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tout entier au saint exercice de la prière, le porta à se séquestrer entièrement du commerce des hommes : il se rendit sur-tout recommandable par sa patience dans les injures, et par son amour extraordinaire pour la pauvreté. Nous apprenons de saint Grégoire-le-Grand, que des anges l'assistèrent dans son agonie, et conduisirent son ame bienheureuse dans le ciel. Ce saint homme vivait dans le sixième siècle. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez saint Grégoire-le-Grand, hom. 35 in Evang. t. I, p. 1616; et 1. 4, dial. c. 19.

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GRÉGOIRE II naquit à Rome, et joignit une éminente sainteté à une profonde connaissance de l'Écriture sainte et de toutes les matières ecclésiastiques. Il fut ordonné sous-diacre par le Pape Serge I, qui l'aimait beaucoup. Son rare mérite le fit élever aux places de sacellaire et de bibliothécaire, qui étaient alors très-considérables. Il fut chargé de plusieurs commissions importantes, dont il s'acquitta avec une grande capacité. Il suivit à Constantinople le Pape Constantin, et satisfit à toutes les questions des Grecs par les réponses les plus solides (a). Après la mort de ce Pape, il fut élu pour lui succéder. Il signala l'entrée de son pontificat par la déposition de Jean VI, faux patriarche de Constantinople, qui favorisait l'hérésie

(a) Ces questions avaient pour objet le concile in Trullo, ainsi appelé, parce qu'il s'était tenu dans une salle du palais impérial nommé Trullus. Les Papes avaient refusé de le confirmer à cause de certains canons qui allaient à détruire l'uniformité de la discipline entre l'église grecque et latine.

des monothélites. Il fonda deux monastères à Rome, et fit rebâtir celui du Mont-Cassin, détruit par les Lombards. Il travaillait sans relâche à extirper toutes les erreurs qui corrompaient la pureté de la foi. Comme plusieurs peuples de la Germanie vivaient encore dans les impiétés du paganisme, il leur envoya des missionnaires zélés, pour les instruire et les amener à la connaissance de la vérité. Il sacra saint Corbinien et saint Boniface, évêques, l'un de Frisingen, et l'autre de Mayence.

L'Empereur Léon l'Isaurien ayant déclaré une guerre sacrilége aux saintes images en 726, les évêques orthodoxes d'Orient refusèrent d'obéir à ses édits, et s'adres sèrent au Pape Grégoire. Le saint Pontife tâcha de fléchir le persécuteur par ses larmes et par ses prières; mais il ne put rien gagner. Persuadé toutefois qu'on ne peut en aucun cas être dispensé de la fidélité que l'on doit à son prince il sut retenir dans le devoir les peuples d'Italie, qui voulaient se révolter à cause des persécutions qu'éprouvaient les catholiques. Il écrivit en même temps aux évêques de s'opposer généreusement aux progrès de l'hérésie que l'Empereur tâchait d'établir. Léon, aux yeux duquel l'attachement à la saine doctrine était un crime, donna plusieurs fois des ordres pour faire assassiner notre Saint; et sans la vigilance des Romains et des Lombards, il aurait infailliblement péri. Il mourut le 10 de Février 731, après avoir siégé 15 ans, 8 mois et 23 jours. Le martyrologe romain en fait mémoire le 13 de Février : c'est peut-être le jour où il fut enterré dans l'église du Vatican.

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S. FULCRAN, ÉVÊQUE DE LODÈVE, EN LANGUEDOC.

FULCRAN sortait de l'illustre famille des comtes de Soustancion, et fut élevé avec soin dans la piété et dans les

T. III.

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sciences. On remarqua toujours en lui, même dès ses plus tendres années, un amour singulier pour la vertu de chasteté. Après la mort de Thierri, évêque de Lodève, il fut élu d'une voix unanime pour lui succéder. Il eut beau prendre la fuite, et se cacher, il fut découvert, et conduit à Narbonne, où Emery le sacra le 4 Février 949. Le nouvel évêque se dévoua tout entier à la sanctification de son diocèse ; il réprima le vice, corrigea les abus et rétablit par-tout le règne de la piété. Son immense charité lui faisait trouver les moyens de fournir à tous les besoins des malades et des pauvres de son diocèse. Par une suite de l'amour qu'il avait pour les personnes consacrées à Dieu, il fonda le monastère de Saint-Sauveur, en répara quelques autres, et remit la discipline dans toutes les maisons religieuses: il fit aussi de grands biens aux églises et aux hôpitaux. La crainte qu'il eut d'avoir contribué à la mort d'un évêque apostat, par des paroles que la vivacité de son zèle lui avait arrachées, le jeta dans les plus grands scrupules. Il s'imposa une très-rude pénitence, et alla même à Rome demander l'absolution de la faute dont il se croyait coupable. Il mourut le 13 Février 1006, après 57 ans d'épiscopat, et fut enterré dans sa cathédrale, dédiée sous l'invocation de Saint-Géniez. Dieu confirma l'opinion qu'on avait de sa sainteté, par les miracles dont il honora son tombeau. On leva son corps de terre vers l'an 1127, et il est demeuré sans corruption jusqu'en 1572, que les huguenots le jetèrent au feu. Il y a encore quelques parcelles de ses reliques à Lodève, dont il est le second patron.

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Voyez dans Bollandus sa vie écrite par Bernard Guidonis, Jacobin, qui fut fait évêque de Lodève en 1324. Cet auteur dit qu'il a suivi les anciens actes du Saint, et qu'il n'a retranché que ce qui lui a semblé superflu. Voyez aussi Catel, 1. 4 de ses Commentaires sur l'histoire de Languedoc.

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LE BIENHEUREUX ROGER, ABBÉ.

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ROGER entra dans l'ordre de Cîteaux à Loroy, en Ber

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devint ensuite abbé d'Elan, près de Réthel, en Champagne, et mourut vers l'an 1175. Il y avait dans l'église de l'abbaye d'Elan, une chapelle qui portait son nom, et où l'on gardait ses reliques dans une châsse. On l'honorait dans cette abbaye le 13 Février, mais sans en faire l'office on en disait seulement la messe. Sa vie a été écrite par un moine d'Elan.

Voyez Chastelain au 4. de Janvier, jour où le nom du B. Roger se trouve dans le calendrier de Cîteaux, imprimé à Dijon.

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Tiré de ses actes, que les Bollandistes ont obtenu du couvent de saint Maximin de Trèves. Voyez Lauber's Lebensbeschreibungen der Heiligen Gottes, tom. I, p. 341 et sqq.

Il n'est dit nulle part quel pays a vu naître ce Saint (a); ce qui est certain, c'est qu'il vécut dans le quatrième siècle. Il passa sa jeunesse dans l'exercice de la piété et dans l'étude des sciences, et lorsque dans la suite il vint à Trèves, S. Maximin l'éleva à la dignité sacerdotale, après quoi il se retira dans une solitude près de la Moselle afin de s'y consacrer entièrement à Dieu par la prière le jeune et la méditation. On découvrit bientôt son séjour; il se forma autour de lui un cercle de disciples, qu'il guida dans le chemin du salut. Il mourut vers le milieu du quatrième siècle, et reçut la sépulture dans l'église qu'il avait lui-même bâtie.

Voyez les Bollandistes sous le 13 Février.

(a) Lauber nomme Karodon (proprement Karden, non loin de Coblence); mais il n'a fait qu'habiter ce lieu par la suite. Î'I

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SAINT VALENTIN, prêtre de l'Église romaine, se consacra, avec saint Marius et toute sa famille, au service des martyrs, qui souffrirent sous l'Empereur Claude II. Les païens l'ayant arrêté, on le conduisit, par l'ordre du prince, devant le préfet de Rome. Celui-ci employa les promesses les plus séduisantes pour le faire renoncer à la foi; mais il ne put ébranler sa constance: il ordonna donc qu'on le battît rudement, et qu'on lui tranchât la tête, ce qui fut exécuté le 14 de Février, vers l'an 270. On dit que le Pape Jules I fit bâtir une église, sous l'invocation de saint Valentin, auprès du Ponté-Molé. La porte appelée aujourd'hui del Popolo, portait anciennement le nom de ce saint martyr. On garde la plus grande partie de ses reliques dans l'église de SaintePraxède. Il est nommé, avec la qualité d'illustre martyr, dans le sacramentaire de saint Grégoire, dans le missel romain de. Thomasi, dans les calendriers du P. Fronteau et d'Allatius, dans les martyrologes de Bède, d'Usuard, d'Adon, de Notker, etc.

Ni la vue des supplices, ni la crainte de la mort, ne purent empêcher saint Valentin de secourir les chrétiens dans les fers, parce que rien n'était capable de séparer les martyrs de l'amour de Jésus-Christ. Ce feu sacré qui embrasait leurs cœurs, les faisait soupirer sans cesse après leurs céleste patrie. Ils désiraient ardemment, comme saint Paul, la dissolution de leurs corps, afin de pro

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