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quelque doute, le verbe faire, dont toutes les inflexions sont différentes les unes des autres. Ainsi pour savoir en quel temps sont les seconds verbes dans ces phrases: Il faut que je finisse. Il falloit que je finisse. Je vois qu'il aime. Je doute qu'il aime. Quand nous aimions. Quoique nous aimions, etc. on dira, Il faut que je fasse. Il falloit que je fisse. Je vois qu'il fait. Je doute qu'il fasse. Quand nous faisions. Quoi que nous fassions.

D. Pourquoi avez-vous appelé le premier temps du subjonctif, présent ou futur ?

R. Parce qu'il s'emploie aussi souvent dans le sens de l'un que dans le sens de l'autre. Il est au présent dans cette phrase, Croyez-vous qu'il sOIT en chemin? c'est-à-dire, croyez-vous qu'il EST en chemin ? Il est au futur dans celle-ci, je ne crois pas qu'il VIENNE demain, c'est-à-dire, je ne crois pas qu'il VIENDRA demain.

De l'Infinitif.

D.Qu'est-ce que l'infinitif?

R. C'est, dans le verbe, une maniere de signifier sans affirmation, ou de signifier l'affirmation indéfiniment, et qui, par conséquent, n'est susceptible, ni de nombres, ni de personnes.

D. Rendez-moi cette définition plus sensible par quelques exemples?

R. Quand je dis, étre, avoir, aimer, finir, etc. je fais seulement entendre la signification de ces verbes d'une maniere générale, sans y rien ajouter de plus.

Quand je dis, je veux boire, je m'applique à lire, j'ai besoin d'écrire, on ne trouve aucune affirmation dans les infinitifs boire, lire et écrirë ; et c'est comme si je disois, je venx la bois

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son, je m'applique à la lecture, j'ai besoin de l'écriture.

Mais si je dis, je crois savoir cette regle, je me flatte de réussir dans mon entreprise, on sent qu'il y a dans les infinitifs, savoir et réussir, une affirmation exprimée indéfiniment sans nombre ni personne, et c'est comme si je disois, je crois que je sais cette règle, je me flatie que je réusssirai dans mon entreprise.

D. Pourquoi ce mode est-il appelé infinitif?

R. Parce qu'il n'exprime l'action ou la signification du verbe que d'une maniere indéfinie et indéterminée, c'est-à-dire, sans affirmation, ou avec l'affirmation indéfinie, et sans aucun rapport exprimé de nombres ni de personnes.

D. Quel est l'usage commun de l'infinitif dans la Grammaire ?

R. C'est de désigner et de spécifier le verbe dont on veut parler, comme les noms se désignent par leur nominatif singulier. Ainsi on dit le verbe aimer, le verbe finir, le verbe faire, etc. comme on dit le nom prince, le nom table, le nom temple, etc.

D. Si l'affirmation est essentielle au verbe, on ne peut donc pas regarder l'infinitif comme un verbe, quand il ne signifie pas l'affirmation?

R. Il est vrai qu'on peut le considérer plutôt comme un nom substantif qui exprime l'action ou la signification du verbe, et dont on peut affirmer quelque chose par un autre verbe comme quand on dit: AIMER Dieu, c'est accomplir le premier et le plus grand de ses commande

ments.

D. L'infinitif, regardé comme nom, est-il en tout conforme aux autres noms substantifs?

:

R. Non il en est différent, en ce qu'il conserve le régime du verbe, qu'il n'a point de genres, et

qu'on ne peut pas y joindre d'adjectif. Mais il peut se décliner au singulier seulement avec l'article indéfini.

D. Déclinez l'infinitif lire.

SINGULIER.

R.

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D. Faites-moivoir, par des exemples, quel usage on peut faire des cas de l'infinitif.

R. Nom. lire est une bonne occupation.
Gen. j'ai envie de lire.

Dat. je passe mon temps à lire.
Acc. je veux lire.

Abl. je viens de lire.

Il y a pourtant en françois quelques verbes dont les infinitifs soni de vrais noms substantifs, susceptibles de genres, de nombres, et de cas, avec l'article défini, comme le diner, le souper, le boire, le manger, le savoir, etc.

D. L'infinitif n'est-il pas au moins susceptible de temps?

R. Oui et voici les observations que l'on peut faire à cet égard.

Ce qu'on appelle le présent de l'infinitif ne se rapporte de soi-même à aucun temps déterminé, et on peut l'employer, suivant les circonstances du discours, aussi bien pour le passé et pour le futur, que pour le présent. Ainsi, dans vous me voyez écrire, écrire se rapporte au temps présent; dans vous m'avez vu écrire, il se rapporte au passé; et dans, vous me verrez écrire, il se rapporte au futur.

Mais quand on veut exprimer, dans l'infinitif, un passé par rapport au temps du verbe qui le pré

cede, on se sert du participe passif, auquel on joint ou l'infinitif avoir, ou l'infinitif éire, suivant la nature des verbes; comme quand on dit : Vous me paroissez AVOIR PERDU votre argent, ou j'ai cru ETRE ARRIVÉ trop tard.

Pour exprimer de même, dans l'infinitif, un futur par rapport au temps du verbe qui est auparavant. on joint l'infinitif devoir à celui du verbe dont il s'agit; comme quand on dit : Je croyois DEVOIR SUIVRE ce procès, ou, Je crois DEVOIR SUIVRE Ce procès, etc.

ARTICLE III.

De la formation des Temps.

D. QUAND

UAND on sait conjuguer les quatre verbes que vous avez apportés pour exemples des quatre conjugaisons, est-on en état de conjuguer tous les autres?

R. Non: parce qu'outre la diversité des terminaisons de l'infinitif, il y en a encore une trèsgrande dans les terminaisons des temps que renferment les autres modes; et l'on ne saura bien conjuguer les verbes, qu'après avoir appris les regles générales et particulieres qui regardent la formation des temps.

D. Comment divise-t-on les temps d'un verbe considérés par l'expression?

R. On les divise en temps simples et en temps composés.

D. Qu'est-ce que les temps simples?

R. Ce sont les temps exprimés en un seul mot, ou accompagnés seulement des pronoms personels, comme aimant, j'aimois, j'aimerai, etc.

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D. Qu'est-ce que les temps composés ?

R. Ce sont ceux qui se conjuguent toujours aver quelques temps simples du verbe auxiliaire avoir ou étre, comme j'ai fini, j'avois fini, je suis tombé, j'étois tombé, etc.

Il y en a quelques uns que l'on peut appeler surcomposés, parce qu'ils se conjuguent avec les temps composés du verbe auxiliaire avoir, comme j'ai eu fini, j'avois eu fini, j'aurois eu fini, j'eusse eu fini, etc.

D. Quels sont les temps les plus difficiles à former?

R. Ce sont les temps simples.

D. Parmi ces temps simples, comment appelle1-on ceux d'où se forment les autres ?

R. On les appelle primitifs.

D. Quels sont ces temps primitifs ?
R. Ce sont,

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1. L'Infinitif présent.

2. Le Participe actif présent.
3. Le Participe passif présent.
4. Le Présent de l'indicatif.

5. Le Prétérit de l'indicatif.

D. Ces temps primitifs ont-ils les mêmes terminaisons dans tous les verbes, ou du moins dans les verbes d'une méme conjugaison?

R. Non et c'est de là que vient la grande variété qu'il y a dans les verbés de la langue françoise.

D. Comme il est nécessaire de savoir ces différentes terminaisons des temps primitifs, pour étre en état d'en former les autres temps, y a-t-il quelques regles générales et abrégées, qui puissent en -faciliter la connoissance?

R. Oui: et, par ces regles, on saura, en très-peu

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