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1660-61. de rente en Italie, et sa belle maison de Rome: Hortense, la plus belle, au duc de la Meilleraie grand-maître de la maison du roi, et fils du maréchal, à condition qu'il prendroit le nom de Mazarin, avec quinze cent mille livres de rente et un immense mobilier. Enfin, il assura à la dernière une dot suffisante pour entrer dans la maison de Bouillon, quand elle seroit en âge. 11 procura encore de nouveaux avantages à celles qui étoient mariées en France: à la princesse de Conti, la surintendance de la maison de la reine mère ; et à la comtesse de Soissons, pareille place auprès de la reine régnante.

Sa mort. 1661.

Le roi ne lui refusoit rien, ou plutôt il suivoit sa volonté avec la docilité d'un pupille, par habitude on par reconnoissance des soins que le cardinal prenoit pour le former: car on lui rend cette justice, que si dans l'enfance, il ne montra à Louis XIV qu'à faire le roi, à mesure que ce prince avança en âge, il lui apprit à l'être en effet. Ce fut sa principale occupation pendant le peu de mois qu'il survécut à la paix et au mariage. Peu après il fut attaqué d'une maladie de langueur, se sentit dépérir sans inquiétude et mourut sans

montrer de craintes ni de regrets, et laissant des richesses immenses. Les scrupules que lui fit concevoir Joly, son confesseur, curé de Saint-Nicolas des Champs, et les conseils que lui donna celui-ci, le portèrent à remettre tous ses biens au roi, sous prétexte que les tenant de sa libéralité, il devoit laisser, à la générosité du monarque, à en disposer suivant qu'il l'entendroit à l'égard de ses proches. Cet expédient tranquillisa sa conscience, et ne lui fit rien perdre, car le roi répondant à la confiance que lui témoignoit son ministre, par cette espèce de fidéi-commis, lui fit expédier, trois jours avant sa mort, un brevet par lequel il lui accordoit en pur don tout ce qu'il avoit acquis pendant son ministère.

Quelques-uns en comparant Mazarin avec Richelieu, regardent comme équivoque sa réputation d'habileté. Le cardinal de Retz penchoit pour cet avis, et disoit: Donnez-moi le roi de mon côté deux jours durant, et vous verrez si je suis embarassé. Richelieu fut sans cesse occupé à lutter contre son maître, et cependant commandoit aux événemens. Mazarin, pendant la fronde, eut toujours pour lui l'autorité

1661.

1661. royale, et il succomba quelquefois ; mais il réussit enfin complettement: ce qui marque qu'ils avoient chacun le génie des circonstances.

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