centre vont fe terminer aux extrémités les plus proches du poligone. L'ANGLE flanqué, n'eft autre que la pointe du baftion ou le contours des deux faces du baftion. L'ANGLE flanquant interieur, fait la ligne rafante fur la courtine. L'ANGLE flanquant exterieur, ou l'angle de tenaille feroit fait des deux faces du baftion, fi elles étoient prolongées. L'ANGLE diminué, fait la face du baftion avec le côté extérieur du poligone. L'ANGLE de l'épaule eft formé par le flanc & la face du bâstion. L'ANGLE rentrant, ou l'angle mort, autrement dit l'angle de tenailles fe connoît par fa pointe, qui rentre dans le corps de la Place, comme ceux des petits forts qui ont la figure d'une étoile. Il y a encore en terme de fortification, l'angle faillant, appellé l'angle vif par quelques-uns. Il y a la pointe en dehors de la Place, où il préfente la pointe vers la campagne. Mais les angles d'un Bataillon font les Soldats, qui terminent les rangs, & les files ou qui font fur les ailes d'un corps rangé en bataille. On dit émouffer les angles d'un Bataillon, quand on ôte les hommes, qui font aux quatre encoignures, en forte que d'un Bataillon quarré, on en fait un octogone, qui prefente de tous côtés fes armes, fans laiffer aucun intervalle de vuide. Autrefois on confideroit l'angle d'un Bataillon comme la partie la plus foible, quand il s'agiffoit d'arrêter les efforts de la Cavalerie. L'angle étant moins garni, les Soldats de ces encoignures préfentoient les armes fur les côtés, fans pouvoir en même tems les préfenter fur l'angle, & ce même angle demeuroit dégarni, ouvert & mal défendu, à moins qu'on ne l'émouffât,& que d'un Bataillon quarré on n'en fît un octogone. Cela fe faifoit en vuidant, & en quarrant le centre du Bataillon, pour former quatre branches d'une croix alors l'intervalle exterieur étoit rempli de ces branches par des pelotons détachés du corps du Bataillon, & compofés d'un nombre quarré. Si on ne vouloit pas émouffer les angles, ni réduire les Bataillons en croix, on mettoit des manches fur les encoignures. Les anciens Maréchaux de bataille autorifoient l'ufage des Bataillons octogones. Mais cette manière de former un Bataillon eft aujourd'hui négligée. Dans les preffantes conjonctures d'un combat précipité, on n'a pas le loifir de le former, & il faut un terrain commode, dont on n'eft pas toûjours le maître. , ANSPESSADE,eft un bas Officier d'Infanterie au-deffous du Caporal,mis au nombre des hautes payes.Ce mot vient de l'Italien, Lance-fpefata comme qui diroit Lance rompie. C'étoit le nom qu'on donnoit à un Gendarme, ou à un Chevau-Leger qui dans un combat,ayant honorablement rompu fa lance, & étant démonté, fe mettoit dans l'Infanterie avec la paye de ChevauLeger, en attendant mieux. L'Infanterie fe trouvoit fort honorée d'avoir de ces LancesPeffades. Ils ont commencé aux guerres de Piémont. Aujourd'hui on ne prend plus les Anfpeffades dans la Cavalerie. On choifit pour Anfpeffades, un Soldat brave, & entendu. Les Anfpeffades enfeignent l'exercice des armes aux nouveaux Soldats. En l'abfence des autres Officiers du Corpsde-Garde,ils vont pofer les Factionnaires la Halle-barde à la main, ce qui les exempte de faction. L'Anfpeffade reçoit l'ordre de fon Caporal. Quand la Compagnie marche, il porte le fufil dans le fecond rang. Dans les Regiftres des Commiffaires des revues, les Anfpeffades font nommés Appointés, parce qu'ils ont plus de paye que les fimples Soldats. ANTESTATURE, terme de fortification. C'eft une traverfe, ou petit retranchement fait avec des paliffades, ou des facs à terre, dont on fe couvre à la hâte , pour. difputer, ou conferver le reste du terrain dont l'ennemi a gagné quelque partie. APPOINTE'. Ce nom fe donne à des Soldats, qui ont une plus haute paye, que les Soldats ordinaires, & qui l'ont meritée par leur ancienneté, & par leur bravoure. Il y a eu auffi, & il y a encore, mais en petit nombre, des Officiers appointés, qui reçoivent du Roi quelque gratification. Ces chofes changent; le mot d'Appointé vient de ce qu'autrefois on difoit appointer un Soldat, pour dire le mettre au rang de ceux qui devoient faire la pointe, ou quelqu'action perilleufe. APAREILLEUR, eft un des Officiers de genie employés pour le deffein, la conftruction, la défenfe, & l'attaque de tous les ouvrages de fortification. Il doit être Architecte. Son emploi eft de faire tailler les pierres & les bois fuivant leur coupe, & de fçavoir conduire les ouvrages difficiles, comme font les éclufes, voutes citernes, batar-d'eaux : un Appareilleur a vingt écus par mois d'appointement. APPROCHES en plurier fe dit de tous les travaux, qui fe font pour s'avancer vers une Place, qu'on attaque, & de l'attaque même, comme tranchées, mines, fapes, logemens, redoutes, places d'armes, galeries. On appelle les tranchées des lignes d'aproches; les affiégés font quelquefois des contre-approches, pour interrompre les approches des affiégeans. ARAIGNE'E, ou galerie, rameau, branche, canal, retour, conduit d'une mine eft un chemin fous terre, qui fort d'un Puits, qui par une ouverture, ou largeur de trois à quatre pieds s'avance fous le terrain des ouvrages, où l'on veut conduire des mines & des contremines. ARBALESTE, eft une arme compofée d'un arc d'acier monté fur un fus de bois ; on la bande avec effort, par le fecours d'un fer propre à cet ufage. Elle fert à tirer des bales, & de gros traits appellés Matras, alors on l'appelle l'arbalète à jalet. Les arbalêtes des anciens étoient de groffes machines, qui fervoient à jetter des traits. ARBALESTRIERS:La Charge deGrandMaître des Arbalêtriers étoit la Charge la plus relevée de l'armée,après celle de Maréchal de France. Le premier qui en ait été revêtu eft Thibaut de Montleart fous le regne de faint Louis. Il n'y en avoit point avant Philipe Augufte; ce fut ce Prince, qui mit en ufage les Arbalètes, & les Arbalêtriers. L'ancienne Artillerie étoit toute fouis la conduite de ce Grand-Maître ; à laquelle Charge a fuccedé la dignité de Grand-Maître de l'Artillerie d'aujourd'hui. Le Grand-Maître des Arbalêrriers pouvoit auffi être appellé Grand-Maître de l'Artillerie, dès le tems des anciens regnes, qui précéderent l'invention du canon, & des autres armes à feu, parce que toutes les machines de guerre,dont on ufoit dans les fiéges, foit pour la deffenfive, foit pour l'offenfive, les Ingenieurs, & tous ceux qu'on employoit à gouverner ces machines étoient de fa dépendance; comme ceux qui fervent aujourd'hui le canon, les mortiers, les mineurs, ceux qui les commandent, les Arfenaux &c. font du district du GrandMaître de l'Artillerie:De plus, c'eft que les machines de guerre, & tout ce qui y avoit rapport, portoient dès lors le nom d'Artillerie. Mais fous Charles VI. on trouve Jean de Soify Ecuyer avec le Titre de MaîtreGénéral & Vifiteur des Artilleries de France; & il y avoit en ce tems là un Grand-Maî tre des Arbalêtriers, qui étoit Renaud de Trie, ce qui marque que ces deux Charges étoient différentes. Peut-être que ce Maitre-Général de l'Artillerie étoit un fubalterne du Grand-Maître des Arbalêtriers. Ces deux Charges furent féparées fous Louis XI. Ce Prince ne remplit point la Charge de Grand-Maître des Albalêtriers après la mort du Seigneur d'Auxi, qui l'étoit. Elle demeura vacante jufqu'au regne de François I. qui reffufcita le titre de Grand-Maître des Arbalêtriers en faveur d'Aimard de |