PENSION

ENSION donnée par le Roi à un Abbé en échange de fon Abbaye.

Charmant Abbé, j'applaudis de bon cœur
Au traitement flatteur

Que le Prince vient de vous faire :

Il vous ôte la femme & vous laiffe fa dot:
Le bienfait eft complet ; que de gens fur la terre
Seroient contents de votre lot!

ABEILLES.

Leur fage gouvernement.

Vous qui, dès que le jour redore
Le ciel d'aftres étincelant,
Formez un petit camp volant,
Pour piller les pleurs de l'aurore;

Tome I.

Vous dont les équitables loix,
Sont pour les peuples & les rois
D'admirables exemples;

Chaftes ouvrieres du miel,

Par votre cire, dans nos temples,

Rendez un jufte hommage au Monarque du ciel.

Leur police.

Et

Quels états font mieux policés
Que l'eft une ruche d'abeilles ?

(Racan.)

C'eft-là que les abus ne fe font point gliffés,
que les volontés en tout temps font pareilles.
De leur roi qui les aime elles font le foutien :
On fent leur aiguillon, dès qu'on cherche à lui nuire.
Pour les châtier il n'a rien,

Il n'eft roi que pour les conduire,
Et que pour leur faire du bien.

Son Epitaphe.

(Mad. Deshoulieres.)

ABLANCOURT.

L'illuftre d'Ablancourt repofe en ce tombeau;
Son génie à fon fiecle a fervi de flambeau ;
Dans fes fameux écrits toute la France admire
Des Grecs & des Romains les précieux tréfors;
A fon trépas l'on ne peut dire,

Qui perd le plus, des vivants ou des morts.
(Defréaux.)

ABONDANCE.

La facilité de fatisfaire fes défirs, quand on eft dans l'abondance, en bannit le plaifir.

L'abondance nous fait ignorer les befoins:
Où le befoin n'eft pas, les défirs ne font guere:
Les défirs moins ardents font que l'on goûte moins
La douceur de les fatisfaire.

(Pannard.)