 du 4° siècle lorsque cette aveugle superstition pour les saints, qui avait déjà commencé, s'étendait tous les jours plus loin, au progrès de laquelle Grégoire semble n'avoir pas peu contribué par ses paroles et par ses exemples (2). Ici un grand soin d'invoquer Marie, dont les Latins prétendent, et nous demeurons d'accord que saint Grégoire a été travaillé suivant la maladie de son siècle (3). CHAPITRE III. Du signe de la croix depuis environ l'an 100, par les auteurs protestants. PREUVES DE CE QUI est dit dans cet article, que par l'aveu des auteurs protestants, les crreurs qu'ils imputent à l'Eglise étaient établies dans le temps des quatre premiers couciles généraux, ou même auparavant. CHAPITRE I. Du purgatoire dès l'an 138. Quoiqu'il ne soit pas difficile de dire d'où les premiers et les plus anciens écrivains ont puisé la source des prières faites pour les morts, je trouve néanmoins très-vraisemblable ce que je tiens du vénérable et très-docte M. Blondel, que l'auteur des vers sibyllins a fourni la matière et l'occasion de cette erreur (1). La première production du roman de la fausse Sibylle semble s'être faite l'an 138 (2) L'auteur était chrétien de profession (3). Ce que le pape Pie, intronisé le 7 mars 146, en sa seconde Epitre à Justus de Vienne, fait mention de son frère Hermas, disant : le prêtre appelé pasteur a fondé un titre, et est décédé dignement au Seigneur; cela, dis-je, justifie qu'entre l'an 146 et le 150, Hermas avait soutenu la supposition de la sibylle (4). S. Justin, philosophe chrétien et martyr, était persuadé que les âmes des fidèles qui décèdent tous les jours, ont toutes un extrême besoin d'être secourues par les prières des vivants (5). Il conteste que tout ce qui nous reste d'auteurs du 2 et du 3 siècle, étaient imbus de la doctrine contenue en l'écrit sibyllin (6). Il est constant que les chrétiens du 4° siècle espéraient de profiter aux morts par leurs prières (7). CHAPITRE II. De l'invocation des saints reconnue dans l'Eglise par les auteurs protestants, depuis l'an 200 ou environ. On peut voir dans les écrits des docteurs de ce siècle des vestiges clairs et sans obscurité de l'invocation des saints. Vous en avez La formule chez Origène : O bienheureux Job, priez pour nous (8). Origène a cru qu'il fallait aussi invoquer ies anges (9). (1) Daillé, liv. V, chap. 7, pag. 490. (2) Blondel, des Sibylles, liv. II, ch. 23, p. 230. L'an 138. (3) Ibid., liv. 1, p. 9. (4) Ibid., liv. 1, ch. 7, p. 160. L'an 146. Le livre d'Hermas cité par plusieurs des anciens pères, par S. Athanase, entre les autres, par Origène, par Tertullien, est venu jusqu'à nous, où il parle du purgatoire plus clairement que nous n'en parlons aujourd'hui. Il est dans la bibliothèque des pères. (5) Ibid., ch. 13, p. 197. L'an 14), jusqu'a l'an 163, ou S. Justin fut martyrisé. (6) Ibid., ch. 9, p. 171, I et III siècles. (7) Ibid., ch. 14, p. 201, IVe siècle. (8) Les Centuriateurs de Magdebourg, ch. 4, p. 58, a. Depuis l'an 200 jusqu'a l'an 300. (9) Ibid., c. 4, p. 82, f. Et Tertullien parle du signe de la croix en cette manière : Nous usons notre front à force d'y imprimer le signe de la croix, en marchant, en entrant au logis et en sortant, en nous habillant et en nous chauffant, en nous lavant et en nous mettant à table, le soir quand on allume la chandelle, en nous couchant, en nous asseyant, en toutes les parties de notre conversation (4). Origène montre aussi que c'était la coutume de faire le signe de la croix sur les baptisés; Tertullien et saint Cyprien font aussi mention de ce rite (5). Origène fait voir que les chrétiens usaient des prières et des signes de la croix avant que de prendre leur repas: Si nous imprimons sur nous-mêmes ou sur nos aliments de signe de la croix vénérable de Jésus-Christ (6). Nous lisons, dans le deuxième siècle, que les chrétiens avaient accoutumé, en toutes sortes de rencontres, de faire le signe de la croix pour témoigner aux païens qu'ils n'avaient point de honte de Jésus-Christ crucifié (7). J'avoue que Tertullien, dans le même lieu où il met les oblations pour les morts entre les usages autorisés par la tradition et par la coutume, ajoute aussi comme une chose de même ordre la coutume que les chrétiens (1) Magdebourg. Centurie 4, ch. 4, p. 166, B. C'est-àdire, l'an 300 jusqu'à l'an 400. (2) Daillé, de l'objet du culte religieux, ch. 8, p. 51. (5) Ibidem, 58. P Celui dont il parle si mal est S. Grégoire de Nazianze l'une des plus grandes lumières de l'Eglise, suritomme le Théologien pour l'excellence et la pureté de sa doctrine, l'un des plus éloquents orateurs et des plus beaux esprits de toute l'antiquité païenne on chrétienne. (1) Les centuriateurs de Magdebourg. Centurie 3, ch. 6, p 87. e. L'an 200. (5) Ibid., pag. 87. L'an 200 jusqu'a l'an 300. (6) Ibid., pag. 98. e. (7) M. Drelincourt, néplique à la Miletière, p. 148. I.'an 100 jusqu'à l'an 200. parence, mais qui étaient (si la situation le permettait) le plus souvent souterrains, comme les catacombes d'autour de Rome, y étaient tous les jours animés à la constance par les enseignements de leurs pasteurs et la vue des tombes, qu'ils considéraient comme autant de trophées de leurs frères, voyant la table mystique placée à dessein sur l'endroit où leurs corps reposaient, comme pour leur faire une application littérale des paroles de saint Jean, Apoc., VI, 9: Il vit sous l'autel les ames de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu, et le témoignage qu'ils avaient maintenu (1). Eusèbe, dans le panégyrique qu'il fit à la dédicace de l'église magnifique que saint Paulin, évêque, fit bâtir en la ville de Tyr, en oue avec étendue le vestibule, les portiques, les fonts, les portes, les siéges des ministres, les cancels, en un mot toutes choses; mais entre elles, il remarque en particulier que le saint autel était au milieu de l'église, clos et décemment entouré de cancels ou de balustres d'un ouvrage exquis (3). Les pères du quatrième et du cinquième siècle, à savoir, Optat, saint Ambroise et saint Augustin, etc., appellent simplement l'eucharistie un sacrifice, et la table où elle se fait un autel, le ministre qui la consacre un sacrificateur, l'action par laquelle il la célèbre une oblation. J'avoue que c'était le style courant de ces siècles-là d'en parler ainsi (4). CHAPITRE VII. çue des apôtres, offre à Dieu par tout le monde (1). Mais il est vrai qu'il est souvent négligé et impropre dans ses discours. Saint Cyprien dit que le prêtre fait la fonc. tion de vicaire de Jésus-Christ, et que le sacrifice est offert à Dieu le Père (2). Tertullien fait très-souvent mention des oblations. Nous faisons, dit-il, au jour anniversaire les oblations pour les morts. Il y a une phrase nouvelle chez saint Grégoire de Nazianze d'abord il souille ses mains en offrant le sacrifice non sanglant (3). Saint Ambroise aussi parle de la cène en des termes dont nul des pères ne s'était servi avant lui, comme célébrer la messe, offrir le sacrifice. En ce siècle, il est souvent fait mention de la messe (4). Afin que vous sachiez qu'en ce siècle, la messe se célébrait solennellement partout et en tous lieux (5). Mais d'autant que j'aperçois les anciens avoir détourné (cette mémoire) du sacrifice de la croix à autre façon que ne requérait l'institution, vu que leur cène représentait jo ne sais quel spectacle d'une immolation réitérée, ou pour le moins renouvelée; il n'y a rien plus sûr aux fidèles que de s'arrêter à la pure et simple ordonnance du Seigneur (6). De là vient le mot d'oblation; mais pour moi, je suis particulièrement surpris que cette erreur soit si ancienne, que tous les pères aient cru que c'était consécration et oblation (7). La Majesté de Dieu est pour moi, de sorte que quand mille saint Augustin, mille saint Cyprien et mille Eglises de la créance de Henri seraient contre moi, je ne m'en soucierais point du tout..... Saint Augustin et saint Cyprien, comme tous les élus, ont pu errer, et ont en effet erré (10). CHAPITRE VIII. Du carême et des jeûnes. Il n'est pas tout à fait certain quand cette diversité des jeûnes a commencé; il semble pourtant que telles et autres différences sont (1) Magdebourg. centurie 2, chap. 4, p. 49. b. (2) Ibid., pag. 57, g. h. I siècle. (3) Ibid. Centurie 4, ch. 4, pag. 164. g. (4) Depuis l'an 400, jusqu'à l'an 500. Magdeburg. Cen turie 6, chap. 6, p. 167. c. (5) Depuis l'an 500 jusqu'à l'an 600. Calvin. Instit. I. IV, cap. 18, § 1. (6) Calvin, Institution en français, au même endroit. (7) Joseph Scaliger in Scaligerianis, p. 78. (8) Confession d'Augsbourg, art. XX, de la Messe (9) Luther, tom. VII, p. 415. (10) Luther, contre le roi d'Angleterre, tom. 11, p 31b nées dans l'Eglise immédiatement après les apôtres. Saint Irenée, au rapport d'Eusèbe, parle de la variété du jeûne comme d'une chose très-ancienne. Tertullien met souvent la nécessité à des choses qui sont indifférentes, et leur attribue le mérite comme au jeûne. Certainement les écrivains de ce siècle font mention fréquemment des jeûnes, de sorte qu'il semble que les jeûnes en ce temps étaient déjà passés en opinion de mérite. Origène fait mention des jours de Carême consacrés aux jeûnes; il parle pareillement de la quatrième et de la sixième férie, dont il dit que les jeûnes étaient solennels (1). Au reste, nous ne nions pas qu'environ ce temps, c'est-à-dire les trente années qui se sont écoulées depuis l'an 340 jusqu'à l'an 370, ce jeûne de la semaine pascale s'étant étendu peu à peu, ne soit venu jusqu'à ce point que la plupart des chrétiens jeûnaient partout quarante jours devant la solennité de Pâques (2). Nous ne nions pas que le Carême ne soit une tradition des hommes du quatrième siècle, dont les commencements paraissent même peut-être dès la fin du troisième (3). CHAPITRE IX. Du célibat, du vœu de continence, du monachat. Il semble qu'Athénagoras élève trop le célibat, car il dit: Vous trouverez plusieurs des nôtres de l'un et de l'autre sexe, qui vieillissent dans le célibat, espérant d'être dans cet état plus unis à Dieu (4). Vous trouverez aussi dans ce même siècle des éloges de la virginité, et des exhortations vives à la pratiquer. Il paraît par les épitres de saint Ignace que dès-lors les hom mes avaient déjà commencé d'aimer trop ardemment, et de vénérer l'état de la virginité. Il est évident, par les décrets de plusieurs rapes, que dans l'Eglise romaine les prêtres ont táché de vivre dans le célibat, et que s'ils étaient choisis d'entre les gens mariés pour être promus aux ordres sacrés, ils renonçaient après cela pour toujours au commerce de leurs femmes (5). Vous trouverez dans l'histoire du troisième siècle, comme dans celle du siècle précédent, qu'on a recommandé et porté trop haut les eloges de la continence (6). C'est de là qu'Origène fait de la virginité une œuvre de perfection. Tertullien fait mention expresse du vœu de continence (7). CHAPITRE X. De la confirmation. mains aux baptisés, et de leur imprimer sur De plus, on avait accoutumé d'imposer les le front le signe de la croix avec du chrême, comme il paraît dans l'action 7 du concile de Spalatro, qui défend cela même aux prétres, et n'en commet le soin qu'aux évêques seulement (2). La confirmation doit être donnée par les évêques une fois dans l'espace de trois ans. étant icelle de l'institution apostolique, et de l'usage ancien de l'Eglise (3). Nous reconnaissons que l'instruction qu'on donne aux enfants ou aux ignorants en les catéchisant, et que la bénédiction et l'imposition des mains qu'on leur applique après leur baptême, est émanée des apôtres, et a lique. C'est de cette imposition des mains été retenue avec raison dans l'Eglise cathoque saint Cyprien écrivant à Jubajanus : Ceux, dit-il, qui avaient été baptisés par saint Philippe diacre n'avaient plus besoin de l'étre; mais la seule chose qui leur manquait leur a été procurée par saint Pierre et par saint Jean, qui en priant pour eux et en leur imposant les mains, ont fait venir le Saint-Esprit et le leur ont infus. C'est aussi ce qui s'observe aujourd'hui parmi nous, afin présentés à leurs évêques, et que par nos que ceux qui sont baptisés dans l'Eglise soient prières et l'imposition de nos mains ils reçoivent le Saint-Esprit, et soient consommés par le sceau du Seigneur. Ce sont les paroles de saint Cyprien en sa lettre 73. Tertullien fait aussi mention de cette imposition des mains (5). Hammond (professeur en l'université d'Oxford) prétend qu'il y avait déjà, du temps de Théophile d'Antioche, un peu plus ancien que Tertullien, un double chrême; l'un qui était du rite du baptême, et l'autre du rite de la confirmation, séparé et différent du baptême, et absolument tel qu'Innocent I le pose dans son Epitre décrétale à Décentius, que l'imposition des mains était le rite de la confirmation, et non du baptême; et enfin (1) Magdebourg. Centurie 4, ch. 6, p. 261. c. IV* siècle Centurie 7, p. 73, g. (3) Synode de Londres canon 60. (4) Forbezius, instructions hi torques et the logiques, liv. ix, ch. 4, §8. |