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de quelque maniere que commencent les mots suivants, et l'on dira, sans faire entendre le son de l'n, intention excellente, passion aveugle, illusion étrange, prédestination éternelle, des gens non éclairés, un bien avantageux un plan utile, un dessein honnéte; etc. et non pas, intention nexcellente, passion naveugle, illusion nétrange, prédestination néternelle, des gens non néclairés, un bien navantageux, un plan nutile, un dessein nhonnéte, etc. excepté les mots amen et hymen, où l'n se prononce toujours, soit que le mot suivant commence par une voyelle ou par une consonne. L'usage paroît partagé sur le mot examen. Il y en a qui prononcent l'n, d'autres ne l'y prononcent pas.

La raison que l'on pourroit donner de cette regle de prononciation, est que l'n, à la fin d'un mot, exprime ordinairement, avec la voyelle dont elle est précédée, le son simple et permanent d'une espece particuliere de voyelle que l'on appelle nasale, et que l'on auroit pu écrire avec un seul caractere, comme les autres. Or une voyelle finale ne se lie pas par elle-même dans la prononciation avec la voyelle suivante, à moins que d'y ajouter une consonne dont le son lui est absolument étranger, comme quand on dit, aima-t-il, aime-t-elle, étudie-t-on, donnes-en; donnes-y, au lieu de dire, aima il, aime elle étudie on donne en, donne y; et si le son de la voyelle nasale étoit exprimé par un caractere unique et particulier, il n'y auroit pas plus de raison alors de la lier avec la voyelle suivante par de la consonne n, que de tout autre, puisqu'elle participe aussi peu du son de l'n que de celui des

autres consonnes.

le

moyen

Il paroît donc que l'on peut conclure de ces principes que la voyelle nasale, à la fin d'un not, y doit être considérée comme une des

voyelles simples, a, e, i, o, u, et que c'est un usage abusif, quoiqu'assez commun, et dont on croit pouvoir dire que des oreilles délicates seront toujours blessées, que d'y prononcer une n à laquelle on a eu recours, sans aucune raison de préférence, que pour exprimer avec la voyelle précédente le son nasal, faute de caracteres particuliers et distingués de ceux des autres voyelles, comme nous l'avons dit, pages 7 et 8.

Il ne seroit pas difficile de justifier les exceptions de cette règle dans les adjectifs et dans quelques monosyllabes où l'n finale se prononce. Mais comme l'usage n'en est pas contredit, les raisons que l'on pourroit en apporter seroient moins utiles que curieuses.

Dans les monosyllabes on et en, on prononce P'n, quand ils précédent d'autres mots qui commencent par une voyelle ou par une h non aspirée, et dont ils sont inséparables: comme dans on aime, en étudiant, en Italie, on envoie : au lieu que on étant après son adverbe, et en étant après un impératif, on en prononce pas l'n, de quelque maniere que commencent les mots suivants comme dans, Va-t-ON à la campagne? Donnez-EN un autre,

L'n dans bien, adverbe, et dans rien, se prononce ordinairement avant une voyelle ou une h non aspirée, quand ils ont une relation étroite avec le mot suivant. Ainsi on dit, en prononçant l'n, Bien écrit. Bien agréablement. Rien autre chose. Il n'y a rien au monde de si beau. Mais il faut dire, sans prononcer l'n : Je sais bien où vous allez. Il ne fait rien, ou il fait peu de chose.

m,

Quand un mot commence par in suivi d'une seconde n, ou par im suivi d'une seconde m comme dans innocent, innombrable, immobile immoler; il ne faut faire entendre en prononçant in et im, que le son de l'i, et non pas celui de

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la

la voyelle nasale, ain, comme dans ingrat, inpoli: avec cette différence qu'on ne prononce, qu'une n dans innocent, innombrable, qu'il faut prononcer les deux mm dans immobile, immoler, et les autres.

M. l'Abbé d'Olivet se déclare ouvertement contre la prononciation vicieuse de l'n, dans son Traité de la Prosodie Française, par les mêmes raisons qui viennent d'être expliquées.

Lorsque le d se prononce à la fin des mots, c'est toujours avec le son du t. Un grand homme, ¿l entend à demi-mot; comme s'il y avoit, un gran thomme, il enten tà demi-mot.

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Le g avec le son du k: il sue sang et eau, comme s'il y avoit, san ké eau.

Le p ne se prononce pas ordinairement. Le camp ennemi, un champ étendu comme s'il y avoit, le can ennemi, un chan étendu. Excepté à la fin des mots beaucoup et trop; J'ai beaucoup étudié, vous étes trop heureux : comme s'il y avoit, j'ai beaucou pétudié, vous êtes tro peureux.

L'x se prononce avec le son de l's douce ou du z. Les feux étincellants: comme s'il y avoit, les feux zétincellants.

L'n finale ne se prononce jamais dans non, ni let dans et.

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Dans la Prose commune et dans le Discours ordinaire, ce seroit une affectation ridicule. et qui tiendroit du pédantisme, que de vouloir prononcer les consonnes finales, et meme les s et les t avant tous les mots qui commencent par une voyelle ou par une h'non aspirée, aussi exactement que dans les Vers et dans le Discours soutenu. Ainsi on peut prononcer, Mes freres et vos sœurs reviennent ensemble, comme s'il y avoit Mes frere et vos sœurs revienne ensemble; et de même daus une infinité d'autres ccasions.

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Il faut en excepter les adjectifs immédiatement avant leurs substantifs, et les pronoms, quels qu'ils puissent être, avant les mots avec lesquels ils ont une liaison étroite: comme, de belles actions, de bons avis mes affaires, vos ouvrages, vous aimez vous avez lu, etc." où l's finale des premiers mots se prononce de belle zactions, de bon zavis, etc. Mais, aimez-vous à étudier? se prononce comme s'il y avoit, aimezvou à étudier?

Il est assez d'usage de prononcer aussi le t final dans les troisiemes personnes du pluriel des verbes, lorsque leur derniere syllabe n'a pas le son de l'e muet: comme dans, Ils vont à Rome. Ils sont à Paris. Elles étoient à table. Ils espéroient en venir à bout, etc, au lieu qu'on peut prononcer: Ils donnent à manger tous les jours; comme s'il y avoit, Ils donne à manger, etc.

,

On prononce le t final de vingt, dans vingtdeux vingt-trois, vingt-quatre, etc. jusqu'à trente, de maniere cependant que le t n'y fasse pas une syllabe séparée. Par-tout ailleurs on ne fait pas sentir le t de vingt, quoique suivi d'une

consonne,

que

dan

L'r ne se prononce pas à la fin des mots termitels nés en er et en ier avec l'e fermé, ger, fermier; mais elle se prononce, si l'e y est ouvert, comme dans fier, mer, enfer,

On néglige encore la prononciation des r à la fin des infinitifs en er, aussi bien avant une voyelle aimer à qu'avant une consonne, et on prononce, lire, comme aimé à lire, etc.,

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dans

Il faut toujours prononcer l'r à la fin des mots eur, oir, our, ur, comme terminés en ar César, douleur, pouvoir, retour, obscur; excepté dans la préposition sur, où l'on peut ne pas faire sonner l'r avant une consonne, en prononçant sur lui comme su lui.

I'r final des infinitifs en ir, ne se prononce pas ordinairement avant une consonne, et se prononce avant une voyelle. Ainsi on prononce, avec le son de l'r, Il faut convenir ensemble. Mais on prononce, Il faut convenir de tout, comme s'il y avoit, il faut conveni de tout.

Les noms repentir, souvenir, plaisir, déplaisir, loisir, se prononcent aussi, avant une consonne, comme repenti, souveni, plaisi, déplaisi, loisi, et reprennent l'r avant une voyelle.

Les deux rr dans les mots se prononcent comme une seule; arrét, arriver, embarras; excepté dans arrogant, irréconciliable, irrémissible, erreur; et dans les futurs et conditionnels présents, j'acquerrai, je courrai, je mourrai ; j'acquerrois, je courrois, je mourrois.

On ne prononce pas l'l dans il ou ils, si le verbe suivant commence par une consonne. Il mange ils mangent, se prononcent comme i mange, น mangent.

Mais si le verbe suivant commence par une voyelle, l' ne se prononce qu'au singulier: il aime; et au pluriel ils aiment, il faut prononcer i zaiment.

On ne fait pas entendre l'r dans votre, notre, quand ils sont pronoms possessifs absolus, c'està-dire, quand ils précedent leur substantif, et on prononce notre maison, votre chambre, comme s'il y avoit note maison, vote chambre; mais, quand ils sont pronoms possessifs relatifs, et qu'on dit le vôtre, la nôtre, sans substantif, il faut prononcer l'r.

Cet se prononce comme st, et cette comme ste. Ainsi, quoiqu'on écrive cet oiseau, cet honneur, cette femme, il faut prononcer st oiseau, st hone Heur, ste femme.

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