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<< avaient paru remarquables; entre autres ce caractère d'un << homme de cour fainéant, qui s'amuse à cracher dans un puits « pour faire des ronds. Molière l'écouta avec beaucoup d'attention; et, quinze jours après, le sieur Angelo fut surpris « de voir, dans l'affiche de la troupe, la comédie du Misanthrope « annoncée et promise; et, trois semaines, ou tout au plus «< tard un mois après, on représenta cette pièce. Je lui répondis là-dessus qu'il n'était pas possible qu'une aussi belle pièce que celle-là, en cinq actes, et dont les vers sont fort « beaux, eût été faite en aussi peu de temps; il me répliqua « que cela paraissait incroyable, mais que tout ce qu'il venait << de me dire était très-véritable, n'ayant aucun intérêt de me « déguiser la vérité. »

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« Ce discours d'Angelo, disent les frères Parfait, auxquels « nous empruntons cette citation (Histoire du Théatre-Fran«çais, t. X, p. 66 et suiv.), est si fort éloigné de la vraisem«blance, que ce serait abuser de la patience du lecteur que « d'en donner la réfutation. »

(42) M. Aimé-Martin a dit, au sujet de cette lettre, t. I, p. cxiij, note, de son édition des OEuvres de Molière : « Elle << ne fut réimprimée qu'en 1682, et on ne la trouve pas dans << la seconde édition du Misanthrope, publiée chez Claude « Barbin, un peu plus d'un an après la mort de Molière. << Cette circonstance suffirait pour prouver la vérité de l'anec« dote racontée par Grimarest... » L'assertion est inexacte, et par conséquent on n'en peut tirer aucun argument en faveur du conte de Grimarest. Nous possédons une édition des OEuvres de M. de Molière, in-12, Paris, 1674, Thierry, Barbin et Trabouillet, dans laquelle on a fait précéder le Misanthrope de la lettre de Devise.

(43) « On sait que le duc de Saint-Aignan, plaisantant « M. de Montausier sur le personnage du Misanthrope, celui« ci lui répondit : « Eh! ne voyez-vous pas, mon cher duc, <«< que le ridicule de poète de qualité vous désigne encore plus

« clairement. » (OEuvres de Molière, avec les remarques de Bret, t. III, p. 417.)

(44) Nous empruntons à l'annotateur anonyme des Mémoires de Dangeau quelques détails peu connus sur M. de Montausier et sa femme, la célèbre Julie d'Angennes, dont nous avons déjà eu occasion de parler, au sujet des Précieuses ridicules.

« M. de Montausier était Pressigny de Saint-Maure, et de << fort bonne maison; beaucoup de courage, d'esprit et de let<< tres. Une vertu hérissée et des mœurs antiques firent de lui << un homme extraordinaire; toutes choses qui devaient faire «< obstacle à sa fortune et qui la lui firent. Sa femme était An<< gennes, fille de M. de Rambouillet.

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<< Mais on eut lieu d'être surpris de ce qu'une élève de l'hôtel << de Rambouillet, et pour ainsi dire l'hôtel de Rambouillet en << personne, et la femme de l'austère Montausier, succédât << dans la place de dame d'honneur de la Reine, à mademoiselle « de Navailles, si glorieusement chassée pour n'avoir pu to«<lérer les entrées nocturnes du Roi dans la chambre des filles, « et en avoir muré la porte par où il venait ; il trouva visage « de pierre. Mais, ce qui surprit encore davantage, ce fut la protection que madame de Montespan trouva auprès de ma<< dame de Montausier, au commencement de son éclat avec « son mari, pour les amours du Roi, et l'asile que le Roi << lui-même lui donna, en choisissant monsieur et madame « de Montausier pour y retirer madame de Montespan chez «< eux, au milieu de la cour, et pour l'y garder contre son << mari. Il y pénétra pourtant un jour; et, voulant arracher sa « femme des bras de madame de Montausier, qui cria au « secours de ses domestiques, il lui dit des choses horribles. Quelque temps après, descendant avec son écuyer et ses «gens un petit degré pour aller de chez elle chez la Reine, elle << trouva une femme assez mal mise, qui l'arrêta, lui fit des reproches sanglans sur madame de Montespan, et lui parla « même à l'oreille. Elle empêcha ses gens de la maltraiter; et,

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« toute éperdue, rentra chez elle, s'y trouva mal, et tomba « incontinent dans une maladie de langueur qui lui fit fermer << sa porte à tout le monde. On prétendit que sa tête se troublait souvent, et l'on ne sut si cette femme qui lui avait parlé en était une ou un fantôme. Enfin, madame de Montausier, qui ne parut jamais depuis cette aventure, en mourut « à soixante-quatre ans au mois d'avril 1671.» (Essai sur l'établissement monarchique de Louis XIV, précédé de Nouveaux mémoires de Dangeau, par P. E. Lemontey, p. 56 et 57.)

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(45) Grimarest dit que Baron était âgé de treize ans lors de cette scène (p. 111); elle eut par conséquent lieu dans le temps des répétitions de Mélicerte, et non de celles de Psyché, comme l'a dit M. Després. Psyché ne fut jouée qu'en 1671, époque à laquelle il avait dix-huit ans, et non pas treize ans. Voici son acte de naissance, qui avait jusqu'à ce jour échappé à toutes les recherches, et que M. Beffara, de qui nous le tenons, a découvert sur les registres de la paroisse Saint-Sauveur :

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« Du 8 octobre 1653. Baptême de Michel, fils de André Boyron, bourgeois de Paris, et de Jeanne Ausou, sa femme; «<le parrain, Michel Bachelier, bourgeois de Paris, de la paroisse Saint-Eustache, la marraine, Catherine Jon, « femme de Jacques Guillhamar, avocat au parlement, de la « paroisse Saint-Eustache. »

Son acte de décès, inscrit aux registres de la paroisse Saint-Benoît, constate qu'il est mort le 22 décembre 1729. Il -mourut par conséquent à plus de soixante-seize ans. Quelques historiens du théâtre se sont montrés plus généreux encore envers lui que la nature. Ils l'ont fait vivre quatre-vingts ans.

RENFERMÉES DANS LE PREMIER VOLUME DE L'HISTOIRE DE LA VIE ET DES OUVRAGES DE MOLIÈRE.

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Il étudie le droit.

Pages.

3

4

79

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Il suit le Roi à Narbonne en qualité de valet-
de-chambre sur-vivancier.

Il se met à la tête d'une troupe de comédiens
bourgeois appelée l'Illustre Théâtre.

Il prend le nom de Molière.

Tentatives de sa famille pour l'arracher au
théâtre.

Il semble se repentir d'avoir pris ce parti.
Il détourne un jeune homme de l'imiter.
Détails sur la troupe de l'Illustre Théâtre.
Naissance d'Armande Béjart, depuis sa

femme.

Les troubles de la régence forcent sa troupe
de courir la province.

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DATES. ACE.

1646 24
à à

1653 31

Il fait jouer une tragédie de lui à Bordeaux.
De retour à Paris il est bien accueilli par le
prince de Conti.

1653 31 Il part pour Lyon avec sa troupe.
Il y fait jouer l'ÉTOURDI.

Ses liaisons avec Madeleine Béjart.

Il adresse ses vœux à mademoiselle Du Parc,
et en est rebuté.

- Il est plus heureux avec mademoiselle De
Brie.

Mademoiselle Du Parc se repent de ses froi-
deurs.

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1654 32 Il se rend ensuite à Beziers aux États de
Languedoc. Il y fait jouer LE DÉPIT AMOU-

Le prince de Conti veut le prendre pour se-

crétaire.

Il refuse. Ses motifs.

Il fait jouer plusieurs farces en province.

Ibid.

33

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