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tions de commissaire de l'administration du département de l'Eure, il reparut, en mars 1799, au conseil des cinq-cents, où il se ́prononça fortement contre les é vénemens du 30 prairial. Il passa au corps-législatif au mois de décembre (1799). Partisan de la révolution du 18 brumaire an 8 (29 novembre 1799),'il adressa une lettre à ses commettans où l'on remarquait ce passage: « La constitution de l'an 3, violée en fructidor an 5, en floréal an 6, en prairial an 7, n'était plus qu'un faible roscau qui pliait dans tous les sens et à tous les vents. Des mains pures, guidées par l'expérience qui nous manquait l'an 3, vont reconstruire cet édifice usé dès sa naissance. Que des hommes inquiets se plaisent à rechercher dans l'histoire les exemples de César, de Cromwell, etc.; pour moi, j'aime à reposer ma pensée sur un exemple plus consolant et plus récent, celui de Washington. » En janvier 1800, il manifesta, dans l'assemblée, les mêmes principes, en s'efforçant de signaler les défauts de l'ancienne constitution, qui, prétendait-il, avaient été cause des événemens du 18 brumaire. Conservé au corps - législatif après son premier renouvellement, en mars 1802, il fut élu, par le collége électoral de son département, au mois d'août 1804, candidat au sénat conservateur, et nommé, peu de temps après, chancelier de la 14 cohorte de la légion-d'honneur, fonctions qu'il exerçait encore à la fin de 1815. M. Savary a été depuis rendu aux occupations de la vie privée.

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SAVARY (JEAN-JULIEN-MARIE) né à Chollet, département de Maine-et-Loire, fui nommé juge au tribunal révolutionnaire après la mort de Robespierrre : il ne remplit que peu de temps ces fonctions, et fut ensuite employé à l'armée en qualité d'adjudant-général. En 1795, le département de Maineet-Loire le nomma député au conseil des cinq-cents, où il soutint constamment le parti directorial. Il concourut puissamment à la pacification de la Vendée, par les moyens qu'il proposa à la tribune pour terminer cette guerre. Nommé secrétaire en 1796, il signala les efforts d'un parti pour exciter les troupes à la révolte; s'opposa à la peine de mort pour la désertion à l'ennemi, et se plaignit de la multiplicité des jugemens rendus par les commissions militaires. En 1797, il parla en faveur de l'admission de Barère au conseil. Les manœuvres secrètes des membres du parti dit de Clichi n'échappèrent point à son attention;il leur reprocha différentes fois leurs déclamations continuelles, et les accusa avec beaucoup de force de chercher, par cette pratique, à rendre la république odieuse, et à ramener l'ancien régime. Dans le même temps, il parla des persécutions dont les acquéreurs de biens nationaux étaient l'objet. Au mois de juillet 1798, il s'éleva contre les propositions d'amnistie faites en faveur des fugitifs de Toulouse et des émigrés du Haut et du Bas-Rhin ; il proposa de prohiber les cérémonies extérieures du culte catholique. Opposé au directoire en 1798, il voulut en vain empêcher l'ad

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mission au conseil des deux députations envoyées par les deux assemblées électorales de Paris dont l'une était protégée par le gouvernement. En novembre, il fut nommé président. Il sortit du conseil en 1799, et fut aussitôt réélu par son département au conseil des anciens. A l'époque du 30 prairial, il contribua au renversement des directeurs Merlin et La Reveillère-Lépeaux, et dans le mois de thermidor, il chercha en vain à détruire les attaques de Courtois, dirigées contre la société du Manége. Savary, ardent républicain, ne reçut point de lettre de convocation pour la séance du 18 brumaire an 8, et se plaignit le lendemain de cette mesure, en demandant les motifs qui l'avaient déterminée. Exclu du corps législatif à la fin de la séance, il entra ensuite dans l'administration militaire, devint sous inspecteur aux revues, et en exerça les fonctions jusqu'en 1814. Il n'a pas été employé depuis cette te époque.

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SAVARESI (ANTOINE), inspecteur-général de santé, médecin en chef de l'armée napolitaine, membre de plusieurs académies, né à Naples, en 1773, fit ses études à l'université de cette ville, et se forma dans le grand hôpital des Incurables. A l'âge de 18 ans, il obtint les degrés de docteur, et entreprit un voyage, dans l'intention de visiter les principales écoles de médecine d'Italie, de France et d'Angleterre. En 1793, il se trouvait à Montpellier lorsque les besoins de l'armée française l'obligéreut, quoique étranger, de marcher à la suite du corps d'armée

qui se rassemblait en Provence. Il servit dans les hôpitaux d'Aix, de Marseille, de Toulon; prit part à l'expédition contre la Corse, et au printemps de 1796, il passa les Alpes avec l'avant-garde du général en chef Bonaparte, dont il suivit les triomphes. Après la paix de Campo-Formio, il s'arrêta quelque temps à Klagenfurth, pour diriger le traitement des malades appartenant aux divisions Masséna, Augereau et Joubert. Dès que le nombre en fut diminué, il vint rejoindre à Milan l'armée destinée à occuper les états de l'Église. Il passa six mois à Rome, où il reçut l'ordre de se rendre à Civita-Vecchia, pour s'embarquer à bord de l'escadre qui devait transporter le corps d'armée du général Desaix, en Egypte. Arrivé devant Malte, il assista au siége de cette île, où il aborda sous le feu de la batterie de Massascirocco, et dans le même canot qui portait le général Belliard. En mettant le pied à Alexandrie, il se livra à la contemplation des ruines de cet ancien berceau de la civilisation du monde. Bientôt les premiers symptômes de la peste se manifestèrent dans l'armée, et M. Savaresi, rappelé à l'exercice de sa profession, se déclara contre l'opinion de ceux qui affectaient de n'apercevoir dans ce fléau aucun des caractères d'une maladie contagieuse. Les quatre années qu'il resta en Egypte furent signalées par des exploits brillans et par de grands malheurs. M. Savaresi, qui pendant les six derniers mois fut revêtu des fonctions de médecin en chef, exposa sans déguisement, dans un con

seil de guerre assemblé à Alexandrie, le mauvais état sanitaire de la garnison, et l'impossibilité où elle était de prolonger la défense de cette place. Son discours produisit une profonde sensation sur l'es prit des généraux, qui se décidè rent à traiter avec les Anglais. De retour en France, M. Savaresi fit un voyage à Londres, et parcourut quelques-uns de nos départemens. Nommé premier médecin des hôpitaux militaires de la Martinique et de Tabago, il appareilla du port de Brest, sur le Jemmappes, commandé par l'amiral Villaret-Joyeuse, et fit voile pour le Nouveau Monde. L'escadre mouilla d'abord à Santo-Domingo, où elle débarqua la brigade du gé néral Mayer; elle alla ensuite prendre possession des autres colonies, dont lord Keppel fit la cession à l'amiral français. M. Savaresi s'établit à la ville de Saint-Pierre, capitale de la Martinique, auprès du conseiller-d'état Bertin, préfet colonial. Pendant les deux années que dura son séjour aux Antilles, il fit une excursion à Cayenne, et visita les nouvelles capitales des Etats-Unis, où il fut té moin des ravages de la fièvre jaune, qu'il reconnut d'une nature non contagieuse. Tombé deux fois prisonnier des Anglais, d'abord dans le golfe du Mexique, et ensuite devant Dieppe, il fut transporté la dernière fois à Yarmouth, d'où il adressa ses réclamations à l'amirauté de Londres, qui s'empressa d'ordonner sa délivrance dès qu'elle apprit que M. Savaresi n'était pas combattant, et qu'il avait été capturé sur un bâtiment neutre. Jeté sur les côtes

de la Hollande, il examina les établissemens et l'industrie de ce pays, et revint à Paris au commencement de l'année 1805. Peu après son arrivée, il fut remis en activité de service, et envoyé, avec son grade de médecin en chef, au corps d'armée du général Gouvion-Saint-Cyr, qui occupait alors une partie de la Romagne et de la Marche d'Ancône. It en suivit le mouvement sur Venise, et aussitôt que cette armée reprit ses anciennes positions, il s'occupa de rendre compte des maiadies auxquelles elle avait été exposée. Rentré dans sa patrie, M. Savaresi y a conservé, sous les différens gouvernemens qui s'y sont succédé, les places éminentes que ses services et ses talens lui ont méritées, et qu'il ne cesse de remplir avec beaucoup de zèle et de distinction. Ses ouvrages sont: 1° Mémoires et Opuscules physiques et médicaux sur l'Egypte, Paris, 1802, in-8° : cet ouvrage a été traduit en italien, et publié à Naples, 1808, in-4°. 2° Histoire médicale de l'armée de Naples, par M. Savaresi, publiée par M. Desgenettes, Paris, 1807, in-8°; 3° de la Fièvre jaune en général, et particulièrement de celle qui a régné à la Martinique en l'an' et en l'an 12 ( 1805 et 1804), Naples, 1809, in-8"; 4° Osservazioni mediche e notizie storiche intorno alle digitali lutee e purpuree, Naples, 1818, -4";

5° Memoria sul carattere fisico e morale de' creoli d' America, ibid., 1819, in-4°; 6° Memoria sutta composizione e sugli effetti d' uno sciroppo antisifilitico, etc., ibid., 1821, in-8°. M. Savaresi est le

premier étranger qui ait occupé la place de médecin en chef dans les armées françaises.

SAVERIEN (ALEXANDRE), ingénieur de la marine, naquit à Arles, le 16 juillet 1720, et mourut le 28 mai 1805. Lalande a fait l'éloge de ce savant, qui a publié sur la navigation, l'astronomie, les mathématiques en général et la philosophie, un grand nombre d'ouvrages. Voici les principaux: 1° Nouvelle Théorie de la manœuvre des vaisseaux, 1746, in-8°; 2° Recherches historiques sur l'origine et les progrès de la construction des navires des anciens, 1747, in-4°; 5° Dictionnaire universel de mathématiques et de physique, 1753, 2 vol. in-8°; «4° Dictionnaire historique, théorique et pratique de la marine, 1758 et 1781, 2 vol. in-8°; 5° Histoire des Philosophes modernes, avec leurs portraits ou allegories, 1762, 8 vol. in-4° et in-12; 6° Histoire des progrès de l'esprit humain dans les sciences exactes et dans les arts qui en dépendent, 1769, in-8°; réimprimé en 1776, 4 vol. in-8°. Histoire des Philosophes anciens jusqu'à la renaissance des lettres, avec leurs portraits, 1771, 5 vol. in-12.

SAVOIE-ROLLIN (LE BARON JACQUES-FORTUNAT), ancien avocat-général au parlement de Grenoble, substitut du procureur-général impérial, préfet, membre du tribunat et de la chambre des députés, officier de la légiond'honneur, naquit à Grenoble, département de l'Isère, le 18 décembre 1754, et mourut à Paris, le 2 août 1823; il appartenait à une famille bourgeoise considé

rée, de la ci-devant province du Dauphiné. Destiné à parcourir la carrière du barreau, il fit ses études de droit, et parut, en 1777, devant le parlement de sa ville natale, pour y défendre une cause de possession d'état rélative à un mariage protestant. Dès le premier pas de sa jeunesse, dit M. le général Foy dans le discours qu'il a prononcé sur la tombe de cet honorable citoyen, il se montra ce qu'il fut dans l'âge mûr, ce qu'il est resté dans la vieillessc, le défenseur des principes éternels de la liberté, de la justice et de la morale. Le succès qu'obtint sa jeune éloquence contribua à fixer la jurisprudence raisonnable et tolérante que réclamait la voix du siècle, et qui était commandée par

nos

mœurs long-temps avant qu'elle fût écrite dans nos lois. Un début si éclatant poussa bientôt Savoye-Rollin au-delà de la carrière qu'il venait d'illustrer. Il fut nommé, en l'année 1780, avocat-général près le parlement de Grenoble. Il succédait en cette qualité à un magistrat célèbre, à un grand citoyen, l'avocat-général Servan. Comme Servan, Savoye Rollin fut l'interprète consciencieux de la loi, l'organe intègre de la société, le défenseur des opprimés et des faibles. Les parties se réjouissaient et s'enorgueillissaient à l'envi de lui voir prendre la parole: ses réquisitoires jetaient des flots de lumière sur le barreau. On en a conservé plusieurs dans ces répertoires où les jurisconsultes vont les chercher comme des modèles, et les consulter comme des oracles. C'est un fait digne de remarque, que pen

dant neufannées que Savoye-Rollin a exercé comine avocat-général, ses conclusions ont été littéralement suivies dans toutes les affaires, moins deux, et pour ces deux cas exceptionnels, les arrêts intervenus contre son avis ont été cassés par le conseil. Ce n'est pas seulement dans les discussions d'intérêts privés qu'apparaissait cette faculté précieuse de voir et de frapper juste, que se manifestait cet esprit exact et philosophique, que se dessinait ce talent élevé et magistral. Dans une affaire domaniale, qui touchait au vif le Dauphiné, le procureur-général, agissant au nom du roi, avait publié un mémoire où les droits et les libertés de la province étaient sacrifiés aux prétentions du fisc. Savoye-Rollin fut appelé à porter la parole. Que fera-t-il?.... Comme le procureur-général, il est l'homme du gouvernement, mais il est avant tout l'homme de la justice et de la vérité. Il demanda, dans un réquisitoire plein d'érudition et de logique, la suppression du mémoire attentatoire aux priviléges du pays. Le parlement rendit un arrêt conforme, et le garde-des-sceaux du temps ne put s'empêcher d'applaudirà cette mâle et pure indépendance, qui était alors et qui devrait être toujours le caractère distinctif du magistrat investi du ministère public.» Savoye-Rollin, qui depuis 1780 était avocat-général au parlement du Dauphiné,avait montré avant la révolution les principes de cette liberté constitutionnelle qu'elle devait consacrer, et que n'ont pu détruire les excès malheureusement inséparables des grandes commo

tions politiques. « Il s'associa, dit M. le général Foy, en 1787 et 1788, aux arrêtés du parlement, et à ses remontrances, à son exil el à sa réintégration, à ses souffrances et à ses triomphes... La province du Dauphiné entra des premières et des plus vivement dans le grand mouvement national qui, après de longs efforts et de cruelles épreuves, devait améliorer la condition du peuple français. Savoye-Rollin avait marché de concert et en communion politique avec le parlement tant que le parlement avait exprimé les vœux et les besoins du peuple. Il se sépara avec éclat du parlement, lorsque ce corps essaya d'opposer des prétentions rivales aux décrets des représentans de la nation convoqués par le monarque. Ami des Mounier, des Lenoir-Laroche, des Barnave, et associé à leurs principes, il en faisait l'application dans sa province, tantôt comme capitaine de la garde nationale, tantôt comme administrateur. Ce ne fut que sous le gouvernement directorial qu'il vint à Paris, et fut nommé membre du bureau consultatif des arts et manufactures; il s'y montra digne d'être associé aux Montgolfier, aux Bertholet et aux Chaptal. » Le gouvernement consulaire établi, Savoye-Rollin fit partie, au mois de décembre 1799, dù tribunat. Il appuya, en 1800, le projet de fermer la liste des émigrés; vota, en 1801, l'établissement des tribunaux spéciaux; et plus tard, il soutint le nouveau-mode d'élection. Il fut deux fois secrétaire. «Une circonstance mémorable, rapporte M. le général Foy, s'est pup

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