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qui ne furent plus relevés; la maison abbatiale et l'hôtel du grand prieur de Saint-Gilles qui, à dater de cette époque, fixa sa résidence à Arles. La bibliothèque de l'ancien monastère, ses archives célèbres, les nombreux manuscrits qui attiraient les savants, les livres d'église, tout fut consumé par les flammes, devant le portail de la basilique. Heureusement, le précenteur Guillaume Bellon avait eu la précaution d'enlever les documents les plus précieux, un grand nombre de bulles, et de les confier aux chanoines de Saint-Trophime d'Arles. Le Chapitre ne retira ce dépôt que cent ans après, du temps de Louis XIV; plusieurs maisons de catholiques furent mises au pillage, ainsi que l'argenterie des églises.

« Le Consistoire de Nimes, qui étendait son autorité sur tous les environs, songea d'abord à s'emparer des reliquaires de l'église collégiale; mais les chanoines, plus jaloux encore de la conservation des reliques que de celle des châsses, prévinrent l'orage et mirent à couvert les reliques de saint Gilles ; ils les remirent entre les mains du sieur de Pouzilhac, gentilhomme du pays, distingué par sa naissance autant que par sa piété. Celui-ci les fit secrètement passer à Toulouse, et sauva par là du naufrage ce précieux dépôt qui est conservé dans l'église abbatiale de Saint-Sernin. »>

Ainsi s'exprime Ménard, et il ajoute : « C'est la véritable époque de cette translation, qu'on avait mal à propos fixée au temps des troubles des Albigeois. »

L'historien nimois continue et nous fournit une nouvelle preuve en faveur de son assertion: « D'un autre côté, on donna les reliquaires à garder à Guillaume Bellon, capiscol, ou précenteur de cette église. Il arriva cependant que ce précenteur se trouvant à Nimes, au mois d'août de cette année 1562, ceux du Consistoire de cette ville, qui le savaient dépositaire de ces reliques, le firent arrêter et conduire dans les prisons, pour l'obliger à les leur remettre. Michel Bellon, son frère, instruit de sa détention et bien assuré qu'il n'obtiendrait sa liberté qu'en remettant les reliquaires, chercha à prendre des précautions qui lui servissent un jour, en cas de recherche, et

qui établissent qu'il n'avait rien fait que par les impressions et les mouvements d'une force majeure.

«Dans cette vue, il fit assembler le Consistoire de SaintGilles, le 29 du même mois d'août, devant un notaire, en présence de plusieurs témoins. Là, il déclara à ceux qui formaient ce Consistoire que, pour parvenir à avoir l'élargisse. ment de son frère, il leur remettait les reliquaires dont il avait été chargé sur quoi, on nomma deux membres du Consistoire, qui les reçurent et s'en chargèrent. »

<«<L'inventaire fait en cette circonstance énumère les objets en argent qui furent alors livrés, ce sont la chasse du corps de saint Gilles, avec sa bordure, sans tête, ni collier, ni aucun ornement; une main à laquelle manquait le pouce; un tronçon de bras orné de pierres précieuses; la moitié d'un bras avec la main, sans garniture; un ciboire surdoré, en quatre pièces; le tout pesant vingt-cinq livres et demie, poids de romaine. Le Consistoire de Nimes, à qui celui de Saint-Gilles répondait, fît retirer toute cette argenterie par Jacques Lageret, seigneur de Caissargues, qui se rendit pour cela à SaintGilles. I en fit reconnaissance, le 3 septembre. » (1)

Notre thèse est donc surabondamment prouvée. Terminons par cette citation du livre de M. Teissonnier :

« Léglise de Toulouse possède les reliques de notre saint patron; cette possession est son titre, nous ne le nierons pas. Mais il faut, tout en reconnaissant ce titre, ne point en exagérer la valeur. La possession remonte à 1562, elle ne remonte pas au temps des Albigeois. Son point de départ ne fut pas une cession, une donation, une aliénation; on ne peut y trouver qu'un dépôt, un dépôt sacré et motivé par des raisons de force majeure, qui le rendaient plus sacré encore. »>

(1) Ménard, t. IV, pp. 357-358.

GOIFFON.

PROCÈS-VERBAUX DES RÉUNIONS

DU COMITÉ DE L'ART CHRÉTIEN

No 151.- Séance du 7 novembre 1893. M. Goiffon, vicaire-général.

Présidence de

Dépôt est fait des ouvrages suivants : 1° La Renaissance et la Réforme à Nimes, par M. le docteur Puech, membre du Comité; 2o l'Hôpital de Rivières de Theyrargues, par l'abbé Ernest Durand, curé de Peyremale, membre du Comité.

M. Badaroux, curé de Saint-Charles, est élu membre correspondant du Comité.

La parole est donnée à M. Bardon pour la lecture de son travail sur l'abbaye de Sauve; des documents nouveaux, puisés dans les minutes de Me Anthouard, notaire à Sauve, permettent à M. Bardon de faire d'heureuses additions, aux travaux antérieurs, dont l'abbaye de Sauve a été l'objet. La liste chronologique des abbés, est aujourd'hui complète et sore.

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No 152. · Séance du 5 décembre 1893. Présidence de M. Goiffon, vicaire-général.

Dépôt est fait des ouvrages suivants: 1° Mémoires de l'Académie de Nimes, année 1892; 2o Mémoires de l'Académic de Montpellier (lettres), trois fascicules.

M. le Président, après avoir consulté le Comité, proclame membres correspondants, MM. Rivière de Jean, à Alais et Bonnaud, maire de Milhaud (Gard).

La parole est donnée à M. François Durand, secrétaire, pour la lecture du travail de M. l'abbé Boudin, sur le Chateau de Mirabel (commune de Pompignan). L'auteur de cette intéressante étude, consigne les traditions locales, au sujet de Mirabel, cite et analyse un acte notarié de 1619 et raconte comment ce domaine seigneurial est devenu l'asile d'orphelines et d'incurables, sous la direction des Sœurs franciscaines,

No 153. Séance du 9 janvier 1894. Présidence de M. le comte de Balincourt.

M. Bardon qui devait faire une lecture sur les Éphémerides du Diocèse de Nimes, retenu par la maladie, se fait excuser. M. le Président souhaite la bienvenue à M. Badaroux, curé de Saint-Charles, nouveau membre du Comité. La parole est donnée à M. le Secrétaire pour la lecture d'un Mémoire pour Msssire de Becdelièvre, évêque de Nimes, contre le Syndie du Chapitre de la même ville. Le sujet en est, la translation que l'évêque a ordonnée des fêtes et des offices de saint Jean et de saint Pierre et saint Paul, dans son église Cathédrale.

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No 154. Séance du 6 février 1894. Présidence de M. Goiffon, vicaire-général.-Dépôt est fait de Bulletin de la Diana, tome VII, numéros 3 et 4. Bulletin, etc., des diocèses de Valence, Gap., etc. (83-89e livraison) année 1893.

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M. le Président donne lecture d'une bulle d'Innocent III, du 10 décembre 1212, traduite et annotée par M. l'abbe Nicolas, curé-doyen de Saint-Gilles. Cette bulle sera publiée dans le Bulletin: elle a pour objet les hospitaliers de SaintGilles.

M. Reydon, trésorier, lit son rapport annuel des comptes. du Comité, qui est approuvé.

M. le comte de Balincourt communique au Comité, l'acte d'émancipation de Paul de Brueys, devenu l'illustre amiral que l'on connaît.

M. le Président termine la séance par la lecture de son étude sur la paroisse du Caylar.

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No 155. Séance du 6 mars 1894 Présidence de M. Goiffon, vicaire-général. Dépôts: 1o Etudes historiques sur Saint-Laurent-des-Arbres, la Guerre autour de ce village, par l'abbé Albert Durand; 2o les Noces d'or de la Société de SaintVincent-de-Paul d'Uzès, par M. Lionel d'Albiousse; 3° Bulletin de la Société archéologique, etc., de Béziers (Hérault) année 1893.

Sur la proposition de M. le Président, le Comité vote l'a chat de la plaque de cuivre du portrait de Fléchier, publié. au XVIIe siècle, chez Daumont, format in-8°.

La parole est donnée à M. Bardon, pour la lecture du travail envoyé au Comité par son auteur, M. Rivière-de-Jean, ayant pour titre l'Eglise de Saint-Hilaire-de-Brethmas.

M. de Balincourt lit son analyse d'un mémoire pour messire Etienne de Marane pourvu d'un canonicat dans l'église Cathédrale de Nimes, demandeur, contre le sieur de Silhac, prétendant audit canonicat, défendeur.

No 156. Séance du 3 avril 1894. Présidence de M. Goiffon, vicaire-général.

M. le Président communique au Comité que la plaque du portrait de Fléchier a été achetée à Paris et se trouve en ce moment entre les mains du graveur-imprimeur qui en tirera un certain nombre d'épreuves.

M. Renaud, curé de Saint-Césaire, fait observer que dans son travail sur Saint-Hilaire-de-Brethmas, M. Rivière de Jean a omis de mentionner le tableau remarquable du saint Patron de la paroisse, dù au pinceau de M. Doze.

M. le Président donne lecture de son étude sur la paroisse de La Calmette.

No 157.

Séance du 1er mai 1894.

Présidence de

M. Goiffon, vicaire-général.

M. le Président s'est fait l'interprète de tous, en exprimant les regrets causés pár la mort de MM. Faudon, à Nimes, de Lachadenède, à Alais, et Carrière, curé-doyen de Villeneuve-lès-Avignon, membres du Comité.

M. le Président fait ensuite part au Comité de l'approbation donnée par le bureau, à un plan de peintures murales, présenté par M. Beaufort, pour l'église de Laudun.

M. Bouisson, licencié ès-lettres, Directeur de la Semaine Religieuse, est élu membre titulaire du Comité.

M. Bardon communique un travail fait par un Américain, et imprimé à New-York, sur les Cathédrales de France, considérées uniquement au point de vue du style, siècle par siècle. Il relève une erreur sur la cathédrale d'Alais. La date 1472, qu'on lit dans la clef de voûte du porche, n'est pas celle de la construction, mais celle de la bulle pontificale érigeant en collégiale l'église Saint-Jean, jusqu'alors simple prieuré dépendant de l'abbaye de Cendras. Le porche fut fait sans clocher, en 1431: on bâtit le clocher au-dessus en 1775. On peut voir à la grande salle de la mairie d'Alais l'aspect de la façade, avec porche simple, et des baies à la partie supérieure du mur pour le logement des cloches.

M. le Président donne lecture de son travail sur La Rouvière.

1.

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