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Par les premiers, la France fut reconnue tenir en toute souveraineté les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, et la ville de Pignerol, qu'elle possédoit avant la guerre; et il lui fut de plus abandonné l'Alsace et le droit de garnison dans Philisbourg, en conservant d'ailleurs aux états de la province cédée, tous les droits et priviléges compatibles avec la souveraineté du monarque.

mar,

La Suède obtint la Poméranie citérieure ou occidentale, Stettin, Wisl'île de Rugen, l'archevêché de Bremen et l'évêché de Verden, qui furent sécularisés ; trois voix à la diète, et cinq millions d'écus impériaux, payables par les Cercles de l'Empire, à l'exception de la Bavière et de l'Autriche.

L'électeur de Brandebourg reçut l'évêché de Magdebourg, et les évêchés d'Halberstadt, Minden et Camin. Le duc de Meckelbourg les évêchés de Schwerin et de Ratzebourg, et les deux commanderies de Mirow et de Nimirow. Les ducs de BrunswickLunebourg l'alternative dans l'évêché d'Osnabruck, possédé tour-à-tour par un catholique, élu par le chapitre, et par un prince de la maison de Brunswick,

1648.

16.8.

Le landgrave de Hesse-Cassel obtint des abbayes, et il en fut de même de divers autres princes moins marquans.

L'électeur Palatin rentra dans ses possessions, sauf dans le haut Palatinat, qui demeura à la Bavière; et un huitième électorat fut créé en sa faveur pour subsister jusqu'à l'extinction de la lignée masculine de l'une ou de l'autre des maisons Palatine et de Bavière.

En compensation du haut Palatinat, qui fut ainsi confirmé à l'électeur de Bavière, celui-ci renonça à un prêt de treize millions qu'il avoit fait à l'empereur, et ce dernier reçut encore trois millions de la France en indemnité de l'Alsace, dont il avoit donné l'investiture à l'archiduc Ferdinand-Charles,

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son cousin.

Quant aux dispositions relatives à la religion et au gouvernement de l'Allemagne, les calvinistes furent admis à participer à tous les droits acquis aux luthériens tous les biens ecclésiastiques possédés par les princes protestans en 1624, et par l'électeur palatin en 1619, leur durent rester, et tout bénéficier catholique ou protestant, changeant de religion, dut perdre son bénéfice. La chambre impériale investie du droit de connoître des

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différens entre les états, fut composée 1648. de vingt-six conseillers catholiques et de vingt-quatre protestans ; et le Conseil aulique, dont le jugement des causes féodales étoit la principale attribution, reçut six conseillers pro

testans.

On pourvut aussi à la manière de résoudre la guerre et de faire la paix, de porter des lois générales, d'imposer des contributions, de convoquer les diètes à des termes fixes (1), et on régla la qualité de ceux qui y auroient entrée et suffrage. On renvoya enfin à Ja prochaine diète à statuer sur l'élection d'un roi des romains, du vivant de l'empereur, et sur la faculté de le choisir dans la famille régnante: deux points sur lesquels la maison d'Autriche eut à combattre les intrigues de la France, et vint à bout de les déjouer. Déjà elle l'avoit fait échouer dans ses prétentions à obtenir à la diète, en vertu de sa possession de l'Alsace, des voix qui l'auroient autorisée à s'immiscer dans les affaires de l'Empire; mais, déchue à cet égard, la France

(1) Ce n'est qu'en 1663 que la diète de l'Empire fut déclarée permanente à Ratis bonne.

1648.

L'Espagne refuse d'y

accéder.

Retour de

arriva au même but, en
se faisant
reconnoître garante, ainsi que la
Suède, du traité qui venoit d'être
conclu.

L'Espagne, qui dès le commencement de l'année avoit fait sa paix avec les Provinces-Unies, en leur abandonnant leur territoire en Europe, et audehors tous les établissemens commerciaux qu'ils avoient enlevés au Portugal, pendant qu'il faisoit partie de la monarchie espagnole, refusa d'accéder au traité de Westphalie, tant à cause du sacrifice qu'on exigeoit des Pays-Bas et de la Franche-Comté ou du Roussillon et de la Cerdagne, que parce qu'elle se flattoit de trouver dans les troubles de la France, un équivalent à la diversion qu'elle perdoit du côté de l'Allemagne. Enfin le duc de Lorraine, à qui la France consentoit bien de rendre ses états, mais en y conservant des forteresses et des chemins militaires, refusa d'y rentrer à ces conditions; et il préféra de continuer de vivre en aventurier, et à la tête d'un petit corps d'armée, au service des princes qui le payoient le mieux.

Cependant la Cour réconciliée avec Cour à Paris le parlement, rentra dans la capitale à la fin d'octobre, aux acclamations de tout le peuple énivré. « 11 ne

<< reste plus après cela, divine com« pagnie! s'écrie l'auteur de l'histoire 1648. << du temps, qu'à vous consacrer nos << vies et ces beaux jours, que vous << avez tirés de tant d'obscurité et de << ténèbres, où nous étions ensevelis. « Il ne reste plus qu'à vous faire des « sacrifices, et à vous élever des autels « pour tant d'actions glorieuses et de « victoires signalées. Vous avez, sei«gneurs, abattu tous ces monstres «qui faisoient tant de maux et de <<< ravages sur la terre, et qui avoient «mis la France dans un si déplorable « état. Partant, généreuse bande, glo« rieux héros, nous n'avons plus de « voix que pour publier vos éloges et « célébrer votre gloire. Vous êtes à << présent les maîtres du champ de ba<< taille; vous saurez bien ménager le gain de la victoire et l'honneur du <«<< triomphe >>.

Nouveaux

rentrée du

Les Frondeurs du parlement n'avoient pas besoin de cet encourage-débats à fa ment pour rentrer dans la carrière où parlement. ils avoient si heureusement combattu. Journal du le 13 parlement, Quand le parlement fut réuni novembre, les assemblées des chambres Retzt. 1, recommençèrent sur l'inexécution de page 169. quelques articles de la déclaration. Le premier président représenta que ces

page 10.

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