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fois les grands avantages que, dans les tems anciens, la République Romaine sut tirer de ses principes religieux pour son esprit national, sa puissance et sa gloire, et les maux immenses qu'a causés, dans ces derniers tems, l'église Romainé, qu'il prévoit dèslors être voisine de sa chate, ou des plus grands

orages.

L'illustre auteur de l'Esprit des Lois prétend (a) que « la religion catholique convient mieux à une monarchie et que la protestante s'accommode mieux d'une République ».

Voyez aussi, dans les ch. 8, 9 et 10 du livre 24;' sur l'accord des lois de la morale avec celles de la religion, quels étaient les points principaux de la religion de ceux de Pégu, et des Esséens, et ce que pense Montesquieu de la secte des Stoïciens, qui seule savait faire les citoyens, les grands hommes, les grands empereurs.

Enfin, Frédéric (b), en professant que la religion est absolument nécessaire dans un Etat, croit que la plus entière indifférence à cet égard de la part du Gouvernement est le plus sûr moyen d'écarter le fanatisme. Il faut, dit-il, s'en tenir à la tolérance.

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Telle a été aussi l'opinion des législateurs des Etats-Unis d'Amérique (c). — « Toutes les religions

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(a) Esprit des Lois, Liv. 24, chap. 5.

(b) Matinées du Roi de Prusse, 2ème. matinée, page 10. (c) Histoire Politique et Philosophique de la Révolution de l'Amérique Septentrionale , par les citoyens J. Chas et le Brun, pag. 407 et 453.

y sont tolérées, toutes les sectes protégées. Cette tolérance enchaîne la superstition et fait chérir les lois saintes de l'humanité. Que le catholique ait ses églises, le protestant ses temples, le juif ses synagogues, l'indien ses pagodes, le musulman ses mosquées, l'état social ne sera point troublé par ces dissentions religieuses qui enfantent la haine et les persécutions »...

Dans les articles additionnels de la Convention Fédérale des Etats-Unis, on lit cette disposition, art. 3. « le Congrès ne fera aucune loi regardant un établissement de religion, soit en prohibant son libre exercice, soit en diminuant la liberté d'énoncer ses opinions

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NOTE 30. (Page 56.)

Sur l'ambition, considérée comme ressort politique.

« L'ambition produit des vices ou des vertus, suivant qu'elle change d'objet. Ame de la République, il est des circonstances où elle la soutient par les dissentions qu'elle fait naître, comme il en est d'autres où elle n'engendre que des dissentions funestes. Il n'est pas à désirer que les dissentions de toute espèce soient absolument étouffées: il s'agit seulement de régler l'ambition qui les cause. . .

» L'ambition est toujours bien réglée, lorsqu'elle ne se porte qu'aux honneurs que la République dispense. Car alors, on préfère la patrie à tout, et on regarde les premières magistratures, comme le plus haut dégré de la fortune. Les contendans formeront,

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à la vérité, des partis; mais ils acquerront des talens pour mériter les suffrages.

» Obéir aux Magistrats, respecter les lois, aimer la patrie, n'avoir qu'une ambition honnête, ignorer le luxe destructeur et tous les vices qu'il engendre: voilà ce qui fait les bonnes mœurs.

» Une République est heureuse, lorsque les citoyens obéissent aux Magistrats et que les Magistrats respectent les lois. Elle ne peut s'assurer de cette obéissance ét de ce respect, qu'autant que, par sa constitution, elle confond l'intérêt particulier avec le bien général »>.

(CONDILLAC.)

NOTE 31. (Page 68.)

Sur deux écrits du citoyen Chaptal, Ministre de l'intérieur.

Voyez l'Essai sur le perfectionnement des arts chymiques en France, et le rapport et le projet de loi sur l'instruction publiqué, par le citoyen Chaptal, qui a développé dans ces deux écrits des vues éga lement saines et judicieuses sur les moyens d'exciter et de diriger le génie national, de relever et d'activer les ateliers et les manufactures, de placer la France au premier rang des nations manufacturières et commerçantes, d'opposer un contrepoids à la puissance Anglaise, de créer sur le sol Français des hommes et des citoyens, de les employer de la manière la plus utile à la Patrié, etTM d'asseoir le Gouvernement et la République sur des bases solides et impérissables.

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Espérons que l'homme estimable, qui a déjà, comme citoyen, médité avec tant de fruit sur ces importans objets, réalisera, comme Ministre, les projets heureux qu'il a conçus, et que l'époque de son administration, favorisée par le retour de la paix, sera celle d'une organistion définitive et si long-tems attendue de l'éducation nationale et d'une restauration complète des principales branches de la prospérité publique.

NOTE 32. (Page 70.)

Il faut distinguer les inconvéniens essentiels d'une institution, de ceux qui ne viennent que de l'abus de cette institution.

(STEUART, Economie politique.)

« C'est mal raisonner contre la religion, dit Montesquieu (a), (et on peut en dire autant de la révolution et de la République), que de rassembler dans un grand ouvrage une longue énumération des maux qu'elle a produits, si l'on ne fait de même celle des biens qu'elle a faits. Si je voulais raconter tous les maux qu'ont produits dans le monde les lois civiles, la monarchie, le Gouvernement Républicain, je dirais des choses effroyables ».....

Tout a son bon et son mauvais côté sur la terre. L'homme, qui a plus d'imagination que de raison, n'envisage un objet que sous un rapport, et n'en voit

(a) Esprit des Lois, Liv, 24, chap. 2.

que les avantages ou les inconvéniens, qu'il s'exagère encore, en les considérant par abstraction. L'homme juste et impartial pèse et compare le bien et le mal et asseoit son opinion sur une connaissance exacte des différens rapports de l'objet qu'il veut apprécier.

NOTE 33. (Page 74.)

Sur les évènemens qui ont préparé la Révolution Française.

Outre les causes prochaines et particulières à la France, qui ont directement, influé sur sa révolution, il en est de plus éloignées, qui la préparaient depuis long-tems et auxquelles il est intéressant de remonter.

L'accroissement du systême colonial et maritime de l'Europe, par la découverte de l'Amérique ; Cromwel fondant, par l'acte de navigation', la puissance navale de l'Angleterre, et unissant la force extérieure de l'Etat et l'intérêt commercial de la nation; le traité de Westphalie; la formation et la civilisation de l'Empire Russe, par Pierre-leGrand; la Prusse élevée au rang des premières Puissances de l'Europe, par Frédéric ; les autres Gouvernemens, à son exemple, adoptant la manie de l'augmentation des troupes de terre, de l'accroissement des impôts, du recrutement, de la thésaurisation; l'envahissement et le partage de. la Pologne par la Russie, l'Autriche et la Prusse»,»

J

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