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rendit à la

de son Caté

chisme.

ce ministre.

1666.

Quant à la révolution que le livre de Bossuet contre Si Ferri se le Catéchisme de Ferri aurait produite dans les senti-in ments religieux du ministre ; aux conférences qui auraient Testament de suivi, de près, cet ouvrage; à la résolution, prise, dès lors, par Ferri, d'abjurer, résolution déclarée seulement à la mort; sur tout cela, que devrons-nous croire? Bossuet, dans la Réfutation du Catéchisme, s'étant montré plein d'égards pour Ferri, bien loin que cet ouvrage eût affaibli d'amicales relations, anciennes déjà entre sa famille et le ministre, elles étaient, par là, comme il a été dit, devenues, s'il se peut, plus étroites encore. Mais, au lieu de se rendre au triomphant écrit de l'archidiacre de Metz, Ferri, sur l'heure, se mettant à l'œuvre, avait entrepris une réponse, que nous l'avons vu, en juin 1666 encore, se promettre de finir; l'annonçant lui-même, dans un codicille qui nous a été conservé, où il lègue cette réponse à ses enfants, avec d'autres écrits, qu'il leur donne charge de mettre en lumière; «désirant, par là (c'est ainsi qu'il s'en explique), désirant faire, même après sa mort, quelque profit encore à ceux de son église '. Ces résolutions n'ayant point varié, ses testaments et codiciles, maintenus par lui en leur état primitif, se trouvèrent tels, de tous points, à la fin de 1669, qu'au mois de juin 1666, où il les avait écrits. Léguant, avec cette Réponse à l'écrit de M. l'abbé Bossuet, 1° son Histoire, inédite, de l'église réformée de Metz (Réfutation du livre publié, sur cela, par Martin Meurisse, évêque de

>>

niers instants des deux vieux ministres contemporains. (Oraison funèbre du R. P. Joseph de Morlaix, capucin, prononcée le 7 octobre 1661, à Paris, par le P. Joseph de Dreux, capucin: Paris, D. Thierry, in-4o, 1661, 51 pages.)

1 Testament de Paul Ferri ( 8 juin 1666); Codicile, en date du 12 juin, mème année. ( Mss. Bibliothèque de la ville de Metz. )

Madaure); 2o son Projet de réunion des calvinistes avec les luthériens, ouvrage dont il ordonnait la publication, et, de plus, la traduction en langue allemande; voulant que les frais de l'impression fussent pris sur son héritage, c'est dans ces dispositions que le vieillard, en 1669, devait mourir.

Lors des conférences, entre Bossuet et Ferri, en juillet 1666, onze années après qu'eut paru la Réfutation du Catéchisme; et, au temps même où Ferri, songeant à continuer sa réponse, la voulait faire imprimer, il s'agissait, on l'a vu, non point des scrupules personnels du ministre, ni de rien qui le regardât lui seul. Mais, pour le succès du grand projet de réunion, conçu alors, le concours de loyaux et intelligents auxiliaires, dans toutes les provinces, ayant été jugé nécessaire, Ferri, par mille raisons, ne devait-il pas être appelé, des premiers, à y prendre part? Nous en avons dit le peu de succès; et l'on n'aura oublié, ni ce mot du vieux ministre au conseiller Bénigne (1667) : c'est un dessein avorté; ni sa prière au P. de Rhodes, d'empêcher que le jésuite Adam, attendu à Metz, ne le vînt visiter. Qu'entre Bossuet et lui aient pu, depuis, recommencer les conférences, outre qu'aucune trace n'en subsiste, qui, d'ailleurs, le pourra croire? Venant, après cela, en décembre 1668, la dernière maladie de Ferri ( qui devait mourir le vingt-huit du Ferri mou- même mois), quoi qu'on ait pu dire des instances qu'il cembre 1669. aurait faites, pour voir Bossuet en ce moment suput alors prême, et s'entretenir, avec lui, la chose, assurément, ne put arriver. Bossuet, en juillet 1668, avait quitté Metz, sans qu'on trouve qu'il y soit, depuis, revenu jamais. Mais, à la fin de l'année 1669, quoi qu'il en

rut le 28 dé

Bossuet ne

être à Metz.

Histoire générale de Metz, par les bénédictins, in-4o, t. III, 143.

al.

est

soit, à coup sûr il n'y était pas. Nommé, en octobre 1669, évêque de Condom, outre que, dans ce temps même, s'en était suivie la résignation, qu'il fit aussitôt, à Paris, du décanat de l'église de Metz; que, retenu dans la capitale par mille soins, et même empêché de venir faire ses adieux, de vive voix, à ses confrères les chanoines de Metz, nous avons la lettre où il les leur fit par écrit ', une circonstance, ici, ne saurait être omise, qui paraît décisive. En décembre 1669, la cour alors étant à Saint-Germainen-Laye, Bossuet, désigné par Louis XIV pour y prêcher l'avent en sa présence, paraissant toutes les semaines, plusieurs fois, dans la chaire royale; des prédications qu'il y fit le 1er novembre, jour de la Toussaint, le 1er décembre, le 8, le 15, le 22, le 25 du même mois, le 4 janvier 1670 encore, sont venues jusqu'à nous les preuves indubitables 2. Une lettre que, le vingt-neuf décembre 1669 (le lendemain de la mort de Ferri, ignorée de lui encore), il écrivit, de Paris, au promoteur de l'officialité de Condom, sera, plus tard, rapportée par nous, en son lieu. Si maintenant on considère que huit jours entiers étaient nécessaires, à un siècle de là, pour aller de Paris à Metz3; que, pour gagner Verdun, ville moins distante, et qui se trouve sur la route, il fallait, en 1671, jusqu'à neuf-jours ", ne demeurera-t-il pas manifeste que Bossuet, étant absent de Metz, alors, sans y avoir venir un seul jour, à tort a-t-il été parlé des instances de Ferri pour le voir, en ce même temps; de la résistance

pu

1 Lettre autographe et inédite de Bossuet au chapitre de Metz (Paris 12 octobre 1669); on la verra au livre XVe de ces Études.

2 Gazette de France, décembre 1669, passim; janvier 1670. 3 Journal (Almanach) de Metz, pour l'an de grâce 1762, in-12, p. 161. Lettre de Dom Barthélemi Senocq, bénédictin à Verdun, au P. Mabillon; Verdun, 20 décembre 1671. (Bibliothèque impériale, résidu dé Saint-Germain, carton, no 231.)

Mort de Ferri. Ses

opposée à ses désirs par ceux qui l'environnèrent en ses derniers jours, et de ce qu'ils auraient fait pour empêcher que le doyen de Metz ne vint recevoir l'abjuration de ce ministre.

Cette circonstance écartée (fausse, on ne saurait plus funérailles. en douter, et crue, néanmoins jusqu'ici, par les raisons qu'on a vues), la mort de Ferri fut celle d'un ministre calviniste, professant, jusqu'à la fin, la religion où il était né, et que, pendant soixante ans, il avait prêchée. Dans ses derniers jours, il la prêchait encore; son lit de douleur étant devenu comme une chaire, d'où il adressa les plus pathétiques instructions à ses parents, à ses amis, aux ministres ses confrères, aux anciens, empressés autour de lui, en sa dernière heure, et que sa voix jamais n'avait tant touchés. Au ministre David Ancillon, assidu, chaque jour, près de lui, tant que dura sa dernière maladie, sont dus ces détails, avec beaucoup d'autres'; et que, sur Paul Ferri, dans ces instants suprêmes, on ait usé de violence; qu'on l'ait empêché d'abjurer, d'embrasser la foi catholique, rien ne permet, tout défend de le croire. Dans Metz, à la nouvelle de cette mort, chez les catholiques, comme chez les dissidents, un seul, un même sentiment s'était déclaré, qui, en ce jour, les devait tous unir dans le plus touchant accord; la tristesse, l'abattement, les regrets dûs à un homme vénérable et bon qui, très en crédit et puissant même, autrefois, avait, alors, fait à la ville, aux particuliers, sans distinction de croyance, des biens considérables. Aussi le 29 décembre 1669, où eurent

1

Mélange critique de littérature, recueilli des conversations de feu M. [David] Ancillon; avec un discours sur sa vie et ses dernières heures par Charles Ancillon, son fils]; Bàle, 1698, in-12, t. II, 265 et suiv.

lieu ses funérailles, devait-il être, pour la ville de Metz, une journée de deuil; tous, à la vue des restes du vieux ministre, s'unissant dans un regret triste et profond'. Et quant à des relations où il ait été parlé d'émotion à Metz, en cette conjoncture; d'indignation des catholiques contre les religionnaires; de murmures; de collisions appréhendées, encore une fois, il n'en exista jamais; et l'on a vu quels faits, analogues, se confondant, se mêlant dans les esprits, purent donner lieu, avec le temps, à ces faux bruits!

Chronique is, de David Ancillon. (Biblioth. de Metz. )

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