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qui se passe à l'anti-chambre (le Consulat ) ; et comme, par les moyens que j'ai pris, elle pourra circuler dans toute la France, sans que le Gouvernement puisse l'empêcher, je ne doute pas qu'elle ne produise un très-grand effet ». (Lettre de Hyde à Dutheil, du 24 janvier (4 pluviôse an 8).

Pour obvier à cet inconvénient ( celui résultant de la suppression des journaux), nous, venons d'établir plusieurs journaux secrèts, et nous montons en ce moment un bureau de correspondance par lettres, qui ne pourra que produire un bien grand effet ». (Lettre de Hyde à Dutheil, du 15 pluviôse an 8.)

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L'institution du Conseil des prises, celle des Préfets maritimes et la révocation de plusieurs lois sur la course maritime, qui tendaient à nous faire des ennemis de tous les neutres, ont été, avec la loi concernant l'inscription maritime, les principaux moyens employés par le Gouvernement pour réorganiser cette branche importante de l'Administration. Des vues utiles à cet égard viennent d'être publiées par le citoyen Charles Esmangard, ancien officier de marine, dans une brochure nouvelle, sur la marine Française. L'auteur y développe les causes qui ont quiné notre marine, les moyens de la relever, les améliorations déjà effectuées et

celles dont elle est encore susceptible.

'Nos lecteurs nous sauront gré de leur avoir indiqué cet écrit intéressant et instructif.

Voyez dans le n°. 165 du Moniteur (du 15 ventose an 9), un arrêté des Consuls du 9 du même mois, portant que tous vaisseaux, frégates et autres bátimens de guerre ennemis, qui seront pris par les vaisseaux, frégates et autres bâtimens de l'État, ainsi que leur artillerie etc., et tous effets chargés sur les bâtimens capturés, appartiendront en totalité aux individus composant les états- majors et équipages des bâtimens preneurs.

Cet arrêté, en 43 articles, contient une grande partie des dispositions les plus propres à assurer le sort des marins et de leurs familles et à relever la marine Française.

Nous ne terminerons point cette Note, sans inviter le Ministre de la Marine, Forfait, qui a déjà signalé son administration par un grand nombre d'actes atiles à naturaliser en France l'institution d'une Ecole de Marine, semblable à celle d'Amsterdam.

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500 Elèves, pendant cinq ans, sont formés au métier de marin et aux différens arts relatifs, soit à la construction, soit à la manoeuvre des vaisseaux : ils font ensuite trois voyages sur les bâtimens de l'Etat, pour s'acquitter envers lui des frais de son éducation.

Voyez, ci-après, la Note 16, sur un projet d'organisation d'Ecoles Militaires, dont les élèves rendraient également à la Patrie, par les produits de leur industrie, le prix de l'instruction qu'ils en auraient reçue.

NOTE II. (page 34.)

Sur l'intérêt de l'argent.

« Cet intérêt trop haut de l'argent grossit la classe des hommes, dont l'industrie est perdue pour l'Etat, et d'une multitude de rentiers oisifs. Le nombre des commerçans en est diminué; le commerce réduit dans peu de mains se resserre, les efforts de l'industrie sont moins actifs et moins multipliés. On vise aux grands profits; on néglige les gains médiocres : principes les plus directement opposés à l'emploi des pauvres et à la population. La consommation des denrées diminue; l'agriculture est découragée; on n'emploie point à l'amélioration des terres l'argent que l'usure fait mieux valoir ».

(Remarques du Chevalier John Nickolls, sur les avantages et les désavantages de la France et de la Grande-Bretagne, par rapport au commerce, elc.

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» Pour que le commerce puisse se bien faire, dit Montesquieu, il faut que l'argent ait un prix ; mais que ce prix soit peu considérable. S'il est trop haut, le négociant, qui voit qu'il lui en coûterait plus en intérêt qu'il ne pourraît gagner dans son commerce, n'entreprend rien; si l'argent n'a point de prix, personne n'en prête, et le négociant n'entreprend rien non plus. ( Esprit des Lois, Liv. 22, Ch.20.)

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NOTE 12. (Page 34.)

Sur l'Agiotage.

<< AGIOTAGE vient d'agio, mot italien corrompu, qui signifie ajouté, plus value, en sus. Il se disait,

dans l'origine, de tout prix excédant la valeur naturelle et primitive des choses, et particulièrement d'une monnaie, comparée à une autre de même dénomination; de l'argent de banque, par exemple, comparé à l'argent courant. On dit encore : L'agio de la banque de Hollande est à trois ou quatre pour cent, c'est-à-dire, que cent florins de banque valent cent trois ou cent quatre florins courans.

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Appliqué d'abord aux monnaies et aux changes, ce mot d'agio s'est ensuite étendu aux contrats, aux effets publics, à tout ce qui, dans les objets sur lesquels s'exerce le métier de banquier, est susceptible de s'élever au-dessus du pair. En ce sens, il est synonyme de bénéfice, et ce dernier mot semble avoir prévalu, depuis que, l'agiotage sur les monnaies et les changes étant devenu la principale industrie des Juifs, cette circonstance a rendu le mot agiotage une expression défavorable. » Agiotage ne signifie donc, en sens littéral, que le commerce d'effets sujets à plus ou moins d'agio, de haussse ou de baisse.

....

» Mais on en donnerait une définition plus juste et très-modérée, en disant qu'il est l'étude et l'emploi des manœuvres les moins délicates pour produire des variations inattendues dans le prix des effets publics, et tourner à son profit les dépouilles de ceux qu'on a séduits ou trompés.

» Une industrie, dont les rameaux n'atteignent jamais à la terre, cette mère de toutes les richesses; une industrie parfaitement semblable à celle des joueurs dans les académies, se rend l'arbitre des finances par la rivalité malheureuse qu'elle suscite

à l'industrie productive et aux besoins du Gouvernement, pour qui tous les secours deviennent rares chers et difficiles.

» Aucun Français n'a vu dans toute son étendue ce que c'était que l'agiotage... Si on eurégistrait tous ses forfaits, il glacerait d'horreur les bons citoyens. Le détruire, c'est sauver l'Etats c'est restaurer ses ressources; c'est pourvoir à sa sûreté; c'est établir le bon ordre; c'est rendre au Gouvernement sa dignité, à l'autorité son empire, aux lois leur force; c'est préparer la voie à l'esprit public, assurer la paix extérieure, la rendre dans l'intérieur des familles, restituer les talens à leur véritable usage, la considération aux choses décentes et utiles. Il faut repousser sur nos champs le numeraire, que Paris absorbe, et n'absorbe que pour tout corrompre ».

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(Dénonciation de l'agiotage à l'Assemblée des Notables, par le comte de Mirabeau, pages 13 14, 15, 19, 52.)

NOTE 13. (Page 37.)

Sur les grandes entreprises des Négocians.

13,

« Les grandes entreprises des négocians sont toujours nécessairement mêlées avec les affaires publiques. Mais, dans les monarchies, les affaires publiques sont, la plupart du tems, aussi suspectes aux marchands, qu'elles leur pa→ raissent sûres dans les États républicains ».

MONTESQUIEU, Esprit des Lois. Liv. 20, chap. 4.

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